• Russie : l'opposant Edouard Limonov interpellé lors d'une manifestation

    LEMONDE.FR avec AFP | 31.12.11 | 16h27   •  Mis à jour le 31.12.11 | 19h00

    L'opposant et écrivain controversé Edouard Limonov, le 10 décembre à Moscou.

    L'opposant et écrivain controversé Edouard Limonov, le 10 décembre à Moscou.AP/Ivan Sekretarev

    Des dizaine de personnes, dont l'écrivain Edouard Limonov, ont été interpellées à Moscou, alors qu'elles tentaient de manifester pour "une nouvelle année sans Poutine".

    Le rassemblement, organisé par l'opposant et écrivain controversé Edouard Limonov, avait lieu sur la place Trioumfalnaïa dans le centre de la capitale, autour du slogan "une nouvelle année sans Poutine". L'un d'eux a crié "Liberté" alors qu'il était arrêté par la police. D'autres ont scandé "La Russie sans Poutine". Une banderole, où il était écrit "mort aux occupants du Kremlin", a aussi été brandie. Edouard Limonov a indiqué à la radio Echo de Moscou avoir lui aussi été interpellé.

    Un important dispositif policier a été déployé dans l'après-midi pour quadriller les lieux, avec l'envoi notamment d'une trentaine de fourgons cellulaires. La police de Moscou a annoncé qu'elle avait interpellé 60 personnes après avoir établi un cordon autour de la place.

     

    Moscou, le 31 décembre.

    Moscou, le 31 décembre. REUTERS/MIKHAIL VOSKRESENSKY

    "L'ÈRE DE LA DISPERSION DES RASSEMBLEMENTS EST FINIE"

    Outre le départ de l'homme fort du pays, Vladimir Poutine, le rassemblement avait également pour but de réclamer comme tous les 31 des mois comptant 31 jours l'application de l'article 31 de la Constitution garantissant la liberté de rassemblement.

    A Saint-Pétersbourg, deuxième ville du pays, une dizaine de personnes ont été interpellées alors qu'elles essayaient de manifester sur la perspective Nevski, en plein centre. Plusieurs ont scandé "La nouvelle année sans Poutine" ou "Nous avons besoin d'une autre Russie". Selon un des dirigeants de l'opposition, Boris Nemtsov, 200 personnes se sont également rassemblées dans la ville de Nijni Novgorod (ouest de la Russie), mais aucune interpellation n'a eu lieu.

    Réagissant à ces interpellations le soir du Nouvel An, l'ex-dissidente soviétique et militante russe Lioudmila Alexeeva a estimé que c'était "honteux et stupide". "Les autorités doivent comprendre que l'ère de la dispersion des rassemblements est finie", a-t-elle ajouté, citée par l'agence Interfax.

     

    Moscou, le 31 décembre.

    Moscou, le 31 décembre. REUTERS/STAFF

    "LE PRIX À PAYER POUR LA DÉMOCRATIE"

    Le premier ministre russe a pour sa part estimé samedi qu'il n'y avait "rien d'anormal" à ce que "tout bouillonne" en Russie, ajoutant qu'il s'agissait du "prix à payer pour la démocratie". "Nous sommes au milieu d'un cycle politique, les élections législatives sont terminées et l'élection présidentielle va commencer", a déclaré M. Poutine, qui s'adressait aux Russes pour la nouvelle année, dans un discours retransmis à la télévision.

    "Lors de telles périodes, les hommes politiques exploitent toujours les sentiments des citoyens, tout est un peu déstabilisé, tout bouillonne, mais c'est le prix à payer pour la démocratie. Il n'y a rien d'anormal là-dedans", a-t-il ajouté. Dans son discours, le Premier ministre a par ailleurs insisté sur le fait qu'il tenait à s'adresser et à souhaiter la bonne année à tous les Russes, quelles que soient leurs opinions politiques.

    Le régime de Vladimir Poutine fait face au plus important mouvement de contestation depuis son arrivée au sommet du pouvoir en 2000, et cela à un peu plus de deux mois de la présidentielle, en mars, à laquelle il est candidat pour un troisième mandat au Kremlin après ceux accomplis entre 2000 et 2008.


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