• Critiqué, le gouvernement chinois double les indemnisations après la collision entre deux trains

    LEMONDE.FR avec AFP | 29.07.11 | 14h21   •  Mis à jour le 29.07.11 | 14h31

    Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est rendu sur les lieux de l'accident jeudi 28 juillet pour se recueillir avec les familles des victimes.

    Le premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est rendu sur les lieux de l'accident jeudi 28 juillet pour se recueillir avec les familles des victimes. AFP/STR

    Une semaine après la collision de deux trains sur une ligne à grande vitesse, les autorités chinoises ont tenté d'apaiser la tension en doublant le montant de l'indemnisation versée aux familles des personnes mortes dans l'accident, a rapporté vendredi la presse officielle. Les dommages-intérêts passent de 500 000 yuans (53 600 euros) à 915 000 yuans (99 500 euros), a précisé l'agence d'information Chine nouvelle. La collision – le pire accident ferroviaire en Chine depuis 2008 – a fait quarante morts et près de deux cents blessés selon un bilan actualisé.

    Les familles endeuillées se sont réunies dans la ville de Wenzhou, vendredi 29 juillet, pour des cérémonies funéraires et ont déposé des fleurs et allumé des bougies sur les lieux de la catastrophe, a aussi indiqué Chine nouvelle. La veille, également sur place, le premier ministre chinois, Wen Jiabao, avait promis de "punir sévèrement" les responsables de cet accident qui a remis en question la fiabilité des trains à grande vitesse chinois, la Chine possédant le plus vaste réseau au monde.Le gouvernement a été très critiqué pour sa gestion de l'information sur le drame, apparemment dû à un problème de signalisation. Il a promis mercredi une enquête "ouverte et transparente", dont les résultats seraient "publiés". Le gouvernement a aussi ordonné une "révision urgente" de la sécurité du réseau ferré chinois et trois responsables du Bureau des chemins de fer de Shanghai, dont dépend Wenzhou, ont été limogés.

     

     

     

    Enfin, le Conseil des affaires d'Etat a nommé une liste d'enquêteurs principalement composée de responsables du secteur ferroviaire chinois, mais comportant aussi des universitaires et des experts de l'Académie des sciences et de l'Académie d'ingénierie.


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  • Souvenirs d'expériences gustatives au restaurant El Bulli

    LEMONDE.FR | 30.07.11 | 16h27   •  Mis à jour le 30.07.11 | 18h03

     

    Alors que le mythique restaurant du chef catalan Ferran Adria ferme ses portes samedi 30 juillet avec un dernier dîner réservé au personnel et à leurs familles, Le Monde.fr a demandé à des internautes gourmets et chanceux ayant pu dîner à El Bulli de raconter leur expérience.

     
    • Des assiettes destructurées, un autre monde par Stéphane G

    Que peut on attendre d'un restaurant dont vous avez lu depuis 3 ans que c'est le meilleur du monde ? Tout et rien. Certainement pas de faire le diner de votre vie car El Bulli, ce n'est pas à proprement parler un repas. C'est... une expérience ! Le restaurant est au bout de nulle part, la décoration tient de la pizzeria de province et du salon de grand-mère, sauf la cuisine ultra-moderne, où œuvrent des dizaines de marmitons.

    Dès l'apéritif, on entre dans un autre monde. Je me souviens d'oreilles de lapin frites et des fameuses olives sphériques. Le dîner lui-même est une succession de trente ou quarante plats dont certains ne sont qu'une bouchée et d'autres plus consistants. Il n'y a pas d'ordre logique, surtout pas d'entrée ou de plats, bref pas de règles.

    Dans l'assiette, tout est déstructuré : je me souviens d'une brioche de sésame noir, sorte d'éponge brunâtre, d'un granité de parmesan, d'une feuille d'huître, de petits couteaux à l'écume de mer, d'un soufflé de betterave... Je me souviens surtout de la surprise de tous les convives à chaque nouveau plat, comme si la capacité d'invention n'avait pas de fin.

    • Etait-ce ou non un vrai repas ? par Marie-Paule K.

    Mes amis m'ont offert un repas chez El Bulli pour mes 40 ans... Le moment fut mémorable et totalement à la hauteur de mes attentes. Un cadre splendide mais ultra-classique et une aventure culinaire pleine de surprises et de rires. Etait-ce ou non un vrai repas ? Je ne sais toujours pas. On ne mâchait pas beaucoup chez El Bulli et au bout d'un moment, le palais était saturé par ces arômes reconstitués et puissants. Mais ce qui est certain, c'est le fait que ce fût une surprise totale et une découverte fantastique. Avec un goût, malgré tout, de "c'était bon mais j'en veux plus". Comme un saut à l'élastique !

    • Dérouté à chaque bouchée par Guillaume

    Le cadre était assez simple (mais agréable), sans luxe tapageur. Le service en salle était très détendu, très chaleureux. L'idée d'aller dîner dans un restaurant si difficile d'accès (au propre et au figuré) et célèbre peut stresser facilement. Tout est fait pour enlever ce stress (quoique, la cuisine, la première chose que l'on nous fait visiter en arrivant, ressemble plus à un décort de Star Trek qu'à une cuisine).

    Ce n'est pas le meilleur repas de ma vie (c'était une omelette au lard avec mon grand-père). El Bulli peut être décevant si l'on s'attend à de la grande cuisine. Ce n'est pas un repas au sens classique du terme, mais un voyage sur une autre planète. On est surpris, dérouté à chaque bouchée : les saveurs ne correspondent pas aux textures. C'est du jamón ibérico qui a la texture d'œufs de poisson, des olives qui "explosent" et deviennent liquide dès qu'on les met en bouche, des légumes lyophylisés et j'en passe. On se surprend à découvrir de nouvelles sensations sur des saveurs ou textures que l'on croyait connaître.

    Ferran Adrià a dit un jour que s'il avait été peintre il ne voulait pas être reconnu comme celui qui a lancé un nouveau mouvement, un nouveau style, mais comme celui ayant mis au point de nouvelles techniques de peinture (support, pigments, etc.). Bref, ce n'est pas un restaurant, c'est autre chose.

    • J'y ai commandé un steak frites par Romain

    Je devais avoir 7 ou 8 ans, mais je m'en rappelle encore très bien. J'avais été invité par les parents d'un copain de classe sur leur petit voilier de 9 mètres pour les vacances. Nous avions descendu la côte depuis Argelès par étapes : Llançà, Cadaqués... en s'arrêtant la nuit dans des criques, jusqu'à un soir celle du Bulli. Nous avions mouillé, détaché le petit zodiac accroché derrière le bateau et rejoint la plage.

    Il y avait de nomreux serveurs bien habillés, quelqu'un faisait tomber un couteau, un serveur venait le remplacer immédiatement. J'avais compris que j'étais dans un bon restaurant, mais j'étais très en dessous de la réalité. Ce n'est que bien des années plus tard que j'ai compris avoir été dans le "meilleur restaurant du monde".

    Je me souviens du riz soufflé au curry en apéro, d'un crème au basilic et d'une mousse de morue avec des petits caramels posés dessus (des blancs en neige avec un goût de poisson, et en plus avec des sortes de bonbons dessus : ça m'avait surpris à l'époque). Mais tout ça, je l'ai goûté dans l'assiette des adultes qui avaient pris le menu "découverte". Moi, j'avais commandé un steak-frites ! Et avec le recul, avoir commandé un steak-frites dans le meilleur restaurant du monde, c'est quand même classe.

    • Une féérie par Pierre R.

    Passer une soirée chez El Bulli est un moment inoubliable. L'accueil est chaleureux et convivial, à des années lumière de ces maîtres d'hotel froids et obséquieux ; un apéritif de bienvenue sur la terrasse avec les premières tapas et le décor est planté, que la féerie commence : un menu dégustation de vingt à trente plats, des tapas au desserts avec découvertes d'associations gustatives surprenantes, déroutantes mais souvent géniales. La surprise venant d'un "supion au lait de coco", d'une "sardine au pain perdu", d'une "patte de poulet grillée", d'une "peau de lait bouillie à la truffe d'Alba", d'un "gibier d'automne à la mandarine", d'une "rose d'artichaud" ou encore d'un "lièvre à la royale façon Feran".

    • Le parcours du combattant de la réservation par Stéphane C.

    Passionnés de gastronomie, mon épouse et moi avons l'habitude de nous offrir chaque année un passage par une "grande table" étoilée. Mais nous ne pourrons jamais dire d'El Bulli : "Nous y étions"... Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé ! Pour réserver sa table dans n'importe quel trois étoiles, il suffit de s'y prendre – un peu – à l'avance. Mais pour El Bulli, c'est le parcours du combattant, ou plutôt une loterie. Chaque année (avant de me lasser), je m'inscrivais consciencieusement sur le site Web d'El Bulli, 8 mois en avance, je relançais régulièrement, me tenant prêt à me libérer de tout autre engagement pour profiter d'une table, non pas le jour que j'aurais choisi, mais celui qu'El Bulli m'aurait proposé !

    Dîner à une de ces tables exceptionnelles est une fête, qui commence dès le jour de la réservation. Pour El Bulli, je n'ai jamais passé cette étape.

    • Végétarien, j'ai fait une exception ce soir-là par Philippe F.

    Avec ma copine, depuis devenue ma femme, nous avions passé une excellente soirée gastronomique avec comme plats mémorables les Oreos à la tapenade d'olives et les bonbons à l'huile d'orge. Je suis végétarien, mais j'ai fait une exception ce soir-là ; jusqu'à manger de la cervelle d'agneau (seul plat décevant de la soirée).

    En quatre heures passées à tables, deux bouteilles de cava ce n'est finalement pas énorme. Sauf que le restaurant est situé en haut d'une colline et que la descente sinueuse a eu pour effet sur ma femme de "rejeter" les 23 plats dans les buissons... A ce prix-là, je trouvais qu'elle aurait quand même pu me faire l'honneur de les digérer !

    Le Monde.fr
     

    La fermeture d'El Bulli


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  • Le statut des animateurs de colonies de vacances devant le Conseil d'Etat

    LEMONDE.FR avec AFP | 30.07.11 | 11h41   •  Mis à jour le 30.07.11 | 13h27

    Une colonie de vacances, sur les planches de la plage de Deauville.

    Une colonie de vacances, sur les planches de la plage de Deauville. AFP/MYCHELE DANIAU

    Prisées par les familles, les colonies de vacances pourraient connaître des difficultés financières à l'avenir si le droit du travail, notamment en matière de repos obligatoire, devait s'appliquer aux animateurs et à terme renchérir le coût de ces séjours. Les associations organisatrices de séjours s'inquiètent des conséquences d'un arrêt de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) d'octobre 2010 qui remet en cause le "contrat d'engagement éducatif" (CEE), un statut dérogatoire proposé aux moniteurs et directeurs de colonies de vacances et centres de loisirs.

    La CJUE a jugé que ce contrat n'était pas conforme à la législation européenne car il ne prévoit pas de "période minimale de repos journalier" ni de temps de repos compensateur. Le CEE se situe entre travail salarié et engagement citoyen. Il concerne quelque 500 000 jeunes et se limite à 80 jours par an. Créé en 2006, ce contrat de travail, qui figure dans le code de l'action sociale et des familles et non dans celui du travail, peut être proposé par des collectivités, des associations mais aussi des entreprises privées si elles proposent un accueil collectif de mineur (ACM) à caractère éducatif.

    L'association Solidaires Isère l'a contesté devant le Conseil d'Etat sur plusieurs points, dont l'obligation du temps de repos journalier (11 heures). Pour Solidaires Isère, le CEE est "un vrai scandale", "exploitant de manière éhontée les jeunes 24 heures sur 24". "Sous couvert de bénévolat, les jeunes qui encadrent les colonies sont bien des travailleurs", insiste Jacques Dechoz, en appelant à des négociations sur l'emploi éducatif. C'est une démarche "volontaire et citoyenne" qui "n'est pas un métier et ne peut pas en être [un]", rétorque de son côté la Ligue de l'enseignement, qui plaide pour un "engagement volontaire occasionnel" et met en garde contre un renchérissement des coûts des colonies de vacances.

    ATTENTION À L'EFFET D'AUBAINE

    Le Conseil d'Etat tranchera en septembre et devrait demander l'application des demandes européennes. Puis le gouvernement devrait se prononcer dans la foulée, selon le ministère de la jeunesse. Une proposition de loi, déposée le 13 juillet par un député UMP, abonde dans le sens des associations et vise reconnaître un régime spécifique aux personnels pédagogiques occasionnels des accueils collectifs des mineurs".

    La secrétaire d'Etat chargée de la jeunesse et de la vie associative, Jeannette Bougrab, reconnaît qu'il "faudra tenir compte du droit européen". "Pour des questions de sécurité, les animateurs doivent avoir des repos", a-t-elle déclaré. "Il ne faudrait pas qu'un statut dérogatoire pour ces jeunes permette à des très grosses structures de bénéficier d'un effet d'aubaine", a-t-elle ajouté, soulignant que les accueils de mineurs sont gérés à 70% par des associations, contre 30 % par des entreprises privées.

     

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  • Pas de mari étranger pour les Jordaniennes

    LEMONDE | 30.07.11 | 14h44   •  Mis à jour le 30.07.11 | 18h37

    Une Jordanienne portant le niqab, en novembre 2007.

    Une Jordanienne portant le niqab, en novembre 2007.AFP/AWAD AWAD

    "Tout individu a droit à une nationalité", affirme l'article 15 de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Mais Nima Habashney, parce qu'elle vit en Jordanie, n'y croit plus beaucoup. Dans le royaume hachémite, les femmes mariées à un étranger ne peuvent faire bénéficier leurs enfants et leur mari de la nationalité jordanienne.

     
    Les uns et les autres, même s'ils ont vécu toute leur vie en Jordanie, sont des non-personnes, sans existence légale, tolérés mais sans papiers d'identité et sans droits sociaux. Cela signifie que leur situation humanitaire est bien plus dramatique que celle des quelque 1,98 million de réfugiés palestiniens, qui vivent dans le royaume avec l'aide de l'ONU. A contrario, un Jordanien marié à une étrangère lui fait automatiquement bénéficier de la nationalité jordanienne, ainsi que ses enfants ! L'article 9 de la loi sur la nationalité va plus loin : il prévoit que les enfants d'un citoyen jordanien (mâle) sont jordaniens quel que soit leur lieu de naissance ! Peu importe s'ils n'ont jamais mis les pieds sur la rive orientale du Jourdain. Nima Habashney est un petit bout de femme qui n'a pas froid aux yeux. Jordanienne de souche, elle s'est lancée en 2004 dans cette incertaine croisade contre la domination masculine au sein d'une société très tribale.

     

    Des Jordaniennes participant aux manifestations contre la vie chère, le 28 janvier.

    Des Jordaniennes participant aux manifestations

    contre la vie chère, le 28 janvier.AFP/KHALIL MAZRAAWI

    Pour être précis, elle a commencé à militer pour les droits humains (pas de l'homme spécialement) et la paix. "Nous pouvons vivre dans un même lieu, même si nous avons des idées différentes" : tel était son credo, qu'elle n'a pas tardé à faire partager à la blogosphère, puis à ses "amis" de Facebook. Mariée à un Marocain (aujourd'hui décédé), elle a six enfants, tous privés du droit à la nationalité et, en conséquence, d'avantages sociaux.

    Pour eux, pas de droit de résidence, au logement et au travail, pas de droit à la santé et à l'éducation, pas de permis de conduire et, bien sûr, pas de droits civiques. La vie de Nima est devenue un parcours d'obstacles entre postes de police, administrations, écoles et centres de santé. Partout, elle est confrontée à des fonctionnaires sourds ou agressifs : "Pourquoi avez-vous épousé un étranger ? Vous avez fait une énorme erreur : maintenant, il faut la payer !"

    Nima Habashney s'est dit qu'elle n'était pas seule à vivre un drame quotidien marqué par l'ostracisme, la discrimination sexuelle et la xénophobie, et qu'un combat pouvait être mené au nom d'autres femmes. Elle n'avait pas tort : selon le ministère jordanien de l'intérieur, fin 2009, 65 956 femmes partageaient son sort. Si l'on retient une moyenne de 5,4 enfants par famille, le problème concernerait 356 162 personnes.

    D'où la position officielle : la Jordanie, petit pays d'environ 6,4 millions d'habitants à l'équilibre ethnique ultrasensible - une majorité de Jordaniens sont d'origine palestinienne, ce que nient les autorités -, ne peut se permettre d'intégrer autant de nouveaux citoyens. Nima Habashney s'est rendu compte que si la structure archaïque, féodale et machiste de la société jordanienne est en cause, ce n'est pas la raison essentielle pour maintenir une chape de plomb sur le sort de ces femmes dont la famille est apatride dans leur propre pays.

    Curieusement, relève   Nermeen Murad  , directrice du centre d'information de la Fondation King Hussein, le nombre des femmes concernées n'était que de 16 000 en 2004. "Il y a une exagération officielle, insiste-t-elle, pour montrer qu'il est impossible d'intégrer autant de gens ." Solidaire de la lutte menée par Nima Habashney, Mme Murad assure que "c'est une question de droits de l'homme et de discrimination, pas une question politique". Pourtant, elle répète à ses interlocuteurs officiels que ces nouveaux citoyens "ne deviendront pas Palestiniens en Jordanie, mais Jordaniens à part entière !".

    Le gouvernement rétorque que la plupart des femmes concernées sont mariées à des Palestiniens (en réalité, les maris égyptiens sont plus nombreux), et qu'il n'est pas question d'encourager ceux-ci à quitter la Cisjordanie et Gaza, en leur faisant miroiter une "patrie alternative" en Jordanie. Vieux débat... Si Nima Habashney se sent prise entre deux feux, c'est que les Palestiniens sont loin de l'encourager : "Ils me disent "si vous videz la Palestine, vous faites le jeu d'Israël"."

    La reine Rania, épouse du roi Abdallah II, a fait une tentative courageuse en 2002, en annonçant que le gouvernement envisageait d'accorder aux femmes jordaniennes la possibilité de transmettre leur citoyenneté à leurs enfants. Ce qui a provoqué une levée de boucliers de la part des tribus, socles de la monarchie. Un "amendement à la déclaration de la reine" a été publié pour faire oublier au plus vite ce brûlot, mais le mal était fait : l'incident a accru la méfiance des Transjordaniens (Jordaniens de souche) envers la reine, d'origine palestinienne.

    "Le problème palestinien, ce n'est pas mon affaire ; mon souci ce sont nos enfants, qui n'ont ni présent ni avenir dans ce pays", assure Nima Habashney. En réalité, c'est le noeud du problème : depuis 2003, plusieurs ministres ont souligné que la question des femmes jordaniennes mariées à des étrangers sera réglée le jour où le conflit israélo-palestinien le sera aussi... Ce qui laisse Nima Habashney avec sa seule détermination. Est-ce une conséquence du "printemps arabe" ? "Avant, insiste-t-elle, évoquer cette question était une ligne rouge. Désormais, nous n'allons plus rester silencieuses : nous allons parler, manifester, nous ne nous arrêterons plus !".



    lzecchini@lemonde.fr

    Laurent Zecchini


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  • L'opposition libyenne nomme ses ambassadeurs

    à Londres et à Paris

    LEMONDE.FR avec AFP | 28.07.11 | 09h05   •  Mis à jour le 28.07.11 | 23h06

    Manifestation devant l'ambassade de Libye à Londres, mercredi 27 juillet.

    Manifestation devant l'ambassade de Libye à Londres, mercredi 27 juillet.Reuters/LUKE MACGREGOR

     

    Le Conseil national de transition (CNT) a annoncé, jeudi 28 juillet, la nomination de Mahmud Nacua, écrivain et intellectuel de 74 ans, comme "ambassadeur" libyen à Londres, au lendemain de la reconnaissance par la Grande-Bretagne du CNT comme seul gouvernement légitime en Libye.

    Mahmud Nacua, qui vit en dehors de la Libye depuis presque trente-deux ans, est impliqué dans l'opposition depuis les années 1980, a déclaré Guma Al-Gamaty, coordinateur en Grande-Bretagne pour le CNT, organe politique de la rébellion anti-Kadhafi, lors d'une conférence de presse au ministère des affaires étrangères britannique.

    La Grande-Bretagne a expulsé de l'ambassade libyenne à Londres tous les diplomates pro-Kadhafi après qu'elle eut reconnu, mercredi, comme seul "gouvernement légitime" en Libye le CNT. Londres avait déjà congédié l'ambassadeur Omar Jelban il y a trois mois. Interrogé sur le sort du colonel Kadhafi s'il quittait le pouvoir, M. Al-Gamaty a déclaré qu'il était "absurde" et "inconcevable" de penser qu'il pourrait rester en Libye.

    Le CNT a également nommé un représentant en France, Mansour Saif Al-Nasr, 63 ans, qui a annoncé à l'AFP avoir présenté jeudi sa "lettre de nomination" au ministère des affaires étrangères français, tout en précisant qu'il avait été nommé le 9 juillet par le Conseil national de transition. M. Al-Nasr, qui a quitté la Libye en 1969, a été membre de la ligue libyenne des droits de l'homme et du Front national pour le salut de la Libye, mouvement d'opposition en exil. Le ministère des affaires étrangères français s'est refusé jeudi à tout commentaire sur cette prise de fonctions.

    "KADHAFI NE DÉMISSIONNERA JAMAIS"

    Pressées de mettre fin à une aventure militaire qui s'apparente de plus en plus à une impasse, la France et Grande-Bretagne ont suggéré ces derniers jours que le colonel Kadhafi soit autorisé à rester en Libye sous conditions, s'il quittait le pouvoir. Mais le premier ministre libyen est demeuré inflexible à l'issue de sa rencontre avec l'émissaire de l'ONU, répétant qu'un départ du pouvoir de Mouammar Kadhafi n'était "pas un sujet de discussion".

    Pour le coordinateur du CNT à Londres, "de la part de la Grande-Bretagne et de la France, c'est simplement du langage diplomatique. Ils ont aussi dit que c'était au peuple libyen de décider", a-t-il ajouté. "Nous savons que Kadhafi ne démissionnera jamais."

    "Il ne resterait jamais en Libye s'il n'était pas au pouvoir. Il n'envisagerait jamais de rester en Libye et de regarder le peuple libyen construire une Libye démocratique. C'est une idée absurde." "Une initiative qui ne prévoit pas un départ de Libye de Kadhafi et de tous ses fils ne vaut même pas la peine d'être discutée, a-t-il ajouté. Kadhafi ne l'acceptera jamais. S'il restait en Libye, il devrait faire face à la justice."

     

    Des employées de l'ambassade de Libye à Londres quittent celle-ci, mercredi 27 juillet, après l'expulsion par le Royaume-Uni de tous les derniers diplomates fidèles au régime.

    Des employées de l'ambassade de Libye à Londres quittent celle-ci, mercredi 27 juillet, après l'expulsion par le Royaume-Uni de tous les derniers diplomates fidèles au régime.AFP/CARL COURT

    Londres a également décidé de mettre fin au gel d'actifs pétroliers libyens, d'une valeur de 91 millions de livres (102 millions d'euros). Bloqués dans le cadre d'une résolution de l'ONU, ils seront transférés au CNT.

    La Grande-Bretagne, qui participe activement aux opérations contre les forces pro-Kadhafi en Libye, s'était peu à peu rapprochée de l'opposition ces derniers mois. Elle avait fermé son ambassade à Tripoli à la fin mars, puis dépêché une équipe diplomatique à Benghazi, fief de l'opposition. Elle avait ensuite autorisé le CNT à ouvrir un bureau de représentation à Londres. Le Royaume-Uni participe aux frappes aériennes sous commandement de l'Alliance atlantique en Libye, théâtre d'une révolte sans précédent contre le colonel Kadhafi depuis la mi-février.

    Il y a dix jours, dans sa déclaration finale à l'issue d'une réunion à Istanbul, le groupe de contact sur la Libye avait convenu de traiter le Conseil national de transition comme "l'autorité gouvernementale légitime" du pays "jusqu'à ce qu'une autorité intérimaire soit en place". Le groupe de contact réunit des pays participant à la campagne de l'OTAN, des pays arabes et des organisations internationales, dont l'ONU et la Ligue arabe.


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