• Egypte: les islamistes en tête au premier tour des législatives

    - Publié le 30/11/2011 à 19:34 - Modifié le 30/11/2011 à 19:35


     

    Les islamistes en Egypte semblaient se diriger vers une victoire lors de la première phase des élections marquant le début de la transition démocratique après l'ère Moubarak et saluées comme un succès dans un contexte politique tendu.

    Les islamistes en Egypte semblaient se diriger vers une victoire lors de la première phase des élections marquant le début de la transition démocratique après l'ère Moubarak et saluées comme un succès dans un contexte politique tendu.

    Les islamistes égyptiens, réprimés sous le régime de Hosni Moubarak, semblaient se diriger mercredi vers une victoire lors la première phase des législatives marquant le coup d'envoi de la transition vers la démocratie dans le pays arabe le plus peuplé.

    Les résultats officiels du vote, qui a connu une mobilisation inédite, ne seront pas annoncés avant jeudi soir, mais les Frères musulmans, citant les chiffres préliminaires obtenus dans les centres de dépouillement, se targuent d'ores et déjà d'une victoire.

    Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) émanant de la confrérie a en effet annoncé que ses listes avaient obtenu plus de 40% des voix lors du vote qui s'est déroulé lundi et mardi.

    "Les premiers résultats obtenus à l'issue du dépouillement dans la majorité des bureaux montrent que les listes du Parti de la liberté et de la justice arrivent en tête avec plus de 40% des voix", a assuré le PLJ dans un communiqué.

    Le PLJ est suivi du parti Al-Nour (salafiste) et du Bloc égyptien (coalition libérale), selon le texte.

    Si cette tendance se confirme lors des prochaines étapes du scrutin, les Frères musulmans deviendront la première force politique en Egypte, après avoir été bannis et réprimés pendant des décennies sous le président déchu Hosni Moubarak.

    Le parti a en outre annoncé que plusieurs de ses candidats, qui se présentaient au scrutin uninominal, avaient été élus mais que d'autres auraient à disputer le second tour prévu lundi et mardi prochains.

    Deux tiers des 498 sièges de l'Assemblée du peuple sont pourvus à la proportionnelle de listes et le tiers restant via un scrutin uninominal à deux tours.

    La confrérie exige, si elle obtient la majorité parlementaire, d'être chargée de former le prochain gouvernement du pays, toujours dirigé par l'armée depuis la chute de M. Moubarak en février.

    "C'est la majorité parlementaire qui formera le gouvernement et ce sera un gouvernement de coalition", a déclaré mercredi le président du PLJ, Mohammad Moursi, cité par le site du parti.

    Les Frères musulmans ne réclament pas ouvertement un "Etat islamique" mais leur ascension politique inquiète les milieux laïcs et coptes (chrétiens d'Egypte).

    Dans la foulée du Printemps arabe, les islamistes ont été les grands vainqueurs des élections qui se sont tenues récemment en Tunisie et au Maroc.

    Pour les législatives, chaque phase du vote se déroule sur deux tours dans un tiers des 27 gouvernorats. Le premier tour s'est ainsi tenu dans neuf gouvernorats, dont les deux plus grandes villes du pays, Le Caire et Alexandrie.

    La dernière phase des législatives doit s'achever le 11 janvier. Elle sera suivie d'élections pour la Choura (Chambre haute consultative), elles-mêmes étalées jusqu'au 11 mars.

    Le premier tour, salué par la presse comme un "test de la démocratie" réussi, s'est achevé sans accroc après dix jours de manifestations massives hostiles aux officiers au pouvoir depuis la révolte populaire qui a renversé M. Moubarak en février.

    Ces manifestations avaient été émaillées de violences qui ont fait 42 morts et plus de 3.000 blessés.

    La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton a félicité mercredi l'Egypte pour "le début pacifique et réussi de son processus électoral" et a demandé "la poursuite d'une transition vers la démocratie juste, transparente et ouverte" dans le pays.

    "Les Egyptiens ont raison d'être fiers", a-t-elle ajouté dans un communiqué.

    Si la mobilisation, en particulier sur l'emblématique place Tahrir au Caire, s'est tassée lors du scrutin, elle devrait rependre avec de nouveaux appels lancés pour deux manifestations rivales vendredi, l'une favorable, l'autre hostile au pouvoir militaire.

    Les "comités populaires pour la défense de la révolution égyptienne" ont appelé à un rassemblement place Tahrir pour rendre hommage "aux martyrs" tués dans les récentes violences.

    Et "l'Union des mouvements de la majorité silencieuse", favorable à l'armée, a appelé pour sa part à manifester sur la place d'Abbassiyah, à quelques kilomètres de la place Tahrir, sous le slogan "le vendredi du soutien à la légitimité".

    Sous la pression de la rue, le chef de l'armée, le maréchal Hussein Tantaoui, avait annoncé une date butoir -juin 2012- pour la tenue de l'élection présidentielle après laquelle le pouvoir serait transféré à une autorité civile.

    Le futur Parlement devra nommer une commission chargée de rédiger une nouvelle Constitution, une étape décisive dans la transition du pays vers la démocratie promise.


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  • La zone euro passera-t-elle Noël?

     Julie de la Brosse, Ali Bekhtaoui et Yves Adaken - publié le 30/11/2011 à 19:10

    Jacques Attali posait ainsi la question de l'éclatement de la zone euro dans 20 minutes. Mais il n'est pas le seul à envisager la catastrophe. L'Expansion.com examine les raisons d'être pessimiste... ou au contraire optimiste.

    Une pièce de deux euros devant un écran représentant le Dax.
    Une pièce de deux euros devant un écran représentant le Dax.
    REUTERS/Tony Gentile

    Pourquoi un éclatement de la zone euro est possible

    L'OCDE l'envisage officiellement

    Le dernier rapport de l'OCDE, l'organisation des pays les plus riches du monde, est très pessimiste. Ses différents scénarios vont du fort ralentissement de la croissance mondiale à la récession longue dans les pays développés. Mais ce dernier est assorti d'une variante particulièrement inquiétante. "Même s'il y a peu de chances pour qu'il se matérialise, écrit-elle, ce scénario pourrait se trouver nettement accéléré et amplifié si un ou plusieurs pays venaient à quitter la zone euro et à rétablir leur propre monnaie nationale". L'OCDE prend acte du fait que "la contagion est entrée dans une nouvelle phase et s'étend au-delà des pays de la zone euro dont les finances publiques sont normalement considérées comme vulnérables." Et d'avertir : "Compte tenu de la grande incertitude à laquelle ils font actuellement face, les décideurs doivent se préparer au pire".

    Les grandes entreprises s'y préparent

    Le message est manifestement reçu 5 sur 5 dans les entreprises. Les banques sont les premières à l'envisager. Merrill Lynch a publié un rapport le 25 novembre intitulé "Zone euro: penser l'impensable", dans lequel elle va jusqu'à chiffrer les conséquences sur la valeur de l'euro d'une sortie de l'Allemagne. Les banques se posent aussi pour elles-mêmes le problème du risque de "redénomination". En clair, elles cherchent à déterminer quels actifs seraient menacés par une conversion dans une nouvelle devise, afin d'esayer de se couvrir.

    Ces réflexions sont en cours dans tous les secteurs d'activité. De grandes entreprises se prépareraient à un éventuel éclatement de l'euro soit en plaçant leurs liquidités dans des investissements sûrs, soit en rapatriant leur cash des pays les plus fragiles. Les contrats aussi seraient examinés avec minutie pour connaître dans quelle monnaie ils pourraient être honorés en cas de disparition de l'euro. Selon le Figaro, plusieurs grandes plates-formes financières (CLS Bank, ICMA, Thomson Reuters ou encore FXall), qui exécutent des transactions sur le marché des changes, ont fait savoir à leurs clients qu'elles se préparaient à un tel scénario.

    La pression des marchés s'accentue

    La crise de la dette en zone euro ne laisse aucun répit aux pays les plus fragiles. Mardi, les taux d'intérêt payés par l'Italie pour emprunter sur les marchés ont ainsi atteint un nouveau record, dépassant nettement le seuil de 7%, jugé insoutenable à long terme, lors d'une émission obligataire très attendue. Le problème, c'est que la méfiance des marchés touche désormais tout le monde.   La France mais aussi l'Autriche et la Hollande ont vu l'écart de leurs taux d'intérêts augmenter par rapport à l'Allemagne. Puis cela été au tour de l'Allemagne elle-même d'en subir les conséquences au travers d'une levée de fonds ratée à 40%.   Dernier signe inquiétant, la Banque centrale européenne a récolté 9 milliards d'euros de moins que prévu mardi lors d'une opération d'absorption de liquidités destinée à compenser ses rachats d'obligations publiques. Un résultat très inhabituel. Dans le même temps, les agences de notation dégradent ou menacent de dégrader à tour de bras. Moody's a ainsi prévenu qu'aucun pays européen n'était désormais à l'abri.

    La crise de la dette s'étend aux banques

    La crise de la dette pèse sur les banques, y compris américaines. L'agence de notation Standard and Poor's a abaissé mardi la note des plus grands établissements financiers du pays. Elle pointe les conséquences du ralentissement économique mais également les difficultés de financement provoquées par la crise de la dette souveraine européenne. Sur le Vieux continent, face à ces mêmes difficultés, de nombreuses banques, notamment françaises, ont été obligées de réduire la taille de leur bilan. La crainte étant qu'elles finissent par réduire aussi leurs financements à l'économie. Dans l'immédiat, les experts refusent de parler pénurie de crédit, mais les premiers signes d'une détérioration de l'offre sont d'ores et déjà observables. En France par exemple, la hausse des encours de crédit aux entreprises s'est tassée de +8 % en août à 4,8 % en octobre.

    Reste que le pire n'est pas certain. Après avoir beaucoup déprimé, les marchés veulent d'ailleurs croire qu'une sortie de crise est possible. Lundi, les premières rumeurs sur différents dispositifs d'intervention avaient réussi à les rendre euphoriques. Et mercredi, c'est une intervention déterminée des banques centrales qui a boosté leur optimisme. Paris a ainsi clôturé en forte hausse (+4,2%), tout comme Francfort (+4,9%) et Londres (+3,1%). Wall Street était dans le même état d'esprit en fin d'après-midi (+3%).


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  • Iran: la France rappelle son ambassadeur à Téhéran

    Par LEXPRESS.fr, publié le 30/11/2011 à 07:22, mis à jour à 19:24

    Iran: la France rappelle son ambassadeur à Téhéran

    L'ambassade britannique a été pillée et mise à sac.

    afp.com/Atta Kenare

     

    Après Berlin, Paris a décidé de rappeler son ambassadeur en Iran "pour consultations". Londres a fermé son ambassade et évacué le personnel à la suite de la mise à sac mardi de deux bâtiments diplomatiques britanniques. 

    La France a décidé mercredi soir de "rappeler en consultation" son ambassadeur en Iran. Le même jour, au lendemain de l'attaque de locaux de l'ambassade britannique à Téhéran, Londres a décidé de fermer son ambassade et d'en évacuer le personnel.  

    Le chargé d'affaires de l'ambassade d'Iran à Paris a été convoqué mercredi matin au Quai d'Orsay, pour lui "rappeler la responsabilité des autorités iraniennes d'assurer la sécurité des emprises diplomatiques conformément à la convention de Vienne" et dénoncer "la passivité dont ont fait preuve les forces de l'ordre" iraniennes dans ce "saccage inacceptable", avait dit plus tôt Bernard Valero. 

    Un premier groupe de diplomates britanniques devait quitter l'Iran en milieu de matinée et le reste de l'équipe devrait suivre dans la journée, ont indiqué des sources parlementaires.Ses ressortissants sont également sommés "de rester chez eux" et "d'adopter un profil bas". Le pays s'est dit mardi "scandalisé" par "l'intrusion inacceptable" de manifestants dans son ambassade, "attaquée, envahie et incendiée". La Grande-Bretagne a aussi exigé la fermeture "sous 48 heures" de l'ambassade iranienne à Londres. 

    Le ministère allemand des Affaires étrangères a lui aussi rappelé mercredi son ambassadeur à Téhéran. L'ambassadeur iranien à Berlin a été convoqué dans la matinée au ministère, où la secrétaire d'Etat Emily Haber lui a signifié que l'Allemagne condamnait avec la plus grande sévérité les attaques contre des bâtiments internationaux à Téhéran, parmi lesquels l'école allemande. 

    Rome "examine" pour sa part l'opportunité de fermer son ambassade, selon le ministre italien des Affaires étrangères Giulio Terzi. "J'ai donné des instructions pour convoquer le plus rapidement possible l'ambassadeur iranien en Italie pour demander des explications et obtenir des garanties sur ce que prévoient les autorités de Téhéran concernant la sécurité future du corps diplomatique", a déclaré le chef de la diplomatie italienne cité par l'agence Ansa. 

    La Suède n'envisage pas de rappeler son ambassadeur, a pour sa part déclaré le chef de la diplomatie Carl Bildt à l'agence du pays scandinave TT. La Suède a cependant convoqué l'ambassadeur d'Iran mercredi à Stockholm et qualifié d'"inacceptable" la mise à sac de la mission diplomatique britannique à Téhéran.  

    Pourquoi cette tension?

    La tension est remontée récemment autour du programme nucléaire iranien, après la publication d'un rapport de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) étayant les soupçons des Occidentaux selon lesquels Téhéran aurait travaillé à la fabrication d'une arme nucléaire malgré ses démentis répétés. Les manifestants de Téhéran protestaient d'ailleurs contre les sanctions décidées par Londres contre l'Iran en raison de son programme nucléaire. 

    Les Occidentaux, unis dans leurs condamnations de l'attaque de mardi, ont milité au siège de l'ONU à New York pour que le Conseil de sécurité adopte une déclaration, ce qui a rapidement été le cas. Dénonçant "dans les termes les plus sévères" l'attaque de Téhéran, "les membres du Conseil de sécurité ont rappelé le principe d'inviolabilité des locaux diplomatiques et consulaires et l'obligation des gouvernements hôtes (...) de prendre toutes les mesures appropriées pour (les) protéger", souligne la déclaration. 

    Des réactions unanimes

    Le président des Etats-Unis Barack Obama a pour sa part qualifié d'"inacceptable" l'attaque de l'ambassade britannique, prévenant Téhéran qu'il avait "la responsabilité de protéger les missions diplomatiques". "Nous sommes tous profondément troublés par l'assaut contre l'ambassade du Royaume-Uni en Iran, ce genre de comportement est inacceptable et j'exhorte avec fermeté le gouvernement iranien à faire rendre des comptes aux responsables". Les Etats-Unis n'entretiennent plus de relations diplomatiques avec l'Iran depuis 1979 après que des étudiants islamistes ont pris en otage 52 employés de leur ambassade à Téhéran. 

    La chef de la diplomatie de l'UE, la Britannique Catherine Ashton, a fustigé une "incursion totalement inacceptable", que Paris a également condamnée "très fermement". 

    L'Italie l'a qualifiée "d'absolument intolérable" et la Russie, qui avait fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas de nouvelles sanctions contre l'Iran en dépit du dernier rapport de l'AIEA, a elle aussi rapidement condamné l'attaque "inacceptable" de l'ambassade britannique. "Les actes d'une foule de protestataires commis en violation des normes du droit international universellement admis (...) sont inacceptables et méritent d'être condamnés", a affirmé le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué. 

    Téhéran "regrette"

    Berlin a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, condamné l'attaque qui "constitue une violation des lois internationales et n'est absolument pas acceptable". L'Espagne a condamné mardi "avec fermeté" l'attaque contre l'ambassade britannique à Téhéran, jugeant ces "faits absolument inacceptables" et réprouvant "la réponse insuffisante des autorités iraniennes". 

    Téhéran a de son côté "regretté" l'attaque contre l'ambassade britannique. Le ministère iranien des Affaires étrangères a "exprimé ses regrets pour le comportement inacceptable d'un petit nombre de manifestants en dépit des efforts de la police", et affirmé avoir "demandé aux autorités de prendre immédiatement les mesures nécessaires" pour mettre fin à l'occupation de l'ambassade, selon un communiqué. 

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  • La guerre civile menace en RDC

    Editorial du "Monde" | LEMONDE | 30.11.11 | 12h48   •  Mis à jour le 30.11.11 | 15h57

    La République démocratique du Congo (RDC, le "Congo-Kinshasa"), deuxième plus vaste pays d'Afrique, l'un des plus peuplés et des plus misérables, est, une fois de plus, au bord de la guerre civile.

    Cette situation ne devrait laisser personne indifférent : ni l'ONU, ni les grandes puissances qui prétendent s'intéresser à l'Afrique, et encore moins les multinationales de tous bords qui exploitent les immenses ressources minières de la RDC.

    C'est un pays déjà saigné par des années de conflits civils et régionaux (1998-2002), qui ont provoqué des centaines de milliers de morts. Immense - quatre fois la France -, il est à peine contrôlé par le pouvoir central et il est parcouru de bandes armées qui pillent, violent et tuent. La perspective d'un regain de guerre civile y est encore plus cauchemardesque qu'ailleurs.

    Mais nombre d'observateurs sur place ne l'excluent pas au lendemain d'élections présidentielle et législatives qui se sont tenues dans le chaos. Elles ont eu lieu lundi 28 novembre. Le résultat de la première - un scrutin à un tour - devrait être connu le 6 décembre ; celui des secondes, en janvier. Les opérations de vote ont été marquées par la confusion, la fraude et la violence. Sur les dix candidats qui s'opposaient au président sortant, Joseph Kabila, quatre parmi les plus importants ont déjà demandé l'annulation du scrutin. Dans un pays où tout homme politique qui se respecte dispose d'une petite armée privée, ce n'est pas là affaire de simple contestation politico-juridique.

    Tous les regards se tournent vers le mystérieux Joseph Kabila (40 ans). Le président congolais est un taiseux, aux apparitions rares, un jeune homme au destin pour le moins inattendu. Son camp est soupçonné de manipuler la commission de contrôle des élections.

    Joseph Kabila été propulsé au pouvoir - on n'ose dire à la tête de l'Etat, tant celui-ci est en miettes - à 30 ans, en 2001. C'était après l'assassinat de son père, Laurent-Désiré, qui avait fait tomber, en 1997, le vieux dictateur Mobutu Sese Seko.

    Joseph a "légitimé" sa présence à la présidence lors d'un précédent scrutin en 2006, déjà contesté et déjà marqué par la violence. Il entend rester en place et accomplir un nouveau mandat. Son bilan est pourtant des plus maigres. Le pays est ravagé par la corruption et sous-administré. Le sous-sol regorge de richesses géologiques : or, diamants, cobalt, cuivre, uranium, coltan, pétrole. Mais l'écrasante majorité des quelque 68 millions de Congolais vit dans la misère : l'espérance de vie est de moins de 55 ans, le revenu de 1,25 dollar par jour.

    La faiblesse et la corruption de l'administration centrale expliquent la malédiction de la RDC : elle est incapable d'organiser l'exploitation de ses ressources. Pays voisins et multinationales minières s'y comportent souvent en prédateurs.

    La Chine, les Etats-Unis, l'Europe ont besoin des trésors que recèle le sous-sol du pays ; elles ne peuvent se désintéresser de ce qui s'y passe en surface.

    Elections en République démocratique du Congo

    Reportage Violences et confusion lors des élections en RDC


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  • DSK défend sa version des faits dans un livre à paraître jeudi

    LEMONDE.FR avec Reuters | 30.11.11 | 17h57   •  Mis à jour le 30.11.11 | 18h20

    Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn à New York, en juin.

    Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn à New York, en juin. AFP/TIMOTHY A. CLARY

    Dominique Strauss-Kahn évoque dans un livre à paraître jeudi 1er décembre une relation "consentie mais stupide" avec Nafissatou Diallo dans la suite du Sofitel de New York et dit avoir la prostitution et le proxénétisme "en horreur." Dans "Affaires DSK, la contre-enquête", dont Paris Match publie mercredi des extraits, le biographe attitré de Dominique Strauss-Kahn, Michel Taubmann, dit s'appuyer sur des confidences de l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI).

    L'ancien favori pour la présidentielle de 2012, qui se préparait à une candidature quand a éclaté l'affaire Nafissatou Diallo, reconnaît dans le livre "une vie sexuelle libre" mais dit qu'un tel comportement n'a rien de rare dans la politique ou les affaires et assure n'avoir "rien fait d'illégal". L'ancien ministre de l'économie donne, pour la première fois en détail, sa version des faits, à la fois sur l'affaire de New York et sur les soirées libertines auxquelles il a participé, évoquées en marge d'une enquête sur un réseau de prostitution.

    "Rien ne serait arrivé si je n'avais pas eu cette relation consentie mais stupide avec Nafissatou Diallo", confie Dominique Strauss-Kahn dans le livre. "Ce jour-là, j'ai ouvert la porte à toutes les autres affaires". Le 14 mai, dans la suite 2806 du Sofitel, Nafissatou Diallo n'aurait été guère surprise ni choquée de voir "DSK" sortir nu de la salle de bains, écrit Michel Taubmann. Elle se serait dirigée vers la sortie sans se hâter avant de fixer Dominique Strauss-Kahn du regard, écrit le biographe.

    >> Lire le décryptage DSK au Sofitel : questions sur un "complot"

    "INVITATION"

    Ce dernier y aurait vu une invitation et n'aurait pas résisté à la tentation d'un acte sexuel précipité mais consenti, affirme Michel Taubmann, qui dit s'appuyer sur le récit fait des événements par Dominique Strauss-Kahn lui-même. L'auteur évoque par ailleurs la possibilité que la femme de chambre se soit attardée dans la suite pour dérober le téléphone portable du FMI que Dominique Strauss-Kahn dit avoir égaré.

    Arrêté le 14 mai à l'aéroport de New York, l'ex-ministre socialiste a été poursuivi pour agression sexuelle et tentative de viol, écroué quelques jours puis placé en résidence surveillée à Manhattan. Le procureur de Manhattan Cyrus Vance a renoncé en août aux poursuites en raison des doutes sur la crédibilité de la parole de Nafissatou Diallo, convaincue de mensonges répétés. Michel Taubmann relate aussi une conversation téléphonique de Dominique Strauss-Kahn avec Anne Sinclair dans laquelle l'ancien ministre des finances évoque le "piratage" de sa messagerie et le fait que des courriels privés échangés avec son épouse se soient retrouvés entre les mains de l'UMP.

    Cet élément a été avancé récemment par un journaliste américain pour relancer la thèse d'une machination politique dont aurait été victime Dominique Strauss-Kahn, scénario que reprend implicitement à son compte Michel Taubmann. L'auteur revient aussi sur les soirées en compagnie de prostituées évoquées en marge de l'affaire du Carlton de Lille, dans laquelle Dominique Strauss-Kahn est cité à de nombreuses reprises et a demandé à être entendu par les enquêteurs.

    >> Voir notre infographie animée Comprendre l'affaire du Carlton en trois minutes

    "ON ASSOCIE MON NOM A LA PROSTITUTION, C'EST INSUPPORTABLE"

    "Lors de ces soirées galantes, il ne débourse jamais un centime", écrit Michel Taubmann. "Il ne se pose pas la question de savoir si ses partenaires d'un soir sont rémunérées, ce qui n'est pas systématique". Dominique Strauss-Kahn est cité dans le livre à propos de ces soirées, dont l'évocation aura peut-être dégradé son image plus sévèrement encore que l'affaire Nafissatou Diallo. "Dans la presse, on associe mon nom à la prostitution, c'est insupportable", dit-il. "J'ai participé à des soirées libertines, c'est vrai, mais d'habitude, les participantes à ces soirées ne sont pas des prostituées".

    "La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur", dit encore Dominique Strauss-Kahn. "Ce n'est pas moi, cela. Vous vous rendez compte des dégâts causés sur ma femme, sur nos enfants ?" Comme Michel Taubmann lui demande ce qui a changé dans sa vie en six mois, il répond : "J'étais en position de devenir président de la République. Et je ne le suis plus, c'est tout." Dominique Strauss-Kahn affirme enfin avoir décidé de modifier radicalement son mode de vie. "J'ai décidé de rompre avec tout cela. C'est fini".


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