• Dernière modification : 30/08/2012 

    La grande distribution divisée face au constat d'Unilever d'un "retour de la pauvreté en Europe"

    La grande distribution divisée face au constat d'Unilever d'un

    La cacophonie règne dans le secteur de la grande distribution et des biens de consommation après les déclarations d'un responsable d'Unilever, qui voit un "retour de la pauvreté" en Europe et souhaite adapter sa stratégie de vente à la situation.

    Par Sébastian SEIBT (texte)
     

    La sortie de Jan Zijderveld, le responsable Europe du groupe néerlando-britannique Unilever, sur la paupérisation du Vieux Continent n’a pas fini de créer des remous dans le monde de la distribution. En effet, les concurrents du numéro trois mondial des produits de consommation et les acteurs de la grande distribution se succèdent pour aller dans le sens ou prendre leurs distances avec les propos provocateurs de ce dirigeant d'Unilever. Une cacophonie qui montre, en tout cas, que cette industrie cherche à s’adapter à la détérioration de l’économie européenne.

    “La pauvreté est de retour en Europe”, avait asséné Jan Zijderveld le 27 août au quotidien allemand "Financial Times Deutschland". Une manière de souligner l’effet des plans d’austérité européens sur le pouvoir d’achat des consommateurs et donc des clients potentiels. Et surtout une manière de décliner la stratégie du groupe qui est derrière des marques comme Carte d’Or (glaces), Skip (lessive) ou Rexona (déodorant). Unilever compte ainsi appliquer à l’Europe des finesses de marketing et de packaging utilisées en Asie. “Nous vendons en Indonésie des échantillons individuels de shampoing pour 2 à 3 centimes pièce et pourtant nous gagnons de l'argent”, explique ce dirigeant. Et d’ajouter : “Si un Espagnol ne dépense plus en moyenne que 17 euros quand il fait les courses, je ne vais pas lui proposer un paquet de lessive qui coûte la moitié de son budget”.

    "Mettre le holà à la chute des ventes"

    C’est surtout vers l’Europe du Sud que le regard de Jan Zijderveld se tourne donc. Si en Espagne Unilever s’est mis à vendre des boîtes de Surf qui ne permettent de faire que cinq lessives, il vend aussi des mayonnaises en plus petite dose et moins chères en Grèce. Mais la même stratégie commence à être mise en pratique en Grande-Bretagne, note le site économique Business Insider, qui souligne que "depuis fin 2011, cela a permis de mettre le holà à la chute des ventes ; et sur les cinq premiers mois de l’année, de les voir augmenter à nouveau de 1,1 %”.

    Très vite, Michel-Édouard Leclerc, patron des supermarchés éponymes et poil à gratter de la grande distribution française, en a rajouté une couche dans le sens de Jan Zijderveld. "J'ai constaté un mouvement de paupérisation très nette en Europe du Sud”, commente-t-il le 29 août sur le site d’information économique "La Tribune". Ses magasins ont ainsi commencé en Italie à vendre des yaourts à l’unité. Mais attention, assure Michel-Édouard Leclerc, cela “ne doit pas se faire au détriment de la qualité”.


    Tout le secteur ne veut pas pour autant s’engager sur la voie du soi-disant “prix accessible”. “Cela s’est avéré inutile”, assure ainsi au journal "Les Échos" Jean-Paul Agon, patron de L’Oréal, à propos de la "politique de prix accessibles" pratiquée par l'une des marques du groupe, Garnier. “Le changement de comportement des consommateurs que l'on aurait pu craindre en 2008 ne s'est pas produit”, affirme-t-il. Pour lui, ce sont “l'innovation et la valeur ajoutée” - autrement dit le haut de gamme - qui font les profits, même en Europe.

    Une stratégie pas forcément à l’avantage du consommateur

    De son côté, Procter & Gamble refuse d’évoquer une stratégie particulière à l’Europe. Le géant américain des produits de consommation, qui commercialise notamment les couches Pampers ou encore les shampoings Head & Shoulders, reconnaît cependant s’adapter à la crise. “Notre nouvelle stratégie est de mettre l’accent sur les marchés les plus actifs”, explique une porte-parole du groupe à FRANCE 24. Il s’agit donc plutôt d’une réorientation des investissements, en partie vers les pays émergents. Mais pas question d'abandonner l’Europe pour autant. “Parmi nos 40 pays cibles, certains sont en Europe, un marché qui représente 20 % de notre chiffre d’affaires”, assure cette porte-parole.

    Au-delà des hésitations des uns ou des autres, la stratégie prônée par Unilever n’est en outre pas forcément à l’avantage du consommateur. “L'entreprise vendra certes des paquets de lessive plus petits, donc moins chers - sur l'étiquette - que les anciens. Sauf que rapporté au kilo, le prix sera très probablement plus élevé”, rappelle le site français de décryptage de l’information Arrêt sur images, qui met en garde contre une "opération de com' bien rodée d'Unilever". “Le sentiment d'économie ne sera [...] ressenti qu'au moment de passer à la caisse et certainement pas à long terme. Car l'acheteur, s'il est fidèle à la marque, devra se réapprovisionner plus souvent", renchérit au micro de BFM TV Yves Puget, directeur de la rédaction du magazine sur la grande distribution "LSA".


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  • Paris et Londres évoquent une intervention militaire en Syrie

    Créé le 30-08-2012 à 23h15 - Mis à jour à 23h15   lien

     

    NATIONS UNIES (Reuters) - La France et la Grande-Bretagne ont prévenu jeudi le président syrien Bachar al Assad qu'une opération militaire destinée à mettre en place une zone de sécurité pour les civils était envisagée, malgré la paralysie du Conseil de sécurité des Nations unies.

    L'adoption d'une résolution en ce sens par le Conseil de sécurité paraît impossible étant donné le blocage de la Russie et la Chine. Mais plusieurs pays pourraient intervenir en dehors de l'autorité de l'Onu, comme cela avait été le cas au Kosovo en 1999.

    "Nous n'écartons rien et avons prévu des solutions pour un large éventail de solutions", a déclaré le chef de la diplomatie britannique William Hague lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue français Laurent Fabius avant la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays membres du Conseil de sécurité, qui doit aborder les moyens de résoudre la crise humanitaire en Syrie.

    "Nous devons également dire clairement que tout ce qui ressemble à une zone de sécurité nécessite une intervention militaire et c'est bien sûr quelque chose qui doit être considéré avec beaucoup de précaution", a-t-il ajouté.

    "De telles propositions soulèvent des questions importantes et nécessitent un examen approfondi et critique", a pour sa part déclaré le vice-secrétaire général des Nations unies Jan Eliasson.

    De son côté, Laurent Fabius a estimé que "si Assad tombe rapidement, alors la reconstruction pourra commencer. Mais si malheureusement le conflit se poursuit, alors nous devons examiner plusieurs solutions. Nous devons être réalistes."

    Mercredi, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a exhorté l'Onu à instaurer une zone refuge en Syrie pour les civils fuyant les combats qui font rage entre le régime de Damas et les insurgés, alors que le conflit dure maintenant depuis un an et demi.

    AUGMENTATION DE L'AIDE

    Les manifestations des premiers jours ont laissé la place à la guerre civile, mais les 15 membres du Conseil de sécurité sont toujours dans l'impasse. Jusqu'ici, la Russie et la Chine, qui disposent du droit de veto au Conseil de sécurité, ont bloqué trois résolutions appuyées par les puissances occidentales qui critiquaient le régime de Bachar al Assad et le menaçaient de sanctions.

    La France, qui préside le Conseil pour le mois d'août, espérait que celui-ci pourrait s'accorder afin de palier le manque d'aide humanitaire et a convoqué la réunion de jeudi en ce sens, y invitant aussi les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays voisins de la Syrie : la Turquie, le Liban, la Jordanie et l'Irak.

    Mais l'absence des ministres chinois et russe des Affaires étrangères à cette réunion vient rappeler l'impasse dans laquelle se trouve le Conseil de sécurité sur le dossier syrien, alors que l'Onu estime à près de 20.000 le nombre de morts depuis le début du conflit.

    Moins de la moitié des pays membres du Conseil ont envoyé leurs ministres assister à la réunion. Parmi les cinq membres permanents, seuls la France et le Royaume-Uni ont envoyé leur ministre.

    "Nous voulions une résolution sur la question humanitaire, mais nous avons essuyé un double refus", explique un diplomate français sous le sceau de l'anonymat. "Les Etats-Unis et la Grande-Bretagne estiment que nous avons obtenu le maximum de ce qui pouvait l'être du Conseil de sécurité et Moscou et Pékin nous ont répondu qu'une résolution de ce genre aurait été biaisée."

    La France et la Grande-Bretagne ont en outre annoncé jeudi une augmentation de leur aide humanitaire - trois millions de livres (3,8 millions d'euros) pour Londres, cinq millions d'euros pour Paris - et appelé les autres pays à les imiter.

    Laurent Fabius a précisé que la France envoyait son aide dans des zones de Syrie qui ne sont plus sous le contrôle du gouvernement syrien afin d'inciter les communautés locales puissent s'auto-organiser et la population à ne pas se réfugier dans les pays voisins.

    John Irish et Michelle Nichols; Baptiste Bouthier pour le service français


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  • Accueil > economie > Laurence Parisot redoute une hausse de 20% du chômage

    Laurence Parisot redoute une hausse de 20% du chômage

    Créé le 30-08-2012 à 11h46 - Mis à jour à 18h42    lien

    La conjoncture économique inquiète la présidente du Medef. A l'occasion des universités d'été de l'organisation patronale, elle dévoile à Challenges les raisons de son pessimisme.

    Laurence Parisot, Présidente du Medef. (SIPA)

    Laurence Parisot, Présidente du Medef. (SIPA)
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    Lors de la conférence sociale de juillet, l’image de Laurence Parisot fomentant la révolte dans les travées du Conseil économique et social avait fait le tour des télévisions. En cause, le projet gouvernemental de négociation sur le marché du travail, qui semblait écarter le thème de la flexibilité cher au patronat.

    Depuis, le gouvernement et la présidente du Medef font assaut d’amabilités. "48 heures après le clash, le Premier ministre et moi nous sommes -rencontrés et je me suis expliquée, raconte la dirigeante du mouvement patronal. Jean-Marc Ayrault a accepté depuis notre invitation à inaugurer l’université d’été du Medef, une marque d’attention à laquelle nous sommes sensibles."

    Jusqu'au 31 août, les membres du gouvernement vont affluer sur le campus de HEC, à Jouy-en-Josas (Yvelines). "De Pierre Moscovici à Michel Sapin, un grand nombre de ministres s’est annoncé, y compris Arnaud Montebourg", souligne Laurence Parisot. Le ministre du Redressement productif, en froid avec le patronat depuis ses propos sévères sur la famille Peugeot, avait d’abord envisagé de ne pas faire le déplacement.

    Les craintes de la patronne des patrons

    Si la présidente du Medef ne tarit pas d’éloges sur "le sérieux" du gouvernement et "les rencontres fréquentes" du patronat avec l’Elysée, elle se réjouit aussi que "François Hollande se soit exprimé fin juillet pour dire sa confiance à l’égard des entrepreneurs". Mais ses motifs de satisfaction s’arrêtent là. "Nous travaillons beaucoup avec eux, mais nous restons dans l’expectative, résume Laurence Parisot. Nous attendons un discours économique."

    Le temps qui passe ne joue pas en faveur de l’Hexagone : "Après trois trimestres à 0 %, tout le monde s’inquiète d’une croissance nulle en France, et d’une récession dans la zone européenne." D’ailleurs, "tous les acteurs économiques ont pris la mesure de la gravité de la situation", assure-t-elle. Le risque est considérable : "La France pourrait se retrouver avec des taux de chômage très élevés, qui dépasseraient même les 12 %" estime la présidente du Medef.

    Cette perspective inquiétante - qui correspond à une hausse de 20% du taux de chômage - peut-elle provoquer le sursaut espéré par François Hollande, qui dit avoir "besoin de toutes les forces pour le redressement du pays " ? Laurence Parisot reste évasive : "Nous avons besoin d’une grande transformation – du financement de la protection sociale en particulier –, et à un moment ou à un autre, un consensus sera nécessaire."

    Laurence Parisot réclame en conséquence un budget en faveur des entreprises : 
    lien

    Une urgence : la flexibilité

    En attendant, le patronat n’a pas de grain à moudre. Les questions sociales ? "Nous attendons de connaître le périmètre de la négociation, et si la flexibilité ne figurait pas dans le document d’orientation que le gouvernement nous remettra mi-septembre, nous ne négocierons pas", assure Laurence Parisot. Car, pour elle, "la compétitivité-prix n’est pas la seule qui compte, et dans la compétitivité hors prix, l’élément principal est la flexibilité."

    La fiscalité ? "Nous espérons pour 2013 un budget qui soit clairement probusiness, sinon, ce pourrait être désastreux pour notre pays", avertit-elle. C’est-à-dire un budget "qui tienne les engagements de la France sur la baisse des déficits publics, qui ne touche pas aux allégements de charges, qui oriente l’épargne vers les entreprises, car plusieurs signaux indiquent que le financement est en train de s’étrangler, et qui n’alourdisse pas la fiscalité des PME ou des business angels."

    Pas question non plus de supprimer les exonérations d’ISF sur l’outil de travail, parfois présentées dans la presse comme une piste de travail sérieuse pour le gouvernement. En prend-on le chemin ? Ce jeudi, Pierre Moscovici a levé les incertitudes sur ce dossier.

    Parisot restera-t-elle à la tête du Medef ? 

    Des rumeurs ont couru cet été sur son intention de prolonger son mandat, qui s’achève le 1er juillet 2013. Elle lève les yeux au ciel. "Il faut que les choses se passent bien, publiquement, démocratiquement, et au bon moment, répond-elle. Et ce n’est pas le bon moment, il y a plus important pour l’instant." Cet été, Laurence Parisot, qui est présidente de l’Ifop, a rendu visite à ses filiales de Shanghai et de Hong Kong. "J’y ai rencontré des investisseurs inquiets, qui se demandaient si la France allait rester une puissance."

    Elle regarde avec intérêt du côté des Etats-Unis, "qui sont en train de reconstituer leurs forces industrielles, en profitant de la manne des gaz de schiste", et demande que la conférence environnementale, en septembre, permette d’ouvrir le débat sur l’exploitation de cette source d’énergie en France.

    Elle croise surtout les doigts pour que le gouvernement obtienne la ratification du traité européen : "Pour nous, c’est le principal, car la sortie de crise passe par l’Europe." Puis elle avance cette formule de son cru : "L’Europe peut être le nouveau Nouveau Monde, à condition d’y aller !" Penser à la chance de renouveau plus qu’à la récession qui s’annonce…

     

    Retrouvez en vidéo le résumé de l'intervention de Jean-Marc Ayrault devant le Medef :

    Jean-Marc Ayrault s'est d'abord étonné des réactions qu'a suscité dans la presse et chez les commentateurs sa venue à l'université d'été du Medef.lien

     

    En matière de déficit public, le Premier ministre a préconisé de faire reposer pour moitié l'effort sur des hausses d'impôts et pour moitié sur la baisse des dépenses.lien

     

    Devant le Medef, Jean-Marc Ayrault a également défendu les emplois d'avenir.lien


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  • Accueil > economie > Le (très) luxueux train de vie de Vladimir Poutine

    Le (très) luxueux train de vie de Vladimir Poutine

    Créé le 29-08-2012 à 17h14 - Mis à jour à 18h10

     

    Un leader de l'opposition russe, Boris Nemtsov, accuse le président de s'accrocher au pouvoir pour entretenir son train de vie luxueux avec palais, yachts et collection de montres de marque. Inventaire.

    Le président russe Vladimir Poutine
(c) Afp

    Le président russe Vladimir Poutine (c) Afp

    Un leader de l'opposition russe, Boris Nemtsov, accuse dans un rapport le président Vladimir Poutine de s'accrocher au pouvoir pour entretenir son train de vie luxueux avec palais, yachts et collection de montres de marque, des accusations très commentées mardi dans la blogosphère. Dans ce document réalisé en collaboration avec l'opposant Leonid Martyniouk et intitulé "La vie d'un esclave aux galères (palais, yachts, voitures, avions et autres accessoires), les auteurs affirment que Vladimir Poutine ment aux électeurs en déclarant un revenu de moins de quatre millions de roubles (100.000 euros).

    Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov, a rejeté ces accusations, mercredi 29 août, dans le journal Kommersant en affirmant que "tout cela est la propriété de l'Etat et Poutine en a l'usage en tant que président".

    Ce rapport n'a pas fait l'unanimité même chez les sympathisants de l'opposition, certains estimant eux aussi que le document confond propriété de l'Etat et biens personnels de Vladimir Poutine.

    "J'aimerais savoir comment Boris Nemtsov pense qu'un chef d'Etat doit vivre et s'il souhaite aussi écrire sur les biens à disposition des dirigeants américain et britannique?, réagit Pavel sur le site de l'hebdomadaire russe The New Times, très critique envers le Kremlin, qui a publié le rapport.

    43 avions

    Revenu au Kremlin en mai pour un troisième mandat de président après ceux de 2000-2008 et un intermède de quatre ans comme Premier ministre, "Poutine, dont la popularité baisse, s'accroche désespérément au pouvoir", principalement en raison de "la richesse et le luxe auxquels il s'est habitué et ne veut en aucun cas renoncer", affirme Boris Nemtsov.

    "Son train de vie est comparable à celui des monarques des pays du Golfe et des oligarques", poursuit le rapport agrémenté de nombreuses photos.

    Selon les auteurs du rapport, Vladimir Poutine dispose de "20 palais, villas et résidences" et de 43 avions (dont un équipé de toilettes à 75.000 dollars) et 15 hélicoptères dont "le coût total avoisine le milliard de dollars.

    La "mini-flottille" du président comprend "quatre navires de luxe" estimés à trois milliards de roubles (74 millions d'euros) et sa collection de montres est évaluée à plus de 500.000 euros), selon le rapport.

    (Avec AFP)


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  • Accueil > economie > 656 fonctionnaires gagnent plus que Hollande et Ayrault

    656 fonctionnaires gagnent plus que Hollande et Ayrault

    Créé le 30-08-2012 à 11h20 - Mis à jour à 21h42  lien

    EXCLUSIF Répondant à une demande de Challenges, les services de Matignon ont accepté de révéler le nombre de hauts fonctionnaires mieux payés que le Président et le Premier ministre.

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault gagnent 12.696 euros nets par mois soit 30% de moins que leurs prédécesseurs à l'Elysée et à Matignon. C'est nettement moins que bon nombre d'ambassadeurs et d'administrateurs généraux des finances publiques (les ex-TPG). (SIPA)

    François Hollande et Jean-Marc Ayrault gagnent 12.696 euros nets par mois soit 30% de moins que leurs prédécesseurs à l'Elysée et à Matignon. C'est nettement moins que bon nombre d'ambassadeurs et d'administrateurs généraux des finances publiques (les ex-TPG). (SIPA)
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    Chose promise chose due, le décret officialisant la baisse de 30% du salaire de François Hollande et Jean-Marc Ayrault a été publié au Journal Officiel le 24 août. Les deux têtes de l’exécutif ne gagnent désormais plus que 14.910 euros bruts par mois, soit 12.696 euros nets. Résultat : ils dégringolent du 52ème au 657ème rang des rémunérations de l’Etat ! Ce chiffrage inédit a été établi, à la demande de Challenges, par les services de Matignon, qui nous ont également fourni la répartition par ministère de ces hauts fonctionnaires particulièrement choyés sur le plan financier. Et ce sont les Affaires étrangères et les Finances qui trustent le palmarès.

    Sur les 656 agents auquel l'Etat accorde une rémunération supérieure à celle des deux têtes de l'exécutif, 385 sont, en effet, employés par le Quai d’Orsay et travaillent à l’étranger. A ce titre, ils bénéficient d’indemnités de résidence dont le montant varie selon le degré de risque et d’insécurité du pays où ils se trouvent, l’éloignement, les conditions sanitaires, le coût de la vie sur place, etc. Le barème, qui évolue chaque année, est tenu secret. Celui concernant les ambassadeurs n’a été rendu public qu’en 2002 dans un rapport parlementaire. Mais, selon les informations obtenues par Challenges, il démarre à environ 6.500 euros par mois pour l’ambassadeur en Tunisie ou 8.500 euros en Allemagne pour culminer à 22.000 euros en Irak ou 25.000 euros en Afghanistan.

    L'ambassadeur de France en Afghanistan touche plus de 30.000 euros par mois

    Cette indemnité d'expatriation s’ajoute au traitement indiciaire des diplomates : entre 3.500 et 8.000 euros bruts par mois en fonction du grade. L’ambassadeur à Kaboul, Bernard Bajolet, ministre plénipotentiaire hors-classe, gagne ainsi 30 à 35.000 euros bruts par mois. Dans un Tchat au Monde, le journaliste Franck Renaud, auteur d'un livre consacré à la diplomatie française assurait qu'il n'était "pas rare qu'un ambassadeur perçoive plus de 15.000 euros par mois". Même les "numéro 2" des ambassades et les consuls généraux peuvent également toucher des indemnités du même ordre.

    Derrière le Quai, c’est Bercy qui arrive en deuxième position des ministères les plus "généreux". 39 de ses agents en poste à l’étranger, essentiellement des chefs de services économiques, gagnent plus que le Président et que le Premier ministre. Les ministères financiers regroupent également 193 des 219 fonctionnaires les mieux payés travaillant en France. Il s’agit surtout des administrateurs généraux des finances publiques, qui ont remplacé, après la fusion entre les Impôts et le Trésor, les anciens Trésoriers Payeurs Généraux et directeurs des services fiscaux.


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