• Julien Dray : « Le PS n’est pas à la pointe

    du combat contre les discriminations »

    LE MONDE | <time datetime="2013-11-30T09:56:44+01:00" itemprop="datePublished">30.11.2013 à 09h56</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-11-30T14:15:02+01:00" itemprop="dateModified">30.11.2013 à 14h15</time> | Propos recueillis par

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    Julien Dray, le 23 avril 2012.

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    A 58 ans, Julien Dray est l'un des fondateurs de SOS racisme. Après avoir été député de l'Essonne, il est vice-président du conseil régional d'Ile-de-France chargé de la culture. Alors qu'il a fait presque toute sa carrière au Parti socialiste, dont il est membre du bureau national, il pose un regard sévère sur l'approche du racisme par son camp politique.

    Le PS et l'Elysée n'ont rien organisé pour le trentième anniversaire de la « Marche des beurs ». Que s'est-il passé ?

    On aurait pu faire les dix ans, les vingt ans, on décide de faire les trente ans. C'est la sortie du film La Marche qui cristallise ces souvenirs, nostalgies ou regards critiques. Il y a un côté utile et sympathique à cet examen. Mais il y a aussi une tentative de récupération désagréable, surtout quand elle cherche à réécrire l'Histoire dans une communautarisation d'un combat qui, à l'époque, était à l'inverse un combat pour l'égalité des droits.

    Le PS est-il mal à ce point sur le combat antiraciste ?

    Il n'est pas mal au point dans le combat antiraciste. Là-dessus, on ne peut guère lui faire de reproches. Par contre, sans naïveté, le PS n'est pas à la pointe du combat contre les discriminations et l'affirmation d'une France métissée qui est en train d'intégrer des visages nouveaux qui paniquent certains de nos concitoyens du fait qu'ils sont musulmans.

    Nous sommes totalement sur la défensive dans la compréhension et la revendication de cette nouvelle France. On ne dit pas qu'il faut organiser l'immigration, la réguler, tout en disant en même temps que c'est une chance. Du coup, quand, par exemple, on défend l'idée de quotas comme je l'ai fait en 1993, on se fait traiter de raciste.

    La France est-elle plus raciste qu'avant ?

    Oui et non. Dans les années 1980, il y avait du racisme à l'égard des populations d'origines étrangères ou contre celles qui n'étaient pas considérées comme françaises. Ce racisme a produit de véritables discriminations. Avec la crise économique, une ghettoïsation sociale et ethnique s'est parfois installée, suscitant révolte, rejet, violence… Mais d'un autre côté, il y a un phénomène d'intégration très avancé, beaucoup plus qu'on ne le croit. C'est ça l'erreur de la gauche, c'est qu'elle ne revendique pas cet optimisme visible dans beaucoup de secteurs économiques. Sauf, il faut le reconnaître, dans le monde politique et syndical.

    Et les associations antiracistes, comment les regardez-vous ?

    Elles sont en résistance et trop dans un discours traditionnel. Bombarder les rédactions de communiqués, ce n'est pas être à l'offensive. La force de SOS, au début, c'est que dès le départ on s'est conçu comme un mouvement majoritaire qui devait avoir une hégémonie intellectuelle, s'appuyant sur une réalité culturelle, sur les modes de vie de la jeunesse, sur un quotidien qui rassemblait des leaders d'opinion emblématiques.

    Ces associations sont-elles devenues des coquilles vides ?

    Leur caractère générationnel s'est un peu éteint et elles portent un discours qui a du mal à mobiliser. C'est évidemment lié à tout le reste : la gauche, les déceptions, un pouvoir qui joue avec les subventions. La force de SOS c'était la jeunesse, mais le temps a passé, les déceptions ont été nombreuses. Il faut retrouver les racines de départ, sortir d'une simple fonction de témoignage et d'alerte.

    La gauche et le PS ont été très lents à réagir aux insultes contre la ministre de la justice Christiane Taubira. Pourquoi ?Parce que la gauche est tétanisée en ce moment. Elle ne réagit pas là-dessus comme elle ne réagit pas sur plein d'autres choses. C'est le problème d'une gauche qui ne sait pas se vivre comme une force sociale indépendante quand ses amis sont au pouvoir. Il ne faut pas déranger ceux d'en haut.

    Je ne crois pas à la théorie de la banalisation du racisme. Je pense que les réflexes existent, il suffit de les réveiller. Mais après, il faut faire attention à ne pas en faire trop non plus. Car l'alpha et l'omega de la société française, ce ne sont pas les questions sociétales. Le grand frisson de la montée du fascisme m'agace au plus haut point, car il ne répond que de manière très lointaine aux problèmes actuels.

    La manifestation antiraciste du 30 novembre, à l'appel de toute la gauche, est-elle l'expression d'une mauvaise conscience ?

    Elle est respectable mais traditionnelle. Si, justement, on veut être à nouveau efficace, il ne faut pas s'enfermer dans les postures ou les incantations. Sinon on ne mobilise que des convaincus qui sont sympathiques mais qui ne suffisent pas. Quand nous avons créé SOS, nous l'avons fait aussi en réaction au caractère institutionnel de la lutte antiraciste. Les années ont passé, mais si nous avions à le refaire, nous utiliserions aujourd'hui beaucoup plus les réseaux sociaux. Comme par exemple ce qui a commencé à s'exprimer après l'émotion suscitée par les sifflets lors de la cérémonie commémorative du 11-Novembre.

    Plus qu'une manifestation « contre le racisme », nous aurions organisé une manifestation qui valorise une République métissée. Il y a un sursaut nécessaire et des remises en question pour retrouver des forces nouvelles, des voies pour s'engager. Une génération, je pense, est prête à le faire et n'attend que l'étincelle.

    Elise Vincent
    Elise Vincent


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  • Ligue 1 : Lille reprend sa place de dauphin

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-11-30T22:06:01+01:00" itemprop="datePublished">30.11.2013 à 22h06</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-11-30T22:24:18+01:00" itemprop="dateModified">30.11.2013 à 22h24</time>

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    Ronny Rodelin, le buteur lillois à Valenciennes, samedi 30 novembre.

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    Lille a souffert. Mais même réduits à dix contre onze après l'expulsion de Béria à la 52e minute, les Lillois ont ramené les trois points de la victoire de leur déplacement à Valenciennes. Grâce à un but de Ronny Rodelin inscrit à la 47e minute, le LOSC a remporté, samedi, le derby du Nord. Une victoire qui permet aux Lillois de reprendre la deuxième place du classement qu'ils avaient laissée quelques heures à Monaco, vainqueurs de Rennes (2-0) dans l'après-midi.

    C'est le dixième match d'affilée sans défaite des hommes de Renée Girard qui, avec 33 points, reviennent à une longueur du Paris-Saint-Germain qui affronte l'Olympique lyonnais, dimanche, à 21h, en clôture de la 15e journée du championnat de France. Le gardien lillois, Enyeama, peu sollicité hormis une frappe de Melikson au ras du poteau dans le temps additionnel, a prolongé son invincibilité qui atteint désormais 945 minutes. Petit à petit, le Nigérian se rapproche du record en Ligue 1 de 1176 minutes sans prendre de but détenu par Gaëtan Huard depuis la saison 1992-1993.

    « On est heureux car cela a été difficile. On n'a pas bien joué le coup en première mi-temps. Après, à dix, on a été solide et solidaire, s'est félicité après la rencontre, au micro de beIN Sport, le capitaine du Losc, Rio Mavuba. Il y a un bon état d'esprit. Tout le monde essaye de se battre. On a un bon gardien, il faut qu'on continue dans cette voie-là. »

    COUP D'ARRÊT POUR NANTES

    Derrière, le FC Nantes, battu à Guingamp (1-0), une semaine après sa défaite face à Monaco, cède sa 5e place à Saint-Etienne, facile vainqueur de Reims (4-0). L'En Avant, déjà vainqueur de ses deux derbies disputés à domicile (2-0 à chaque fois), contre Lorient (24 août) et Rennes (5 octobre), confirme sa bonne santé dans son stade du Roudourou, où il est invaincu depuis la 1re journée (1-3 contre Marseille). Il en profite également pour renouer avec le succès après trois matches sans victoire en championnat et revient dans les roues du FCN, une seule longueur le séparant des Canaris, désormais 6e avec 23 points.

    Dans les autres matches disputés samedi soir, Toulouse a surclassé la lanterne rouge Sochaux (5-1) et Lorient à dominé Nice (3-0). Alors qu'ils avaient ouvert le score, les Sochaliens d'Hervé Renard - toujours à la recherche de son premier succès en Ligue 1 depuis sa prise de fonction le 20 octobre - ont enregistré leur septième revers de rang à l'extérieur. De son côté, Toulouse, qui restait sur quatre matches sans victoire, s'est rassuré grâce au premier triplé Ben Yedder.
     

    Vendredi, Marseille avait conforté sa 4e place en s'imposant face à Montpellier (2-0). L'OM recevra Lille au stade Vélodrome mardi 3 décembre dans le match au sommet de la 16e journée de Ligue 1.


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    Côte Vermeille : le secteur santé tout retourné

    Le 30 novembre à 6h00 par Véronique Parayre | Mis à jour il y a 11 heures    lien

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    <figcaption class="caption"> PHOTO/L'INDEPENDANT HARRY JORDAN</figcaption> </figure>

    La ministre de la Santé a validé le transfert des lits de rééducation de Banuyls, Cerbère et Arles-sur-Tech vers l'hopital de Perpignan. Un coup dur pour la côte Vermeille, une aubaine pour la préfecture.

    De sursis en promesses, le couperet est finalement tombé. La décision est officielle depuis jeudi : la Ministre de la santé a donné le feu vert à l'Ussap (union sanitaire et sociale en Aude et Pyrénées) pour procéder aux transferts des lits du centre Bouffard-Vercelli de Cerbère, mais aussi du Centre héliomarin de Banyuls- sur-mer et du Château bleu d'Arles-sur-Tech vers Perpignan. Une opération qui devrait être effective dans les trois ans à venir.

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    Les date-clés

    • En 2009. Historiquement indépendants, les trois établissements de santé (centre héliomarin de Banyuls, centre Bouffard Vercelli de Cerbère et le Château bleu d'Arles-sur-Tech) se rapprochent et parviennent à se regrouper au sein de l'Association santé en Côte Vermeille (ASCV). 
    • Début 2011, une convention de coopération est signée avec l'Ussap (Union sanitaire et sociale Aude Pyrénées) basée à Limoux. Les objectifs sont clairs : partager des valeurs humanistes en s'attachant à ce que tous les acteurs de la prestation soient responsables et partie prenante autour d'un impératif de qualité et de sécurité, mettre en commun des synergies, rendre aux usagers un service adapté à leurs besoins et leurs attentes, et être au plus près des populations. 
    • Décembre 2012, le député de la 4e circonscription Pierre Aylagas reçoit une lettre plutôt rassurante de la ministre de la Santé Marisol Touraine indiquant : "L'éventuelle réouverture de ce dossier sera conditionnée à l'existence de propositions concrètes visant la reconstruction des deux sites vétustes de Banyuls et Arles. Je souhaite que ce dossier soit approfondi…". 
    • 29 avril 2013, après le refus par l'Agence régionale de santé (ARS) de la délocalisation de ces trois entités vers l'hôpital de Perpignan, un recours hiérarchique est logiquement déposé par les gestionnaires de l'Ussap auprès de Madame la ministre de la santé Marisol Touraine. Pour les porteurs du projet, ce rejet ne porte pas sur le fond du dossier.
    • 29 novembre 2013, l'arrêté officiel est pris, l'accord par la ministre de la santé Marisol Touraine est donné pour les transferts des trois établissements vers l'hôpital de Perpignan.
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     "Mutualiser pour vivre !"

    Si cette décision reste en travers de la gorge, notamment du maire de Cerbère, des syndicats et des salariés qui vivent sur la côte, elle tombe sous le sens pour le directeur de l'Ussap, même si elle a nécessité deux étapes avant d'être entérinée. "Le recours hiérarchique ne portait pas sur le problème de la délocalisation, qui est à l'évidence la seule solution pour permettre à ses structures de poursuivre leurs activités, mais sur des manques de précisions concernant le volet social. Ce recours nous a permis de le développer jusque dans ses moindres détails, afin de démontrer que ce regroupement est la seule solution viable. Nous avons été entendus et compris, là est l'essentiel, car il faut agir maintenant avant qu'il ne soit trop tard !" explique Patrick Rodriguez. Il précise : "Nous ne sommes pas là, contrairement à ce que croient certains, pour vider ou dépouiller la Côte Vermeille et le Vallespir de ses structures de santé, le regroupement vers l'hôpital de Perpignan est nécessaire" et il se justifie en évoquant l'installation de structures compensatoires..

    "À la place il pourrait y avoir...»

    Pour le centre cerbérien Bouffard-Vercelli, Patrick Rodriguez veut rassurer : "Nous sommes en train de voir quelle répartition est possible. La Maison d'accueil spécialisée (MAS) de Banyuls-sur-Mer pourrait être installée ici avec également une structure d'accueil pour autistes, et nous envisageons même une extension de lits. Sur Banyuls, diverses pistes sont à l'étude avec éventuellement la reconstruction de la maison de retraite Paul Reig. Pour Arles-sur-Tech, tout est pratiquement réglé, il y aura une unité de soins, longue durée". Concernant les salariés, environ 500 sur les trois sites dont 250 à Cerbère, le directeur de l'Ussap est là aussi confiant : "Nous allons étudier chaque situation individuelle, car contrairement à ce que l'on veut faire croire parfois, nombreux sont ceux qui d'ores et déjà ont émis le souhait de travailler sur Perpignan ! Pour les autres, il peut y avoir des départs souhaités ou à la retraite, ou encore des formations adaptées en fonction de la nouvelle activité qui se mettra en place sur le site. Personne ne restera sur le carreau !"

    "Le centre Bouffard-Vercelli n'est pas à vendre !"

    C'est évidemment une rumeur insistante qui titille quelques grands groupes immobiliers, intéressés pour investir dans cet environnement rare et préservé, la réponse de Patrick Rodriguez : "On ne veut pas se débarrasser de Cerbère, que cela soit clair ! Cerbère est une opération tiroir pour l'Ussap, ce centre n'est pas à vendre !". À la question sur le financement du nouveau site à l'hôpital de Perpignan, le directeur répond : "Le budget est d'environ 55 millions d'euros. L'Ussap a les moyens d'en financer une partie, il y aura une opération subventionnée par des investissements d'État et des emprunts bancaires. Tout est déjà ficelé". Et de conclure à travers un message très clair : "Ces transferts sont nécessaires à la survie de ces trois établissements. De plus, l'installation sur Perpignan, va permettre de répondre aux besoins d'un plus large bassin de population. Les personnels qui le souhaitent vont trouver incontestablement leur place dans cette structure. Nous mettons tout en place pour assurer des compensations dans les trois villes concernées. Enfin et c'est très important, cette opération va créer au moins cent emplois nets, ce qui est loin d'être négligeable".

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    Les réactions

    « Une satisfaction extraordinaire »
    Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan:

    « C’est une satisfaction extraordinaire pour moi, d’autant plus qu’en tant qu’avocat d’affaires, je travaillais sur le dossier depuis longtemps. 250 lits d’hospitalisation qui arrivent, ce sont 500 à 600 emplois de plus pour la ville et ça conforte le choix de Perpignan. Il est effectivement logique d’avoir des soins de suite à proximité de l’hôpital ».

    « Désolant, inadmissible ! »
    Jean-Claude Portella, maire de Cerbère :

    « C’est une volte-face désolante, inadmissible ! Le combat a commencé alors que des décisions étaient prises par un gouvernement de droite, aujourd’hui la gauche ne peut pas accepter cette délocalisation. Désormais, il ne faut rien lâcher sur les fameuses mesures compensatoires ! Je souhaite que l’Ussap s’engage officiellement à maintenir et l’activité et l’emploi sur le site du centre Bouffard-Vercelli. Il faut des garanties. Pour l’heure nous n’en avons aucune ! ».

    « Écœuré »
    Nicolas Garcia, maire d’Elne :

    « Je suis écœuré depuis le temps qu’avec les salariés, la population et le PCF nous nous battons contre ce projet. Nous pensions que le PS au pouvoir l’empêcherait. Lorsque j’avais alerté de ce danger, il y a quelques années, les politiques locaux avaient juré leurs grands dieux que la question était réglée. Soit ils nous ont trompés, soit ils ont été trompés… ».

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  • Grèce: manifestation antifasciste à Athènes

    Créé le 30/11/2013 à 20h41 -- Mis à jour le 30/11/2013 à 21h41
    Des manifestants rassemblés contre contre le parti néonazi Aube dorée, le 30 novembre 2013 à Athènes
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    Des manifestants rassemblés contre contre le parti néonazi Aube dorée, le 30 novembre 2013

    à Athènes Louisa Gouliamaki AFP

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    Athènes - Plus de mille personnes ont manifesté samedi en fin d'après-midi à Athènes à l'appel d'organisations antifascistes contre le parti néonazi Aube dorée, qui a appelé à un rassemblement plus tard dans la soirée dans le centre-ville.

    «Chassez les fascistes», «Les néonazis en prison», «Pavlos Fyssas (militant antifasciste assassiné par un membre d'Aube dorée en septembre) vit, brisez les néonazis», proclamaient les banderoles des manifestants regroupés devant le bâtiment de l'Université dans le centre d'Athènes.

    Cette manifestation s'est déroulée à 300 mètres de la place Syntagma, où Aube dorée a appelé à un rassemblement pour protester contre l'offensive judiciaire déclenchée contre ses dirigeants après l'assassinat de Pavlos Fyssas.

    L'organe de «coordination des mouvements antifascistes» a dénoncé dans un communiqué «la provocation d'Aube dorée qui organise un rassemblement sur la place historique de Syntagma».

    Nommée place Syntagma (place de la Constitution, ndrl) en 1843, au cours d'une révolte ayant obligé le roi Othon à accorder une Constitution à la Grèce, cette place située devant le Parlement a été le théâtre de grandes manifestations contre la rigueur, souvent violentes, ces dernières années.

    La police a interdit vendredi aux manifestants de défiler dans le centre-ville pour éviter les incidents.

    Le centre d'Athènes était bouclé à la circulation automobile et d'importantes forces antiémeutes étaient présentes près de la place Syntagma où environ 3.000 sympathisants d'Aube dorée ont afflué en début de soirée, brandissant des drapeaux grecs et des torches, a constaté l'AFP.

    «Non aux prisons pour les nationalistes», proclamait une banderole d'Aube dorée.

    Le dirigeant d'Aube dorée, Nikos Michaloliakos, et deux autres députés de ce parti ont été placés en détention provisoire début octobre après avoir été inculpés d'appartenance à «une organisation criminelle».

    Accusées de laxisme face aux nombreuses violences imputées aux membres d'Aube dorée, en particulier contre des immigrés, les autorités grecques ont été obligées de réagir en septembre, après le meurtre de Pavlos Fyssas.

    Le Parlement a récemment voté la levée de l'immunité parlementaire de huit des dix-huit députés d'Aube dorée, accusés de violences.

    Surfant sur la pauvreté et la misère, conséquences de la crise qui frappe la Grèce depuis quatre ans, ce parti est entré pour la première fois au Parlement à l'issue des législatives de juin 2012, obtenant 6,9% des voix.

    Depuis, Aube Dorée avait vu sa popularité augmenter, certains sondages créditant ce mouvement de plus de 10% des intentions de vote.

    Mais l'assassinat en septembre de Pavlos Fyssas, un incident qui a choqué la Grèce, a fait baisser son score qui est actuellement d'environ 8%. Il reste toutefois le troisième parti après celui de droite et les socialistes, selon de récents sondages.

     

    © 2013 AFP

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  • Prostitution : un débat plutôt consensuel

    à l'Assemblée

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-11-30T01:50:30+01:00" itemprop="datePublished">30.11.2013 à 01h50</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-11-30T17:18:35+01:00" itemprop="dateModified">30.11.2013 à 17h18</time> | Par

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    <figure class="illustration_haut"> La ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, lors du débat sur la loi sur la prostitution, le 29 novembre, à l'Assemblée nationale. </figure>

    Saisissant contraste entre lÂ’'intensité des échanges à lÂ’'extérieur de lÂ’'hémicycle sur la proposition de loi de “lutte contre le système prostitutionnel” et le relatif consensus lors du débat qui s'Â’est déroulé à l'Â’Assemblée nationale, vendredi 29 novembre, jusqu'Â’à près d'Â’une heure du matin.

    Il fallait s'Â’y attendre, en ce jour où les élus sont dans leur circonscription, lÂ’'hémicycle a compté, au mieux, une trentaine dÂ’'entre eux. La plupart étaient favorables au texte. Pour le nombre, la ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s'Â’attendait à pire. “« Il y avait moins d'Â’élus pour la loi de programmation militaire examinée juste avant », a-t-elle commenté.

    Il nÂ’'empêche, alors que le texte divise sur tous les bancs, le député EELV Sergio Coronado sÂ’'est retrouvé quasiment seul à combattre un projet qu'Â’il juge “dangereux, mensonger et inefficace”, et qui risque selon lui de précariser davantage les personnes prostituées. A lÂ’'UMP, qui devrait sÂ’'abstenir lors du vote solennel, mercredi 4 décembre, Marie-Louise Fort a de son côté mis en garde contre lÂ’'abrogation du délit de racolage et le possible “appel dÂ’'air” créé par la possibilité, pour les personnes victimes de la traite (et souhaitant arrêter de se prostituer), de bénéficier dÂ’'un titre de séjour de six mois.

    Lire le décryptage : Prostitution : la loi en cinq questions

    « ÉVIDEMMENT CONTRAINTES »Â”

    « Je ne veux pas dÂ’'une société où les femmes ont un prix »Â”, a martelé la ministre Najat Vallaud-Belkacem. “« Comment trouver glamour dix à quinze pénétrations par jour subies par des prostituées évidemment contraintes pour des raisons économiques »Â”, a enchaîné Maud Olivier, la rapporteuse de la commission spéciale de l'Â’Assemblée et coauteure, avec Catherine Coutelle, de la proposition de loi.

    Lire l'enquête (édition abonnés) : Peut-on consentir à se prostituer ?

    Les élus socialistes et Front de gauche, soutenus par les UMP Guy Geoffroy (président de la commission spéciale) et Nicole Ameline, et l'Â’élue écologiste Eva Sas, ont tour à tour défendu leur vision : le prostitution est intrinsèquement violente et les clients sont responsables. “« Ce sont eux qui créent le march頻”, a affirmé Mme Vallaud-Belkacem.

    L'Â’abolitionnisme remet en cause la légitimité de ce marché.” “« L'Â’amende pour les clients est légère [1 500 euros], mais il faut faire progresser les esprits, si cela ne suffit pas, nous taperons plus fort »Â”, a également déclaré Mme Olivier. Au cours du débat, l'Â’achat d'Â’actes sexuels a d'Â’ailleurs été transformé en délit (sans peine de prison) en cas de récidive, alors que le texte initial en restait à la contravention.

    « Â“Il ne faut pas confondre la mobilisation d'Â’un groupe de passionnés et celle de l'Â’ensemble du Parlement”, a cependant mis en garde le président du groupe UDI, Jean-Louis Borloo. “Je ne sais pas quelle est la meilleure solution », a-t-il ajouté.

    Lire la synthèse : Prostitution : malaise et divisions au sein de la majorité

    PARCOURS DE SORTIE

    L'Â’adoption de plusieurs amendements du gouvernement a modifié certains articles de la proposition. Les fournisseurs dÂ’'accès à Internet devront signaler les sites susceptibles de ne pas respecter la loi sur la traite et le proxénétisme, mais il nÂ’'y aura pas de blocage administratif.

    La ministre a par ailleurs affirmé que toutes les associations de soutien aux prostituées, quelle que soit leur orientation, pourraient proposer un “parcours de sortie de la prostitution”. Le gouvernement a fait voter la création dÂ’'une aide spécifique pour les femmes bénéficiant de ce parcours, quelle que soit leur nationalité, dont le montant sera fixé par décret. Le gouvernement s'Â’est engagé à y consacrer 20 millions dÂ’'euros par an.

    La députée PS Seybah Dagoma a, enfin, fait adopter un amendement qui ajoute les prostituées à la liste des personnes vulnérables, ce qui aggrave les sanctions en cas de viol, dÂ’'agression sexuelle, ou de violences.

    Lire l'éditorial du Monde : La loi, le sexe, la morale


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