• Les banques de la City dans le collimateur de Londres

     

    Par Isabelle de Foucaud Mis à jour <time class="updated" datetime="30-06-2012T17:08:00+02:00;">le 30/06/2012 à 17:08</time> | publié <time datetime="30-06-2012T16:42:00+02:00;" pubdate="">le 30/06/2012 à 16:42</time>
    La City a été secouée par plusieurs scandales cette semaine.
    La City a été secouée par plusieurs scandales cette semaine. Crédits photo : JUSTIN TALLIS/AFP

    L'affaire de manipulation du Libor prend de l'ampleur au Royaume-Uni. Le ministre de la Justice réclame un meilleur encadrement du secteur, appelant le gouvernement à «résister aux pressions» des lobbies.

    Voilà qui ne devrait pas améliorer l'ambiance à la City de Londres, déjà plombée cet hiver par la longue occupation du mouvement anticapitaliste Occupy London Stock Exchange. Suite à la condamnation de Barclays cette semaine, dans le cadre de l'affaire de manipulation des taux interbancaires (Libor et Euribor), l'ensemble du secteur financier britannique subit les foudres du gouvernement. Une étude indépendante va être menée pour examiner le fonctionnement actuel du Libor, a annoncé ce samedi le secrétaire d'Etat au Trésor Mark Hoban. Un rapport sera rendu d'ici à la fin de l'été et servira de base de travail pour faire «les changements législatifs nécessaires», afin que le grand public retrouve confiance, a-t-il ajouté. Sur Twitter, il a estimé que ce scandale qui entâche les banques et le système financier «coûtera des milliards au pays».

    De son côté, le ministre de la Justice, Ken Clarke, a déclaré sur Radio 4 que les banquiers qui ont commis des délits financiers doivent en répondre devant des tribunaux. «Nous ne traitons pas comme il le convient les délits financiers au plan judiciaire dans ce pays», a-t-il déclaré. Prônant des «règles plus contraignantes» pour mieux encadrer le secteur financier, le ministre a jugé que le gouvernement ne devrait pas céder aux pressions de la City. «Nous devrons résister aux puissants lobbies qui vont nous dire que nous allons trop loin, que cela va nuire à la compétitivité (de la place financière de Londres, ndlr) et d'autres choses du même acabit», a-t-il martelé. Un plaidoyer qui devrait être bien accueilli par l'opposition. Le chef du parti travailliste, Ed Miliband, a réclamé ce samedi une commission d'enquête publique sur la culture et les pratiques du secteur bancaire, estimant qu'il était rongé par la «corruption institutionnelle». Il a appelé à la mise en place d'un code de conduite et de peines d'emprisonnement sévères pour les banquiers ayant commis des délits.

    Barclays a écopé mercredi d'amendes record - de 290 millions de livres (362 millions d'euros) - pour avoir tenté de manipuler des taux d'intérêt de référence définissant le prix auquel les banques se prêtent de l'argent, mais aussi indirectement ceux des crédits aux ménages et aux entreprises. Nombreux sont ceux qui ont réclamé ces derniers jours la démission de son patron, Bob Diamond. Pour apaiser la fronde, celui-ci a fini par indiquer qu'il renoncerait à son bonus de cette année. Une annonce qui n'a pas suffi à faire oublier l'affaire. George Osborne, le chancelier de l'Échiquer, a rebondi vendredi en rappelant que les groupes HSBC, Royal Bank of Scotland (RBS), Citigroup et UBS était également ciblés par l'enquête en cours de la FSA.

    La séparation de la banque de détail à nouveau plaidée

    Le dossier du Libor n'est pas la seule ombre à planer sur la City, qui a été ébranlée par plusieurs scandales cette semaine. L'Autorité britannique des marchés financiers (FSA) a ainsi fait état vendredi de «manquements graves» de la part des quatre grandes banques du pays: Barclays, à nouveau, RBS, Lloyds et HSBC. Ces établissements sont mis en cause pour avoir commercialisé des produits financiers plus ou moins complexes à des PME. Tous ont accepté, toutefois, de dédommager les clients qui auraient été floués et de modifier leur publicité pour ces produits, a annoncé l'institution. Enfin, l'image de RBS a été ternie cette semaine par une panne informatique qui, pendant plusieurs jours, a empêché des millions de personnes de retirer de l'argent ou de faire des virements.

    «Quelque chose est vraiment allé de travers dans le secteur bancaire britannique, et nous avons besoin de le remettre en ordre», a résumé vendredi le gouverneur de la banque d'Angleterre, Mervyn King. Cité par la BBC , il a appelé à un «véritable changement culturel» au sein de la City, estimant toutefois que modifier les lois ne suffirait pas à insuffler ce changement. Selon Lord Lamont, un ancien chancelier conservateur, cette série de scandales ne peut que conforter le gouvernement dans son projet de séparer les activités de détail de celles d'investissement au sein d'une même banque. «Vous ne pouvez pas voir des banques garanties par l'État et parier en même temps avec l'argent qui leur est confié.»

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    Par Isabelle de Foucaud
    Journaliste,

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  • Monde

    Un groupe islamiste détruit des mausolées à Tombouctou

    <time datetime="2012-06-30T17:54:12.730753+02:00" itemprop="datePublished">30 juin 2012 à 17:54</time>
     

    Des islamistes d’Ansar Dine, un des groupes armés contrôlant le nord du Mali, ont démoli samedi plusieurs mausolées de saints musulmans à Tombouctou, affirmant agir en représailles à la décision de l’Unesco de classer cette ville mythique patrimoine mondial en péril.

    L’Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture avait en effet placé jeudi cette ville du Sahel sur la liste du patrimoine mondial en péril, alertant la communauté internationale sur les dangers qui pèsent sur cette cité aux mains des islamistes depuis la fin mars.

    «La France condamne la destruction délibérée de mausolées de saints musulmans dans la ville de Tombouctou par un groupe islamiste extrémiste qui contrôle cette ville du Mali», a déclaré le porte-parole du ministère Bernard Valero, dans un communiqué.

    «Nous appelons à la fin de ces violences et de cette intolérance», a-t-il poursuivi.

    «La violation systématique de ces lieux de recueillement et de prières, qui représentaient depuis des siècles une partie de l'âme de cette prestigieuse cité sahélienne, constitue un acte intolérable alors que la communauté internationale, par une décision de l’Unesco, avait inscrit ces sanctuaires au patrimoine mondial de l’humanité depuis 1988», a-t-il ajouté.

    Le gouvernement malien a dénoncé samedi «la furie destructrice assimilable à des crimes de guerre» du groupe islamiste armé Ansar Dine et menacé les auteurs de ces destructions de poursuites au Mali et à l'étranger.

    Fondée entre le XIe et le XIIe siècles par des tribus touareg, et surnommée notamment «la cité des 333 saints», elle a été un grand centre intellectuel de l’islam et une ancienne cité marchande prospère des caravanes.

    (AFP)


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  • Tour de France. Le Suisse Fabian Cancellara remporte le prologue !

    Cyclisme samedi 30 juin 2012  lien
     
     

    + DIRECT. Revivez le prologue

     

    Le Suisse Fabian Cancellara (RadioShack) a remporté samedi le prologue du Tour de France, un contre-la-montre de 6,4 kilomètres couru à Liège, et a endossé le maillot jaune.

    Cancellara a battu de 7 secondes le Britannique Bradley Wiggins et le Français Sylvain Chavanel. Le Suisse, champion olympique du contre-la-montre en titre, a bouclé le parcours très roulant dans le centre-ville de Liège à la moyenne de 53,2 km/h.

    Le Bernois, qui est âgé de 31 ans, a gagné pour la cinquième fois le contre-la-montre d'ouverture du Tour. Il s'était déjà imposé à Liège en 2004, à Londres en 2007, à Monaco l'année suivante et à Rotterdam en 2010.

    Wiggins, 32 ans, a pris pour sa part le dessus sur les autres favoris de la course. L'Australien Cadel Evans, vainqueur sortant, a pris la 13e place de l'étape, à 17 secondes du vainqueur et à 10 secondes de Wiggins. L'Italien Vincenzo Nibali n'a lâché que 11 secondes par rapport à Wiggins. En revanche l'Américain Levi Leipheimer, en retrait, a déboursé 21 secondes sur le Britannique.

    La note s'est révélée lourde aussi pour plusieurs grimpeurs. Le Luxembourgeois Frank Schleck a lâché 31 secondes à Wiggins, l'Espagnol Samuel Sanchez 2 secondes supplémentaires. Quant au vainqueur de l'étape de l'Alpe d'Huez l'an passé, le Français Pierre Rolland, il a cédé 38 secondes au Londonien. Le champion du monde du contre-la-montre, l'Allemand Tony Martin, a été retardé par une crevaison après la mi-course et a dû changer de vélo. L'Allemand s'est classé à 23 secondes de Cancellara.

    Le classement provisoire :

    1. Fabian Cancellara (Swi) RadioShack-Nissan en 7'13''

    2 Bradley Wiggins (GBr) Sky Procycling à 07''

    3 Sylvain Chavanel (Fra) Omega Pharma-Quickstep

    4 Tejay van Garderen (USA) BMC Racing Team à 10''

    5 Edvald Boasson Hagen (Nor) Sky Procycling à 11''

    6 Brett Lancaster (Aus) Orica GreenEdge Cycling Team

    7 Patrick Gretsch (Ger) Argos - Shimano à 12''

    8 Denis Menchov (Rus) Katusha Team à 13''

    9 Philippe Gilbert (Bel) BMC Racing Team

    10 Andriy Grivko (Ukr) Astana Pro Team 15''


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  • Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais inscrit au Patrimoine mondial de l'Humanité

    Mis à jour le 30.06.12 à 18h33lien

    La décision de l'Unesco d'inscrire le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais au Patrimoine mondial de l'Humanité récompense la seule candidature française mais surtout une région ayant connu une reconversion difficile après trois siècles d'exploitation du charbon. Quand en 2010 la France avait officiellement déposé la candidature du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, le ministre de la Culture de l'époque Frédéric Mitterrand en avait souligné le caractère «exceptionnel par son sujet et son ampleur, qui, en outre, est portée avec passion et émotion par toute une région».

    Placer le bassin minier, ses terrils ou ses cités sur une liste qui comprend le Taj Mahal, la Grande barrière de corail ou encore le Mont Saint-Michel, n'était pas forcément évident. Mais le BMU (Bassin minier uni), organisme porteur du projet, au bout de sept ans de travail et avec un dossier de 1.450 pages, pesant 15 kilos, est parvenu à convaincre les 21 Etats membres de la commission de l'Unesco réunis à Saint-Pétersbourg (Russie). «Pour certains, gommer le paysage sinistre de vieille industrie était une nécessité. Mais aujourd'hui les choses ont changé (...). L'héritage que l'on a, il n'est pas banal, pas répétitif», souligne Frédéric Kowalski, chargé d'études sur les bassins miniers au sein de l'association Chaîne des terrils.

    Aux yeux de l'Unesco, le bassin minier est désormais reconnu en tant que «paysage culturel évolutif». Sur 120 kilomètres de long, 87 communes, 17 fosses, 21 chevalements, 51 terrils, 3 gares, 124 cités, 38 écoles, 26 édifices religieux, des salles des fêtes ou encore 4.000 hectares de paysage vont porter les couleurs d'un héritage patrimonial de trois siècles d'exploitation du charbon. «Le Bassin minier du Nord-Pas-de-Calais illustre parfaitement les bouleversements initiés par l'industrialisation, autant sur le plan technique que sur les plans sociaux, culturels, paysagers et environnementaux», écrivaient les auteurs du projet dans leur présentation.

    «Mais il n'est pas moins exemplaire au niveau de l'implication croissante de sa population dans l'intégration de cet héritage de la mine dans son patrimoine vivant, (..) et la volonté d'un nouveau développement s'appuyant sur la force d'une mémoire», s'enorgueillissaient-ils. La conservation de ce patrimoine, qui n'a pas laissé que de bons souvenirs à la région, n'a pas fait l'unanimité. «On disait, il faut passer du noir au vert, cela s'est fait de manière assez forte et du coup on a aseptisé beaucoup de choses, on a perdu un peu notre âme. C'était une industrie du 18e siècle qui n'avait plus lieu d'être», explique Frédéric Kowalski.

    Mais selon lui une grande majorité est désormais favorable à la conservation. Certains voient dans l'inscription au patrimoine de l'Unesco de nouvelles retombées touristiques, une attractivité économique. «Ce patrimoine est vivant. Les maisons des mines sont encore habitées. Les terrils sont aménagés, ce sont des espaces où les gens vont se promener, font du sport. Le côté évolutif est là», poursuit M. Kowalski. François Cerjak est ancien mineur. Dès l'âge de 14 ans, et pendant plus de trente ans, il a exploré les entrailles du nord de la France. «On ne regrette pas, parce que c'était vraiment une école de solidarité. On était là, tous unis. Il y a une notion de solidarité et de courage extraordinaire», se rappelle-t-il.

    L'histoire du Bassin minier, c'est aussi l'histoire de tous les mineurs, anciens ou actuels encore dans certains pays. «Il y a eu 29 nationalités dans les mines, c'est quand même formidable», souligne l'ancien mineur de 78 ans.

    © 2012 AFP

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  • Olivier Ferrand, socialiste à part

    <time datetime="2012-06-30T15:42:39+02:00" itemprop="datePublished">30 juin 2012 à 15:42</time> (Mis à jour: <time datetime="2012-06-30T15:59:17+02:00" itemprop="dateModified">15:59</time>)

    Olivier Ferrand, candidat PS dans les Bouches du Rhône, président du think tank Terra Nova.

    Olivier Ferrand, candidat PS dans les Bouches du Rhône, président du think tank Terra Nova. (Photo Frédéric Stucin pour Libération)

    portrait Cet intellectuel dont les prises de position hérissaient la gauche du PS avait enfin obtenu l'onction du suffrage universel en se faisant élire dans les Bouches-du-Rhône.

    Par LAURE BRETTON

    « Mais pas de problème, parlons-en ! ». Face à des socialistes souvent furibards de ses prises de position iconoclastes, c’était sa martingale. Olivier Ferrand, décédé brutalement samedi à 42 ans, aimait le débat d’idées. Tellement qu’il avait créé en 2008 une fondation, Terra Nova, pour « ré-outiller » le PS après la défaite présidentielle de 2007. Après, aussi, son propre échec à se faire élire député dans les Pyrénées-Orientales, lui le Marseillais d’origine, installé à Paris. « Il n’était ni dans le confort de pensée, ni dans le confort des institutions, se souvient François Kalfon, autre quadra remueur d’idées au PS. Quand il a perdu, il a choisi de créer son espace politique ex nihilo. Il avait une volonté de fer et de faire ».

    A lire aussi : le portrait d'Olivier Ferrand par Charlotte Rotman, paru le 4 juin dans Libération, et les informations de Libé Marseille.

    Social-démocrate assumé, énarque, ancien conseiller de Lionel Jospin pour les affaires européennes, Olivier Ferrand venait de réussir son pari : être un élu de la République. Des Bouches-du-Rhône. Sur des terres certes familiales – il était né à Marseille en 1969 – mais difficiles, où le Front national est arrivé en deuxième position derrière Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle.

    Mardi dernier, à l’heure de la rentrée parlementaire, l’homme aux allures d’ascète, la mèche brune folle, toujours sans cravate mais d’une classe discrète, posait, hilare, sur les marches du Palais-Bourbon. Entouré des autres députés socialistes de son département, la ministre Marie-Arlette Carlotti, le président de région Michel Vauzelle et Patrick Mennucci. Enfin là. « C’était un intellectuel, il s’engageait vers autre chose, une autre vie. On ne sait pas s’il l’aurait aimé », confie une de ses amies. La veille, dans les sous-sols de l’Assemblée, il séchait les débats byzantins de ses camarades sur les dates du futur congrès ou la composition des commissions parlementaires pour discuter dans les couloirs de la toute fraîche hausse du smic. Qu’il ne trouvait pas vraiment justifiée, pour des raisons de compétitivité. Lui prônait plutôt la revalorisation des minimas sociaux, dans un pays classé 23e sur 27 en la matière. Hélas, confiait-il, brûlant d’action face à un consensus intellectuel qu’il jugeait injuste, « en France, on ne peut rien bouger » dans ce domaine parce que « droite et gauche sont tétanisés par la loghorrée anti-assistanat ».

    Réflexion autonome

    Car Olivier Ferrand était un homme de réseaux, pas de courants. Ce qui est loin d’être un détail au Parti socialiste. « Il avait cette position particulière et assez unique d’être très proche des responsables politiques et le centre d’une réflexion autonome et indépendante », confirme la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, « sonnée » par l’annonce de sa mort.

    Avec lui, la députée d’Indre-et-Loire avait tenu la « maison Strauss-Kahn » dans l’attente du retour du patron du FMI dans la course présidentielle. Mais lui avait pris soin de préciser qu’il ne prendrait pas position pendant la campagne. « Il avait décidé que ce n’était pas dans les jeux d’appareil qu’il voulait construire sa légitimité et mis toute son énergie ailleurs, dans les idées. C’était un boulimique », complète le jeune député Razzy Hammadi, membre de l’aile gauche du PS, pas vraiment la tasse de thé de Ferrand.

    Samedi, cette aile gauche réunie en colloque à l'Assemblée a appris la nouvelle de la bouche de Benoit Hamon. «C'était un type qui aimait creuser son sillon par le débat d'idées, ce qui est en soi une trajectoire ultra-respectable, souligne le ministre délégué à l'économie sociale. Après, d'accord ou pas d'accord c'était une autre histoire».

    Pour Bruno Julliard, Olivier Ferrand « connaissait parfaitement son monde, tous les éléphants du PS et il aurait pu être l’un des leurs mais il a fait gaffe à ne jamais l’être, rapporte Bruno Julliard. Beaucoup ne voyaient pas ça d’un bon œil mais lui se satisfaisait de ce côté un peu à part, un peu baroque ». Aujourd’hui conseiller du ministre de l’Education, Bruno Julliard était parti il y a deux ans en voyage d’études au Canada avec Olivier Ferrand. « C’était un type étonnant, toujours en action. Il faisait un jogging tous les matins alors que nous, avec le décalage horaire… ».

    Course

    C’est au retour d’une de ces séances de course quotidienne que ce sportif tous azimuts s’est effondré samedi, dans le mas familial de Velaux. Olivier Ferrand était marié et père d’une fille de 12 ans. Nouvel adepte du marathon, skieur émérite, sparring-partner de Lionel Jospin au tennis, il avait encore disputé une partie mercredi soir, après une journée à l’Assemblée. « C’était un compétiteur, c’est sûr », lâche François Kalfon. A tous les niveaux. Des 35 rapports publiés par Terra Nova – de la dissuasion nucléaire à la réforme des retraites - certains ont fait voir rouge à nombre de « camarades ». Comme son étude sur les classes populaires, sortie au printemps 2010, qui seraient désormais trop éloignées du PS. Le hic c’est qu’il recommandait au PS de se concentrer sur ses nouvelles zones de chalandise électorale : les centres-villes, le haut du panier des classes moyennes diplômées, ces fameux « gagnants de la mondialisation ». « Son diagnostic n’était pas faux mais il ne fallait évidemment pas abandonner cet électorat», constate Kalfon, pilier de la « gauche populaire ».

    Loin de faire l’unanimité au PS au départ, l’idée de primaires ouvertes a été importée par Ferrand et Arnaud Montebourg, partis bras dessus bras dessous étudier le modèle Obama aux Etats-Unis. « Tout le monde, Martine Aubry comprise, le trouvait trop radical. Et puis, on a compris que non seulement il fallait en passer par là mais que c’était la condition de notre victoire », dit aujourd’hui un secrétaire national.

    Rebelote pour l’axe central de campagne de François Hollande, qui n’était pourtant pas un proche : un rapport de Terra Nova avait dès la fin 2010 attiré l’œil du futur candidat socialiste. Mercredi, autour d’un verre à la buvette de l’Assemblée, Olivier Ferrand et Razzy Hammadi avaient d’ailleurs mis en route un nouveau projet : une fondation pour faire émerger des jeunes dirigeants notamment dans les quartiers populaires. Et une fois de plus, les tâches s’étaient réparties naturellement : «A nous l’organisationnel, à lui le travail sur le fond ».


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