Plus de 11 millions de Français sont touchés par la pauvreté ou l'exclusion, selon le rapport de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes), publié jeudi. Et ce phénomène devrait perdurer à cause de la crise économique. Même si la France a d'abord "plutôt bien résisté" à la crise 2008-2009, ses conséquences sont aujourd'hui "lourdes, multiples et échelonnées dans le temps", note l'Onpes. 11,2 millions de personnes étaient en effet touchées soit par la "pauvreté monétaire", soit par "des privations matérielles sévères" soit par une "très faible intensité de travail", trois critères définis et mesurés par la Commission européenne. Parmi elles, 700.000 personnes cumulaient les trois indicateurs.
Si l'on considère les données de l'Insee, le taux de "pauvreté monétaire" 2009 retrouvait son niveau de 2000, à 13,5% de la population, après un "point bas à 12,6%" en 2004, rappelle le rapport. 8,2 millions de personnes vivaient ainsi en 2009 avec moins de 60% du niveau de vie médian, soit 954 euros. L'Onpes insiste aussi sur "la grande pauvreté" (40% du revenu médian) dont la hausse est "lente et progressive (et) difficilement enrayée par notre système de protection sociale" : près de deux millions de personnes vivaient en 2009 avec moins de 640 euros par mois, soit 3,3% de la population. Un taux "en nette progression (depuis) 2005, et sensiblement plus élevé qu'au cours de la première partie de la décennie" (2,7% en 2000; 2,5% en 2004; 3,2% en 2005).
Avoir un emploi ne suffit pas
Ce mouvement de remontée de la pauvreté, accentué par la crise de 2008, avait donc débuté dès le milieu des années 2000, "en lien, selon l'Onpes, avec la hausse généralisée des inégalités de revenus aux deux extrêmes de la distribution" des richesses. L'Onpes attire l'attention sur les personnes particulièrement vulnérables : les familles monoparentales (près de 30% de pauvres), les jeunes (22,5%) ou les femmes âgées (environ 15%).
L'instance officielle constate aussi que "disposer d'un emploi n'est plus une condition suffisante pour franchir le seuil de pauvreté", tant l'emploi s'est raréfié et précarisé (chômage, CDD, intérim, temps partiel). L'Onpes s'inquiète des personnes aux "qualifications insuffisantes", que "le fonctionnement sélectif du marché du travail, prive quasiment de toutes chances d'accéder à un emploi durable et de qualité", comme l'attestent les statistiques du chômage de longue durée. "Il vaut mieux avoir un emploi pour éviter la pauvreté mais il n'en prémunit plus autant qu'avant", a résumé Jérôme Vignon. Faute de mesures spécifique, "il faut s'attendre en 2012 à une augmentation sensible du nombre de personnes en situation de pauvreté", a-t-il prévenu.
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Dernière modification : 30/03/2012
Face à l'avancée des rebelles dans le Nord, la junte demande une aide extérieure
Le chef de la junte au pouvoir, Amadou Sanogo, a demandé, ce vendredi, un soutien extérieur afin d'aider l'armée à faire face à l'avancée des rebelles touaregs et des islamistes dans le nord du Mali.
AFP - La situation est actuellement "critique" dans le nord du Mali en raison de l'avancée de rebelles touareg et d'islamistes armés, face auxquels l'armée a besoin du "soutien" extérieur, a affirmé vendredi le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo.
"Les rebelles continuent à agresser notre pays et terroriser nos populations (...). La situation est à cette heure critique, notre armée a besoin du soutien des amis du Mali pour sauver les populations civiles et sauvegarder l'intégrité territoriale du Mali", a-t-il lancé dans un discours à la presse au camp militaire de Kati, près de Bamako, qui lui sert de quartier général.
Vendredi matin, la ville stratégique de Kidal (nord-est) est tombée aux mains des rebelles et des islamistes, qui mènent une offensive dans le nord depuis la mi-janvier.
Le capitaine Sanogo a déploré "un incident malheureux indépendant de notre volonté" après l'échec d'une médiation de chefs d'Etat ouest-africains jeudi à Bamako, qui ont annulé leur venue en raison d'une manifestation pro-junte sur le tarmac de l'aéroport.
Il a présenté des "excuses" à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et aux partenaires du pays.
Les chefs d'Etat se sont ensuite retrouvés à Abidjan autour du président ivoirien Alassane Ouattara et ont menacé la junte d'un embargo diplomatique et financier faute d'un retour à l'ordre constitutionnel d'ici lundi.
"Nous avons compris la position de la Cédéao, nous nous félicitons surtout de la volonté de part et d'autre de continuer à privilégier le dialogue", a déclaré le chef des putschistes.
"Nous réitérons notre invitation à la Cédéao d'approfondir davantage son analyse de la situation du Mali", a-t-il poursuivi, évoquant "le mal" dont souffre la démocratie malienne et la rébellion au nord.
"C'est pour affronter ce défi sécuritaire, celui du redressement de notre démocratie avec un processus rapide de normalisation à travers l'organisation d'élections libres et transparentes, avec une restauration de l'Etat, que nous invitons une fois de plus les Etats de la Cédéao, la communauté internationale à soutenir les populations maliennes" et la junte, a conclu le capitaine.
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Dernière modification : 30/03/2012
Coup d'État au Mali : le pays sous la menace d'un embargo dans les 72 heures
Huit jours après le putsch militaire à Bamako, la junte, qui semble bénéficier d'un certain soutien au sein de la population malienne, est sous la menace d'un embargo par la Cédéao faute d'un retour à l'ordre constitutionnel avant lundi.
À Bamako, plusieurs centaines de Maliens sont mobilisés pour ce qu’ils appellent "leur printemps malien". Ils manifestent depuis plusieurs jours dans la capitale pour afficher leur soutien aux putschistes, qui ont renversé le 21 mars le président Amadou Toumani Touré, accusé de laxisme envers la rébellion touareg dans le nord du pays.
De nombreux Maliens estiment, selon l'envoyée spéciale de FRANCE 24 à Bamako Melissa Bell, que le gouvernement n’a pas été à la hauteur de leurs attentes. La liste des griefs est longue : absence de justice sociale, inexistence des services publics mais aussi corruption et clientélisme. "Ici, les jeunes diplômés ne trouvent pas d'emploi", dénonce un Malien vivant dans la capitale. Dans le pays, 70 % de la population vit avec moins de un dollar par jour, et un Malien sur trois n’a pas accès à l’eau potable.
De ce fait, les putschistes représentent l’espoir pour une grande majorité. "Aujourd’hui, les Maliens estiment que la justice sociale est plus importante que la démocratie en place depuis 21 ans", commente Melissa Bell. Et de préciser toutefois que la propagande des putschistes, qui contrôlent la télévision nationale, est très forte dans le pays.
Menace d’embargo diplomatique et financier
Pour l’heure, la tension reste très vive dans le pays. En raison de manifestations à Bamako (pro-junte) et de troubles à l'aéroport le jeudi 29 mars, la délégation de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a été contrainte d’annuler sa visite et de se retrouver à l'aéroport d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, pour une réunion d’urgence à huis clos. À l’issue de la rencontre, le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo, a lancé un ultimatum de 72 heures, soit lundi "au plus tard", à la junte au pouvoir, brandissant la menace d'"un embargo diplomatique et financier" faute d'un retour à l'ordre constitutionnel.
Les sanctions incluent une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans la région pour les membres de la junte. Elles prévoient également la fermeture des frontières, la fermeture de l'accès aux ports des pays côtiers de la zone et un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine (BCEAO). Le pays est suspendu de l’organisation régionale depuis mardi.
Selon Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè des Affaires étrangères, la Cédéao travaille sur un compromis consistant en une "transition" dirigée par Dioncounda Traoré, président de l'Assemblée nationale dissoute par la junte.
Ingérence
À Bamako, les partisans de la junte ont dénoncé les pressions internationales qui visent à contraindre les militaires à abandonner le pouvoir. "Ils accusent la Cédéao et la communauté internationale d’ingérence car ils estiment qu’ils ont trop vite condamné la junte", précise Melissa Bell.
Par ailleurs, des incidents ont éclaté entre partisans et adversaires de la junte au quartier général du front anti-putschistes dans la capitale malienne. Il y aurait trois blessés graves.
Le Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l'État (CNRDRE, mouvement de la junte) a accéléré la consolidation de son pouvoir, en adoptant mercredi une nouvelle Constitution qui consacre la prééminence des militaires jusqu'aux élections présidentielle et législatives qui clôtureront la transition et dont la date n'est pas déterminée. Aucun membre de la junte n'est autorisé à se présenter à ces scrutins.
Le président Amadou Toumani Touré semble pour l'heure hors jeu. Mercredi, sortant de son silence, il a déclaré à FRANCE 24 qu'il se trouvait "à Bamako" et qu'il n'était "pas prisonnier", mais sans préciser sa localisation exacte.
La crise politique se double d'une crise militaire. Une nouvelle rébellion touareg a lancé une attaque sur la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du Mali, région où elle a déjà pris plusieurs localités depuis la mi-janvier.
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Dernière modification : 29/03/2012
Damas intensifie ses opérations militaires malgré le plan Annan
Des opérations militaires meurtrières ont encore eu lieu mercredi en Syrie, bien que Damas ait accepté le plan de cessation des violences proposé par Kofi Annan, l'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe, selon les Nations unies.
AFP - L'armée syrienne intensifiait mercredi ses opérations contre les rebelles à travers le pays, violant ainsi selon les Etats-Unis les dispositions du plan de paix de l'émissaire Kofi Annan, accepté selon l'ONU par Damas.
La Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay a averti le président syrien Bachar al-Assad qu'il "y a assez de preuves" pour engager des poursuites contre lui pour crimes contre l'humanité, au vu des actes "épouvantables" commis par son armée.
Il est "clair" que le président syrien n'a pas pris "les mesures nécessaires" pour appliquer le plan de l'émissaire international Kofi Annan, comme il l'avait promis, a estimé mercredi le département d'Etat américain, appelant à "maintenir la pression" sur Bachar al-Assad.
Le chef de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à appliquer "immédiatement" le plan prévoyant notamment la cessation des violences par toutes les parties, la fourniture d'aide humanitaire et la libération des personnes détenues arbitrairement.
Le régime syrien, qui a accepté ce plan selon l'ONU, a averti en revanche qu'il rejetterait toute nouvelle initiative émanant du sommet arabe jeudi à Bagdad.
"Depuis sa suspension de la Ligue arabe, la Syrie traite avec les Etats membres de cette organisation à titre bilatéral. La Syrie rejettera par conséquent toute initiative émanant de la Ligue arabe", a déclaré le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères Jihad Makdessi.
La crise syrienne était au centre de la réunion des ministres arabes des Affaires étrangères à Bagdad, qui ont commencé à rédiger une résolution finale appelant pouvoir et opposition au dialogue.
L'acceptation par Damas du plan de sortie de crise proposé par l'émissaire Annan suscitait le scepticisme de la communauté internationale.
Cette décision est "un important pas initial" a estimé Ban Ki-moon, tout en soulignant qu'il "n'y a pas de temps à perdre".
"Nous exigeons la mise en oeuvre complète du plan de paix (...) à commencer par l'arrêt immédiat de la répression", a indiqué le ministère français des Affaires étrangères.
La Syrie n'a pas directement annoncé son acceptation du plan Annan, approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU: le gouvernement syrien a écrit à l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe pour accepter son plan, a indiqué mardi son porte-parole.
Cela n'a pas empêché les chars syriens de prendre d'assaut Qalaat al-Madiq, ville du centre du pays assiégée depuis deux semaines.
De violents combats y ont éclaté entre les forces du président Assad et des groupes rebelles, faisant au moins treize morts, dont 4 civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des affrontements ont également secoué les provinces de Homs (centre), de Deraa (sud) et d'Idleb (nord-ouest).
Au total, 21 personnes sont mortes dans les violences à travers le pays mercredi.
"Le président Assad pourrait simplement ordonner l'arrêt des violences, et elles s'arrêteraient. C'est le genre de choses que les juges chargés d'affaires de crimes contre l'humanité vont considérer comme une responsabilité de celui qui commande" l'armée, a déclaré Mme Navi Pillay, dans une interview diffusée mercredi par la BBC.
"Les gens comme lui peuvent continuer pendant très longtemps, mais un jour, ils doivent affronter la justice", a prévenu la responsable de l'ONU aux droits de l'homme.
Malgré le blocage qui s'éternise, la Chine, allié fidèle de Damas, a dit mercredi espérer que le régime et l'opposition syrienne respecteraient leurs "engagements" dans le cadre du plan Annan.
Moscou, autre grand allié de Damas, a appelé l'opposition syrienne à "suivre l'exemple de Damas" et à accepter "clairement" le plan.
Les opposants syriens réunis en sommet à Istanbul, également sceptiques, ont appelé mardi M. Assad à retirer ses chars déployés dans les villes où il veut faire plier la contestation.
Les violences en Syrie ont fait entre 9.000 et 10.000 morts en un peu plus d'un an, selon l'OSDH et l'ONU.
A Istanbul, la plupart des représentants de l'opposition ont reconnu le Conseil national syrien (CNS), principale coalition d'opposition, comme le "représentant formel" du peuple syrien.
"La conférence a décidé que le CNS serait l'interlocuteur formel et le représentant formel du peuple syrien", ont déclaré les participants à ce sommet dans une déclaration commune lue par l'opposant Abdel Razzak Eid.
Cette déclaration intervient alors que la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a appelé mardi l'opposition à présenter un message "unifié" à l'occasion de la conférence des "Amis de la Syrie" prévue dimanche à Istanbul.
Les Comités locaux de coordination (LCC) ont appelé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à "entrer immédiatement dans la ville de Saraqeb (nord-ouest)", déclarée ville sinistrée, "pour évacuer les blessés et enterrer les morts".
Au moins 40 personnes ont péri dans cette ville de la province d'Idleb, depuis l'assaut donné dimanche par les troupes régulières, affirment dans un communiqué les LCC qui organisent la mobilisation sur le terrain. Un village voisin, Khan al-Soubol, était pris d'assaut par les troupes mercredi.
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La pauvreté et l'exclusion touchent 11,2 millions de Français
le 29 mars 2012 à 19h28 , mis à jour le 29 mars 2012 à 19h44
Un rapport note que la pauvreté sous toutes ses formes a fortement augmenté en France depuis le milieu des années 2000. Et la crise économique n'a pas arrangé les choses.
La pauvreté touche de plus en plus de Français © Hemera Technologies / Getty Imagesle 29 mars 2012 à 19:28
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Le déficit public s'est établi à 5,2% du PIB en 2011
(WITT / SIPA)0Bonne nouvelle pour la France mais aussi pour le gouvernement : le déficit public du pays a diminué de 1,9% en un an pour s'établir à 5,2% du produit intérieur brut (PIB) en 2011, assurent Les Echos.fr, Reuters et l'Agence France Presse jeudi 29 mars. Il était de 7,1% en 2010 et 7,5% en 2009. L'Insee devrait officialiser ce résultat vendredi matin, à l'occasion de la publication des comptes publics. Interrogé jeudi soir par Reuters et l'AFP, le ministère du Budget n'a pas souhaité faire de commentaire.
Dans la loi des finances, le gouvernement s'est engagé à réduire le déficit à 5,7%. Le ministre de l'Economie, François Baroin, a évoqué un déficit de 5,3% du PIB à la mi-mars, rappellent Les Echos.
Ce score "sans précédent" pourrait "faciliter le respect des engagements de la France pour 2012 et 2013", explique le quotidien économique. Paris a en effet promis de réduire le déficit public à 3% du PIB. De son côté, le candidat socialiste François Hollande promet de le ramener à 4,5% fin 2012.
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