• Règlement de la crise ivoirienne / Ouattara, droit dans le mur ?..

    Publié le lundi 28 mars 2011   |  Le Temps   COTE D'IVOIRE


     

    © Présidence par Aristide (Photo d`archive) Défense
    Jeudi 17 mars 2011. Abidjan, Hôtel du Golf. Par ordonnance du Président de la République de Côte d`Ivoire, SEM Alassane Dramane Ouattara décrète la fusion des deux armées, les Forces Armées Nationales et des Forces Armées des Forces nouvelles, en une nouvelle institution, les Forces Républicaines de Côte d`Ivoire (FRCI)


     

     

    Aussitôt nommé par l’Union africaine, le haut Représentant de l’Organisation panafricaine est contesté par le camp Ouattara. L’intransigeance de ce dernier dans le règlement de la crise post-électorale ne peut que le perdre. Analyse !

    Parlant de l’appétit sexuel, Hampaté Ba disait «certes, il faut de la femme. Mais pas au point où le sexe prend constamment la place de ton cerveau. Sinon, soit le chaume de ta respectabilité sera consumé, soit tu seras humilié». Cette citation peut être ramenée au niveau de l’attitude de Ouattara dans le traitement de la crise ivoirienne.

    Pris dans le tourbillon du pouvoir, il refuse toujours d’apprécier sainement la réalité du terrain politique post-élection.

    Pas question pour lui de discuter avec Gbagbo tant que ce dernier n’aura pas quitté le pouvoir.

    Sur la base d’une victoire entachée de graves irrégularités, Ouattara s’englue dans un hermétisme suicidaire. L’ambition présidentielle de Ouattara est légitime. Cadre des finances internationales, il a été Premier ministre de la République de Côte d’Ivoire. Le débat sur sa nationalité a vécu. Son combat pour ne pas mourir apatride est juste. Parce que Ouattara n’a pas demandé à venir en Côte d’Ivoire. On le lui a demandé. On a bidouillé dans les documents officiels pour faire de lui un Ivoirien « plein ». Peu importe, s’il a réussi à sortir la Côte d’Ivoire du marasme économique.

    Après un tel sacrifice pour sauver le bateau Ivoire, il avait droit à la reconnaissance de la Nation. Et non pas à une traque de Bédié et ses concepteurs d’Ivoirité. Mais les moyens utilisés par Ouattara pour revendiquer son appartenance à la Nation ivoirienne sont-ils légaux? Avons-nous besoin d’éventrer des femmes, d’assassiner froidement des gendarmes, de brûler vives d’innocentes populations pour revendiquer un droit ? Le droit à la vie ne prime-t-il pas sur le droit de Ouattara à être Ivoirien ou candidat à une élection présidentielle en Côte d’Ivoire ? Tout ça, les Ivoiriens ont passé l’éponge là-dessus. Non pas par faiblesse, mais par tolérance. Pour sortir de la spirale de la violence et construire un bien commun : la Côte d’Ivoire.

    Malheureusement, cette attitude a été mal perçue par Ouattara et ses sbires. Pour eux, la candidature de Ouattara est le couronnement d’une lutte armée. La hauteur d’esprit de Laurent Gbagbo qui a autorisé Ouattara à compétir est minimisée. Depuis l’éclatement de la crise post-électorale, la folie meurtrière s’est à nouveau emparée de Ouattara et ses partisans. Des femmes, des enfants et vieillards ont été surpris dans leur sommeil par ses nervis à Anonkoi Kouté, dans la commune d’Abobo, avant d’être brûlés vifs ou exécutés. Pourquoi ?

    Pour un simple fauteuil présidentiel. Ces tueries qui s’apparentent à une épuration ethnique n’ont d’autres buts que de dresser les populations les unes contre les autres. Histoire de justifier l’entrée officielle en guerre de l’Onu et de la France en Côte d’Ivoire. C’est vrai, la soldatesque sarkozienne fera d’une bouchée la minuscule armée ivoirienne. Et après ? Que fera-t-elle des milliers d’Ivoiriens qui continuent de jurer leur fidélité à Laurent Gbagbo ? Va-t-on les exterminer pour porter Ouattara au pouvoir ? Que va-t-il se passer après ? Croire que Ouattara va s’installer paisiblement dans le fauteuil de Gbagbo sous la protection française, c’est être affligé d’une naïveté incurable. Bien au contraire, ce pays va prendre inexorablement la voie sinueuse de l’implosion sociale. Le pouvoir deviendra amer pour tous. En ce moment, l’on parlera de discussions. Après des décomptes macabres. Si c’est le rêve caressé, en secret, par les pourfendeurs de Gbagbo, qu’on y aille.

    Quatre mois après la présidentielle, Laurent Gbagbo a toujours les leviers du pouvoir, en dépit des nombreuses tentatives d’étranglement économique de son pouvoir. L’armée lui reste toujours fidèle et loyale. C’est une donnée importante. Cela devrait amener les anti-Gbagbo à réviser leur position et à dire à Ouattara que la solution à des problèmes politiques ne se trouve pas aux extrêmes. La seule issue à laquelle il s’accroche, la force, est une voie sans issue. Demain, il sera un peu tard.

    Tché Bi Tché
    zanbi05641405@yahoo.fr


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  • Rugby, Top 14


    Montpellier renverse le Stade Français

    François Trinh-Duc - Montpellier

    François Trinh-Duc et Montpellier ont pris le dessus sur le Stade Français en fin de match (Panoramic)

    Au terme d’une rencontre très serrée, Montpellier est venu à bout du Stade Français (29-23). Ce succès permet aux Héraultais de remonter à la cinquième place du classement et de croire en leurs chances de qualification pour les phases finales.

    par Cédric Granel, le 27-03-2011
     

    Montpellier a obtenu une victoire capitale à domicile face au Stade Français (29-23). Malmenés pendant près d’une heure, les joueurs de Fabien Galthié ont souffert avant d’inverser la tendance en dix minutes suite au carton jaune reçu par Papé. Les Parisiens, coupables d’indiscipline en défense, ont ainsi perdu un match qu’ils maîtrisaient jusque là. Cette nouvelle défaite laisse le Stade Français à la dixième place et enterre les derniers espoirs de qualification pour les phases finales du Top 14. A quatre journées de la fin, Montpellier se replace en cinquième position et peut entrevoir l’avenir avec davantage de sérénité.

    Le Stade Français plus efficace
    Bien que privés de Ouedraogo forfait de dernière minute, les Héraultais prenaient le jeu à leur compte dès le coup d’envoi. Ils étaient récompensés par l’intermédiaire de Bustos Moyano qui ouvrait le score sur pénalité (3-0, 7e). Malgré de nombreuses maladresses de part et d’autre, les Parisiens se montraient les plus dangereux et passaient la majeure partie du temps dans le camp montpelliérain. Trois pénalités de Dupuy offraient un premier avantage au Stade Français (3-9, 14e, 22e et 26e) rapidement réduit à néant par le pied du buteur de Montpellier Bustos Moyano (9-9, 32e et 37e). A force de pousser, les joueurs de Michael Cheika inscrivaient le premier essai de la partie juste avant la pause. Sur une touche à 5 mètres, Haskell récupérait le ballon pour aplatir en coin (9-14, 40e).

    Un carton jaune fait basculer la partie
    Au retour des vestiaires, le Stade Français continuait la course en tête grâce à son ouvreur international. Beauxis passait une pénalité (46e) et un drop (54e) alors que Bustos Moyano réduisait la marque, également sur pénalité (50e). La partie basculait peu après l’heure de jeu. Papé écopait d’un carton jaune pour une multiplication de fautes. En infériorité numérique, les Parisiens pliaient sous la pression des Héraultais qui inscrivaient 17 points en dix minutes. D’abord grâce à un essai de pénalité (19-20, 66e). Puis grâce à son pilier Jgenti qui aplatissait au pied des poteaux (26-20, 70e). Enfin grâce au pied de Trinh-Duc qui passait une pénalité en coin (29-20, 73e). Le Stade Français craquait mais parvenait à arracher le bonus défensif grâce à une dernière tentative au pied de Beauxis (29-23, 79e).

    Résultats de la 22e journée :
    Vendredi 25 mars
    Castres - Toulon 18-12

    Samedi 26 mars
    Agen - Clermont 26-17
    La Rochelle - Perpignan 16-34
    Brive - Bourgoin 50-6
    Biarritz - Bayonne 40-10
    Racing-Métro - Toulouse 43-21

    Dimanche 27 mars
    Montpellier - Stade Français 29-20


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  • " Pourquoi ne pas tendre la main, donner ce que nous avons en excès, marcher ensemble dans la rue, demander des comptes aux gouvernents,prendre les armes? Pourquoi laissons nous faire? Et pourquoi l'espèce humaine disparaitra demain peut-être sans avoir quitté sa chaise,son lit, son ordinateur alors que les Cassandres macculeraient partout l'horizon d'un noir épais, poisseux, sans étoile?N'ya-t-il rien à faire et faut-il se résoudre à penser que les français, les terriens sont des veaux? Des veaux qui répèteraient après HIROSHIMA, après TCHERNOBYL : " après nous le Déluge"?..

    " Avec une lenteur exaspérante, l'homo sapiens s'hominise et gagne en conscience ce qu'il est censé perdre en barbarie. Au sortir de la nuit ancestrale, ce primate doué de raison, découvre éffaré l'étendue des dégâts qu'il a causés, la liste des crimes dont il s'est rendu responsable, la gravité des décisions qu'il a prises et qui hypothèquent son avenir...

    COMMENT AVONS NOUS PU SALIR AINSI L ' AVENIR?

    ET CETTE CONSCIENCE QUI INTERVIENT SI TARD? AU MOMENT où nos sociétés sont déjà les otages du nucléaire pour des dizaines de milliers d'années, appelle pourtant notre reconnaissance et nos espoirs."

    Ces entretiens posent la question de l'engagement face aux grands périls, qui dressent leur silhouette maléfique.

    Pouvons nous être touchés? Avons - nous le don des larmes? "...

     

    Théodore MONOD et Jean Philippe de Tonnac


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  • Les enfants autistes privés d'école

    Mots clés : , , AUTISME

    Par Agnès Leclair
    25/03/2011 | Mise à jour : 11:58

    Crédits photo : ANNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

    68 % des enseignants estiment que leur place est plutôt dans un institut spécialisé.

    En France, 80 % des enfants autistes seraient laissés à la porte de l'école, selon le collectif Autisme qui vient de lancer une campagne pour dénoncer une situation inadmissible.

    Être scolarisé au plus près de son domicile ou accéder à un parcours scolaire adapté est pourtant un droit inscrit dans la loi du 11 février 2005, rappelle ce collectif de cinq fédérations et associations de parents d'enfants handicapés. «La majorité des 80 000 à 90 000 enfants atteints de ces troubles et en âge d'être scolarisés sont privés de ce droit fondamental, précise le collectif. À peine 20 % d'entre eux accèdent à l'école ordinaire, 30 % sont accueillis en instituts médico-éducatifs ou en hôpitaux de jour. Plus de la moitié ne sont pas pris en charge.» Selon les derniers chiffres du ministère de l'Éducation nationale, environ 16 000 enfants autistes ou présentant des troubles apparentés ont bénéficié d'un parcours scolaire, à temps complet ou partiel, en 2009. Loin de vouloir «imposer» tous les enfants autistes dans des classes ordinaires - une solution qui conviendrait à environ la moitié d'entre eux selon les associations - le collectif plaide pour une solution éducative adaptée.


    Parcours du combattant

    «Je suis bouleversé et choqué par cette situation dramatique», s'émeut le Pr Jean-Claude Ameisen, soutien du collectif et membre du comité consultatif national d'étique. Cette instance soulignait déjà dans un avis de 2007 la situation «catastrophique» de l'autisme en France. Comme l'immense majorité des parents d'enfants autistes, Moncef Khanfir, père d'un garçon de 10 ans, a vécu un parcours du combattant. Cette année, il a enfin réussi à obtenir un «stage» en CM2 d'une heure et demie par jour pour son fils. Malgré l'autorisation de la MDPH (Maison départementale des personnes handicapées), il n'avait jusque-là jamais pu faire entrer l'enfant à l'école après la maternelle. Pendant près de deux ans, les parents de ce garçon qui commence à parler et surfe parfaitement sur la Toile ont dû débourser 5 000 euros par mois pour lui offrir une méthode éducative spécifique à la maison. Aujourd'hui, avec l'aide d'une maîtresse bienveillante, ce dernier apprivoise enfin une vie avec des camarades.

    Les enseignants ne seraient pas nombreux à voir d'un bon œil l'arrivée d'un enfant autiste dans leur école. Seuls 18 % d'entre eux estiment que l'école ordinaire est «le meilleur environnement» pour les enfants autistes, selon un sondage OpinionWay pour le collectif Autisme. 68 % des professeurs estiment que les autistes devraient plutôt rejoindre des établissements spécialisés. La très grande majorité d'entre eux savent pourtant que l'Éducation nationale doit les scolariser et tous pensent que ces enfants sont capables d'apprendre.

    Mais le peu de formation au handicap et le manque de moyens humains sont cités comme les principaux freins à leur intégration dans un établissement «classique». Le collectif Autisme pointe également une pénurie d'assistants formés pour seconder ces enfants et assurer leur assimilation. Le coût de l'intégration des autistes à l'école ordinaire ne devrait pourtant pas constituer un obstacle. «Un enfant pris en charge par un accompagnant formé et intégré à l'école coûte 24 000 euros par an. Dans un hôpital, le même enfant coûte près de 80 000 euros par an», selon Vincent Gerhards, président d'Autistes sans frontières.

    LIRE AUSSI :

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    » La France fait figure de mauvais élève


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  • Au Yémen, Saleh prêt à quitter le pouvoir, manifestation à Sanaa

    publié le 25/03/2011 à 14:32, mis à jour le 25/03/2011 à 21:06

    Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, s'est dit prêt vendredi à remettre le pouvoir entre "des mains sûres" pour éviter un bain de sang.

    Au pouvoir depuis 32 ans, Saleh est confronté depuis des semaines à un mouvement de contestation. Des dizaines de milliers d'opposants ont à nouveau manifesté vendredi à Sanaa à l'occasion d'une "Journée du départ".

    De sources politiques yéménites, on indique que deux canaux de négociations ont été ouverts pour tenter de parvenir à une transition pacifique dans cet Etat de la péninsule arabique, dont le territoire sert de refuge à des combattants d'Al Qaïda.

    "Nous ne voulons pas du pouvoir, mais nous devons le transférer entre des mains sûres, pas entre des mains malades, pleines de ressentiment ou corrompues", a lancé Ali Abdallah Saleh à plusieurs milliers de ses partisans rassemblés dans la capitale lors d'un discours retransmis à la télévision d'Etat.

    "Nous sommes prêts à quitter le pouvoir", a-t-il insisté.

    Un "Vendredi de la tolérance", concurrent de la "Journée du départ", a rassemblé des partisans de Saleh, qui ont brandi des portraits du chef de l'Etat et déployé des banderoles proclamant "Non au chaos, oui à la sécurité et à la stabilité". Certains étaient armés de pistolets et de poignards, d'autres agitaient des drapeaux et chantaient des hymnes patriotiques.

    Dans un autre quartier de Sanaa, des dizaines de milliers d'opposants ont participé à une nouvelle journée de mobilisation. Ils ont notamment brandi des cartons rouges pour exiger du président qu'il "dégage".

    Des coups de feu ont retenti lorsque les troupes d'un général yéménite déterminé à assurer la protection des manifestants ont tiré en l'air pour empêcher une foule de partisans de Saleh de s'approcher du rassemblement des opposants, ont rapporté des témoins.

    Un soldat membre du dispositif de protection des manifestants a été blessé par des tireurs postés dans un bâtiment, ont ajouté des témoins.

    Ces incidents ont toutefois été d'une ampleur nettement moindre que ceux de vendredi dernier, lorsqu'une journée de protestation similaire avait causé la mort de 52 personnes dans la capitale.

    En réaction, des généraux, des diplomates et des chefs de tribu se sont désolidarisés du président et ont apporté leur soutien aux opposants.

    Les médias officiels ont cependant rapporté vendredi, sans plus de détails, que des "éléments" de l'opposition avaient abattu une personne et en avaient blessé quatre autres dans la province de Maarib, à l'est de la capitale.

    En butte à des manifestants qui campent devant l'université de Sanaa depuis six semaines pour réclamer son départ, Saleh a offert mercredi une nouvelle concession à des détracteurs, en promettant d'organiser l'élection présidentielle en janvier 2012.

    Toutes ses propositions ont été rejetées par ses opposants, qui exigent son départ immédiat.

    Dans les milieux politiques, on déclare que des négociations sont en cours pour tenter de trouver une issue à la crise, avec l'aide de médiateurs occidentaux, et qu'un entretien a notamment été organisé entre Ali Abdallah Saleh et le général Ali Mohsen pour évoquer l'avenir des deux hommes.

    Parallèlement, des pourparlers politiques plus larges ont été lancés pour tenter de définir un processus de transition.

    Général influent, considéré comme le deuxième personnage du régime, Ali Mohsen a basculé du côté des opposants après les morts de vendredi dernier.

    Dans son entourage, on déclare qu'il pourrait accepter de quitter le pays avec ses proches si Ali Abdallah Saleh en faisait de même.

    Un porte-parole du président a démenti les informations en ce sens rapportées dans un premier temps par le Wall Street Journal, tout en reconnaissant que les deux hommes s'étaient rencontrés au cours des 48 heures précédentes.

    D'après le Wall Street Journal, Ali Abdallah Saleh et Ali Mohsen auraient évoqué les modalités de leurs démissions afin de parvenir à un gouvernement civil de transition.

    Pendant de nombreuses années, Saleh, arrivé au pouvoir en 1978 au Nord-Yémen avant de devenir en 1990 le président du pays réunifié, a été soutenu par les Occidentaux et les pays arabes, qui voyaient en lui l'homme idoine pour fédérer les nombreuses tribus qui composent le Yémen.

    Les pays occidentaux, dont le Yémen est un allié dans la lutte contre Al Qaïda, et l'Arabie saoudite s'inquiètent désormais du vide de pouvoir à Sanaa en cas de départ de Saleh.

    Dans ce pays de 23 millions d'habitants, l'opposition dénonce la corruption et la montée du chômage. Quarante pour cent de la population du Yémen vit avec moins de deux dollars par jour et un tiers souffre de malnutrition. Le chômage touche 35% de la population et 50% chez les jeunes.

    Par Reuters

    Au Yémen, Saleh prêt à quitter le pouvoir, manifestation à Sanaa

    publié le 25/03/2011 à 14:32, mis à jour le 25/03/2011 à 21:06

    Le président du Yémen, Ali Abdallah Saleh, s'est dit prêt vendredi à remettre le pouvoir entre "des mains sûres" pour éviter un bain de sang.

    Au pouvoir depuis 32 ans, Saleh est confronté depuis des semaines à un mouvement de contestation. Des dizaines de milliers d'opposants ont à nouveau manifesté vendredi à Sanaa à l'occasion d'une "Journée du départ".

    De sources politiques yéménites, on indique que deux canaux de négociations ont été ouverts pour tenter de parvenir à une transition pacifique dans cet Etat de la péninsule arabique, dont le territoire sert de refuge à des combattants d'Al Qaïda.

    "Nous ne voulons pas du pouvoir, mais nous devons le transférer entre des mains sûres, pas entre des mains malades, pleines de ressentiment ou corrompues", a lancé Ali Abdallah Saleh à plusieurs milliers de ses partisans rassemblés dans la capitale lors d'un discours retransmis à la télévision d'Etat.

    "Nous sommes prêts à quitter le pouvoir", a-t-il insisté.

    Un "Vendredi de la tolérance", concurrent de la "Journée du départ", a rassemblé des partisans de Saleh, qui ont brandi des portraits du chef de l'Etat et déployé des banderoles proclamant "Non au chaos, oui à la sécurité et à la stabilité". Certains étaient armés de pistolets et de poignards, d'autres agitaient des drapeaux et chantaient des hymnes patriotiques.

    Dans un autre quartier de Sanaa, des dizaines de milliers d'opposants ont participé à une nouvelle journée de mobilisation. Ils ont notamment brandi des cartons rouges pour exiger du président qu'il "dégage".

    Des coups de feu ont retenti lorsque les troupes d'un général yéménite déterminé à assurer la protection des manifestants ont tiré en l'air pour empêcher une foule de partisans de Saleh de s'approcher du rassemblement des opposants, ont rapporté des témoins.

    Un soldat membre du dispositif de protection des manifestants a été blessé par des tireurs postés dans un bâtiment, ont ajouté des témoins.

    Ces incidents ont toutefois été d'une ampleur nettement moindre que ceux de vendredi dernier, lorsqu'une journée de protestation similaire avait causé la mort de 52 personnes dans la capitale.

    En réaction, des généraux, des diplomates et des chefs de tribu se sont désolidarisés du président et ont apporté leur soutien aux opposants.

    Les médias officiels ont cependant rapporté vendredi, sans plus de détails, que des "éléments" de l'opposition avaient abattu une personne et en avaient blessé quatre autres dans la province de Maarib, à l'est de la capitale.

    En butte à des manifestants qui campent devant l'université de Sanaa depuis six semaines pour réclamer son départ, Saleh a offert mercredi une nouvelle concession à des détracteurs, en promettant d'organiser l'élection présidentielle en janvier 2012.

    Toutes ses propositions ont été rejetées par ses opposants, qui exigent son départ immédiat.

    Dans les milieux politiques, on déclare que des négociations sont en cours pour tenter de trouver une issue à la crise, avec l'aide de médiateurs occidentaux, et qu'un entretien a notamment été organisé entre Ali Abdallah Saleh et le général Ali Mohsen pour évoquer l'avenir des deux hommes.

    Parallèlement, des pourparlers politiques plus larges ont été lancés pour tenter de définir un processus de transition.

    Général influent, considéré comme le deuxième personnage du régime, Ali Mohsen a basculé du côté des opposants après les morts de vendredi dernier.

    Dans son entourage, on déclare qu'il pourrait accepter de quitter le pays avec ses proches si Ali Abdallah Saleh en faisait de même.

    Un porte-parole du président a démenti les informations en ce sens rapportées dans un premier temps par le Wall Street Journal, tout en reconnaissant que les deux hommes s'étaient rencontrés au cours des 48 heures précédentes.

    D'après le Wall Street Journal, Ali Abdallah Saleh et Ali Mohsen auraient évoqué les modalités de leurs démissions afin de parvenir à un gouvernement civil de transition.

    Pendant de nombreuses années, Saleh, arrivé au pouvoir en 1978 au Nord-Yémen avant de devenir en 1990 le président du pays réunifié, a été soutenu par les Occidentaux et les pays arabes, qui voyaient en lui l'homme idoine pour fédérer les nombreuses tribus qui composent le Yémen.

    Les pays occidentaux, dont le Yémen est un allié dans la lutte contre Al Qaïda, et l'Arabie saoudite s'inquiètent désormais du vide de pouvoir à Sanaa en cas de départ de Saleh.

    Dans ce pays de 23 millions d'habitants, l'opposition dénonce la corruption et la montée du chômage. Quarante pour cent de la population du Yémen vit avec moins de deux dollars par jour et un tiers souffre de malnutrition. Le chômage touche 35% de la population et 50% chez les jeunes.

    Par Reuters


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