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    Enquête

    Transferts de l’OM : la justice change d’angle de tir

    Par Mathieu Grégoire <time datetime="2015-09-15T20:06:07" itemprop="datePublished">15 septembre 2015 à 20:06</time> (mis à jour à <time datetime="2015-09-17T09:16:16" itemprop="dateModified">09:16</time>) lien
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    En avril 2010 à Auxerre, Jean-Claude Dassier, alors président de l’OM, et Vincent Labrune, à l’époque conseiller de l’actionnaire principale, Margarita Louis-Dreyfus. Photo Stéphanie. Panoramic

     

    L'ancien président du club a été mis en examen pour «abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée, association de malfaiteurs, faux et usage de faux».

    [Actualisation le 17 septembre à 9 heures] Comme annoncé, l'ancien président de l'Olympique de Marseille (2009-2011) entendu mercredi par le juge Cotelle à Marseille dans l'enquête sur les transferts douteux du club phocéen a été mis en examen pour «abus de biens sociaux, blanchiment en bande organisée, association de malfaiteurs, faux et usage de faux». Un épisode qui témoigne du changement de tactique de la justice dans cette affaire: faute de pouvoir déterminer à qui profite l'argent des transferts, elle s'attaque à ceux qui l'ont dépensé sans compter, en l'occurrence, les présidents du club. Avec Dassier, elle est servie...

     

    Un jour de mai 2010, le champagne et les petits fours tiédissent sous le soleil de la Commanderie, centre d’entraînement de l’OM. Le club officialise un nouveau partenariat avec Betclic, la société de paris en ligne, qui devient son nouveau sponsor maillot. Jean-Claude Dassier débarque, comme d’habitude, dans son costume de contrôleur des travaux finis. Il s’assied près du patron de Betclic et du directeur général du club, Antoine Veyrat. Un journaliste l’interpelle : «Et vous, président, vous pariez aussi ?» Et voilà Dassier qui plastronne : «Bien sûr ! Je ne vais pas me gêner, si l’OM remporte la victoire et que j’ai misé dessus, je suis doublement gagnant !» A ses côtés, Veyrat manque de s’étrangler, devient rouge comme un coquelicot : «Jean-Claude, tu sais que tu n’as pas le droit de parier, on a signé une charte pour ça !» Dassier s’en tire comme d’habitude : «C’était une plaisanterie, mon cher Antoine !»

    Bandits corses

    Pendant son mandat (juin 2009-juin 2011), l’ex-président de l’OM a signé bien d’autres documents, et on doute qu’il pourra en plaisanter ce mercredi dans le bureau du juge d’instruction Guillaume Cotelle, perché au quatrième étage du palais de justice de Marseille. Des mandats d’agents, des contrats et des prolongations de contrat de joueurs, des avenants, des primes… Depuis des mois, Cotelle, spécialisé dans la grande délinquance financière, dissèque la gestion de l’OM entre 2008 et 2014, traque l’abus de bien social dans les recoins des dossiers.

    L’enquête sur le club phocéen a débuté en 2011. A l’époque, les juges Thierry Azéma et Christophe Perruaux ciblent des bandits corses qui font la loi dans les boîtes de nuit aixoises. Racket en bande organisée, extorsions et enveloppes, du classique depuis des décennies. Mais un des relais des voyous dans le monde des noctambules, Christophe d’Amico, volubile après son interpellation début 2012, va emmener les magistrats sur un autre terrain, plus vert, plus juteux aussi.

    Emérite patron de discothèques, D’Amico est aussi le premier agent du buteur André-Pierre Gignac, un enfant de l’étang de Berre qu’il a connu bien avant sa majorité. Quand la carrière de Gignac explose, à Lorient, les convoitises s’amoncellent. Une vieille canaille marseillaise, Jean Marrano, dit «Petit Jeannot», contacte D’Amico au nom de Jean-Luc Barresi, puissant agent de joueurs et alors proche du directeur sportif de l’OM, José Anigo. D’Amico est embarrassé, il est déjà en affaires avec le clan Federici, rebaptisé comme celui des «bergers-braqueurs» de Venzolasca (Haute-Corse) : outre les boîtes aixoises, qu’ils pressent comme des olives, ils ont un pied au Sporting Club de Bastia.

    Selon la version de D’Amico, une rencontre au sommet a finalement lieu au Sofitel Vieux-Port, à l’été 2007, pour trancher la question Gignac. D’Amico, Marrano et Jean-Pierre Anastasio, représentant des Corses, se retrouvent dans le salon cossu de l’hôtel et discutent d’une répartition des gains. Anastasio est resté mutique à ce rendez-vous ; Petit Jeannot n’est plus là pour donner son avis, il a été assassiné de plusieurs balles dans la tête le 11 octobre 2012, pour d’autres motifs que le ballon rond. D’Amico, lui, est toujours dans le foot, avec son ami et associé Jean-Christophe Cano, mais il répète à qui veut bien l’entendre que son temps sur cette Terre est compté.

    Contrats béton

    Ce supposé Yalta du foot réunissant la voyoucratie marseillaise et corse fait fantasmer les limiers de la PJ marseillaise comme ceux de l’Office central de lutte contre le crime organisé (OCLCO), qui ont aussi des écoutes téléphoniques de Jean-Pierre Bernès, le grand impresario du foot français, associant Gignac à Barresi. Il faut savoir que dans une réunion d’enquêteurs, le nom de Barresi provoque le même effet que le passage de l’actrice porno Clara Morgane devant le vestiaire des joueurs du PSG au Vélodrome, en 2005. Avec ses deux frères, Jean-Luc Barresi est considéré par les policiers comme le juge de paix du milieu marseillais. Bernard et Franck mis hors circuits via d’autres affaires judiciaires, il ne reste plus que l’aîné, entré dans les coulisses du football en 2001, après qu’il a obtenu sa licence d’agent FFF.

    En 2012-2013, les juges ciblent les agents travaillant régulièrement avec l’OM, mettent sur écoute le portable d’Anigo. Ils veulent savoir dans quelles poches finissent les commissions perçues sur les transferts, souvent conséquentes. Lorsqu’il est passé de Toulouse à l’OM, en août 2010, pour un transfert avoisinant les 20 millions d’euros, Gignac a généré 1,2 million de rémunérations pour les intermédiaires, dont 200 000 pour D’Amico, par exemple.

    Bernès est entendu le premier, en juin 2012. La Commanderie est perquisitionnée en janvier 2013. Une première vague de gardes à vue, visant principalement des dirigeants passés ou actuels du club, déferle en novembre 2014, emportant notamment trois présidents de l’OM en salle d’interrogatoire : Pape Diouf (2005-2009), Dassier (2009-2011) et Vincent Labrune (depuis 2011). Ils doivent décrypter le fonctionnement d’un transfert.

    Une seconde vague est déclenchée en janvier, elle concerne surtout des agents, notamment Barresi et plusieurs représentants qui lui sont proches. Cuisiné, Patrick Blondeau, l’ex- capitaine de l’OM au tempérament affirmé, finit par s’agacer. «Pour moi, Jean-Luc Barresi est comme un frère, tonne celui qui est devenu l’agent de Benoît Cheyrou, milieu marseillais de 2007 à 2014. Mais je n’ai jamais fait une affaire avec lui, jamais subi la moindre pression. Pour qui me prenez-vous ? Vous saviez le joueur que j’étais, vous savez l’homme que je suis.»

    Ils creusent, les magistrats, ils bloquent les comptes bancaires de Barresi, de l’agent aixois Karim Aklil - ils ont réalisé ensemble les transferts du défenseur Souleymane Diawara (de Bordeaux à l’OM, en juin 2009), de l’attaquant Mamadou Niang (de l’OM à Fenerbahçe, en août 2010). Barresi et Aklil répliquent avec des contrats commerciaux béton, verrouillés par des avocats et des comptables. L’extorsion s’éloigne, la belle affaire. La justice marseillaise sort Guillaume Cotelle de son chapeau. Il est l’héritier du juge Charles Duchaine, qui a fait trembler Jean-Noël Guérini et une grande partie de la classe politique locale. Il flaire le blanchiment à des milliers de kilomètres, embastille des tueurs corses pour des 4×4 mal acquis. Dans les transferts suspects de l’OM, il renverse la problématique. La question n’est plus de savoir où va l’argent du foot, mais pourquoi un club en dépense autant, en salaires, en commissions, en primes… Avec l’OM de l’époque Dassier, il est servi.

    Largesses olympiennes

    Quelques cas pratiques, parmi d’autres. Cyril Rool est un rugueux défenseur, intime du malfaiteur corse Jacques Mariani, qui a souvent rêvé d’être son agent depuis la centrale de Saint-Maur (Indre) où il croupit. A la demande de Didier Deschamps, et représenté par Barresi, il rejoint l’OM à l’été 2009. Après une saison famélique (135 minutes de jeu en L1), il résilie son contrat à l’amiable en juin 2010, et obtient dix mois de salaire sur sa seconde et dernière année, soit 800 000 euros. Dans le même cas (395 pauvres minutes de jeu en L1 en 2009-2010), l’attaquant espagnol Fernando Morientes obtient sept mois de salaire (à 200 000 euros la mensualité).

    Meilleur buteur de l’OM et du championnat en 2009-2010 (18 réalisations), Niang est très convoité à l’issue de la saison et file à Fenerbahçe. Aklil, son agent, est payé par le club turc, Barresi reçoit 320 000 euros de la part de l’OM pour avoir facilité le transfert. Un mandat antidaté, mais la pratique est classique dans tous les clubs. Barresi nous a confié un jour avoir géré lui-même la négociation de club à club, haussant l’offre turque de 5 à 7 millions.

    Pendant son mandat, Dassier est totalement absent des débats d’arrière-cuisine. En janvier 2010, il nous dit à propos d’un Brésilien de l’Inter Milan qu’il convoite : «Mancini, c’est mon premier transfert de président !» Il est pourtant arrivé à la tête du club en juin 2009, et l’OM a largement recruté cet été-là (Abriel, Cissé, Diawara, Heinze, Lucho, Mbia, Rool, Morientes). Et que dire de son DG, Antoine Veyrat, qui signe tous les document ? Il est surnommé «Oui-Oui» par les agents de France et de Navarre, pour sa candeur dans les pourparlers. En juillet 2009, il recrute Stéphane Mbia, venu du Stade rennais pour 12 millions d’euros, le tarif de base fixé par le club breton. Six ans après, Pierre Dréossi, le directeur sportif breton d’alors, raconte encore cette histoire à l’heure de l’apéro : «On allait baisser notre offre à 8 ou 9 millions quand l’OM a appelé. C’est la première fois de notre histoire qu’on vend un joueur au prix initial !» Veyrat ajoutera même une prime à cinq chiffres à Mbia, à chaque fois qu’il évoluera… avec le Cameroun. Aux joueurs marseillais, il accorde une prime de victoire au Vélodrome plus importante que celle pour un succès à l’extérieur, une première dans l’histoire de l’OM comme de ce sport. Généreux dans leur gestion, Dassier et Veyrat le sont tellement qu’ils sont éconduits en juin 2011 par la propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus.

    L’avocat d’un des dirigeants concernés résume : «Il y a quatre ans, les juges visaient le grand banditisme, misaient tous sur Anigo, Barresi. Maintenant, ils traquent l’abus de bien social chez les dirigeants, ce qui débouchera sur un recel d’abus de bien social chez les agents, voire une association de malfaiteurs. Sachant qu’ils établissent la valeur d’un joueur sur le site Transfermarkt, tout peut devenir un ABS. Même simplement prolonger le contrat d’un joueur peut être qualifié d’ABS.»

    Déjà entendu en juin, Dassier risque une mise en examen ce mercredi. Diouf ou Labrune suivront dans le bureau du juge Cotelle. Mais pas les joueurs, principaux bénéficiaires, au final, des largesses olympiennes, et déjà absents des premiers procès des comptes de l’OM. La saison dernière, Labrune s’attendait à ce que Gignac finisse lui aussi en garde à vue. Mais la magistrature a une haute idée de la matière première du football, moins des intermédiaires du milieu.

    Mathieu Grégoire

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  • Burkina Faso: grosse confusion au sommet

    17 sept 2015 lien
    Burkina Faso: grosse confusion au sommet

    Le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), a encore manifesté son mécontentement ce mercredi 16 septembre à Ouagadougou. Et de la manière la plus spectaculaire en séquestrant le président, son Premier ministre  et deux ministres lors du traditionnel conseil des ministres qui se tenait au palais présidentiel de Kosyam.

    La «prise d’otages» qui s’est déroulée au tour de 12 heures a tenu les Burkinabè en haleine  jusqu’au bout de la nuit. Coup d’Etat, bruits de bottes pour de l’argent? Rien n’est encore clair. En tout cas pas au moment où nous tracions ces lignes.

    En choisissant de faire, pour la quatrième fois, irruption en plein conseil des ministres, quel message veut faire passer le RSP? En tout cas, une grande partie des populations burkinabè informées de la situation est sortie, une fois encore, dans les rues de la capitale politique Ouagadougou et à Bobo-Dioulassso, la capitale économique. Des coups de feu assez nourris ont été entendus pendant de longues heures dans le quartier de la présidence.  Une manière pour les militaires de dissuader la foule en colère d’arriver jusqu’au palais présidentiel où ils tenaient les membres de l’exécutif.

    Mais le moins que l’on puisse dire c’est que cette confusion politique provoquée par des militaires remet au goût du jour la nécessité pour le Burkina de trouver une solution à l’avenir de ce corps. Ceci explique-t-il cela? Ce qui est sûr c’est que le divorce est désormais consommé entre le RSP et le gouvernement de transition. Il faut craindre que ce coup de force inattendu, à moins d’un moins de la tenue des élections présidentielle et législatives ne compromettent la transition en cours.


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  • Intempéries : Onze départements toujours

    en vigilance orange

    METEO Météo France s'attend à de fortes précipitations...

    <figure class="oembed oembed-photo" data-src-format="photo" role="group"> Illustration orage. <figcaption> Illustration orage . - Mike Hollingshead/Solent /SIPA </figcaption> </figure>

    20 Minutes avec AFP

    L’épisode devait se terminer ce jeudi à 6h. Mais la vigilance orange reste pourtant maintenue dans onze départements en raison des fortes pluies et des vents violents qui ont balayé le centre-est du pays, causant la mort de trois personnes mercredi.

    Plus d un millier d interventions des secours

    Météo France a levé l’ alerte en Haute-Loire , la maintenant dans l’Ain, l’ Ardèche , la Côte -d’Or, le Doubs , la Drôme, l’ Isère , le Jura, la Loire , le Rhône, la Haute-Saône et la Saône-et-Loire . Météo France prévoit que de « fortes précipitations vont s’étendre vers le Lyonnais, la Bourgogne et la Franche-Comté  ».

    Les vents inhabituellement violents qui ont soufflé mercredi sur une grande partie de la France ont fait trois morts et provoqué plus d’un millier d’interventions des secours.


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  • Actualités > Culture > Maxime Le Forestier : "Béart était un ingénieur"
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    Maxime Le Forestier : "Béart était un ingénieur"

    Sophie Delassein <time>Publié le 16-09-2015 à 17h10   lien </time>

    Guy Béart vient de mourir à l'âge de 85 ans. Maxime Le Forestier se souvient de ses concerts, de son style de jeu, des discussions de collègues guitaristes.

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    Guy Béart, le 19 février 2015 (SADAKA EDMOND/SIPA)
    Guy Béart, le 19 février 2015 (SADAKA EDMOND/SIPA)
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    Guy Béart vous téléphonait parfois…

    - La dernière fois que j'ai eu Guy au téléphone, c'était il y a quelques années, il avait plein de chansons qu'il voulait maquetter. Il cherchait des guitaristes, je lui ai recommandé Michel Haumont et Manu Galvin. Manu n'avait pas le temps, mais Michel a fait les maquettes et il s'est beaucoup attaché à faire des versions identifiables des dernières chansons de Guy Béart. Sinon, quand il m'appelait, nous avions des discussions de collègues guitaristes.

    Avez-vous eu l'occasion de le voir sur scène ?

    - Je l'ai vu à plusieurs reprises. La dernière fois c'était dans le Marais, au théâtre Silvia Monfort, c'est dire si ça ne date pas d'hier. Il avait chanté pendant deux heures et fait deux heures de rappels.

    Qu'appréciez-vous dans ses chansons ?

    - Il y a quelques incontournables, des chansons qui vous sauvent un homme. "L'eau vive", "Temporel", "L'ode à la lune", "Il n'y a plus d'après". Au moins une bonne quinzaine, comme chez Trenet. J'avais observé l'œuvre de Béart comme étant très symétrique. On sentait l'ingénieur en somme : très logique tout en cherchant l'absurde dans la logique, évidement [Guy Béart était diplômé de l'École nationale des ponts et chaussées, NDLR].

    On a le sentiment que ses chansons sonnaient comme des classiques ?

    - J'ai longtemps cru que "L'eau vive" était une chanson du folklore.

    Est-ce que Guy Béart, ce n'est pas toute une époque, une autre époque, celle des cabarets de la Rive-Gauche, de Jacques Canetti, etc ?

    - C'est peut-être le dernier représentant de cette époque, celles des auteurs-compositeurs-interprètes à la guitare, qui ont commencé à travailler après-guerre et qui ont eu des destins divers. Lui, il a eu son passage par la télévision qui a été marquant, comparé aux autres grands auteurs-compositeurs du XXe siècle, Brassens, Brel ou Ferré. Ce passage par la télé est particulier, son émission annonçait "Le Grand Echiquier". C'était le même principe : on passe la soirée à bavarder et à chanter des chansons.

    Emmanuelle Béart dit de son père : "c'est un chanteur refusant toute mise en scène, arrangements, éclairages sophistiqués". C'est l'école du cabaret ?

    - Certainement, mais les artistes de cabaret optaient pour cette formule faute de moyens. Chez Guy Béart, je pense que c'était plutôt une volonté d'être totalement seul, maître de son histoire de bout en bout : il voulait être tout à la fois, auteur, compositeur, interprète accompagnateur, éditeur, producteur, maison de disques. D'ailleurs il y est parvenu.

    Il disait toujours que son rêve absolu était que ses chansons lui survivent et que l'on oublie le nom de l'auteur. C'est une idée que vous avez, vous aussi, développée dans une de vos dernières chansons, "Le p'tit air".

    - C'est ce qu'on peut rêver de mieux quand on fait des chansons, c'est une manière un peu légère de survivre.

    Vous vous souvenez de ce débat qu'il avait eu avec Gainsbourg sur le plateau de Bernard Pivot. Guy Béart disait que la chanson "n'avait rien de mineure" et Gainsbourg répondait "Ta gueule ! Une chanson n'a pas besoin d'initiation". De quel côté étiez-vous ?

    - J'y étais et j'observais cela comme si j'assistais à un spectacle, sans participer à cette mascarade. J'ai tout de suite perçu que l'un et l'autre se donnaient en spectacle. Gainsbourg avec un peu plus de recul toutefois. Il me semblait que Gainsbourg était arrivé à jeun et que Béart avait bu quelques verres de whisky avant l'émission. Gainsbourg faisait gaffe de ne pas boire avant les émissions de télé. Les rôles étaient inversés.

    Quelle image garderez-vous de Guy Béart ?

    - Quand on est auteur-compositeur-inteprète et guitariste, pour s'accompagner en chantant, on a plusieurs solutions. Soit on est assis, soit on est debout avec la guitare en bandoulière, soit on pose la guitare sur une de ses cuisses, ce qui nécessite un tabouret. Lui était partisan de cette dernière solution. Mais le problème du tabouret, c'est qu'il est soit à droite, soit à gauche du micro, ce qui fait qu'à la fin du tour de chant, vous avez soit le mollet droit, soit le mollet gauche qui double de volume - ce qui était le problème de Brassens. Guy Béart avait inventé un tabouret large de manière à faire passer le pied du micro au milieu, ce qui lui permettait d'être tantôt sur la jambe gauche, tantôt sur la jambe droite. Malin ! Béart était un ingénieur. 

    Un mot sur son jeu de guitare ?

    - Il utilisait sa main droite pour faire une rythmique aussi, pour taper, si bien qu'on avait toujours l'impression qu'il jouait perpendiculairement à la caisse, mais c'est aussi une volonté d'être seul, de se suffire à lui-même. Il jouait aussi de la douze cordes pour avoir davantage de son et des aigus. Les musiciens qui l'ont accompagné lors de son concert d'adieu à l'Olympia l'an dernier, m'ont raconté que leur présence le gênait. Il était solitaire et autonome.

    Et ses compositions, elles servaient uniquement le texte, selon vous ?

    - En dehors de quelques mélodies comme "Temporel" qui se suffisent à elles-mêmes, elles servaient en effet le texte. C'était tout à fait dans la tradition de l'époque, des chansons récitatives. Brassens en a quelques-unes aussi.

    Propos recueillis par Sophie Delassein

    <aside class="lire"><header>Lire</header>Dernière rencontre avec Guy Béart, chez lui à Garches</aside> </article>
    Sur le web : Le chanteur Guy Béart est mort brutalement à 85 ans
     

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    Syrie: Moscou a proposé à Washington

    des "discussions entre militaires", révèle Kerry

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    Belga News <time datetime="2015-09-16T22:25:02+02:00"> Mis à jour le mercredi 16 septembre 2015 à 22h25</time>
    (Belga) Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a révélé mercredi que la Russie avait proposé à Washington d'avoir des discussions "entre militaires" sur la guerre en Syrie, sans dire précisément s'il s'agissait de parler de la lutte contre l'Etat islamique.Au lendemain d'une nouvelle conversation téléphonique avec son homologue russe Sergueï Lavrov, John Kerry a également martelé que l'appui militaire qu'apporte Moscou au régime syrien risquait d'intensifier encore le conflit dans ce pays du Moyen-Orient. "Les Russes ont proposé que nous ayons une conversation et une réunion de militaires à militaires" sur le conflit syrien, a confié le patron de la diplomatie américaine lors d'une conférence de presse au département d'Etat. Il n'a pas précisé si ces discussions concerneraient la lutte contre l'Etat islamique, que Washington combat à la tête d'une coalition militaire internationale. Washington et Moscou, qui ont des positions antagoniques sur la Syrie, multiplient les consultations diplomatiques depuis des semaines pour tenter de trouver une porte de sortie à la guerre. Mardi, lors d'une troisième conversation téléphonique en une semaine avec M. Lavrov, "j'ai dit clairement que le soutien continu de la Russie à Assad risquait d'intensifier le conflit et de saper notre objectif commun de lutte contre l'extrémisme", a déclaré le ministre américain. Il a également réaffirmé que les Etats-Unis cherchaient une "solution politique" en Syrie en même temps qu'ils combattaient l'Etat islamique et que Washington serait favorable à ce que Moscou joue "un rôle constructif" en la matière. La Russie apporte un soutien militaire et diplomatique au régime du président Bachar al-Assad et a renforcé ces derniers jours sa présence dans la province syrienne de Lattaquié, fief du chef de l'Etat syrien. Washington a dénoncé ces actions russes, tandis que Moscou a appelé à une "véritable consolidation des efforts" contre les djihadistes du groupe EI. (Belga)
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