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Espagne/Catalogne: Mas devant la justice pour sa "rébellion démocratique"
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<time class="date" datetime="2015-10-15T07:25:03+02:00" itemprop="datePublished" pubdate="pubdate">Publié le 15/10/2015 à 07:25</time>, <time class="date" datetime="2015-10-15T11:57:07+02:00" itemprop="dateModified">Mis à jour le 15/10/2015 à 11:57 lien </time>
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<figure class="photo_article" id="container_photo" itemprop="primaryImageOfPage" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="legende">
Le président catalan séparatiste Artur Mas salue la foule à son arrivée au tribunal à Barcelone. JOSEP LAGO / AFP</figcaption> </figure>Le président catalan Artur Mas a comparu jeudi devant la justice pour un référendum sans valeur légale sur l'indépendance, organisé en 2014 malgré l'interdiction de la Cour constitutionnelle espagnole, un premier acte de "désobéissance civile", assumé, en vue de l'indépendance.
Vers 11h30 (09h30 GMT) après une audience d'une heure environ, le dirigeant séparatiste a quitté avec solennité le tribunal supérieur de justice de Catalogne (cour d'appel) à Barcelone, en fendant une foule de quelque 3.000 sympathisants, a rapporté un journaliste de l'AFP.
Il s'est arrêté sur les marches et, entouré des membres de son exécutif, mais aussi du Parlement régional, de dirigeants indépendantistes, il a chanté l'hymne catalan, un geste de défi à l'égard du pouvoir judiciaire espagnol.
L'audience était présentée par ses partisans comme une tentative de plus de réprimer le sécessionnisme, même si la cour a attendu que les élections régionales en Catalogne, remportées par les indépendantistes, soient passées pour lancer la convocation aux fins d'inculpation.
"A bas la justice espagnole", ont crié des sympathisants devant le tribunal.
Hasard du calendrier, le rendez-vous judiciaire a été fixé pour le jeudi 15 octobre, date anniversaire importante pour les partisans de la séparation d'avec l'Espagne: c'est le jour de la mort de leur héros LLuis Companys, fusillé par des soldats du dictateur Francisco Franco au château de Montjuic, une forteresse militaire, il y a 75 ans.
Lluis Companys, président catalan à l'époque, avait, six ans plus tôt, proclamé un éphémère "Etat catalan de la République fédérale espagnole", le 6 octobre 1934, pendant une dizaine d'heures.
Le président de la Generalitat Artur Mas s'est rendu au petit matin au pied de la tombe de son illustre prédecesseur, au château de Montjuic, surplombant Barcelone, au côté de la maire de la ville, Ada Colau.
L'anniversaire a été célébré par des centaines de militants qui ont défilé dans la nuit autour de cette forteresse militaire, en brandissant des torches enflammées.
'Rébellion démocratique'
Devant la cour d'appel s'est joué jeudi le premier aboutissement judiciaire d'années de passes d'armes entre Barcelone et Madrid sur la possibilité ou non de consulter les Catalans au sujet de l'indépendance de leur puissante région de 7,5 millions d'habitants dont les relations avec le pouvoir central sont houleuses depuis des décennies.
M. Mas était convoqué pour avoir organisé le 9 novembre 2014, au nom de la "liberté d'expression", une "rébellion démocratique" sous forme de consultation sans valeur légale sur l'indépendance de la Catalogne, le gouvernement national (conservateur) de Mariano Rajoy lui ayant refusé depuis 2012 l'organisation d'un référendum d'autodétermination.
Près de 2,3 millions de personnes y avaient participé et 1,9 million s'étaient prononcées pour l'indépendance. La consultation avait cependant été auparavant interdite par la Cour constitutionnelle, saisie par le gouvernement.
La Cour, dont la majorité des juges sont de tendance conservatrice, avait conclu qu'elle abordait ainsi un sujet national, l'unité de l'Espagne, qui n'était pas de sa compétence.
Mais le président de la Generalitat avait ignoré cette interdiction. Jeudi, M. Mas s'est vu formellement notifier des poursuites pour "désobéissance civile", "détournements de fonds publics" et "usurpations de fonctions" notamment. En théorie, ces délits peuvent entraîner son inhabilité, ce qui l'empêcherait de diriger la région.
"Nous aurons le devoir d'ignorer toute sentence allant dans ce sens", a prévenu un dirigeant du parti de M. Mas (CDC), Josep Rull.
Mardi, Irene Rigau et Joana Ortega, deux autres responsable ou ex responsable de l'éxécutif ont déjà été entendues. Des centaines de personnes avaient alors déjà manifesté devant le tribunal, entraînant un communiqué du tribunal dénonçant ces "attaques directes contre l'indépendance de la justice".
L'audience intervient après la victoire le 27 septembre des indépendantistes aux régionales, avec une majorité absolue des sièges au Parlement régional (72 sur 135).
Les séparatistes entendent faire sécession en 2017 au plus tard, bien qu'ils n'aient pas la majorité absolue des voix (47,8% des suffrages).
Le gouvernement de Mariano Rajoy, qui affronte des législatives le 20 décembre, refuse toute évolution du statut catalan, contrairement aux autres grands partis espagnols, et a annoncé qu'il veillerait "au respect de la loi".
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Catalogne: le président indépendantiste convoqué pour "désobéissance civile"
<time datetime="2015-09-29T11:27:43Z" itemprop="datePublished">Publié à 11h27, le 29 septembre 2015</time><time datetime="2015-09-29T11:27:43Z" itemprop="dateModified">, Modifié à 11h27, le 29 septembre 2015</time>
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Le président indépendantiste de la Catalogne, Artur Mas, a été convoqué aux fins de mise en examen pour "désobeissance civile".
Le président indépendantiste de la Catalogne au nord-est de l'Espagne, Artur Mas, a été convoqué aux fins de mise en examen pour "désobeissance civile", à la suite de l'organisation en 2014 d'une consultation symbolique sur l'indépendance, interdite par le tribunal constitutionnel.
Deux jours après les élections régionales. La citation a été lancée deux jours après des élections régionales en Catalogne, où le camp indépendantiste a obtenu la majorité absolue des sièges au Parlement. Près de 2,3 millions de personnes avaient participé à la consultation symbolique du 9 novembre 2014 et 1,9 million avaient voté pour l'indépendance. La président catalan est convoqué le 15 octobre.
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Catalogne : "accord" passé entre partis
pour "l'unité" de l'Espagne
<time datetime="2015-10-31T10:57:00Z" itemprop="datePublished">Publié à 10h57, le 31 octobre 2015</time><time datetime="2015-10-31T10:57:00Z" itemprop="dateModified">, Modifié à 10h57, le 31 octobre 2015</time>
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Mariano Rajoy a assuré vendredi soir, à l'issue de discussions avec les dirigeants des principaux partis, qu'ils étaient parvenus à un accord de principe pour défendre ensemble "l'unité" de l'Espagne.
Le chef du gouvernement espagnol tente d'atténuer la fièvre indépendantiste en Catalogne. Mariano Rajoy a assuré vendredi soir, à l'issue de discussions avec les dirigeants des principaux partis, qu'ils étaient parvenus à un accord de principe pour défendre ensemble "l'unité" de l'Espagne.
L'annonce. "Nous sommes tous d'accord, la majorité (des partis), sur l'essentiel", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Madrid, assurant que tous défendaient "l'unité de l'Espagne, la souveraineté nationale, l'égalité en termes de droits et devoirs de tous les Espagnols, le respect des lois".
La situation. Le conservateur Mariano Rajoy multiplie les réunions pour sortir de l'impasse en Catalogne et reprendre la main alors qu'il est accusé d'immobilisme face aux indépendantistes, décidés à lancer le processus de séparation dès le mois de novembre au Parlement régional.
Des discussions. Vendredi, Mariano Rajoy s'est entretenu avec Albert Rivera, le chef de Ciudadanos, un parti libéral né en Catalogne justement pour défendre le maintien de la région en Espagne. Il a aussi reçu à la Moncloa, siège de la présidence du gouvernement, Pablo Iglesias, sa première réunion avec le chef de Podemos (gauche radicale) depuis la création du parti en janvier 2014. Il avait aussi, mercredi, rencontré le leader socialiste Pedro Sanchez.
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Syrie : les frappes russes épargnent largement Daech
La Russie a lancé sa campagne de frappes aériennes le 30 septembre en soutien au régime syrien. Un mois plus tard, Damas n'a pas réussi à inverser la tendance... et Moscou semble encore épargner Daech.
</header>Les frappes russes en Syrie, entre le 30 septembre et le 28 octobre 2015. (Institute for the Study of War)<aside class="top-outils"></aside><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="social-buttons js-share-tools"></section></aside></article><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="obs-article-brelated">
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Quatre semaines après son entrée en guerre triomphante contre les ennemis du régime syrien, la Russie continue de frapper sur plusieurs fronts dans le pays et a mené ses raids les plus importants mardi et mercredi : sur les seules journées du 27 et du 28 octobre, Moscou a annoncé avoir bombardé 118 cibles "terroristes".
En tout, les avions russes ont déjà lancé plus de 1.000 raids depuis le 30 septembre. Mais pour quel bilan ? Qui est frappé et dans quelle mesure les forces de Bachar al-Assad en profitent-elles
# Quel bilan humain ?
Selon le décompte de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organisme d'information basé en Angleterre mais qui s'appuie sur un fort maillage local, les frappes menées par la Russie ont pour l'heure fait 595 morts. Deux tiers (410) étaient des membres de groupes armés et un tiers des civils.
Dans le détail, 279 rebelles alliés au Front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaida, ont été tués ainsi que 131 djihadistes du groupe Etat Islamique (Daech). 185 civils, dont 46 femmes et 48 enfants ont péri. De son côté, Moscou dément fermement avoir tué des civils.
Proportionnellement, les raids russes ont été deux fois plus meurtriers en un mois que ceux de la coalition conduite par les Etats-Unis, qui ont fait 3.649 morts en 13 mois.
Sur ces 3.649 tués, toujours selon l'OSDH, 3.276 étaient des combattants de Daech. 147 appartenaient au Front al-Nosra et à d'autres groupes islamistes. 226 civils ont été tués - soit 6% des victimes - dont 65 enfants et 40 femmes.
# Où la Russie frappe-t-elle ?
Selon un décompte de l'AFP établi à partir des communiqués du ministère russe de la Défense et des déclarations du chef de l'opération militaire en Syrie, le général Andreï Kartapolov, l'armée russe a déjà bombardé 1.623 cibles "terroristes" en 1.391 raids aériens, soit 46 frappes par jour en moyenne. L'aviation militaire russe couvre une large part du territoire syrien, ayant pour l'instant mené des raids dans 10 des 14 provinces de Syrie.
Néanmoins, la majorité des bombardements ont ciblé les provinces où les forces gouvernementales combattent directement les rebelles, ce qui confirme la stratégie de Moscou d'apporter en priorité une couverture aérienne à l'armée de Bachar al-Assad. Il s'agit des provinces de Hama (centre), Idleb (nord-ouest), Alep (nord), Homs (centre) et Lattaquié (ouest). Mais Moscou élargit peu à peu son champ d'action : pour la première fois cette semaine, les avions russes ont bombardé la province méridionale de Deraa.
L'"Institute for the Study of War" (ISW), un "think tank non-partisan" américain fondé en 2007 par l'historienne Kimberly Kagan, réactualise fréquemment sur son site la carte des frappes russes en Syrie sur la base des déclarations du Kremlin, en les recoupant pour les classer selon leur degré de vraisemblance.
Voici la dernière version, qui prend en compte la série de frappes des 27-28 octobre (légende traduite ci-dessous).
# Qui la Russie cible-t-elle ?
C'est toujours le fond du problème. Depuis quatre semaines, la Russie affirme que ses opérations visent le groupe Etat islamique et les autres "terroristes"... alors que les Occidentaux lui reprochent de frapper essentiellement les rebelles "modérés" et islamistes. Comme le montre la carte de l'ISW, les cibles principales de la Russie, à savoir les provinces de Hama, Lattaquié et Idleb, comptent une présence relativement faible de Daech.
Les organisations "modérées", formées et soutenues par les Etats-Unis, ont ainsi accusé Moscou de les viser directement. La brigade Souqour al-Jabal affirmait début octobre que les avions russes avaient ciblé son dépôt d'armes dans la province d'Alep. "Je peux absolument confirmer que ces frappes visaient l'Armée syrienne libre ou des groupes qui ont été armés et entraînés par la CIA", confirmait ainsi le sénateur et ancien candidat à la présidentielle John McCain à la télévision américaine.
C'est une incroyable illustration de [...] ce qu'est la première priorité de Poutine."
Néanmoins, la Russie a mené de façon certaine des frappes dans les deux provinces considérées comme les fiefs de Daech : Raqqa (la "capitale" du califat autoproclamé) et Deir ez-Zor, à l'est du pays.
<aside class="lire"><header>Lire</header>A 19 ans, il est le meilleur cartographe du conflit syrien</aside># Quel bénéfice pour Damas ?
Avant l'intervention russe, les forces du régime reculaient régulièrement face aux rebelles. Si elles n'ont guère regagné de terrain depuis un mois, la couverture aérienne russe leur a au moins permis d'endiguer l'avancée du Front Al-Nosra et des rebelles dits modérés.
Les troupes de Damas ont pu lancer leur première offensive terrestre le 7 octobre, dans le nord de la province centrale de Hama. Leur but : reprendre le contrôle de l'autoroute internationale reliant Homs à Alep, la capitale économique du pays.
Mais les résultats de cette opération sont pour l'instant mitigés : après avoir repris plusieurs localités aux rebelles, les loyalistes n'ont réussi à en conserver que trois. Dans le sud d'Alep, les forces gouvernementales ont pris le contrôle de six villages et de collines, selon l'OSDH. L'armée dit, elle, avoir pris 50 villages et hameaux, soit environ 120 km².
Dans le même temps, Daech a continué de progresser, s'emparant de larges portions de l'axe Homs-Alep. A ce jour, les 500.000 habitants des quartiers d'Alep tenus par le régime syrien restent coupés du monde.
Réunis à Vienne ce vendredi avec la présence inédite de l'Iran, Washington et Paris veulent toujours négocier un "calendrier précis" de départ de Bachar al-Assad, principale pierre d'achoppement des débats et prérequis absolu à toute action concertée. D'ici-là, les autorités américaines continuent, tel le patron du renseignement américain James Clapper, d'afficher leur inquiétude sur la stratégie de Vladimir Poutine.
Quel est son plan à long terme ? Je ne suis pas certain qu'il en ait un. J'ai l'impression qu'il improvise au jour le jour."
Timothée Vilars
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