• Dernière modification : 01/12/2012 

    Florange : les syndicats déçus après le compromis avec ArcelorMittal

    © AFP

    Malgré l'accord conclu entre le gouvernement et ArcelorMittal pour sauver le site de Florange (Moselle) et en dépit de l'éloignement de la menace d'un plan social, les syndicats s'estiment déçus. Ils doutent de l'engagement du sidérurgiste.

    Par Pauline PACCARD (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Ils ont accueilli la nouvelle avec scepticisme. Le compromis trouvé entre ArcelorMittal et le gouvernement français vendredi soir pour préserver l'emploi à Florange (Moselle) n’a pas vraiment enthousiasmé les syndicats du site qui doutent de l’engagement du géant de la sidérurgie.

    L'accord est jugé "positif" par le groupe ArcelorMittal

    Le groupe sidérurgique ArcelorMittal a jugé samedi avoir trouvé un "bon accord" avec le gouvernement français sur l'avenir du site de Florange, en confirmant la plupart des annonces du gouvernement, mais en restant silencieux sur le futur des hauts-fourneaux proprement dits.

    "Il est positif que nous soyons parvenus à un accord sur l'avenir de nos activités à Florange. Dans le cadre de l'environnement économique actuel, il s'agit d'un bon accord", a commenté Henri Blaffart, le patron de la branche aciers plats en Europe.

    Source: AFP

    Après d’âpres négociations, le leader mondial de l'acier a pourtant promis à la France de préserver l'emploi à Florange et d’investir 180 millions d'euros en cinq ans dans le site, selon le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Exit la menace d’une vague de licenciements. Sur le papier du moins. Les 629 emplois concernés par une possible fermeture des hauts fourneaux de Florange devraient être sauvés. L'entreprise dirigée par le milliardaire indo-britannique Lakshmi Mittal a expliqué que les réductions d'effectifs s'opéreraient au fil des mois, mais sans licenciements secs, ni mobilité forcée."Il n'y aura pas de plan social à Florange", a fermement ajouté Jean-Marc Ayrault qui a également salué l'action du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, en première ligne dans le dossier. "Ces avancées ont été obtenues grâce à la pression des salariés et à la mobilisation de l'ensemble des ministres concernés, particulièrement Arnaud Montebourg".

    Mais la méfiance règne. "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite", a lancé Édouard Martin, l’emblématique représentant de la CFDT de Florange, qui estime que les salariés ont été "une nouvelle fois trahis".

    "On nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise"

    Il faut dire que le numéro un mondial de la sidérurgie ne s’attire ni la sympathie ni la confiance des salariés du secteur depuis la fermeture – très médiatisée – le 31 mars 2009, de l'aciérie de Gandrange, qui avait entraîné la suppression de 571 emplois.

    De fait, certains salariés cachent mal leur déception de ne pas voir le site de Florange nationalisé, une solution qu'avait brandie Arnaud Montebourg - et qui avait rallié une bonne partie de la classe politique à gauche comme à droite. "Jusqu'à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n'a pas compris du tout ce pataquès de dernière minute où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n'avait jamais été évoquée", a lâché Edouard Martin sur RTL.

    "On aurait aimé qu'on arrête de nous rouler dans la farine (...). J'ai l'impression qu'on nous a menti tout au long", a-t-il ajouté. Plus conciliant, le responsable de la fédération de la métallurgie de Force ouvrière (FO) Frédéric Souillot, s’estime de son côté "satisfait" du compromis trouvé, tout en espérant que ces négociations ne soient pas de la "poudre aux yeux".

    "Si Mittal ne tient pas ses engagements, il y a des moyens de pression"

    Face à cette déception ou cette prudence, le gouvernement tente de rassurer. "Les moyens de pression ne disparaissent pas avec cette annonce. S'il [Mittal] se comportait comme un homme qui ne respecte pas sa parole, il y a des moyens de pression", a-t-on prévenu à l'Élysée. Si Lakshmi Mittal ne tenait pas ses engagements, "d’autres alternatives toujours prêtes à intervenir, seraient promues par le gouvernement", a ajouté Michel Sapin, le ministre du Travail, avant de jouer la carte de l’empathie avec les employés dubitatifs.

    Déclarations de Jean-Marc Ayrault
     

    "Compte tenu des antécédents, de ce que les salariés ont pu connaître, des batailles qu'ils ont menées et que Mittal leur a volées en ne tenant pas ses promesses, oui nous serons extrêmement attentifs, jour après jour, à ce que les engagements fermes et inconditionnels soient tenus par Mittal", a déclaré le ministre sur Europe 1 avant d’appeler les salariés à "reprendre confiance".
     


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  • Nucléaire: Nouvelle panne au réacteur 1 de la centrale de Flamanville

    Créé le 01/12/2012 à 12h15 -- Mis à jour le 01/12/2012 à 12h21   lien
    <aside>La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), en novembre 2012

    La centrale nucléaire de Flamanville (Manche), en novembre 2012 Charly Triballeau afp.com

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    ENERGIE - Pour la deuxième semaine d'affilée...

    Une nouvelle panne, survenue dans la nuit de vendredi à ce samedi sur le circuit secondaire du réacteur 1 de la centrale nucléaire de Flamanville (Manche), a conduit à découpler cette unité du réseau, a-t-on appris auprès de la direction du site.

    «Le fonctionnement aléatoire d'une vanne de vapeur sur le circuit secondaire» a conduit à désactiver celui-ci et à réduire à 6% la puissance du réacteur, qui n'a pas été arrêté, a indiqué à l'AFP Eric Trelet, dirigeant d'astreinte.

    Des travaux de réparation dès dimanche

    «Il s'agit du même problème que celui de samedi dernier, qui n'avait pas été entièrement soldé», a précisé cette source. Le réacteur avait alors été découplé durant quelques heures du réseau, le 25 novembre.

    Les travaux de réparation pourraient cette fois-ci débuter dimanche matin, après refroidissement des éléments, et s'achever dans la soirée, a indiqué Eric Trelet.

    Une série noire

    Cette nouvelle panne s'inscrit dans une série d'aléas qui affectent le fonctionnement de ce réacteur depuis son arrêt pour maintenance le 21 juillet, dont l'un de niveau 1 survenu fin octobre.

    Prévu initialement le 24 septembre, son redémarrage avait été repoussé d'un mois mais a été compromis, dès le 24 octobre, par une fuite radioactive de près de six heures, avec un débit de 7.000 litres par heure, sur le circuit primaire.

    Arrêté à froid, le réacteur avait redémarré le 15 novembre mais avait dû être momentanément découplé dix jours plus tard à cause de la vanne défectueuse à nouveau en cause samedi.

    Un rapport d'analyse à venir

    L'Autorité de sûreté nucléaire a demandé à la centrale de fournir d'ici à la fin de l'année une analyse précise de l'incident des 24 et 25 octobre, qui a été classé de niveau 1 sur l'échelle Ines qui va de 0 à 7. La fuite était restée confinée à l'intérieur du bâtiment réacteur et n'avait pas fait de victime.

    La centrale de Flamanville compte deux tranches de 1.300 MW chacune mises en service en 1985 et 1986 et une troisième en construction, le réacteur de nouvelle génération EPR, dénoncé par les écologistes et dont l'achèvement a été repoussé à plusieurs reprises en raison de contretemps techniques.


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