• La diversité télévisuelle proposée aux foyers français se limite à multiplier les chaînes parisiennes. Pourquoi l'offre de TNT locale est-elle si pauvre en France ?   TNT

    L'échec démocratique de la TNT française

    Vendredi 6.8.2010. 21:00h

    La TNT française n'en finit pas d'évoluer, comme la télévision hertzienne en son temps, mais environ 40 fois plus rapidement. Les 18 « chaînes gratuites » de base, prévues dès l'origine, sont désormais 19, depuis l'ajout, courant juin, du service outremer de France Télévisions, « France Ô ». Un étonnant accès de diversité à travers la représentation, concentrée sur un seul canal, de réalités territoriales disparates, dont le point commun est l'éloignement du continent. Mais l'évolution de la TNT est surtout interne, par un enchevêtrement de groupes de communication, dont le plus célèbre, TF1, vient de signer un coup énorme.

    TMC et NT1, chevaux de Troie de TF1

    La chaîne TF1 jouissait déjà de la première position sur les télécommandes de millions de personnes. La voici désormais, depuis juillet 2010, propriétaire à 100 % de TMC, première chaîne de la TNT en matière d'audience, dont la grille de programmes a été dépoussiérée en 2009. Mais le média géant du groupe Bouygues possède aussi NT1, le laboratoire expérimental du pire, consacré par des films et des séries à sensations, peu chers à l'achat, un zeste d'érotisme tout aussi bon marché et de la trash-réalité, annonciatrice de la télévision de demain, voire du TF1 de demain. En lieu et place de diversité, la TNT, pourtant ouverte à bien plus de canaux que la télé à l'ancienne, embrasse ainsi une variété de façade. Mais la critique envers le Groupe TF1, consensuelle au possible, est devenue douteuse.

    Diversité verticale Vs diversité horizontale


    Tous les pays voisins de la France ont profité de la multiplication des canaux, fondatrice de la TNT, pour renforcer leurs représentativités culturelles et territoriales
    . La plupart, comme l'Italie, l'Espagne et l'Allemagne, disposaient préalablement de chaînes analogiques locales ou régionales. Mais le schéma actuel de la TNT made in France indique tristement l'impuissance hexagonale face à un alignement européen, encore un, encore manqué, en matière de décentralisation. Car la diversité théorique, certes réduite par la concentration économique ourdie par TF1, est aussi trustée par l'opérateur public France Télévisions, qui dispose de cinq chaînes sur ce même réseau. Epouvantable panorama : 100 % des chaînes de votre TNT sont situées à Paris, à l'exception de 44 agglomérations françaises, qui ont leur programme terrritorial. Cette diversité, verticale malgré ces temps de proximité, est évidente en France, tout en constituant une bizarrerie dans le paysage européen.


    De l'incapacité à produire des chaînes locales


    Le point de vue offert dans les Pyrénées-Orientales est imprenable sur la télévision, car le voisinage du territoire espagnol permet d'y recevoir jusqu'à une quarantaine de chaînes de plus, soit, en leur ajoutant la TNT française, 60 chaînes en tout, et une quinzaine de radios. Et alors ? L'offre du sud a aussi ses démons, mais elle contient entre autres les chaînes locales de Figueres, Girona et Puigcerdà, aux contenus et à l'habillage d'une incroyable dignité. Face à cela, tout porte à croire que Perpignan est une ville de « province », où le « local » est péjoratif, alors que Figueres ou Girona, plus petites, échappent à cette « troisième division » assimilée aux villes moyennes françaises, dont les élites ont déguerpi. Libres de toute notion de « province », les villes moyennes européennes font leur télévision sans complexes et représentent leurs téléspectateurs, tout en développant une démocratie de proximité. La France romprait son isolement en développant partout des chaînes locales, mais les compétences tout aussi locales, appauvries par les centralismes, provoqueraient, dans un premier temps, un brouillon médiatique. Quelle issue face à cette impuissance française à décentraliser ?


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  • Roch Vidal / Consultant musical sixties

    «Où sont passées les élites de Perpignan ?»

    Vendredi 2.7.2010. 21:00h La connexion Perpignan-Londres fonctionne pour Roch Vidal, 39 ans, collectionneur de disques et de documents de la scène « mod » anglaise, et référence du milieu. Chanteur du groupe Ugly Things, à Perpignan, de 1989 à 1995, cet enfant du Pays Catalan a conçu 47 compilations de rock sixties anglais pour le label Records Collector et a participé à la biographie officielle de Ron Wood, guitariste des Rolling Stones. Roch Vidal (c’est son vrai nom) nous avoue « Je préfère m’appeler Roch que Kevin ». Il s’est construit un patrimoine imposant, « la plus grosse collection de musique anglaise au monde », sans lâcher le Roussillon.

    Roch Vidal, Perpignan, juillet 2010 / La Clau

    Roch Vidal, Perpignan, juillet 2010 / La Clau

     

    Sans complexes, tu es branché sur le monde, depuis ici…

    Très jeune, j’ai pénétré le milieu du rock’n’roll de Perpignan, puis je me suis immiscé dans des soirées en Angleterre, jusqu’à me faire un réseau important, à la fin des années 1980. A l’origine, j’ai été scotché, à l’âge de 9 ou 10 ans, par un reportage sur le groupe The Jam à la télévision. Voir un groupe anglais d’origine mod, devenu punk, avec de belles fringues, m’a provoqué un choc, et je me suis ouvert à toute la culture mod, aux reprises de standards, jusqu’à la Motown américaine. J’ai épluché les pochettes de disque, inlassablement, je me suis construit toute une culture, et j’ai approché les mods de Perpignan. Puis, à Londres, j’ai rencontré le journaliste rock Terry Rollins, qui préparait la biographie officielle des Small Faces, le 3ème grand groupe anglais des années 1960, après les Beatles et les Rolling Stones. Je lui ai proposé une série de photos inédites, exceptionnelles, dont il n’avait jamais entendu parler, obtenues par l’intermédiaire de Jean Casagran, créateur du Festival International du Disque de Perpignan, où j’avais rencontré leur auteur, le photographe Jean-Louis Rancurel. J’avais aussi d’autres clichés récupérés à Barcelone auprès d’agences de presse qui avaient fermé, etc. J’ai donc fait le lien entre plusieurs univers et j’en ai fait ma spécialité, en accumulant un fonds documentaire assez pointu, avec des quantités de collectors, des magazines de rock sixties espagnols comme « Fans », de Barcelone. Cela m’a donné une crédibilité dans un certain milieu en Angleterre, avec des apparitions à la BBC, etc. Nous avons sorti deux autres livres sur la culture mod, puis la biographie officielle de Ron Wood, pour laquelle j’ai fourni des photos inédites. Lui-même n’avait aucun cliché en compagnie de son frère, mais moi oui, tout comme des pochettes de disques des Stones qu’il ne connaissait pas.

    Mais du coup, tu sautes Paris ?

    Vivre à Perpignan t’offre un creuset culturel, avec l’influence des Gitans et la proximité de Barcelone : pour ceux qui le souhaitent, s'ouvrir est très facile. L
    e fait de vivre à Perpignan m’a permis de réaliser des choses que je n’aurais pas pu faire ailleurs. Mais Paris, on s’en fout. Paris ne vit que par la province. Si tu enlèves l’apport culturel provincial à Paris, il ne reste rien. Le problème du système parisien, c’est qu’il n’a lancé aucune mode durable depuis les années 1920. La plus belle ville du monde est devenue surfaite, avec énormément de branlette. Mais si j’avais été dans une ville où tout avait été plus simple, je ne serais pas devenu consultant musical. L’année dernière, par exemple, j’ai réussi à relancer cinq morceaux, qui ont été repris dans des publicités : pour réussir ce genre de choses, tu n’es pas obligé de passer par la case « Paris », c’est possible depuis Perpignan. On a eu le cas des Hushpuppies, un petit groupe d’ici, parti à Paris en 2005 : ils ont cartonné, avant d’être bouffés par le système parisien. A Montpellier, il y a le groupe Rinôçérose, qui travaille au pays, mais est numéro 1 au Japon. La France n’est pas leur marché principal.

    Pourquoi es-tu resté ici ?

    J’ai tenté de vivre à Londres, en 1991, mais je suis rentré au bout d’une semaine, car je suis chez moi ici, c’est un besoin. Du coup, j’ai fait énormément de sacrifices professionnels pour rester ici, ce qui peut sembler idiot. De toute façon, lorsque tu vis ailleurs, tu perds une partie de toi-même : je connais énormément de gens, partis vivre à Paris, qui sont devenus quelqu’un d’autre. A quoi bon être cadre à Paris, alors qu’on peut vivre ici, évoluer en restant soi, et être connecté au monde.

    L’isolement ressenti ici par certains, tu en penses quoi ?

    C’est une excuse. Personnellement, je ne me considère pas « loin », comme on entend souvent. D’ailleurs, loin de quoi ? Pour ne pas ressentir d’isolement, il faut forcément faire péter les barrières des langues et des distances. A ce titre-là, Paris a 10 ans de retard, mais Perpignan est une petite ville étrange, car elle a une scène musicale extraordinaire. Nous avons une grosse culture underground, sans équivalence en France pour le phénomène mod, qui perdure ici depuis les années 1960. C’est vraiment rare. Nous avons ici des flamboyances étranges, un peu comme Luce : elle est de Peyrestortes, elle n’a jamais chanté, et elle casse la baraque en remportant le concours de la Nouvelle Star. Très tôt, il y a eu ici des groupes branchés dans la culture rock et mod. Perpignan, avec Collioure et cætera, était beaucoup plus branchée que Marseille ou Toulouse, et aurait pu être 100 fois Saint-Tropez et la Côte d’Azur. Mais ce n’est pas resté.

    Qu’est-ce qui a échappé au Roussillon ?

    Les choix des anciens ont provoqué énormément de gâchis, notamment sur les talents, alors que nous avons une force d’attraction insoupçonnée. On a eu une politique touristique bas de gamme, avec les campings, alors qu’on avait tout pour faire un tourisme de qualité. Tu prends Port-Vendres, Collioure, Llançà, Cadaqués, Céret, Maury… Matisse et Picasso sont venus ici, et ne sont pas allez péter à Saint-Tropez ! Mais les Catalans d’ici se sont refermés plutôt que de s’ouvrir au monde, à la différence de Barcelone. Le paroxysme actuel est l’aéroport de Perpignan : Ryanair se développe à Gérone et pas à Perpignan, alors que leurs vols étaient d’abord ici.

    La société a perdu ses têtes ?

    On n’a pas su développer des élites de qualité. Quand on a un mec qui sort du lot, il part, puisqu’on ne lui donne pas les moyens d’agir. Comment expliquer qu’aucune élite d’ici n’ait pu émerger en Catalogne sud ?
    C’est comme deux frères : le grand a regardé le petit avec condescendance, mais il a grandi, sans se rendre compte qu’il devenait grand. Le problème, c’est qu’il y aura bientôt un bon repas de famille, et nous, on va rester en cuisine, à préparer les plats. C’est triste. Plus le temps passe, et plus je me rends compte qu’on va rester le camping du « neuf trois » (département français n°93 – ndlr).

    Le monde a changé, mais pas en Pays catalan ?

    L’idée maîtresse est de renverser la pensée, et non pas d’abord, par exemple, la langue
    : les plaques de rue en catalan, à Perpignan où ailleurs, sont inutiles, car elles ne prolongent pas un processus préalable, une réouverture vers le sud. Les gens de la rue, et même la plupart des décideurs, restent fermés malgré les panneaux en catalan. Au fond, ils n’ont pas renversé leur pensée, et sont restés uniquement tournés vers le Nord, tout en prétendant être réceptifs au catalan. Lorsqu’on voit ce qu’un mec comme Dalí nous a donné en héritage, et ce qu’on en a fait…


    Avec les gens d’ailleurs ?Où est l’espoir ?

    Je suis sceptique, et je me dis « merde, c’est d’ici que ça doit venir. On ne va pas encore attendre le messie ! ». Mais dans le réveil de Perpignan, que j’attends, je trouve incroyable que tout le monde ne parle pas catalan et espagnol, alors que nous sommes à 20 km d’un monde fantastique, qui vit aussi dans la rue après 20h, malgré une crise extraordinaire. A l’autre bout de la France, les Alsaciens parlent tous allemand ! Pourtant, nous avons toutes les qualités pour nous exporter, j’en suis un peu l’illustration. Ce qui a fait la force de Barcelone, c’est Christophe Colomb, et l’ouverture au monde. Et j’ai vraiment l’impression que Perpignan s’ouvre de moins en moins au monde. Alors, comme beaucoup de types d’ici, j’ai dû tout ramener à moi, à mon univers, mais j’ai encore l’espoir qu’un jour, ça change.


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  • Economie
    En Languedoc, Béziers avance, mais Montpellier et Carcassonne reculent

    L'aéroport de Girona, 13 fois plus fréquenté que celui de Perpignan

    Lundi 9.5.2011. 22:45h L'équilibre est fragile équilibre pour l'aéroport de Perpignan, qui a stoppé l'hémorragie, et se cherche un nouvel élan. Simultanément, les aéroports de Girona, mais aussi Reus et Carcassone font mieux, tandis que Béziers affiche ses ambitions.

    Après avoir perdu 14,4% de son nombre de passagers entre 2010 et 2009, l’aéroport de Perpignan qui ne sera plus géré par la Chambre de Commerce et d'Industrie du territoire, mais par Veolia Transdev, semble avoir endigué l’hémorragie, début 2011. Les derniers chiffres relatifs à son trafic de voyageurs ont été dévoilés jeudi par l’Observatoire Économique des Pyrénées-Orientales. En mars dernier, 20.439 passagers ont foulé le tarmac de l’aéroport de Perpignan-Rivesaltes, dans un modeste chiffre, qui constitue cependant une hausse 4,40% par rapport à mars 2010. Dans le même temps, l’aéroport de Girona enregistre une baisse spectaculaire, et perd 26% de passagers entre mars 2011 et mars 2010. Mais en dépit de ce déclin, essentiellement lié à la suppression de vols par la compagnie Ryanair, 269.699 voyageurs ont emprunté de Girona Costa-Brava, soit 13 fois plus qu’à Perpignan. Avec une moyenne de 8.700 passagers par jour en mars 2011, l’aéroport de Girona a accueilli plus de voyageurs en une semaine, que celui de Perpignan sur l’ensemble du premier trimestre 2011. Même le modeste aéroport de Reus, à proximité de Tarragona, également en perte de vitesse, avec un recul de 16,3% au premier trimestre 2011, a compté 89.348 passagers, soit 31.972 de plus que son homologue roussillonnais.

    En Languedoc, les rapports de forces évoluent également. L’aéroport de Béziers est très optimiste, avec 130.000 passagers en 2010, et le syndicat mixte qui en assure la gestion table sur 180.000 passagers en 2011 et 200.000 en 2012, dans une croissance liée aux multiplications de liaisons assurées par la Ryanair. Parallèlement, l’aéroport de Montpellier, premier de la région Languedoc-Roussillon, mais seulement 15e de France, a perdu un tiers de ces passagers entre 2000 et 2010. L'aéroport de Carcassonne avec 392.940 voyageurs en 2010, reste en seconde position, malgré un recul de 16%.


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  • Economie
    L'augmentation du trafic est visée, tout comme la création d'une école d'hôtesses et de stewards

    11,3 millions d'euros pour que Ryanair se renforce à Girona

    Mardi 21.6.2011. 23:15h Le gouvernement catalan fait les yeux doux à la compagnie Ryanair, afin d'obtenir un engagement durable de celle-ci sur l'aéroport de Girona. Après avoir totalisé 5 millions de passagers en 2010, la plateforme concernée devrait retomber à 3 millions en 2010, car Ryanair y fait la pluie et le beau temps. 11 millions d'euros et autres facilités sont proposés au transporteur irlandais.

    La mésentente entre la compagnie à bas prix Ryanair et l'aéroport de Girona est en passe de se résorber, suite à l'annonce d'un important geste financier concédé ce lundi. Le gouvernement catalan, soucieux d'endiguer une chute de fréquentation consécutive au retrait de 18 destinations, annoncé en février, a décidé de se raviser, en acceptant l'idée de verser jusqu'à 11,5 millions d'euros. Cette aide, qui comprendrait 7,5 millions d'euros d'aides directes apportées au transporteur, s'accompagnerait d'une enveloppe de 4 millions attribuée au titre de compensations de taxes aéroportuaires.

    En 2010, le casseur de prix britannique a mené un véritable chantage envers les autorités catalanes en se retirant partiellement, de Girona, ce qu'il a fini par faire, faute d'obtenir une subvention envisagée par l'ancien gouvernement socialiste. S'il accepte la nouvelle proposition, il devra cependant attirer 2 millions de voyageurs supplémentaires, car le volume de l'aéroport de Girona, de près de 5 millions de passagers en 2010, devrait se réduire à 3 millions cette année. Ryanair, à la fois responsable des succès fulgurant de cette plateforme, tout comme de ses derniers reculs, se voit ainsi dresser un pont, non pas d'or, mais au moins d'argent, de la part du gouvernement catalan, dirigé depuis janvier par le parti centriste Convergence et Union.

    Porteur d'un dossier nourri, désormais entre les mains de la direction de Ryanair, le délégué à la Mobilité de la Generalitat de Catalogne, Ricard Font, déclarait ce lundi sa volonté de voir son interlocuteur démontrer son "enracinement" sur le territoire. Pour ce faire, dans un souci de pérennisation, elle propose notamment d'offrir à la compagnie un terrain attenant à la zone aéroportuaire, où elle sera libre de construire un hôtel. Cette possibilité s'inscrit dans un plan, qui courrait jusqu'en 2016, et contient également un projet de création d'une école d'hôtesses et de stewards. En cas d'approbation par la partie irlandaise, la Députation et la mairie de Girona, désireuses de nouer des partenariats stratégiques, devraient annoncer à leur tour leur mode de participation.


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  • 500.000 passagers annuels sont visés par le nouveau gestionnaire, Veolia   AEROPORT2012

    Pour l'aéroport de Perpignan, l'espoir est en 2012

    Lundi 27.6.2011. 00:30h L'aéroport de Perpignan, sujet à une saisonnalité profitable à l'été, semble sortir la tête de l'eau. En attendant les résultats de son sauvetage, désormais confié au gestionnaire Veolia, le tarmac du pays catalan affiche 34.000 voyageurs en mai. Bien que faible, ce volume signifie un progrès pour cette infrastructure qui affichait en 2002 une moyenne mensuelle de 54.000 passagers.

    Après avoir connu les affres de l'insuccès en 2010, avec seulement 373.000 passagers, l'aéroport de Perpignan regagne quelques couleurs depuis le début de cette année 2011, avec 31.389 voyageurs en avril, et un cumul de 122.000 du 1er janvier au 31 mai. Ce chiffre est dérisoire comparé aux années fastes, mais il signale une progression, confirmée en mai. Les données délivrées la semaine dernière par l'Observatoire économique des Pyrénées-Orientales font en effet état de 34.166 passages, ce mois-là, pour une progression de 8,85% par rapport au moins précédent.

    En 2012, l'infrastructure aéroportuaire du Pays Catalan aura accompli un cycle de recul, débuté en 2002, année lors de laquelle son trafic avait atteint 645.000 voyageurs, avant une érosion régulière, illustrée par un volume de 458.023 personnes en 2008. Mais dans les prochaines années, les méthodes de son nouveau gestionnaire, Veolia, désigné en avril dernier, pourraient payer. La filiale Veolia Transport du mastodonte français, anciennement dénommée Vivendi Environnement et Générale des eaux, a déjà envoyé un signe symbolique, en dotant l'aéroport malade d'un site Internet lisible, en français et en anglais. Face à des installations vieillissantes, et une internationale défaillante, le nouveau prestataire devra augmenter le trafic en dépassant le seuil de 500.000 voyageurs, soit près de 42.000 passages mensuels. Ce seuil est impérieux, sous peine de pénalités, dans le cadre d'un contrat signé jusqu'en 2018 avec le syndicat mixte qui en assure le contrôle sous l'influence de la Région Languedoc-Roussillon.

    Mené par l'ancien directeur de l'exploitation internationale d'Aéroports de Paris, Denis Leluc, à partir du mois d'août, le tarmac du Roussillon s'apprête à recevoir 3 millions d'euros injectés par Veolia. Sur cette enveloppe, 400.000 euros seront consacrés à la modernisation de l'aérogare, notamment par l'esthétique, dès l'année prochaine. Par ailleurs, le transporteur Ryanair ajoutera une rotation hebdomadaire vers Bruxelles Sud/Charleroi aux trois existantes, également à compter du mois d'août, tandis que la destination Londres/Stansted passera à un vol quotidien.


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