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Teddy Riner, huit fois champion du monde de judo
Guillaume GENDRON <time datetime="2015-08-29T16:49:59" itemprop="datePublished"> 29 août 2015 à 16:49 </time>
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<figcaption itemprop="description">Le Français Teddy Riner remporte son huitième titre mondial lors des Mondiaux de judo à Astana le 29 août. (Photo Vasily Maximov. AFP)</figcaption> </figure>
À CHAUD
Chaque année Teddy Riner revient plus confiant, plus sûr, plus technique, meilleur judoka.
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La messe est dite. Teddy Riner est désormais le seul octuple champion du monde de judo. Un record décroché comme une simple formalité pour le Français, qui domine de la tête et des épaules la catégorie des poids lourds (+ 100kg) depuis presque une décennie.
Rien à redire : chaque année Teddy Riner revient plus confiant, plus sûr, plus technique, meilleur judoka. S’il n’a pas exécuté ses adversaires avec la même verve spectaculaire que lors des mondiaux de Rio en 2013, où il avait collé à vitesse éclair le tapis dans le dos de tout le monde, le Guadeloupéen a fait montre samedi à Astana (Kazakhstan) de sa science en élargissant sa palette technique.
Là où le public - et ses adversaires - attendaient ses traditionnelles techniques de hanches et grands fauchages (il en a quand même placé une paire pour commencer la journée), Riner y est allé à l’intelligence, sortant de sa malle une technique de sacrifice qu’on lui connaissait peu, sumi-gaeshi. Le résultat est le même. Riner s’est frayé un chemin jusqu’en finale à coup de ippons, dans des combats tellement inégaux qu’on aurait cru à une compétition de minimes.
Tout au long de la journée, on l’a vu sobre, concentré, loin de la pétulance de ses jeunes années qui faisait tant enrager les mandarins de la tradition. Dans l’attitude aussi, Riner a grandi - même s’il a toujours le goût du marketing de soi, formant un petit 8 avec les doigts pour les photographes une fois la victoire acquise.
Comme l’an passé, il retrouvait en finale le Nippon Ryu Shichinohe, qui l’avait alors légèrement fait vaciller. Ce coup-ci, le «dragon» (Ryu en japonais) n’a pas eu le temps de cracher sa petite flamme, étouffé d’entrée par la garde dominatrice de Riner et retourné sur sumi-gaeshi, une nouvelle fois. Shichinohe a vite compris la donne, et s’est contenté de refuser le reste du combat pour éviter de finir en poster dans Judo magazine. Trop facile pour Riner, à nouveau en or sur le podium et couvé des yeux par la légende Yasuhiro Yamashita, seul judoka invaincu de l’histoire.
On aimerait bien être dans la tête de l’impassible maître japonais, qui, s’il a abondamment adoubé Riner dans la presse, sait bien que le Français doit aussi son record stratosphérique au fait que les championnats du monde sont passés à un rythme annuel depuis 2009.
Comme il le disait implicitement au Monde ce weekend, Teddy Riner a désormais en ligne de mire le véritable graal de la discipline : égaler les trois titre olympiques de Tadahiro Nomura (1996, 2000 et 2004). Hasard du calendrier (ou pas), Nomura, en semi retraite depuis un moment, a officiellement mis un terme à sa carrière aujourd’hui, à 40 ans… Pour se hisser à cette hauteur, Riner devra rester invincible l’an prochain à Rio, puis en 2020 à Tokyo, aux sources de «la voie de la souplesse». Ca aurait une sacrée gueule.
Pendant que Riner poiçonnait son entrée au panthéon du judo, Cyrille Maret, son sparring partner préféré, repartait une fois de plus bredouille en -100 kilos. Maret, qui comme tant d’autres, s’est mis au régime pour éviter de se retrouver chez les lourds et face à Riner, perdait la médaille de bronze face au Belge Toma Nikiforov, qui combattait à une main après s’être luxé un doigt en début de match. Un crève coeur. Se confessant dans la zone mixte à la sortie du tatami, le Français reconnaissait avoir été «trop gentil», laissant son adversaire le temps de récupérer de sa blessure, et finissant «à la place du con» en guise de récompense. Le genre de truc qui n’arrivera sans doute jamais à Teddy Riner.
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