• Salaires des patrons : l'État fait deux exemples


    Par Bertille Bayart Publié <time datetime="31-05-2012T21:04:00+02:00;" pubdate="">le 31/05/2012 à 21:04</time> 
    Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, a rappelé, lors de l'assemblée générale des actionaires, que les clauses de non-con­currence sont classiques concernant des dirigeants de ce ­niveau.
    Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, a rappelé, lors de l'assemblée générale des actionaires, que les clauses de non-con­currence sont classiques concernant des dirigeants de ce ­niveau. Crédits photo : Jacques Brinon/AP

    Le gouvernement a provoqué le rejet de résolutions concernant une prime versée à l'ancien patron d'Air France et les conditions de départ éventuel de celui de Safran. En attendant de présenter une doctrine globale dans 15 jours

    Pour le gouvernement Ayrault, adepte des symboles à la veille des législatives, le thème de la rémunération des patrons est un sujet en or. Ce jeudi, l'État s'est donc mué en actionnaire activiste, provoquant le rejet de résolutions en deux assemblées générales distinctes.

    Chez Air France-KLM, actionnaire à 15 % de la compagnie, il a voté contre l'octroi d'une indemnité de 400 000 euros à Pierre-Henri Gourgeon, l'ancien directeur général, au titre d'une clause de non-concurrence. Un lièvre initialement levé par le syndicat Unsa et qui a rencontré un bel écho médiatique et chez les actionnaires: la résolution a été rejetée par 78,8 % des votants jeudi après-midi.

    Pour l'exemple. Car le «non» des actionnaires, fussent-ils l'État, n'annule pas la fameuse indemnité. Pierre-Henri Gourgeon est désormais libre de rembourser - son entourage doute qu'il le fasse - les 400 000 euros. S'il le fait, il serait également «libre de livrer les secrets d'Air France à la concurrence», comme l'a relevé, faussement ingénue, une retraitée.

    Jean-Cyril Spinetta, PDG d'Air France-KLM, a, lui, prudemment défendu une cause qu'il savait perdue d'avance, se refusant au «Gourgeon bashing», et s'est fait huer par la salle en conséquence. Il a rappelé que les clauses de non-con­currence sont classiques concernant des dirigeants de ce ­niveau. Le sujet est en fait délicat. Si Pierre-Henri Gourgeon a démissionné fin 2011 sur fond de résultats exécrables pour Air France, c'est qu'il avait été poussé vers la sortie, notamment par Jean-Cyril Spinetta. Dans de telles circonstances, il n'est pas rare que les entreprises accordent une indemnité de non-concurrence dont le but est plutôt de laver l'affront.

    Autre lieu, autre forme de rémunération mais même verdict: chez Safran, l'État, détenteur de 30 % de droits de vote, a mis en échec l'attribution potentielle d'une retraite-chapeau au PDG Jean-Paul Herteman et la fixation à deux ans de salaire au plus de son éventuelle indemnité de départ s'il était mis dehors (hors faute lourde ou divergence stratégique). Ces mesures, décidées lors du changement de gouvernance il y a un an, collaient pourtant à la lettre et à l'esprit du fameux code de bonne conduite patronale «Afep-Medef» en matière de rémunération. La société n'a été prévenue qu'à une heure de l'assemblée générale.

    L'État a voulu donner «un signal fort de sa volonté de changement sur la question des rémunérations». Les retraites-chapeau semblent avoir vécu. Mais le sujet essentiel reste celui de la «modération» des sa­laires. Chez Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta a rappelé les mesures prises en cette période de crise: Alexandre de Juniac, PDG d'Air France depuis fin 2011, ne touchera que la moitié de son éventuelle part variable, les rémunérations de ses 58 cadres dirigeants ont été abaissées de 17 %, et les jetons de pré­sence des administrateurs seront divisés par deux.

    Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie, dévoilera dans quinze jours la nouvelle doctrine de l'État à l'égard des entreprises publiques. La promesse de campagne est de ramener l'écart entre le salaire le plus bas et le plus haut de sorte que le plus haut n'excède pas vingt fois le plus bas. Seuls les mandataires sociaux devraient être concernés, sans que l'on sache à ce stade si la mesure s'étendra aux mandataires sociaux des filiales de groupes publics.

    Le salaire de base multiplié par 20

    Plusieurs pistes se dessinent par ailleurs sur les modalités: le rapport de 1 à 20 pourrait ainsi être calculé en prenant pour référence les bas salaires d'employés de la même classe d'âge ou de la même ancienneté que le patron, puisque «cela n'aurait aucun sens de le comparer à un apprenti tout juste embauché», explique un expert.

    Reste enfin à savoir comment l'État pourra peser dans les entreprises dont il n'est qu'un action­naire minoritaire, voire marginal. Là encore, une idée s'esquisse: encourager, avec tous les arguments de l'État, les dirigeants concernés à offrir le même symbole que celui choisi par le gouvernement avec une réduction de 30 % de ses émoluments.


    votre commentaire
  • Grèce: Deux sondages donnent les conservateurs en tête

    Mis à jour le 31.05.12 à 18h51

    Le parti conservateur Nouvelle Démocratie (ND), favorable au plan d'aide international à la Grèce, arrive en tête des intentions de vote aux élections législatives du 17 juin, selon deux sondages publiés ce jeudi.

    Dans une enquête réalisée par DATA RC du 28 au 30 mai, ND est créditée de 24,5% des intentions de vote, devant la Coalition de la gauche radicale (Syriza), opposée au plan d'aide, qui recueille 22,1%. Si l'on exclut des résultats les indécis et ceux qui veulent s'abstenir, le sondage donne 28,4% à ND et 25,6% à Syriza.

    Un deuxième sondage par ALCO pour le site Newsit.gr donne également ND en tête, avec un écart de 2,3% avec Syriza. Mercredi, trois sondages publiés dans la journée donnaient une image contradictoire des intentions de vote des Grecs.

    Situation de blocage intégral

    L'un d'eux, réalisé par Pulse pour l'hebdomadaire Pontiki, mettait au coude à coude ND et Syriza avec 24,5% des voix chacun. Les socialistes du Pasok étaient crédités de 13,5%. Auparavant, l'institut VPRC, pour le magazine Epikaira, accordait 30% des intentions de vote à Syriza devant ND (26,5%). Une autre enquête, réalisée celle-là, par l'institut GPO, donnait ND légèrement devant Syriza.

    Face à la situation de blocage intégral issu des législatives du 6 mai, la Grèce n'a eu d'autre choix que de se préparer à de nouvelles élections. Six semaines après s'être déjà rendus aux urnes, les Grecs retrouveront donc le chemin des bureaux de vote sous le regard anxieux de leurs partenaires européens et des marchés financiers.

    Reuters

    votre commentaire
  • 31 mai 2012 - 17H50  

     

    Washington refuse qu'internet passe sous le contrôle des Nations unies
     

    Des élus et responsables gouvernementaux américains ont fait part jeudi de leur ferme opposition à ce qu'internet passe sous le contrôle des Nations unies, comme le réclament plusieurs pays.

     
    Des élus et responsables gouvernementaux américains ont fait part jeudi de leur ferme opposition à ce qu'internet passe sous le contrôle des Nations unies, comme le réclament plusieurs pays.

    AFP - Des élus et responsables gouvernementaux américains ont fait part jeudi de leur ferme opposition à ce qu'internet passe sous le contrôle des Nations unies, comme le réclament plusieurs pays.

    "Lors de toutes les recontres et réunions bilatérales auxquelles nous sommes conviés, nous nous opposons avec vigueur à toute tentative d'étendre le contrôle supra-gouvernemental sur internet", a martelé Philip Verveer, un responsable du département d'Etat, chargé de la coordination des technologies de l'information, lors d'une audition au Congrès.

    Agir de la sorte "briderait fatalement le dynamisme d'internet", a-t-il ajouté.

    Dans une note, la Commission de l'énergie et du commerce de la Chambre des représentants, où s'est déroulée l'audition, juge quant à elle que remettre le contrôle d'internet à l'ONU "pourrait mettre en péril sa vivacité, mais aussi les bienfaits économiques et sociaux dont profite la planète".

    Lors d'une réunion de l'Union internationale des télécommunications (UIT), qui doit avoir lieu en décembre, certains pays devraient se prononcer pour que cet organe de l'ONU endosse la responsabilité du contrôle de la toile.

    La Russie et la Chine regrettent que les Etats-Unis aient, selon eux, la haute main sur internet et souhaitent que plus de pouvoir soit octroyé aux Nations unies pour donner davantage de poids aux pays en développement.


    votre commentaire
  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    En Syrie, la paix avec Poutine ?

    LE MONDE | <time datetime="2012-05-31T17:30:56+02:00" itemprop="datePublished">31.05.2012 à 17h30</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-05-31T17:30:56+02:00" itemprop="dateModified">31.05.2012 à 17h30</time>

    Les Russes doivent savourer le moment. Ces dernières années, ils ont rarement été aussi courtisés. Pour un court instant, ils sont en position de force. Ils semblent être les seuls en mesure de peser sur ce qui arrive à la Syrie : une lente mais inexorable descente dans le cycle des massacres intercommunautaires.

    Le régime de Bachar Al-Assad est l'allié de la Russie. Celle-ci a de gros investissements à protéger en Syrie, où Moscou dispose en outre d'une base navale. Ce pays est le dernier point d'appui de la diplomatie russe dans le monde arabe. L'armée syrienne est équipée de pied en cap par la Russie. Le Kremlin protège la famille Al-Assad. Le veto de la Russie bloque le Conseil de sécurité de l'ONU : rien ne peut se faire sans elle.

    Attendu ce vendredi 1er juin à Paris puis à Washington, le président Vladimir Poutine est l'homme que l'on se dispute. Il passe pour être capable de mettre un terme au bain de sang dans lequel la Syrie est plongée depuis quinze mois. Nostalgique inconsolable de l'ère soviétique, l'ancien officier du KGB aime ce genre de situation : la Russie est de nouveau au coeur du jeu diplomatique.

    Damas se sait sous protection russe. Depuis que Moscou a torpillé en février une résolution de l'ONU appelant M. Al-Assad à démissionner, le régime est plus sauvage encore dans la répression de la révolte populaire qui le défie. Les massacres perpétrés le 25 mai à Houla dans le nord du pays en témoignent : près d'une centaine de personnes, dont plus de quarante enfants, assassinées à coups de couteau ou d'une balle tirée à bout portant.

    Outre le parapluie diplomatique russe et l'absence totale de scrupules des hommes du clan Al-Assad, le pouvoir a encore quelques solides atouts. Il dispose toujours du parrainage et de l'aide de la République islamique d'Iran. Dans l'ensemble, l'armée lui reste fidèle, de même que le noyau dur du gouvernement et du parti Baas, la formation qui se confond avec l'Etat, comme dans un clone du modèle soviétique.

    Issu d'une secte minoritaire, celle des alaouites, le régime semble conserver le soutien des autres minorités du pays - chrétiens, druzes et kurdes. A l'image de la Syrie, l'opposition appartient majoritairement à l'islam sunnite.

    Le Kremlin peut temporiser, au moins pour quelques mois. Il sait que le mouvement insurrectionnel aura du mal à renverser le régime. Mais les Russes n'ignorent pas non plus que Damas ne peut écraser une révolte aussi populaire.

    Ne rien faire est souvent une excellente option diplomatique. En l'espèce, c'est courir le risque de voir l'allié syrien s'abîmer dans un chaos chaque jour plus sanglant - et, in fine, de le perdre totalement. Car hors de la capitale, la Syrie est dans l'engrenage de la guerre civile.

    Un témoin direct, dont on conservera l'anonymat, excellent connaisseur de ce pays compliqué, nous décrivait il y a quelques jours une lente descente aux enfers. L'armée assiège des quartiers supposés aux mains des insurgés, elle tire à l'artillerie lourde. "Elle tue, puis elle pille et brûle, poursuit-il ; elle se comporte comme des hordes mongoles en paysétranger." Les plus redoutés sont les Shabiba, les milices alaouites, celles qui ont massacré des familles entières le 25 mai dans des villages du Nord.

    Les gens fuient. Le pays compte un nombre croissant de réfugiés de l'intérieur. Des tireurs d'élite ouvrent le feu sur ces colonnes de malheureux. L'Etat se désagrège, il n'y a plus de fonction publique en province. Ersatz de vie économique, la contrebande et le trafic d'armes se portent mieux que jamais.

    A la répression répond la radicalisation de l'insurrection. Des groupes d'autodéfense s'en prennent directement à l'armée. Des personnalités du régime font l'objet d'assassinats ciblés. Des attentats meurtriers sont attribués à des extrémistes salafistes.

    La sauvagerie de la répression n'a cessé d'isoler le pouvoir. Il y a une dizaine de mois encore, sans doute eût-il été capable de remporter des élections. Aujourd'hui, les affrontements de Syrie prennent la sinistre patine d'une guerre religieuse, voire tribale - évolution que le pouvoir a voulue et favorisée. Le régime se comporte comme une minorité qui a le dos au mur. Pas de quartier parce que pas de porte de sortie : on tue de peur d'être tué. Le leitmotiv du régime est connu : si on doit partir, on brûlera tout et on s'emploiera à déstabiliser la région.

    "On commence à entendre les mots éradication, nettoyage, épuration, le discours qui précède les grands massacres", poursuit notre source. Au "Il faut tuer tous les sunnites" entendu côté shabiba, répond la question "Faut-il exterminer les alaouites ?", posée par certains groupes de l'insurrection. Une logique implacable s'installe, celle qui mène "aux grands désastres collectifs", dit encore ce témoin. La région ne restera pas immune.

    Venant s'ajouter à tant d'autres, le drame d'Houla est-il "le massacre de trop", celui qui signe le début de la fin pour le pouvoir des alaouites ? Experte auprès du Council on Foreign Relations à New York, Mona Yacoubian s'interroge : "Il se pourrait que ce massacre soit un moment pivot dans ce conflit (...) celui qui va inciter la Russie à s'éloigner du régime."

    Non pas que les proches de Vladimir Poutine soient particulièrement indignés par le profil d'une répression qui ressemble fort à celle que le Kremlin a conduite en Tchétchénie. Mais parce que ce massacre enfonce un peu plus la Syrie dans un cycle de chaos sanglant qui finira mal pour les alliés locaux de la Russie. Mme Yacoubian croit que Moscou, ces dernières semaines, a commencé à prendre ses distances avec Damas.

    Dès l'instant où le Kremlin jugera que le régime syrien est condamné à être du côté des perdants, la Russie devrait changer de position. Elle deviendrait accessible à ce que Barack Obama, selon le New York Times, proposera dans quelques jours à M. Poutine : le départ de la famille Al-Assad, un pouvoir de transition qui ménagerait les intérêts des minorités et de la Russie, enfin des élections.

    Est-il encore temps ?

    frachon@lemonde.fr

    </article>

    votre commentaire
  • Dernière modification : 31/05/2012 

    L'état d'urgence levé près de trente ans après son instauration

    L'état d'urgence levé près de trente ans après son instauration

    L'état d'urgence, imposé en Égypte après l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981, avait été reconduit sans discontinuer. L'armée, au pouvoir depuis la chute de Moubarak en 2010, a annoncé jeudi la fin de cette loi d'exception.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - L'état d'urgence imposé en 1981 en Egypte et qui expirait jeudi a pris fin, a annoncé l'armée, au pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.

    L'armée "continuera à assumer la responsabilité nationale de protéger la sécurité de la nation et des citoyens (...), compte tenu de la fin de l'état d'urgence et conformément à la déclaration constitutionnelle et à la loi", a indiqué le Conseil suprême des forces armées (CSFA) dans un communiqué publié par l'agence officielle Mena.

    "L'état d'urgence s'est terminé aujourd'hui", a indiqué de son côté la télévision publique.

    Cette loi d'exception avait été imposée après l'assassinat du président Anouar al-Sadate en 1981 par des islamistes. Elle avait été depuis reconduite sans discontinuer, pour la dernière fois en 2010 pour deux ans, jusqu'au 31 mai 2012.

    La loi sur l'état d'urgence permet des restrictions aux libertés publiques et des jugements devant des tribunaux d'exception.

     


    votre commentaire