• USA : le Congrès toujours au bord du précipice budgétaire

     

    Par Pierre-Yves Dugua Mis à jour <time class="updated" datetime="01-01-2013T22:04:00+02:00;">le 01/01/2013 à 22:04</time> | publié <time datetime="01-01-2013T19:22:00+02:00;" pubdate="">le 01/01/2013 à 19:22</time> 
    Lors de ses vœux, le 31 décembre à la Maison-Blanche, Obama estimait, à propos du compromis budgétaire, qu'un accord était en vue.
    Lors de ses vœux, le 31 décembre à la Maison-Blanche, Obama estimait, à propos du compromis budgétaire, qu'un accord était en vue. Crédits photo : Charles Dharapak/AP
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    La Chambre des représentants se faisait prier, mardi, pour ratifier l'accord a minima adopté au Sénat.

    Le compromis budgétaire a minima voté dans la nuit du jour de l'An par le Sénat ne convient pas aux députés républicains conservateurs. Il éviterait une chute dans le «précipice budgétaire» mais ne réduit pas le déficit. Ce texte ne précise pas de réductions durables de dépenses publiques mais instaure 600 milliards de dollars de hausses d'impôts sur une période de dix ans. Pour ces raisons, l'adoption rapide, mardi, par la Chambre des représentants, du texte péniblement négocié au Sénat pose problème.

    John Boehner, le «speaker» (président) républicain de la Chambre basse, se trouve dans la situation inconfortable d'avoir à compter sur des dizaines de voix démocrates pour faire passer en urgence une loi ingrate dont il n'a pas négocié le contenu. Son adjoint, chef du groupe républicain à la Chambre, Eric Cantor, refuse carrément de soutenir le texte. La possibilité d'y ajouter des amendements précisant des réductions de dépenses publiques est envisagée. Les démocrates s'y opposent pour des raisons de temps et pour ne pas mettre en péril l'accord péniblement négocié au Sénat. La procédure retarderait la sortie du «précipice budgétaire» puisqu'il faudrait renvoyer la nouvelle version amendée au Sénat pour qu'il l'adopte dans les mêmes termes. Or, tout retard dans l'adoption du compromis était à éviter afin d'empêcher que des augmentations massives et automatiques d'impôts, doublées de réductions brutales de dépenses, se fassent sentir.

    Colère à droite et à gauche

    Sans vote des deux Chambres du Congrès sur un texte identique, l'Amérique glisse en effet depuis la fin de l'année 2012 dans un préci­pice budgétaire de nature à provoquer une nouvelle récession en quelques semaines. Des hausses automatiques d'impôts de pas moins de 400 milliards de dollars et des baisses de crédit de plus de 100 milliards de dollars sont entrées en vigueur dès le 1er janvier. «Ni les démocrates ni les républicains n'ont obtenu tout ce qu'ils souhaitaient, mais cet accord est une bonne chose pour notre pays et la Chambre doit l'adopter sans délai», a affirmé Barack Obama. «Il reste beaucoup de travail à effectuer pour réduire nos déficits et j'ai la volonté de m'y atteler… Nous continuerons à réduire le déficit par une combinaison de nouvelles réductions de dépenses et de nouvelles recettes perçues sur les Américains les plus riches», a ajouté le président.

    La promesse de nouvelles hausses d'impôts comme condition de réelles réductions du déficit, qui atteint 7 % du PIB des États-Unis, a déchaîné la colère des élus républicains du Tea Party. Il est vrai que la gauche du Parti démocrate est également déçue par le compromis négocié ces derniers jours par le leader de la minorité républicaine du Sénat, Mitch McConnell, et Joe Biden, le vice-président des États-Unis. Sans oser bloquer le vote, trois sénateurs «progressistes» ont voté contre le texte. Parmi eux, Tom Harkin, sénateur de l'Iowa, vétéran de la gauche démocrate.

    La nouvelle pression fiscale

    Le plan ne fait que reporter de deux mois des réductions automatiques de dépenses publiques de plus de 100 milliards de dollars. Mais surtout, il ne prévoit pas de relèvement du plafond de la dette publique, pourtant atteint le 31 décembre. En un mot, l'accord a minima garantit que dans moins de deux mois le Congrès et la Maison-Blanche se retrouveront au bord d'un nouveau précipice, encore plus dangereux.

    Nombre de démocrates regrettent aussi que la nouvelle pression fiscale ne commence à affecter les riches qu'à partir de 450.000 dollars de revenus annuels par foyer. Voilà cinq ans que Barack Obama demande une hausse des impôts à partir de 250.000 dollars par an. Les majorations de taxes sur les plus-values, sur les dividendes, ainsi que la hausse des droits de succession acceptées par Mitch McConnell sont moins fortes que ne l'espérait l'aile gauche du Parti démocrate. «Ce n'est pas le grand compromis audacieux et bipartite dont nous avons besoin, dont les marchés ont besoin, dont notre pays a besoin, c'est un petit compromis qui garantit que les impôts de 98 % des Américains ne vont pas grimper», résumait le sénateur démocrate du Delaware Chris Coons.

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  • La Côte-d'Ivoire en deuil pour son Nouvel an

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    A la suite du feu d'artifice tiré pour les festivités de la nuit du Nouvel an à Abidjan, capitale économique de la Côte-d'Ivoire, une gigantesque bousculade a fait 61 morts. Un deuil national sera décrété, a annoncé le président Alassane Ouattara.

    Les autorités ivoiriennes ont indiqué que les "circonstances précises" n'étaient pas encore connues, mais le drame qui s'est produit dans la nuit de lundi à mardi à Abidjan devrait durablement marquer les esprits. A la fin du feu d'artifice tiré pour la Saint-Sylvestre dans la capitale économique de la Côte-d'Ivoire, une gigantesque bousculade a fait 61 morts, selon un bilan annoncé par le chef des sapeurs-pompiers militaires de la ville - le gouvernement a parlé de "60 morts". Les autorités ont précisé que la moyenne d'âge des victimes est de 18 ans. De nombreux enfants ont péri dans ce drame, tandis qu'il y aurait au moins une cinquantaine de blessés.

    Des tas de chaussures et de vêtements restent éparpillés sur la chaussée, témoins de la bousculade survenue vers 2 heures du matin (3 heures, heure française) dans le quartier administratif du Plateau. Plus de 50.000 personnes, selon les autorités, étaient sorties pour assister au feu d'artifice organisé par la ville.

    Mouvements de foules

    "C'est un véritable drame pour ce jour de l'An", "nous sommes tous sous le choc", a réagi le président Alassane Ouattara, venu sur les lieux. Un deuil national sera décrété, a-t-il annoncé. Une cellule de crise est mise en place pour les familles. Les "circonstances précises" du drame "font l'objet d'enquêtes par les services de sécurité", a affirmé le ministre de l'Intérieur Hamed Bakayoko.

    L'accident a eu lieu près du grand stade de la ville, à la fin des feux d'artifice, lorsque les spectateurs repartaient vers leurs quartiers. Selon une responsable policière, la bousculade s'est produite quand deux flots de spectateurs se dirigeant en sens contraire se sont rencontrés, d'autant que des troncs d'arbres avaient été placés sur la chaussée par les forces de l'ordre dans le but de canaliser la foule. Les secours ont "mis du temps pour arriver", a souligné une source sécuritaire interrogée par l'AFP.

    Pour la deuxième année consécutive, la ville d'Abidjan avait offert des feux d'artifice pour marquer le passage du Nouvel An. Ces festivités, de même que les illuminations de Noël, étaient présentées comme un symbole du renouveau du pays célébré par le régime Ouattara, après la crise post-électorale de décembre 2010-avril 2011 qui a fait environ 3.000 morts. Dans son discours de voeux lundi soir, le chef de l'Etat avait d'ailleurs délivré un message résolument optimiste. Le drame de la nuit a soudainement assombri ses perspectives.


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  • François Hollande: Des voeux placés sous le signe de la confiance et de la réconciliation

    Créé le 31/12/2012 à 20h50 -- Mis à jour le 31/12/2012 à 20h50
    François Hollande lors de ses voeux, le 31 décembre 2012, à l'Elysée, à Paris
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    François Hollande lors de ses voeux, le 31 décembre 2012, à l'Elysée, à Paris FRANCE 2 / AFP

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    POLITIQUE - Pour ses premiers voeux, le chef de l'Etat a affiché sa détermination à lutter contre le chômage...

    François Hollande a placé ce lundi ses premiers voeux de président de la République sous le signe de la confiance et de la réconciliation, réaffirmant l'objectif de faire baisser «coûte que coûte» la courbe du chômage «d'ici un an».

    Le président de la République a dit entendre les inquiétudes «légitimes» de ses concitoyens tout en disant sa «confiance» en la France et en assurant que le cap des réformes serait tenu «contre vents et marées». «2012 a été l'année où ensemble nous avons engagé le redressement. 2013 sera l'année de la mobilisation de tous pour le réussir», a-t-il déclaré dans une allocution d'un peu plus de huit minutes enregistrée dans l'après-midi à l'Elysée.

    «L'ambition de cette France réconciliée et confiante en elle-même»

    «C'est l'ambition de cette France réconciliée et confiante en elle-même que je porte pour l'année qui s'ouvre. C'est cette ambition qui donne un sens à l'effort de tous», a-t-il ajouté à la fin du message conclu par une Marseillaise. Cravate et costume sombres, debout derrière un pupitre bordé des drapeaux français et européen installé devant une fenêtre donnant sur les jardins, le chef de l'Etat a choisi un décor classique pour cet exercice auquel se sont pliés tous les présidents de la Ve République.

    Au terme de sept mois à la tête du pays, François Hollande en est l'un des plus impopulaires, l'opinion doutant de ses capacités à faire reculer une crise dont elle ne voit pas la fin. Le président socialiste s'est, à cet égard, voulu à la fois réaliste et confiant. «Je n'ignore rien de vos inquiétudes. Elles sont légitimes. Et je n'entends pas vous dissimuler les difficultés qui nous attendent. Elles sont sérieuses», a-t-il déclaré. «Mais ce soir je veux vous dire ma confiance dans notre avenir», a-t-elle ajouté.

    Le chef de l'Etat a pris comme exemple le sauvetage de la zone euro dans une Europe qui a «enfin mis en place les instruments de stabilité et de croissance qui lui manquaient». «Ma confiance, elle est surtout dans la France», a poursuivi François Hollande, qui s'est voulu lucide sur ses sept premiers mois de pouvoir, émaillés d'incohérences et d'erreurs de communication.

    «Le calendrier que j'ai fixé c'est de faire les réformes maintenant»

    «Cette marche en avant ne s'est pas faite sans soubresaut ni contretemps. J'en conviens. Mais le calendrier que j'ai fixé c'est de faire les réformes maintenant pour sortir de la crise plus vite et plus fort», a-t-il indiqué. «Ce cap sera tenu. Contre vents et marées. Je n'en dévierai pas. Non par obstination, mais par conviction. C'est l'intérêt de la France», a-t-il ajouté.

    Le principal objectif fixé par le président est celui de la lutte contre le chômage, qui augmente depuis 19 mois. François Hollande a dit vouloir parvenir «coûte que coûte» à inverser cette courbe d'ici fin 2013. En matière de «justice fiscale», il a annoncé un «réaménagement» de la taxe à 75% pour les Français gagnant plus d'un million d'euros par an, censurée samedi par le Conseil constitutionnel.

    «Il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus»

    «Il sera toujours demandé davantage à ceux qui ont le plus», a-t-il souligné. «C'est le sens de la contribution exceptionnelle sur les plus hauts revenus qui sera réaménagée, suite à la décision du Conseil Constitutionnel, sans changer son objectif», a-t-il insisté. Le président a aussi évoqué les réformes de société qui seront débattues en 2013: mariage pour tous, non cumul des mandats, fin de la vie.

    Le chef de l'Etat devait poursuivre la soirée par une visite de terrain aux service des urgences de l'hôpital Lariboisière, dans le nord de paris. Le «marathon» des voeux ne fait que commencer. Jeudi, le traditionnel petit-déjeuner du Nouvel An se tiendra au ministère de l'Intérieur avant le conseil des ministres, suivi des voeux aux gouvernement en fin de matinée. Samedi, François Hollande se rend à Louviers, dans l'Eure. Très pris par ses déplacements à l'étranger lors de ses premiers mois à l'Elysée, il espère désormais aller à la rencontre des Français au rythme d'un déplacement en région par semaine en moyenne, indique son entourage.

    Avec Reuters

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  • Dernière modification : 01/01/2013 lien

    Le Sénat entérine l'accord sur la fiscalité pour éviter le "mur budgétaire"

    Le Sénat américain a voté, dans la nuit de lundi à mardi, en faveur d'un compromis qui permettra de différer une coupe drastique dans les dépenses et d'éviter le "mur budgétaire". Le texte doit encore être adopté par la Chambre des représentants.

    Par Stanislas DE SAINT HIPPOLYTE , correspondant FRANCE 24 à Washington (vidéo)lien
    Dépêche (texte)
     

    La Maison Blanche et ses adversaires républicains sont parvenus in extremis à un accord sur les impôts, entériné par le Sénat dans la nuit de lundi à mardi, pour éviter la cure d'austérité forcée du "mur budgétaire" aux Etats-Unis.

    La balle est désormais dans le camp de la Chambre des représentants dominée par les adversaires républicains du président Barack Obama. Ce dernier a salué le vote du Sénat et a appelé la Chambre à lui emboîter le pas "sans délai".

    Lundi soir, au terme de tractations ardues, le vice-président Joe Biden et le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, ont conclu un compromis qui augmenterait les impôts des Américains les plus aisés et repousserait de deux mois toute coupe claire dans les dépenses.

    Le Sénat, lors d'un vote qui s'est achevé peu après 02H00 du matin (07H00 GMT), a voté en faveur de cette proposition avec une majorité écrasante de 89 voix contre huit.

    Si la Chambre donne à son tour son feu vert au texte, a priori mardi, les Etats-Unis éviteront les conséquences du "mur budgétaire". Il s'agit d'un cocktail de hausses d'impôts dues à l'expiration des cadeaux fiscaux hérités de la présidence de George W. Bush et de coupes drastiques dans les dépenses, fruit d'un marchandage datant de 2011 au Congrès.

    La collision avec le "mur budgétaire" a eu techniquement lieu lors de l'entrée dans l'année 2013 sur la côte Est des Etats-Unis (05H00 GMT mardi), mais ses effets seront limités dans l'immédiat, puisque mardi est un jour férié.

    Nouvel affrontement à l'horizon

    L'accord obtenu entre MM. McConnell et Biden prévoit une hausse des taux d'imposition pour les foyers aux revenus supérieurs à 450.000 dollars par an et une extension de l'assurance-chômage. M. Obama avait défendu pendant sa campagne de réélection un seuil à 250.000 dollars mais a dû transiger.

    Faire accepter de telles hausses d'impôts par les républicains de la Chambre pourrait toutefois s'avérer difficile, car ils ont déjà rejeté avant Noël l'idée d'imposer davantage les revenus supérieurs à un million de dollars.

    "Ni les démocrates, ni les républicains n'ont eu tout ce qu'ils voulaient, mais cet accord est une bonne chose pour notre pays, et la Chambre devrait l'adopter sans délai", a indiqué M. Obama dans un communiqué diffusé en pleine nuit.

    L'accord repousse aussi de deux mois les coupes budgétaires automatiques censées entrer en vigueur mercredi, pour donner une fois de plus davantage de temps aux élus d'élaborer un plan de réduction des dépenses.

    Des économistes ont mis en garde contre une possible replongée de la première économie mondiale dans la récession en cas de blocage durable: si l'accord ne passe pas le Congrès, les impôts augmenteront de 2.000 dollars en moyenne par foyer et par an.

    Les marchés pourraient être en outre effarouchés par une impasse à Washington. Pour sa dernière séance de l'année, Wall Street a une nouvelle fois lundi fait preuve de nervosité en raison de la situation, avant de clôturer en nette hausse quand M. McConnell a évoqué des progrès dans les négociations.

    La Bourse de New York ne rouvrira que mercredi matin.

    Cet affrontement en annonce un autre d'ici à quelques semaines, celui du relèvement du plafond légal de la dette, atteint officiellement lundi. La décision de repousser de deux mois les décisions sur les dépenses risque d'agglomérer ces deux dossiers distincts et donc de créer un nouveau "mur budgétaire" encore plus lourd de menaces.

    Le relèvement du plafond, une prérogative du Congrès, avait déjà donné lieu en 2011 à une crise politique aiguë entre la Maison Blanche et les républicains. L'épisode avait valu aux Etats-Unis une dégradation de la note de leur dette par l'agence Standard and Poor's.

    En attendant que le Congrès vote ce relèvement, l'administration a annoncé des "mesures exceptionnelles" pour donner quelques mois de sursis au pays et lui éviter un défaut de paiement.
     

    AFP


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