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    La coccinelle, victime collatérale du MON810

    LE MONDE | <time datetime="2012-03-19T17:11:41+01:00" itemprop="datePublished">19.03.2012 à 17h11</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-01T15:43:25+02:00" itemprop="dateModified">01.08.2013 à 15h43</time> | Par

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    Alors que la France a renouvelé, vendredi 16 mars, son moratoire sur le maïs transgénique MON810, la controverse scientifique fait toujours rage sur les risques environnementaux potentiels associés à cette culture. Avec, cette fois, au centre de l'attention, la suspicion de ses effets collatéraux sur un charmant coléoptère : une espèce de coccinelle du nom d'Adalia bipunctata.

    Dans la dernière édition de la revue Environmental Sciences Europe, Angelika Hilbeck, chercheuse au Centre de biologie intégrative de l'Institut fédéral suisse de technologie de Zurich (ETHZ), revient sur cette polémique pour la clore - mais seulement en partie. Selon de nouvelles expériences menées par la biologiste suisse, la toxine Bt (Bacillus thurigensis) produite par le MON810 est bel et bien toxique, en laboratoire, pour bipunctata. Un résultat embarrassant pour Monsanto, puisque ce coléoptère est assez éloigné des ravageurs ciblés par la toxine Bt en question, dite Cry1Ab.

    L'affaire commence il y a trois ans. Début 2009, Jörg Schmidt (ETHZ) publie, dans Archives of Environmental Contamination and Toxicology, l'observation en laboratoire d'un effet délétère de la toxine sur la coccinelle. L'étude est citée par le gouvernement allemand à l'appui du moratoire imposé en avril 2009, outre-Rhin, sur le fameux maïs transgénique. Elle se heurte aussitôt à un tir de barrage.

    "VOCABULAIRE FEROCE"

    "Quelques semaines plus tard, deux commentaires critiques sont publiés coup sur coup dans la revue Transgenic Research, avec un vocabulaire inhabituellement féroce pour un échange scientifique, rappelle Denis Bourguet, chercheur à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et spécialiste de l'évaluation des effets indésirables des cultures transgéniques. L'un des articles suggérant même que ces travaux sont assimilables à de la pseudo-science."

    La même revue publie, en 2010, une expérience qui semble mettre un terme à l'affaire. Le biologiste Franz Bigler (Station de recherche de l'Agroscope, à Zurich) mène en effet une expérience comparable à celle de Jörg Schmidt et... ne met en évidence aucun effet toxique de Cry1Ab sur la coccinelle. Pas le moindre.

    Qui croire ? Dans les travaux qui viennent d'être publiés, Angelika Hilbeck - qui appartient au même groupe que Jörg Schmidt - a reproduit les deux expériences contradictoires. "Elle est parvenue à montrer de manière convaincante que Cry1Ab a bel et bien un effet en laboratoire sur les larves de cette coccinelle", estime M. Bourguet.

    Comment ? L'expérience montrant une toxicité sur les larves consistait à nourrir celles-ci, de manière continue, avec une nourriture contenant différentes concentrations de la toxine. Quant au protocole montrant l'innocuité de celle-ci, "il consiste à espacer les expositions, c'est-à-dire à accorder un répit de plusieurs heures - jusqu'à une journée - entre deux expositions, explique Mme Hilbeck. Lorsque nous mettons en oeuvre un tel protocole, nous ne trouvons pas, nous non plus, d'effets significatifs sur les larves de coccinelle."

    Voilà qui ne règle pas la question de la pertinence du protocole : quel type d'exposition - continue ou discontinue - décrit le mieux ce qui peut se produire en plein champ ? Angelika Hilbeck et ses coauteurs répondent en tentant de mesurer les effets d'une exposition discontinue de la pyrale du maïs (Ostrinia nubilalis) à Cry1Ab. Ce ravageur est la principale cible de la toxine. Or, explique Mme Hilbeck, "si nous l'exposons de manière discontinue à Cry1Ab, sa mortalité chute de manière importante, voire disparaît !".

    "ESSAIS EN PLEIN CHAMP"

    Ce n'est pas fini. Car si la toxicité, inattendue, de Cry1Ab sur le coléoptère semble désormais avérée en laboratoire, il n'en va pas nécessairement de même en milieu naturel. Cultivé en plein champ, le MON810, qui produit cette toxine, pourrait bien n'avoir qu'un effet minime sur l'insecte.

    "Nous ne savons pas quelle proportion de cette coccinelle vit effectivement dans le maïs et c'est sans doute une proportion relativement faible, estime ainsi Denis Bourguet. Nous ignorons donc quelle part de la population totale pourrait, éventuellement, être affectée."

    De plus, en milieu naturel, bipunctata se nourrit essentiellement de pucerons, lesquels sont largement exempts de la toxine. Au total, juge-t-il, "il est très probable que l'effet en plein champ, s'il existe, soit très faible ". Pour le savoir, dit Mme Hilbeck, "il faudrait mener des essais en plein champ spécifiquement destinés à détecter des effets létaux sur une génération".

    Le débat sur les possibles dégâts collatéraux du maïs Bt sur les insectes non ciblés ne date pas d'aujourd'hui. Une méta-analyse de la biologiste Michelle Marvier (université de Santa Clara, Californie), publiée en 2007 dans Science, avait montré une abondance moindre de certaines espèces d'arthropodes dans les champs de maïs et de coton Bt, par rapport aux cultures conventionnelles non traitées. Mais, selon ces travaux, ces mêmes insectes non-cibles étaient moins abondants dans les champs traités aux insecticides que dans les cultures Bt...

    </article> 52 % des Français doutent de l'innocuité des OGM

    Une majorité (52 %) de Français estime que la consommation d'organismes génétiquement modifiés (OGM) comporte des risques pour la santé humaine, 44 % étant d'un avis contraire, selon un sondage Ipsos. Selon l'enquête, rendue publique le 15 mars, 41 % des Français pensent que rien ne prouve que ces risques soient avérés, et 3 % pensent qu'ils n'existent pas. Aucune étude ne permet aujourd'hui de dire que de tels risques existent. Quant aux bénéfices, 59 % pensent que l'utilisation d'OGM permettra d'augmenter les productions dans les pays du Sud.


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Le Conseil d'Etat rouvre la porte au maïs transgénique

    de Monsanto en France

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-01T14:49:22+02:00" itemprop="datePublished">01.08.2013 à 14h49</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-01T16:47:29+02:00" itemprop="dateModified">01.08.2013 à 16h47</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Un champ de maïs à Godewaersvelde, nord de la France, le 22 août 2012. Monsanto, le géant a déclaré le 18 juillet 2013, qu'il laisserait tomber toutes les demandes d'autorisation à développer de nouveaux aliments modifiés génétiquement dans l'Union européenne. </figure>

    Début juillet, le rapporteur public du Conseil d'Etat avait jugé "excessif" le moratoire interdisant la culture du maïs transgénique MON810, de la firme Monsanto, en France. Le rapporteur public de la plus haute juridiction administrative française avait conclu que si des mesures étaient prises – comme l'encerclement du MON810 par des cultures conventionnelles et l'éloignement de toute ruche –, la cohabitation de ce maïs avec le reste de l'environnement était possible.

    Une conclusion confirmée, jeudi 1er août, par sa décision de lever ce moratoire français. "Il ressort en effet de la jurisprudence de la Cour de justice de l'UE qu'une telle mesure ne peut être prise par un Etat membre qu'en cas d'urgence et en présence d'une situation susceptible de présenter un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l'environnement", souligne le Conseil d'Etat.

    Lire : "Le maïs transgénique de Monsanto pourrait faire son retour en France"

    LE GOUVERNEMENT "PAS FAVORABLE AUX OGM"

    Les ministres de l'environnement et de l'agriculture, Philippe Martin et Stéphane Le Foll, ont immédiatement réagi après cette décision du Conseil d'Etat – qui suspend pour la deuxième fois une interdiction du MON810 décidée par le gouvernement – en rappelant leur engagement de "maintenir le moratoire sur la mise en culture de semences OGM, afin de prévenir les risques environnementaux et économiques pour les autres cultures et l'apiculture". Ils promettent une nouvelle décision avant les prochains semis du printemps 2014.

    Jeudi matin, sur Europe 1, M. Le Foll avait déjà souligné que le gouvernement n'était "pas favorable aux OGM", ajoutant que "le Conseil d'Etat n'est pas le décideur, ce n'est pas lui qui dit si on peut ou pas interdire les OGM, il ne s'appuie que sur la base juridique pour dire si elle est valide ou pas".

    TOXICITÉ ET BIODIVERSITÉ

    Europe écologie-Les Verts s'est dit "consterné et scandalisé", tandis que plusieurs organisations écologistes, paysannes, apicoles et d'agriculture biologique ont appelé jeudi à "des mesures d'interdiction définitive des cultures d'OGM, à l'instar de huit pays européens", arguant que "80 % des Français refusent toujours les OGM". "Les productions OGM contaminent les chaînes alimentaires, par les pollens et les graines transgéniques, mais aussi par les pesticides très liés à ces OGM, pesticides nuisibles à la biodiversité et à la santé", expliquent ces associations.

    Comme les autres cultures génétiquement modifiées le maïs MON810 est en effet suspecté de toxicité, mais aussi de porter atteinte à la biodiversité. Cette culture, qui disperse autour d'elle une toxine Bt (pour Bacillus thuringiensis) destinée à éliminer les insectes ravageurs, pourrait jouer avec d'autres pesticides un rôle dans la forte diminution du nombre d'abeilles.

    Lire aussi :  "La coccinelle, victime collatérale du MON810"

    UNE INTERDICTION DEUX FOIS LEVÉE

    La France, comme d'autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg), avait interdit depuis 2008 la culture du MON810 sur son sol, avant que le Cour de justice de l'Union européenne ne soit saisie, notamment par Monsanto. En 2011, la justice avait déjà suspendu cette interdicion, pour carence de fondement juridique. Le gouvernement Fillon avait alors décidé un nouveau moratoire en mars 2012, en s'appuyant sur des conclusions de l'Autorité européenne de sécurité alimentaire, plutôt floues.

    L'Association générale des producteurs de maïs (AGPM), l'Union française des semenciers (UFS) et la Fédération interprofessionnelle de la production de maïs et de sorgho (FNPSMS) avaient alors déposé un recours au Conseil d'Etat, arguant que cette interdiction "ne repose sur aucun élément scientifique sérieux" et que "les producteurs de maïs impactés par la pyrale et la sésamie [deux insectes ravageurs du maïs] subissent un réel préjudice économique".

    LE SEUL OGM CULTIVÉ EN EUROPE

    Le maïs MON810 a été l'un des tout premiers autorisés en Europe, dès 1998. Le premier à susciter, aussi, une vive opposition des écologistes. Jusqu'à aujourd'hui, il a été peu cultivé en France : 5 000 hectares en 2006, 22 000 hectares l'année suivante. Lassé des attaques dont il fait l'objet, Monsanto avait annoncé, début 2012, qu'il ne le commercialiserait plus "tant que la France n'aura pas de contexte politique favorable et d'approche réglementaire fondée sur la science".

    Mi-juillet, Monsanto, déçu par l'absence de perspectives commerciales dans un continent globalement hostile aux biotechnologies, a aussi décidé de retirer toutes ses demandes d'homologation en cours pour de nouvelles cultures transgéniques dans l'Union européenne. Toutes, sauf sa demande de renouvellement de l'autorisation pour son maïs MON810 – le seul organisme génétiquement modifié actuellement cultivé à des fins commerciales en Europe.

    La France ne cultive pas d'OGM, mais importe néanmoins des produits génétiquement modifiés pour l'alimentation animale ou l'industrie agroalimentaire.

    Lire : "Monsanto recule sur les OGM en Europe"

    </article>

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  • Dernière modification : 01/08/2013 

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    "Scandale des enveloppes" : Rajoy dénonce "mensonges et manipulations"

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    © AFP

    Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, s'est exprimé jeudi devant le Parlement sur le scandale de corruption qui secoue son parti depuis six mois, et dans lequel son nom est cité. Il dénonce des "mensonges et manipulations".

     

    Par FRANCE 24
     

    "Je me suis trompé en faisant confiance à quelqu'un qui ne le méritait pas". Le chef du gouvernement de droite espagnol Mariano Rajoy a pris la parole, jeudi 1er août, devant les députés pour fournir les "clarifications nécessaires" sur "l'affaire Barcenas", du nom de ce trésorier du Parti populaire (PP, centre-droit), accusé d’avoir versé de l'argent au noir à plusieurs de ses dirigeants, dont Mariano Rajoy lui-même, de 1997 à 2009.

     

    "Je me présente devant les députés pour fournir les clarifications nécessaires sur la situation que nous vivons", a affirmé Mariano Rajoy, ajoutant qu'il entendait démentir les "mensonges et manipulations" le concernant et en excluant de quitter son poste. "Rien [...] ne m'empêchera de démissionner".

    "Vous n’avez pas dit la vérité aux Espagnols"

    Cette mise au point était réclamée aussi bien par le principal parti d’opposition, le PSOE, que par les membres de son propre clan, "bien qu’ils ne veuillent pas l’admettre en public", a révélé le quotidien "El Mundo", selon qui un "climat hostile" attend le chef du gouvernement. Mais elle ne semble pas avoir convaincu tout le monde. Le chef de l'opposition Alfredo Perez Rubalcaba a de nouveau exigé la démission du chef du gouvernement espagnol. "Monsieur Rajoy, vous n'avez pas dit la vérité aux Espagnols". "Vous portez préjudice à l'Espagne. Pour cela, je vous demande de partir", a-t-il déclaré.

    L'exercice était délicat pour le chef du gouvernement qui, malgré sa confortable majorité absolue au Parlement, se retrouve en posture difficile, aux prises avec des soupçons de corruption qui, en pleine crise économique, ont déjà entamé sa crédibilité.

    Le nom de Mariano Rajoy est apparu pour la première fois le 31 janvier dans des notes publiées par El Pais, devenues célèbres sous le nom des "notes de Barcenas". Selon ces documents, le chef du gouvernement aurait perçu, entre 1997 et 2008, "des paiements pour un montant total de 25 200 euros par an" provenant de dons de chefs d'entreprises privées.

    Un échange de SMS entre Rajoy et Barcenas, révélé par El Mundo
    Capture d'écran / "El Mundo"

    Barcenas, seul responsable ?

    Jamais, depuis que le scandale a éclaté il y a six mois, le chef du gouvernement, au pouvoir depuis la fin 2011, n'avait donné d'explications au pays même s'il avait, dès février, nié ces accusations. Il a toujours assuré qu’il n’avait jamais touché un centime de ces caisses noires, tout en accusant Luis Barcenas d’être le seul responsable. Mais face aux soupçons qui se sont installés, au mécontentement d'une partie de l'opinion publique et aux pressions politiques, il semble avoir changé de stratégie.

    "J'ai compris que face aux doutes que peuvent avoir de nombreux citoyens espagnols, il est bon que je m'adresse au Parlement", avait-il annoncé le 22 juillet, en promettant que ces explications, au-delà du seul cadre de "l'affaire Barcenas", porteraient "sur la situation économique que vit le pays".

    D’autres dirigeants du Parti populaire sont mis en cause dans cette affaire. Maria Dolores de Cospedal, numéro deux du PP et présidente de la région de Castille-La-Manche, est convoquée comme témoin le 14 août prochain par la justice. Ses deux prédécesseurs au poste de secrétaire général du parti, Javier Arenas et Francisco Alvarez Cascos, sont pour leur part convoqués le 13 août pour s’expliquer.

    Avec dépêches


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  • Jean-Michel Lemétayer, ancien président

    de la FNSEA, est mort

    Jean-Michel Lemétayer, ancien président de la FNSEA .

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    le Mercredi 31 Juillet 2013 à 23:53
    Par Typhaine Morin

    Jean-Michel Lemétayer avec François Hollande en 2012 © F.LEPAGE/SIPA

    L'ancien président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) est mort mercredi à l'âge de 62 ans. Il avait dirigé le syndicat agricole de 2001 à 2010. Depuis juin 2009, il était à la tête de la Sodexpa, l'agence de promotion des entreprises de l'industrie alimentaire française à l'étranger.

    Jean-Michel Lemétayer est mort brutalement mercredi après-midi. L'ancien président de la FNSEA avait 62 ans. Depuis 2009, il dirigeait la Sodexpa, l'agence de promotion des entreprises de l'industrie alimentaire française à l'étranger. 

     

     

    Par Typhaine Morin


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