Les autorités ivoiriennes ont indiqué que les "circonstances précises" n'étaient pas encore connues, mais le drame qui s'est produit dans la nuit de lundi à mardi à Abidjan devrait durablement marquer les esprits. A la fin du feu d'artifice tiré pour la Saint-Sylvestre dans la capitale économique de la Côte-d'Ivoire, une gigantesque bousculade a fait 61 morts, selon un bilan annoncé par le chef des sapeurs-pompiers militaires de la ville - le gouvernement a parlé de "60 morts". Les autorités ont précisé que la moyenne d'âge des victimes est de 18 ans. De nombreux enfants ont péri dans ce drame, tandis qu'il y aurait au moins une cinquantaine de blessés.
Des tas de chaussures et de vêtements restent éparpillés sur la chaussée, témoins de la bousculade survenue vers 2 heures du matin (3 heures, heure française) dans le quartier administratif du Plateau. Plus de 50.000 personnes, selon les autorités, étaient sorties pour assister au feu d'artifice organisé par la ville.
Mouvements de foules
"C'est un véritable drame pour ce jour de l'An", "nous sommes tous sous le choc", a réagi le président Alassane Ouattara, venu sur les lieux. Un deuil national sera décrété, a-t-il annoncé. Une cellule de crise est mise en place pour les familles. Les "circonstances précises" du drame "font l'objet d'enquêtes par les services de sécurité", a affirmé le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko.
L'accident a eu lieu près du grand stade de la ville, à la fin des feux d'artifice, lorsque les spectateurs repartaient vers leurs quartiers. Selon une responsable policière, la bousculade s'est produite quand deux flots de spectateurs se dirigeant en sens contraire se sont rencontrés, d'autant que des troncs d'arbres avaient été placés sur la chaussée par les forces de l'ordre dans le but de canaliser la foule. Les secours ont "mis du temps pour arriver", a souligné une source sécuritaire interrogée par l'AFP.
Pour la deuxième année consécutive, la ville d'Abidjan avait offert des feux d'artifice pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités, de même que les illuminations de Noël, étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime Ouattara, après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts. Dans son discours de voeux lundi soir, le chef de l'Etat avait d'ailleurs délivré un message résolument optimiste. Le drame de la nuit a soudainement assombri ses perspectives.