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    Tunisie: le couvre-feu maintenu à Sidi Bouzid, tractations politiques à Tunis

     

    "Il faut que le calme soit continu à Sidi Bouzid et nous allons imposer cette mesure par précaution jusqu'à nouvel ordre", a-t-il dit à l'AFP, avant d'assurer que les troubles des dernières quarante-huit heures n'avaient fait aucune victime ( © AFP Mokhtar Kahouli)

    SIDI BOUZID (Tunisie) (AFP) - Le couvre-feu a été maintenu pour une durée indéterminée à Sidi Bouzid malgré un retour à la normale samedi dans cette ville berceau de la révolution tunisienne après deux jours de violences populaires post-électorales.

    A Tunis même, les vainqueurs de l'élection de la semaine dernière, les islamistes d'Ennahda, s'activaient à la mise en place d'un gouvernement d'union nationale avec leurs rivaux de gauche.

    Des manifestations avaient débuté jeudi soir à Sidi Bouzid, après l'annonce de la large victoire d'Ennahda à l'élection de l'Assemblée constituante le 23 octobre et l'invalidation du succès de listes locales, dans cette ville du centre de la Tunisie, symbole du début du printemps arabe.

    C'est là que la mort d'un vendeur ambulant, en décembre 2010, avait provoqué l'insurrection qui fit chuter contre un mois plus tard le régime du président Zine El Abidine Ben Ali.

    Plusieurs milliers de contestataires y ont attaqué des bâtiments administratifs --dont le gouvernorat, le tribunal et le siège d'Ennahda--, s'y livrant, selon un corresponsant de l'AFP, à des pillages et déprédations.

    Samedi matin, le calme était revenu après une première nuit placée sous couvre-feu (de 19H00 à 05H00, 18H00 à 04H00 GMT), a constaté l'AFP.

    Le grand marché hebdomadaire était ouvert et les habitants de la ville et de la région s'y pressaient. Des équipes d'hommes, dont des militaires, procédaient au nettoyage des édifices vandalisés alors que les terrasses des cafés se remplissaient de monde.

    Quelques blindés stationnaient cependant encore aux abords du commissariat et du gouvernorat tandis que les lycées et collèges sont demeurés fermés.

    Selon un porte-parole du ministère de l'Intérieur, le couvre-feu sera maintenu pendant la nuit.

    "Il faut que le calme soit continu à Sidi Bouzid et nous allons imposer cette mesure par précaution jusqu'à nouvel ordre", a-t-il dit à l'AFP, avant d'assurer que les troubles des dernières quarante-huit heures n'avaient fait aucune victime.

    Vendredi en fin de soirée, Hechmi Haamdi, l'homme d'affaires originaire de la région dont la liste de La pétition populaire a remporté la circonsciption de Sidi Bouzid lors du scrutin, avait appelé la population locale à "cesser les manifestations et les contestations". M. Haamdi s'était exprimé sur la chaine de télévision tunisienne Hannibal.

    L'invalidation par la commission électorale de six des listes de La pétition populaire a été en grande partie à l'origine des violences à Sidi Bouzid.

    Mais, selon plusieurs journaux tunisiens, des "nostalgiques du RDC", le parti de l'ancien président Ben Ali, auraient cherché à attiser le mécontentement de la population de cette ville économiquement déshéritée.

    Le millionnaire tunisien, interrogé par l'AFP à Londres où il réside, a réfuté les accusations de journalistes tunisiens selon lesquelles il aurait été lui-même un proche du régime déchu de Ben Ali.

    Fort des 19 sièges de la Pétition populaire obtenus à la nouvelle Assemblée constituante de 217 délégués au total, et ce en dépit des invalidations, M. Haamdi est revenu, lors de sa déclaration, sur sa décision de se retirer du jeu politique. Il a proposé la mise en place d'une médiation pour renouer le dialogue avec les nouvelles autorités islamistes.

    Ce revirement intervient alors que les tractations pour la formation du futur exécutif s'intensifient entre Ennahda et les formations, essentiellement de gauche, les mieux représentées au sein de l'assemblée issue de l'élection.

    Les islamistes souhaitent aller très vite --moins d'un mois-- et insistent sur leur volonté de dialogue.

    "Nous respectons la volonté du peuple et toute liste qui a remporté des sièges, qu'elle soit indépendante ou partisane, mérite le respect", a déclaré vendredi le chef d'Ennahda, Rached Ghannouchi, alors que certains s'inquiètaient des conséquences de la victoire des islamistes pour la démocratie et les droits des femmes.

    © 2011 AFP


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  • Treize étrangers tués dans un attentat à Kaboul

    samedi 29 octobre 2011 23h35
     

    par Hamid Shalizi

    KABOUL (Reuters) - Treize membres civils et militaires des forces de l'Otan en Afghanistan ont trouvé la mort samedi à Kaboul dans un attentat suicide dont le bilan est sans précédent pour les troupes étrangères déployées depuis 2001. Parmi eux figurent plusieurs Américains et un Canadien.

    "Cinq militaires de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf) et huit employés civils sont décédés après un attentat suicide à la voiture piégée, aujourd'hui à Kaboul", indique leur état-major dans un communiqué.

    L'armée canadienne a fait savoir qu'un de ses hommes figuraient parmi les tués. Le Pentagone, qui avait dans un premier temps indiqué que toutes les victimes de l'Isaf étaient américaines, a ensuite annoncé que leurs identités allait être vérifiées. De son côté, le ministère afghan de l'Intérieur fait état de trois civils et d'un policier tués.

    L'attentat a été revendiqué par les taliban, qui ont précisé avoir utilisé un véhicule 4x4 transportant 700 kg d'explosifs. Il a été commis à Darulaman, quartier de l'ouest de la ville, non loin du musée national et de l'ancien palais royal, aujourd'hui en ruines.

    Le secteur visé abrite également plusieurs ministères ainsi que des bases militaires étrangères et de l'armée nationale afghane (Ana).

    "Notre ennemi commun continue à recourir aux attentats suicides pour tuer des Afghans innocents -des pères des mères, des fils et des filles- ainsi que des membres de la coalition qui se sont portés volontaires pour les protéger", déplore le général John Allen, commandant en chef de l'Isaf, dans un communiqué.

    TROIS AUSTRALIENS TUÉS DANS LE SUD

    Les Etats-Unis restent décidés à poursuivre "la traque agressive de l'ennemi", a par ailleurs déclaré un porte-parole du secrétaire à la Défense, Leon Panetta.

    A Paris, le gouvernement français a condamné "avec la plus grande fermeté" l'attentat. "La France salue la mémoire des soldats des pays alliés qui ont fait le sacrifice de leur vie dans le cadre de la mission de l'Isaf pour ramener la paix en Afghanistan".

    "La France réaffirme sa détermination à soutenir, avec ses partenaires, le redressement de l'Afghanistan et sa mobilisation en vue d'éradiquer le fléau du terrorisme", a déclaré Bernard Valéro, porte-parole du Quai d'Orsay, dans un communiqué.

    Trois Australiens et un interprète afghan ont par ailleurs été tués dans la province d'Uruzgan, dans le Sud, par un homme revêtu de l'uniforme de l'Ana, ont annoncé les autorités de Kandahar.

    Un attentat suicide commis par une adolescente a en outre fait plusieurs blessés parmi le personnel de la Direction nationale de la sécurité dans la province de Kunar.

    En dépit de la présence de plus de 130.000 soldats étrangers sur le sol afghan, les violences n'ont jamais été aussi importantes depuis le début de l'intervention étrangère, il y a plus de dix ans.

    Nombreux dans le Sud et l'Est, les attentats sont relativement rares dans la capitale afghane.

    A la mi-septembre, des miliciens islamistes y ont toutefois lancé une opération d'envergure en direction de l'ambassade des Etats-Unis et du QG de l'Isaf qui a fait une douzaine de tués.

    L'administration du président Hamid Karzaï et ses alliés occidentaux se préparent au retrait, prévu d'ici la fin 2014, de toutes les forces combattantes de l'Isaf.

    Beaucoup d'Afghans doutent que les forces nationales soient à même de résister seules aux taliban et craignent de renouer avec la guerre civile.

    Avec Elizabeth Pineau à Paris; Benjamin Massot, Jean-Loup Fiévet et Jean-Philippe Lefief pour le service français


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  • Grève à Air France : vers un dimanche très perturbé

    Publié le 29.10.2011, 07h10 | Mise à jour : 23h52

    Archives - Les hôtesses et stewards d'Air France sont appelés par leurs syndicats à cesser le travail à compter de ce samedi, pendant cinq jours.

    Archives - Les hôtesses et stewards d'Air France sont appelés par leurs syndicats à cesser le travail à compter de ce samedi, pendant cinq jours. | AFP/Patrice Coppee

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    En pleines vacances de la Toussaint, le trafic aérien est perturbé depuis samedi matin et jusqu'au 2 novembre, en raison d'une grève des hôtesses et des stewards d'Air France, opposés à la réduction d'équipages dans certains avions.
     
     
    Pour l'instant, si «la grève est bien suivie», explique le délégué syndical Unsa, Philippe Sportès, la compagnie assure qu'elle achemine une «très grande majorité» de ses passagers. Mais pour Didier Foussat du syndicat FO-SNPNC, la grève ne fait que commencer. «Cela va monter en puissance à partir de dimanche», prévient-il. Car selon ce responsable syndical, «toutes les réserves de volontaires du personnel navigant commercial vont s'amenuiser».

    Avions à moitié remplis. Les hôtesses et stewards n'étant pas obligés de prévenir de leur absence, Air France a décidé de limiter temporairement tous ses vols moyen-courriers à 100 passagers à Orly, afin de limiter l'impact de la grève. Ce mode de gestion, qui respecte la règle de «1 PNC (personnel navigant commercial) pour 50 passagers», a été choisi «afin d'éviter de devoir débarquer des passagers» faute d'un nombre suffisant d'hôtesses et de stewards, assure le directeur d'Air France à Orly. Ainsi, «les passagers qui n'ont pas pu embarquer sont reportés sur les vols suivants» et «la très grande majorité des passagers est transportée».

    Retards.   A Orly comme à Roissy-Charles-de-Gaulle, les retards s'accumulent.   La compagnie a prévu d'assurer 80% de ses vols mais n'exclut pas des annulations de dernière minute. Selon un point de la direction d'Air France en milieu d'après-midi, 200 vols environ sur les 1 000 prévus ont effectivement été annulés. Ceux à destination de New-York et de Miami sont quasiment tous restés cloués au sol.  

    A Roissy, les passagers prennent leur mal en patience

    Légères perturbations en province. A l'aéroport de Nice Côte d'Azur (troisième aéroport de France, après les deux aéroports parisiens), la direction a annoncé de légers retards de 10 à 20 minutes sur des vols à destination de Paris. Trois vols Air France ont été annulés au départ de Nice vers Paris. «Très peu de perturbations» ont été enregistrées à l'aéroport de Marseille Provence, seuls cinq vols étaient annulés à destination d'Orly et Roissy.
    A Toulouse-Blagnac, trois vols sur quinze ont été annulés. Quelques retards supérieurs à la demi-heure ont également été enregistrés. Sur l'ensemble de la journée, Air France a prévu d'annuler 14 vols.

    Vidéo. Grève à Air France : perturbations en perspectives pour la Toussaint

     

    Echec des négociations. Opposés à des réductions d'équipage sur certains vols, six syndicats d'hôtesses et stewards - dont deux représentatifs l'Unsa (22%) et FO-SNPNC (21%) - appellent à la grève du samedi 30 octobre au mercredi 2 novembre inclus. Le premier syndicat de PNC, l'Unac (CFE-CGC) avec 26% des voix aux dernières élections, a de son côté levé son préavis. Quatre autres syndicats non représentatifs - CGT (10%), CFTC (8%), SUD (6%) et CFDT (4%) appellent également à la grève. «Les négociations n'ont pas abouti, nous sommes arrivés à un point de rupture avec la direction», explique Didier Foussat, secrétaire général du SNPNC-FO.

    Mauvais timing pour Air France.   De son côté, le nouveau patron d'Air France, Jean-Cyril Spinetta a fait appel au «sens des responsabilités» des hôtesses et stewards «pour ne pas décevoir» les clients «par une grève inutile».   Le conflit survient alors qu'Air France a replongé dans le rouge avec une perte de 200 millions d'euros, et tente de trouver des sources d'économies pour améliorer sa compétitivité.

    LeParisien.fr


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  • La dette allemande amputée de 56 milliards après correction d'une erreur comptable

    LEMONDE.FR avec AFP | 29.10.11 | 15h12

    La dette de l'Allemagne se retrouve allégée de 56 milliards d'euros après la correction d'une erreur sur le bilan d'une erreur de "double écriture débitrice" publiée dans le bilan corrigé de la banque Hypo Real Estate (HRE), selon le ministère des finances allemand cité par la Süddeutsche Zeitung, qui a confirmé samedi 29 octobre des informations du magazine en ligne Stern.de.

    D'après un porte-parole des sociaux-démocrates (SPD, opposition) au Parlement, Thomas Oppermann, la banque HRE, nationalisée, est directement placée sous la tutelle du ministre des finances, chargé d'en assurer la surveillance. Le député appelle Wolfgang Schäuble à expliquer sans délai "pourquoi il s'est trompé de 55,5 milliards d'euros". "Il ne s'agit pas d'une somme qu'une ménagère cache dans une boîte à biscuits et oublie", ironise Thomas Oppermann, pour qui le ministère a "perdu la vue" avec la multiplication des plans de sauvetage de la zone euro.

    La structure de défaisance externe – "bad bank" – de HRE a annoncé une perte nette de 690 millions d'euros au premier semestre à cause de dépréciations sur ses titres grecs, et les capitaux initiaux de l'Etat fédéral allemand sont pratiquement épuisés. Délestée de ses actifs à risque, Hypo Real Estate avait été entièrement nationalisée en 2009.

     

    Les faits Malgré les réticences, les députés allemands votent le plan d'aide à la Grèce


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  • Anthony Rowley, l’Historien, l’Ami…

    Nicolas Domenach, Laurent Neumann, Maurice Szafran | Vendredi 28 Octobre 2011 à 12:01

    Ancien collaborateur de Marianne, Anthony Rowley vient de disparaitre brutalement. La direction du journal lui rend hommage.


     

     Anthony Rowley, l’Historien, l’Ami… 
    Sa mère, Maud, ne comprenait pas pourquoi, à 30 ans, son fils Anthony Rowley n’avait pas encore été élu au Collège de France ! A la vérité, nous non plus. Mais l’historien de… l’Europe et de la gastronomie, qui vient en son 59e printemps de nous être arraché brutalement, aura fait mieux que de décrocher la reconnaissance d’un aréopage émérite : il a conquis le cœur et l’esprit d’un nombre croissant de lecteurs de Marianne (grâce à ses grands dossiers historiques) et d’amis.

    Car son travail gourmand de chercheur, de professeur, d’écrivain et d’éditeur – il fut un grand éditeur – ne se concevait ni ne s’exerçait sans cette prédilection infinie pour l’amitié, autour des mots, autour de la table, autour de la France, autour de la fidélité, autour de grands principes de justice républicaine que nous avions en commun.

    Le lire, sur l’Europe comme sur la cuisine, était toujours un plaisir, à déguster et à partager entre proches toujours plus proches. Yeux bleus, panache roux, chaque fois plus roux, silhouette immense qu’il allongeait d’un autre panache, de Havane, celui-là, il nous apprenait toujours plus du passé et donc du présent, de la vie sucrée-salée.

    Elle est amère aujourd’hui, la vie, à savourer toujours plus intensément et électivement. « M. le Professeur », cet individualiste anglo-saxon aimait à faire rêver, écrire et s’épanouir les autres : ses lecteurs, ses élèves, ses auteurs, ses enfants, ses amis les plus proches dont nous sommes si fiers d’avoir été, et quasi inconsolables de ne plus pouvoir le fêter.

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