Les quatre otages travaillant pour Areva, enlevés le 16 septembre 2010 par Aqmi, à Arlit, au Niger, sont libres, a annoncé François Hollande mardi 29 octobre, lors d'un déplacement en Slovaquie.
"Je viens d'apprendre par le président du Niger que nos 4 otages du Sahel viennent d'être libérés", a déclaré le président de la République. Une nouvelle très applaudie par l'assistance.
Daniel Larribe, Pierre Legrand, Marc Féret, Thierry Dol, emprisonnés depuis le 16 septembre 2010. Trois ans d'épreuve pour ces ressortissants, capturés, détenus par des geôliers sans scruptules. Trois ans de souffrance pour des familles qui vivaient un calvaire et qui sont aujourd'hui soulagées. J'ai tenu à les prévenir dès que j'ai connu la nouvelle."
"J'avais dit que j'utiliserai tous les contacts possibles", a rappelé François Hollande. "La guerre au Mali a pu suspendre ces initiatives, elles ont été immédiatement reprises. Je veux exprimer ma gratitude au président du Niger qui a su réussi à obtenir la libération de nos compatriotes."
"Je pense néanmoins encore aux 7 autres otages français, toujours détenus : deux au Sahel, un au Nigeria, quatre en Syrie", a poursuivi le président. "Je leur dis ce message simple et bref : 'Ne perdez pas espoir, ne perdez jamais espoir, la République est là, toujours solidaire.'"
Les ministres Laurent Fabius (Affaires étrangères) et Jean-Yves Le Drian (Défense) "sont partis pour Niamey", a ajouté le président. Les ministres seraient actuellement avec les ex-otages. Selon l'entourage de François Hollande, la santé des quatre ex-otages serait "correcte".
Les quatre Français avaient été enlevés par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Le 16 septembre 2010, sept personnes - cinq Français dont une femme, un Togolais et un Malgache - avaient été enlevées à Arlit, site d'extraction d'uranium dans le nord du Niger. Le 24 février 2011, la Française, Françoise Larribe, épouse de Daniel, ainsi que le Togolais et le Malgache, avaient été libérés "en territoire nigérien". Le 21 mars de la même année, Aqmi avait réclamé "au moins 90 millions d'euros" pour la libération des quatre Français toujours otages, demande rejetée par la France.
"On a du mal y croire"
"Je suis heureuse, émue", a déclaré Brigitte Laur, la tante maternelle de Pierre Legrand, 28 ans, le plus jeune des quatre otages. "On a tellement attendu... Merci à tous ceux qui nous ont soutenus, merci", a-t-elle ajouté, des sanglots dans la voix. "Après trois ans, on a du mal y croire."
"C'est incroyable, c'est un moment qu'on a tellement attendu, vous savez", a répété Brigitte Laur, qui, avec toute la famille de Pierre Legrand, depuis septembre 2012, date à laquelle ils avaient décidé de ne plus observer le silence demandé depuis deux ans par les autorités, a multiplié les manifestations et prises de parole pour que les otages ne soient pas oubliés. "C'est vraiment une chose qu'on attendait tellement, je ne peux même pas vous dire", a-t-elle souligné, la voix chargée d'émotion.
Originaire de Couffé (Loire-Atlantique), âgé de 25 ans lors de son enlèvement le 16 septembre 2010, Pierre Legrand travaillait pour une filiale de Vinci lorsqu'il a opté, au sein de cette entreprise, pour un VIE (Volontariat international en entreprise). C'est dans ce cadre qu'il est parti pour Imouraren, au Niger, où se trouve une mine d'uranium d'Areva. Et c'est à Arlit, à 80 km de là, alors qu'il était en route pour revenir passer des vacances en France, qu'il a été enlevé.
Ingrid Betancourt, soutien des familles
Samedi 21 septembre, des centaines de personnes s'étaient rassemblées à Meudon, près de Paris, et à Marseille en soutien aux quatre otages français retenus au Sahel, réclamant une plus grande implication de l'État dans ce dossier, quelques jours après la publication d'une vidéo des otages.
A Nantes, le troisième anniversaire de l'enlèvement de ces Français enlevés à Arlit, où ils travaillaient, avait été marqué par l'organisation par la famille de Pierre Legrand, le plus jeune des quatre otages, d'une conférence au cours de laquelle Ingrid Betancourt, Franco-Colombienne restée prisonnière des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) pendant six ans et demi, avait estimé que "tout n'était pas fait pour les libérer".