• Traité européen : Mélenchon met les "nonistes" dans la rue

    Créé le 28-09-2012 à 15h55 - Mis à jour le 29-09-2012 à 21h58
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    Une manifestation est prévue ce dimanche à Paris. Le Front de gauche espère réunir des dizaines de milliers de personnes.

     

    Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche à une grande manifestation contre le TSCG. (FRED DUFOUR / AFP)

    Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche à une grande manifestation contre le TSCG. (FRED DUFOUR / AFP)
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    Battre le pavé tant qu'il est encore chaud. Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir à nouveau Jean-Luc Mélenchon dans la rue. Six mois après son grand rassemblement à la Bastille lors de la campagne présidentielle, le Front de gauche réunit ses partisans à Paris dimanche 30 septembre pour une marche contre le traité européen de stabilité (TSCG). Cette fois-ci, le trajet emmènera les "nonistes" de Nation à la place d'Italie.

    Alors que le Parlement se prépare à ratifier le texte, la gauche radicale a fait de ce combat son cheval de bataille de la rentrée politique. Il s'agit pour Mélenchon d'ériger une force alternative à gauche du PS. Le TSCG est la première pierre de l'édifice. Le Front de gauche se targue d'avoir organisé une manifestation unitaire dans laquelle se retrouvent le NPA (relire le tchat avec Olivier Besancenot), Attac, la Cimade, FSU, Solidaires, des secteurs de Branche de la CGT, ainsi que plusieurs organisations citoyennes d'économistes, d'écologistes ou de féministes…

    Des méthodes de campagne

    Le timing n'était pourtant pas évident. "Le TSCG, c'est la bataille la plus difficile à mener, on n'avait qu'un mois pour mobiliser, et ça coûte beaucoup d'argent…" explique Mélenchon. Réunir des milliers de personnes pour protester contre un texte que peu de gens ont lu, et qui ne sera pas soumis au référendum est une gageure. Les problèmes de chômage et de pouvoir d'achat sont bien plus au coeur des préoccupations des Français que le traité. D'ailleurs, quel que soit le succès de la mobilisation, le PS est bien décidé à ratifier le texte. Mais Eric Coquerel, le conseiller de Jean-Luc Mélenchon, reste confiant : "Quand on s'engage dans un combat, ce n'est jamais avec l'intention de le perdre." Le but pour le parti est de "délégitimer les socialistes". Nous voulons montrer que la majorité des gens à gauche et en France sont opposés à ce traité, et que s'ils avaient l'occasion de voter, ils le diraient", ajoute Coquerel.

    Pour Jean-Luc Mélenchon, l'objectif est triple : "Il faut redonner confiance à nos militants, éprouver notre capacité intacte à la mobilisation, et reformer nos rangs." Pour ressouder les liens, rien de tel que les méthodes de campagne qui avait fait la force du candidat. Au premier rang desquelles, le rassemblement populaire. "Ca sera un succès si on est plusieurs dizaines de milliers", explique l'eurodéputé. "Ca prend peu à peu, on voit département par département, les copains qui réservent un car, puis un deuxième, etc." Alors qu'ils affichaient une prudence de mise sur l'affluence, les responsables du Front de gauche laissent de plus en plus filtrer leur satisfaction à l'approche du jour J. "Ca sera une grosse manifestation, l'unité de mesure sera la dizaine de millier", confie Eric Coquerel. Si les grands syndicats se sont abstenus, la présence de la CGT Ile-de-France est une garantie de mobilisation.

    Pédagogie

    En revanche, Jean-Luc Mélenchon, adepte des adresses aux foules, devra se retenir cette fois-ci. Il n'y aura pas de tribune à l'arrivée place d'Italie, manifestation "unitaire" oblige : les différents participants n'apprécieraient pas que l'un d'entre eux s'arroge seul le succès de la mobilisation. Pourtant, pour le Front de gauche, c'est dans le travail de pédagogie que réside la clé de sa bataille contre le TSCG. "Cette manifestation est un moment très important", plaide Mélenchon. "Il faut expliquer aux gens que les fameux 3% inscrits dans le TSCG, ce n'est pas seulement pour le déficit de l'Etat, c'est aussi pour ceux des collectivités locales qui vont avoir des budgets d'austérité. Ils vont voir les effets de la rigueur dans leur quotidien. Cette politique va saigner le pays à blanc."

    En préparation de dimanche, l'ancien candidat à la présidentielle a repris les routes de France pour marteler son message contre les mesures "austéritaires". Jeudi à Toulouse, au chevet des 600 emplois menacés chez Sanofi, Mélenchon en profitait pour glisser son message personnel sur le traité : "les socialistes ont sous les yeux les échecs de leurs solutions. C'est la Grèce, c'est le Portugal, c'est l'Espagne... Les gens sont dans la rue." En attendant, le Front de gauche chauffe la place.


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    Aux Etats-Unis, les électeurs votent déjà

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-09-28T16:32:32+02:00" itemprop="datePublished">28.09.2012 à 16h32</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-28T16:38:36+02:00" itemprop="dateModified">28.09.2012 à 16h38   </time>
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    Plus de 30 Etats autorisent le vote par anticipation. Dans l'Iowa, un des Etats-clés, les bureaux de vote ont ouvert et permettent déjà de jauger la mobilisation des deux camps.

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    Aux Etats-Unis, le jour de l'élection présidentielle tombe un mardi. Pas pratique pour ceux qui travaillent, ceux qui ne peuvent se déplacer ou ceux qui ne peuvent s'absenter. Cette tradition d'organiser le scrutin lors du premier mardi du mois de novembre a encouragé la plupart des Etats à organiser des votes anticipés. Chaque Etat décide individuellement des dates du vote anticipé, du type de machines utilisées et même du format des bulletins. Dans 33 d'entre eux, les électeurs peuvent choisir de voter en avance sans même avoir à se justifier.

    Cette pratique s'est banalisée à un point tel qu'une partie conséquente des électeurs est désormais susceptible de voter avant le 6 novembre. En 2008, ils étaient 30 % à avoir fait leur choix en avance, soit en personne dans des bureaux de vote, soit par courrier, la méthode la plus répandue. En 2012, la proportion pourrait atteindre 35 %, selon Michael McDonald, expert du vote anticipé et professeur à l'université George Mason. "S'il y a une chose que je vois cette année dans le vote anticipé, explique-t-il, c'est que les électeurs sont mobilisés. Les sondages montent un niveau d'intérêt élevé, notamment pour Obama et pour d'autres candidats démocrates. Il n'y a aucun signe qui laisse entrevoir une participation en baisse en novembre."

    L'IOWA, PREMIER TEST

    En début de semaine, 25 Etats sur 50 permettaient déjà le vote par correspondance. La Caroline du Nord, un des Etats cruciaux où MM. Obama et Romney sont au coude à coude, l'autorise depuis le 6 septembre. Trois d'entre eux (Dakota du Sud, Idaho, Vermont) ont même ouvert leurs bureaux de vote le 21 septembre, soit 46 jours avant le scrutin. Mais il s'agit d'Etats qui voteront à coup sûr pour Mitt Romney le républicain (Idaho et Dakota du Sud) ou pour Barack Obama le démocrate (Vermont).

    Les premiers enseignements du vote anticipé, qui permettront de prendre la température sur la participation potentielle et la mobilisation de chacun des deux camps, se dessineront dès jeudi 27 septembre avec l'ouverture des bureaux de vote dans l'Iowa, un des Etats-clés qui départagera les candidats. Le dernier sondage en date, publié par l'Iowa Republican, donne une légère avance à M. Romney (47 % à 46 %). Dès l'ouverture des bureaux, des files d'attente se sont formées, une image que les médias américains se sont empressés de rapporter pour montrer que l'enthousiasme citoyen était bien là.

    En 2008, Barack Obama avait remporté les six grands électeurs de l'Iowa, un Etat où la majorité des électeurs inscrits se déclarent pourtant républicains. Pour la campagne du président sortant, tout se joue, encore une fois, sur le vote anticipé. Sur les 185 000 bulletins de vote anticipé demandés en 2012, 119 000 l'ont été par des électeurs démocrates, et 24 000 par des républicains. L'état-major démocrate compte sur une rapide mobilisation pour créer une dynamique favorable.

    <figure class="illustration_haut"> Un des bulletins de vote que les électeurs de l'Iowa peuvent cocher dès jeudi 27 septembre. </figure>

     LES 40 JOURS AVANT LE SCRUTIN DEVIENNENT CRUCIAUX

    Par effet mécanique, les campagnes se sont en effet adaptées à cette nouvelle donne, en coordonnant les déplacements de leurs candidats et leurs messages publicitaires en fonction des dates d'ouverture du vote anticipé. "Le président ne veut plus seulement remporter plus de voix que Mitt Romney le 6 novembre, mais exécuter un plan qui lui permette d'en avoir plus sur les 40 prochains jours", résume le New York Times. En 2008, le président élu avait surfé sur cette vague de participation précoce, à tel point que lors du seul jour de l'élection il avait obtenu moins de voix dans l'Iowa et dans d'autres Etats-clés.

    Ce n'est pas un hasard si les démocrates ont attendu l'ouverture des bureaux de vote dans l'Iowa pour diffuser une nouvelle publicité de campagne où Barack Obama explique en détail, pendant deux minutes, ses priorités économiques.

    La course au vote anticipé qui débute dans l'Iowa se reproduira dans d'autres Etats-clés, comme la Floride, le Colorado ou le Nevada, où près de 70 % des votes devraient avoir lieu avant le 6 novembre. Dans l'Ohio, les républicains se félicitent que les demandes de vote anticipé aient augmenté dans les circonscriptions rurales, où John McCain avait fait ses meilleurs score en 2008.

     FRAUDE ET PROCÉDURES JUDICIAIRES

    Près de 30 % des votes seront anticipés dans cet Etat que de nombreux observateurs considèrent comme "le" baromètre électoral des Etats-Unis. Mais dans l'Ohio, comme en Floride, les démocrates ont porté plainte contre de nouvelles lois, votées sous des législatures républicaines, qui raccourcissent les périodes de vote anticipé. Les législateurs affirment vouloir lutter contre la fraude électorale. Les démocrates estiment que ce type de fraude est un mythe et que les procédures engagées par les républicains visent à réduire le vote des minorités, des pauvres et des jeunes, un électorat très majoritairement démocrate.

    Les décisions de justice déjà rendues en matière de procédures d'identification des électeurs divergent dans leur esprit. Certaines favorisent les républicains qui demandent à ce que les modalités d'identification des électeurs soient renforcées pour éviter la fraude, tandis que d'autres favorisent les démocrates qui souhaitent que ces procédures soient facilitées, relève le New York Times, qui calcule que les démocrates ont jusqu'à présent gagné davantage qu'ils n'ont perdu sur ce terrain. Ces jugements ont parfois fait l'objet d'appels, et d'autres procédures judiciaires sont à prévoir dans les prochaines semaines.

    Lire aussi : " L'élection américaine se joue aussi sur le terrain judiciairee

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Barack Obama et Mitt Romney se sont entretenus avec Benyamin Nétanyahou

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-09-29T01:00:52+02:00" itemprop="datePublished">29.09.2012 à 01h00</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-29T07:45:11+02:00" itemprop="dateModified">29.09.2012 à 07h45</time>

     
     
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    Barack Obama au téléphone avec  Benjamin Netanyahu, le 28 septembre 2012.

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    Barack Obama et Benyamin Nétanyahou ont exprimé vendredi 28 septembre leur détermination commune à ne pas laisser l'Iran se doter de l'arme nucléaire, signe que les deux hommes cherchent à apaiser les récentes tensions entre eux sur ce dossier. Le président américain et le chef du gouvernement israélien se sont entretenus par téléphone, a annoncé la Maison blanche.

    "Les deux dirigeants ont souligné qu'ils étaient pleinement d'accord sur leur objectif partagé d'empêcher l'Iran d'acquérir l'arme nucléaire", écrit la Maison blanche dans un communiqué. Rien n'indique en revanche que les deux hommes se soient rapprochés sur la définition d'une "ligne rouge" imposée à l'Iran, que réclame Benyamin Nétanyahou. Des deux côtés, on juge cependant que la période est à l'apaisement après un mois de septembre marqué par de vives tensions.

    "DROIT MORAL"

    A l'approche de l'élection présidentielle aux Etats-Unis, le chef du gouvernement israélien a publiquement pressé Barack Obama ces dernières semaines de fixer un ultimatum à la République islamique, ce que le président américain refuse. Il a en outre déclaré mi-septembre que les Etats-Unis n'avaient pas le "droit moral" d'empêcher Israël d'agir contre l'Iran. Cette tactique a été perçue au sein de l'administration Obama comme une ingérence intolérable dans la campagne électorale.

    Barack Obama a décidé de ne pas rencontrer Benyamin Nétanyahou en marge de l'Assemblée générale de l'ONU, à la tribune de laquelle le chef du gouvernement israélien a défendu son point de vue à l'aide d'un dessin représentant une bombe à la mèche allumée. Lors de ce discours, Benyamin Nétanyahou a laissé entendre jeudi qu'Israël n'attaquerait pas l'Iran avant le scrutin présidentiel du 6 novembre aux Etats-Unis. Ce geste a été interprété comme le signe de la volonté israélienne de calmer le jeu avec Washington.

    Benyamin Nétanyahou a aussi eu un échange téléphonique avec Mitt Romney, l'adversaire républicain du président démocrate lors du scrutin du 6 novembre. Mitt Romney accuse Barack Obama d'être trop dur à l'égard d'Israël, proche allié des Etats-Unis, mais trop faible vis-à-vis de l'Iran.

    S'adressant aux journalistes à bord de son avion de campagne, le candidat républicain a rapporté qu'il s'était entendu avec Benyamin Nétanyahou sur le fait que l'Iran ne devait pas posséder l'arme nucléaire. Il n'a toutefois pas donné son accord à d'éventuelles "lignes rouges" imposées à l'Iran. "Je ne crois pas au bout du compte que nous aurons à entreprendre une action militaire", a dit Mitt Romney. "J'espère assurément que nous n'aurons pas à le faire. Je ne peux pas exclure cette option."

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    Barack Obama bloque l'achat par des entreprises chinoises de fermes éoliennes dans l'Oregon

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2012-09-29T06:36:54+02:00" itemprop="datePublished">29.09.2012 à 06h36</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-29T11:01:01+02:00" itemprop="dateModified">29.09.2012 à 11h01</time>

     
     
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    Barack Obama sortant d'Air Force One, le 27 septembre 2012.

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    Barack Obama a bloqué par décret, vendredi, l'achat par des entreprises chinoises de fermes éoliennes situées près d'une base militaire aux Etats-Unis, en invoquant des raisons de sécurité nationale. Dans leurs campagnes électorales, M. Obama comme Mitt Romney ont régulièrement recours au thème de la fermeté face à la Chine, à la fois partenaire économique et concurrent géopolitique de Washington. En campagne dans l'Ohio, le 26 septembre, Mitt Romney a redit que la politique économique de Barack Obama empêchait à ses yeux un redressement du pays et que le président n'avait pas été assez dur avec la Chine dont les produits inondent le marché américain et y tuent des emplois. Le camp Obama a répondu dans une publicité télévisée que le candidat républicain est responsable de la délocalisation d'emplois américains en Chine quand il était à la tête du fonds de capital-investissement Bain Capital.

    Dans son décret, le président américain affirme que des entreprises liées à des ressortissants chinois "pourraient prendre des mesures qui menaceraient d'attenter à la sécurité nationale des Etats-Unis" et leur a donc interdit d'acheter quatre fermes éoliennes situées dans l'Oregon, en vertu d'une loi datant de 1950. Cette décision ordonne à l'entreprise américaine Ralls Corporation, ainsi qu'à sa filiale chinoise Sany Group et à des ressortissants chinois de renoncer d'ici 90 jours à leur acquisition de ces fermes.

    Ces "entreprises, toute personne travaillant pour les entreprises (...) doivent cesser d'accéder, et n'auront plus accès" à ces fermes, selon la même source.
    Le département du trésor a ensuite précisé que Ralls, entreprise inscrite au registre du commerce dans le Delaware, était la "propriété de Chinois" et "liée à une société de construction chinoise qui fabrique des éoliennes". De même source, "les sites des fermes éoliennes sont tous situés soit dans, soit à proximité d'un espace aérien soumis à des restrictions, dans la base d'entraînement aux systèmes d'armement de la marine" américaine à Boardman.
    Cette base est installée dans le nord de l'Oregon, à la limite de l'
    Etat de Washington.
    L'entreprise a de son côté "regretté l'ordre du président Obama qui interdit un projet éolien créateur d'emplois dans l'Oregon", selon un commentaire de son avocat,
    Tim Xia. "Le projet ne pose en aucun cas une menace à la sécurité nationale", affirme-t-il, regrettant que la décision américaine n'offre "aucune explication".

    Barack Obama a pris cette décision après avoir reçu les recommandations d'un comité spécial qui surveille que des acquisitions faites par des étrangers ne représentent pas une menace pour la sécurité des Etats-Unis. "La décision du président concerne cette transaction en particulier mais il ne s'agit pas d'un précédent pour les autres investissements directs en provenance de Chine ou de tout autre pays", tempère le département du trésor dans son communiqué.
    L'entreprise Ralls a indiqué que cette mesure allait la
    conduire à poursuivre ses "efforts pour obtenir des réparations en justice". Elle avait déjà ce mois-ci intenté un procès au haut comité spécial, qui inclut le secrétaire au Trésor et d'autres patrons de ministères, notamment du département d'Etat, du ministère de la défense, de l'énergie et du commerce. Dans ce procès, Ralls estime que le gel de l'acquisition a été fait sans autorité légitime et constitue une saisie de propriété inconstitutionnelle.

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    Montebourg absent à l'ouverture d'un Mondial de l'auto chahuté par des salariés en colère

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-09-29T08:23:12+02:00" itemprop="datePublished">29.09.2012 à 08h23</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-09-29T20:30:23+02:00" itemprop="dateModified">29.09.2012 à 20h30   </time>
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    Des salariés de l'usine PSA d'Aulnay, le 29 septembre, au Mondial de l'auto à Paris.

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    Des salariés de l'usine PSA d'Aulnay et de celle de Ford Blanquefort, près de Bordeaux, ont bruyamment fait entendre leur voix samedi 29 septembre à l'ouverture au public du Salon de l'automobile à Paris. Une cinquantaine d'entre eux, conduit par le principal syndicat de l'usine d'Aulnay, le SIA, ont distribué à l'extérieur puis à l'intérieur du salon des cartons rouges aux visiteurs, pour témoigner de leurs inquiétudes après l'annonce de la fermeture du site en 2014.

    Le geste était plus particulièrement adressé à Arnaud Montebourg, responsable du redressement productif – rebaptisé "ministre improductif" –, absent samedi, alors qu'il était annoncé. D'après son ministère, l'élu avait des obligations dans son département de Saône-et-Loire. Il n'était pas censé revenir ce week-end au Salon, où il s'est déjà rendu jeudi et vendredi et prévoit de retourner le 6 octobre.

    L'agenda transmis officiellement par Bercy la semaine dernière comprend pourtant bien "l'ouverture officielle du salon de l'automobile (Porte de Versailles)" samedi à 9 h 30.

    "TROP DUR DE RESTER DANS L'INCERTITUDE"

    Banderoles et cartons rouges brandis, les salariés PSA se sont dirigés vers les stands Citroën et Peugeot pour haranguer la foule des premiers visiteurs et tenter de convaincre, sans succès, les hôtesses de porter leurs badges. Daniel Hyernard, élu SIA au comité d'entreprise d'Aulnay, venu avec ses deux fillettes, a réclamé que "le gouvernement et la direction se mettent réellement à la table des négociations, car c'est trop dur de rester dans l'incertitude".

    <figure class="illustration_haut"> Des salariés de l'usine Ford Blanquefort, près de Bordeaux, manifestent au Salon de l'automobile, le 29 septembre. </figure>

    Devant le salon, Olivier Besancenot, ancien porte-parole du NPA, et Jean Luc Mélenchon, candidat du Front de Gauche à la présidentielle, venus apporter leur soutien aux salariés de Ford, mais également à ceux de Fralib, de Sodimedical, et de Florange notamment, ont exigé du gouvernement qu'il bloque tous les licenciements. "On a un gouvernement qui a choisi son camp", alors qu'"il peut imposer une loi pour interdire tous les licenciement (...) ce qui peut être fait en une journée", a-t-il dit. Aussi, a-t-il appelé, sans plus de précisions, à "une marche de soutien à la lutte des travailleurs" et suggéré qu'elle se rende "sous les fenêtres de Montebourg".

    Pour sa part, Jean Luc Mélenchon a dénoncé ces entreprises dont l'objectif premier est de "faire du fric". Mais, a-t-il admis, "dans l'automobile, le défi est particulièrement important : nous savons que nous devons sortir de l'énergie carbonée et du pétrole et nous ne pourrons le faire sans inventivité. Ce sont les travailleurs qui ont ce savoir-faire", a-t-il dit.

    CRISE DU SECTEUR

    Ford a annoncé récemment la suppression de plusieurs centaines d'emplois en Europe, parmi ses administratifs et commerciaux. Le vice-président industriel du groupe pour l'Europe s'est engagé début septembre, à restaurer les 1 000 emplois du site de Bordeaux-Blanquefort, via un plan portant notamment sur la production de boîtes de vitesses nouvelle génération. Mais syndicalistes et élus craignent que, faute de projets pérennes, les promesses de Ford ne puissent être tenues, en dépit des aides de l'Etat.

    Après le plan gouvernemental présenté fin juillet et principalement axé autour des véhicules hybrides et électriques, qui représentent actuellement un marché de niche, le président François Hollande s'est engagé vendredi 28 septembre à soutenir la compétitivité du secteur, s'efforçant ainsi de répondre aux attentes des patrons de PSA et Renault.

    Mais tandis que PSA, en difficulté, s'apprête à supprimer 8 000 postes et fermer son usine d'Aulnay-sous-Bois, la marque au losange multiplie les mesures de chômage partiel. La situation ne devrait guère s'améliorer à court terme, avec un marché automobile attendu en recul d'au moins 10 % cette année en France et de l'ordre de 8 % en Europe.

    Le Mondial de l'auto, organisé tous les deux ans porte de Versailles à Paris, se tient jusqu'au 14 octobre.

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