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    Tahir Elçi, la voix de la paix assassinée

    <time datetime="2015-11-29T21:26:12" itemprop="datePublished">29 novembre 2015 à 21:26   lien </time>
     
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Des avocats brandissent le portrait de Tahir Elçi lors de son enterrement à Diyarbakir, le 29 novembre. Photo Ilyas Akengin. AFP

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    Tué samedi, l’avocat représentait le combat pour les droits des Kurdes de Turquie.

    La conférence de presse des avocats du barreau de Diyarbakir se tenait ce samedi 28 novembre en plein cœur de la vieille ville juste à côté de l’antique minaret, le symbole de la cité capitale du sud-est de la Turquie peuplé en majorité de Kurdes. «Les quatre piliers du minaret représentent les diverses religions de ce pays. Nous ne voulons plus d’accrochages et de violences en ce lieu historique, nous voulons la paix», martelait le bâtonnier Tahir Elçi, figure modérée de premier plan de la cause kurde. Ce furent ces dernières paroles.

    Il était un peu plus de 11 heures locales quand la fusillade éclata. Les caméras de sécurité ainsi que celles des chaînes de télévision ont filmé de bout en bout l’assassinat. Deux assaillants armés descendent d’un taxi au coin de la rue, commencent à tirer sur les policiers qui ripostent dans la confusion. Un policier est tué, un autre grièvement blessé et il décédera peu après. Tahir Elçi est atteint d’une balle en pleine tête . Les tueurs prennent la fuite. Dès l’annonce du meurtre, le pays est sous le choc car, depuis des années, cet avocat pénaliste, né en 1966 à Cizré, bastion du nationalisme kurde, incarnait le combat pour la justice. Il avait gagné plusieurs procès devant la Cour européenne des droits de l’homme contre l’Etat turc. Dimanche, des dizaines de milliers de personnes confluaient à Diyarbakir pour ses funérailles.

    Démocratie. Le président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan s’est déclaré «attristé par la mort de l’avocat» et a présenté ses condoléances à sa famille comme à celle des policiers. Les autorités affirment que «le bâtonnier a pu être pris entre deux feux», mais assurent par la voix du Premier ministre, Ahmet Davutoglu (membre de l’AKP, la formation d’Erdogan), que s’il s’agit d’un assassinat «toute la lumière serait faite». Ils laissent ainsi entendre que l’attaque serait l’œuvre des rebelles kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) qui mènent la lutte armée contre Ankara depuis 1984. Les affrontements ont repris depuis juillet et l’interruption des pourparlers de paix.

    «Tahir a été tué par l’Etat», rétorque Ahmet Elçi, son frère, qui comme tous les proches du bâtonnier, les organisations de défense des droits de l’homme et les partis d’opposition, ne croit pas à la piste du PKK. «C’est un assassinat programmé qui vise le combat pour le droit et la justice», a souligné la formation pro-kurde HDP (Parti démocratique des peuples) rappelant le rôle central de ce juriste dans le combat pour la démocratie. «Vous avez tué l’un des hommes de plus grande valeur de ce pays, la patience de notre peuple a des limites», a lancé Osman Baydemir, l’ancien maire de Diyarbakir. Tahir Elçi était en effet un combattant pour le droit respecté par tous, au-delà même du monde kurde pour ses engagements et son parler-vrai. Il n’hésitait pas à critiquer publiquement le PKK, notamment sa stratégie d’insurrections urbaines en interdisant aux forces de l’ordre l’entrée des quartiers qu’il contrôle dans les villes du Sud-Est où vivent la majorité des 15 millions de Kurdes du pays. Il estimait que cela ne faisait que creuser le fossé ethnique au sein de la société turque et alimentait l’escalade de la violence. Mais il n’hésitait pas non plus à clamer haut et fort que «le PKK n’est pas une organisation terroriste […] même si certaines de ses actions sont de caractère terroriste, mais un parti politique armé qui a le soutien des masses populaires».

    «Hrant Dink». Ces propos tenus lors d’un débat télévisé le 14 octobre lui ont valu une inculpation pour «apologie du terrorisme par voie de presse» et il risquait jusqu’à sept ans et demi de prison. Il était désigné à la vindicte publique par les médias du régime. Editorialiste du quotidien Radikal, lui-même inculpé pour insulte au président, Cengiz Candar écrit : «ils ont tué Tahir Elçi presque exactement comme ils ont tué Hrant Dink», rappelant la figure du grand journaliste arménien abattu en janvier 2007 à Istanbul par un chômeur ultranationaliste manipulé par certains secteurs de services secrets.

    Ragip Duran Correspondant à Istanbul

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  • <article class="article-box top-line " data-url="/planete/2015/11/29/l-encombrant-allie-turc_1417066" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">
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    L’encombrant allié turc

    Par <time datetime="2015-11-29T21:26:05" itemprop="datePublished">29 novembre 2015 à 21:26   lien  </time>
    Protesters hold pictures of Kurdish lawyer Tahir Elci reading 'They slaughtered him!' during a demostration on Istiklal avenue in Istanbul after he was killed in Diyarbakir on November 28, 2015. The leading Kurdish lawyer was shot dead in southeast Turkey after unknown attackers opened fire on a gathering in the mainly Kurdish province of Diyarbakir, triggering a shootout with police, local officials and witnesses said. The unknown assailants shot at Tahir Elci, head of the bar association in Diyarbakir, an
     
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Protesters hold pictures of Kurdish lawyer Tahir Elci reading "They slaughtered him!" during a demostration on Istiklal avenue in Istanbul after he was killed in Diyarbakir on November 28, 2015. The leading Kurdish lawyer was shot dead in southeast Turkey after unknown attackers opened fire on a gathering in the mainly Kurdish province of Diyarbakir, triggering a shootout with police, local officials and witnesses said. The unknown assailants shot at Tahir Elci, head of the bar association in Diyarbakir, an

    </figcaption> </figure>

    Diplomatie . Dérive autoritaire, conflit avec les Kurdes, ambiguïtés dans la lutte antijihadiste… Alors qu’un sommet se déroulait ce dimanche, l’incontournable Ankara inquiète les Vingt-Huit.

    Jamais depuis la chute du Mur, la Turquie n’a été aussi importante aux yeux des Européens. Jamais pourtant depuis l’ouverture des négociations d’adhésion, à l’automne 2005, elle n’a autant inquiété les Vingt-Huit. L’assassinat du bâtonnier de Diyarbakir, Tahir Elçi, souligne la dangereuse montée des tensions dans le Sud-Est, où vivent la majorité des 15 millions de Kurdes du pays. L’inculpation jeudi pour espionnage du directeur du quotidien de gauche Cumhuriyet, Can Dündar et du responsable de la rédaction d’Ankara Erdem Gül - qui risquent 20 ans de prison après avoir publié des photos montrant des livraisons d’armes début 2014 par les services turcs à des combattants syriens - rappelle la réalité des dérives autoritaires du président Recep Tayyip Erdogan, dont le parti, l’AKP (au pouvoir depuis 2002), a triomphé aux législative de novembre. La relation avec Ankara n’en reste pas moins essentielle, aussi bien pour lutter contre l’Etat islamique (EI) que dans la gestion des réfugiés fuyant la Syrie. Quitte, pour Bruxelles, à fermer les yeux sur le reste. Autant de questions qui ont dominé le sommet de dimanche entre l’Union européenne et Ankara, au cours duquel a été adopté le principe d’une aide de 3 milliards d’euros destinée à l’acceuil des réfugiés syriens en Turquie.

    Quel est l’enjeu ?

    Dans cette réunion orchestrée par Donald Tusk, le président du Conseil européen, les dirigeants de l’Union européenne (UE) devaient obtenir l’engagement du Premier ministre islamo-conservateur turc, Ahmet Davutoglu, à endiguer le flot des migrants en échanges d’importantes contreparties financières (3 milliards d’euros sur un ou deux ans) alors que la Turquie accueille déjà sur son sol 2 millions de réfugiés, mais aussi une relance du processus d’adhésion enlisé depuis six ans. «L’Europe a redécouvert la Turquie parce qu’aujourd’hui son objectif prioritaire est de réduire le flux de migrants qui la déstabilise, constate un haut diplomate européen, si ce flot ne se tarit pas, nombre de gouvernements européens seront en difficulté avec des risques de réaction en chaîne.» Mais le pouvoir turc veut obtenir un certain nombre de concessions hautement symboliques, dont une accélération des négociations pour faciliter la délivrance des visas européens aux ressortissants de son pays.

    Il y a aussi l’affichage politique. Depuis la répression des grands mouvements de protestation du printemps 2013 sur la place Taksim à Istanbul, la plupart des grands pays européens se sont distanciés de l’homme fort d’Ankara et d’un pouvoir AKP longtemps considéré comme un modèle conciliant islam, démocratie et dynamisme économique. Mais nécessité fait loi. La chancelière allemande, Angela Merkel, s’était rendue en Turquie fin octobre pour une visite qui a, de fait, conforté Erdogan avant les élections du 1 er novembre. Bruxelles promet également l’ouverture du chapitre 17 du processus d’adhésion sur les politiques économiques et monétaires. Ahmet Davutoglu s’est félicité «d’un jour historique dans le processus d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne».

    Quelle coopération militaire ?

    C’est une situation paradoxale. Pilier du flanc sud-est de l’Otan, la Turquie, seul pays à majorité musulmane de l’Alliance avec une armée de 600 000 hommes, devrait jouer un rôle clé dans le combat contre les jidhadistes, comme dans la politique que les Occidentaux veulent mettre en œuvre en Syrie, notamment pour le verrouillage des 900 kilomètres de frontière. Jusqu’ici, cela n’a pas été le cas, même si depuis l’attentat d’Ankara (102 morts le 10 octobre), la Turquie a accentué son engagement contre l’EI. «Il est crucial, pour la relance de ses relations avec l’UE, que le président turc revoie sa politique étrangère régionale pour se mettre au diapason de ses partenaires, car sinon il sera encore plus isolé», souligne le même haut diplomate européen. Si finalement Ankara s’est engagé concrètement dans la coalition depuis juillet, l’essentiel de ses bombardements en Syrie comme en Irak ont visé les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une menace majeure pour sa sécurité et son objectif principal reste avant tout le départ de Bachar al-Assad. D’où les tensions avec la Russie, dont l’intervention vise avant tout à affaiblir la rébellion contre Bachar Al-Assad et à bétonner ce qui reste du régime.

    La destruction par les chasseurs turcs d’un Sukhoï 24 à la limite de son espace aérien est venue rappeler la difficulté de mettre ensemble des pays aux objectifs opposés. Le président américain, Barack Obama, avait alors rappelé que l’avion russe n’aurait pas été détruit «s’il avait bombardé l’EI à 200 kilomètres plus au sud et non les rebelles démocratiques près de la frontière turque». En rétorsion, le Kremlin a adopté des sanctions économiques, comprenant le rétablissement du régime des visas. Ce différend complique encore la donne, alors que Paris cherche le front le plus large contre l’EI et que les Européens insistent sur la nécessité d’un processus de transition politique en Syrie incluant Moscou et Téhéran. Erdogan tente maintenant de calmer les choses, se disant attristé par la mort du pilote russe et affirmant qu’il aurait préféré que «cet incident n’ait pas eu lieu». Pour 60 % de ses fournitures en gaz, la Turquie dépend de la Russie. Le reste pour l’essentiel vient d’Iran.

    Que peut faire l’Union européenne sur les libertés ?

    Dans son rapport annuel sur la Turquie, la Commission a fustigé «les graves reculs» de la liberté d’expression. Mais la marge de manœuvre dont dispose Bruxelles reste limitée, au-delà des protestations verbales. «L’UE désormais traite moins la Turquie comme un futur membre que comme un partenaire dans le cadre de sa politique de voisinage», souligne le politologue Ahmet Insel. En clair, comme un pays dont on espère la coopération mais sans trop vouloir s’impliquer sur ses dynamiques internes. Deux chapitres fondamentaux du processus d’adhésion (les 23 et 24) sur les droits de l’homme et la réforme de la justice qui permettraient de faire pression sur Ankara sont toujours gelés à cause du blocage sur le dossier chypriote. Tout dépend finalement de la bonne volonté d’Ankara. Après le nouveau triomphe de son parti dans les urnes, Erdogan va-t-il accentuer sa dérive autoritaire ou relancer quelques réformes ? «Il semble prendre conscience des risques d’un trop grand éloignement de l’UE qui est sa seule garantie d’échapper au chaos régional», souligne Binnaz Toprak, universitaire et ancienne députée du CHP (Parti républicain du peuple), principale force d’opposition. Mais celui que ses adversaires appellent le «nouveau sultan» semble toujours plus pris par l’ubris de son propre pouvoir.

    Marc Semo

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    Les cinq points chauds des élections régionales

    Par <time datetime="2015-11-29T08:41:27" itemprop="datePublished">29 novembre 2015 à 08:41  lien </time>
     
    La présidente du FN Marine Le Pen (g) et la vice-présidente du parti Marion Maréchal-Le Pen durant une réunion publique à Nice, le 27 novembre 2015
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> La présidente du FN Marine Le Pen (g) et la vice-présidente du parti Marion Maréchal-Le Pen durant une réunion publique à Nice, le 27 novembre 2015 Photo VALERY HACHE. AFP

    </figcaption></figure>

    Entre poussée du FN, région capitale et ministre-candidat, les cinq points chauds du premier tour des élections régionales:

    Nord-Pas-de-Calais-Picardie: Marine Le Pen peut entrevoir une victoire

    LILLE - Fief de la gauche depuis 1986, la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie pourrait basculer à l’extrême droite, emmenée par Marine Le Pen, de loin la mieux placée pour l’emporter selon tous les sondages.

    Trois enquêtes publiées depuis le 15 novembre créditent la dirigeante du FN d’un score impressionnant au premier tour (40% selon Ipsos et OpinionWay, 36,5% selon l’Ifop) qui en ferait la favorite du second tour s’il se confirmait dans les urnes le 6 décembre.

    Xavier Bertrand, pour Les Républicains, obtiendrait 26% au premier tour, et Pierre de Saintignon (PS), numéro deux actuel à la Région Nord-Pas-de-Calais, 20%. Les deux autres listes de gauche (EELV-Parti de gauche et PCF) recueilleraient de 5 à 8%.

    Si les deux hommes devaient se maintenir comme ils en affichent l’intention, Marine Le Pen dominerait le second tour (de 38 à 41%), avec une avance de sept à treize points d’après tous les sondages.

    Jusqu’ici, la pression pèse uniquement sur les épaules de la tête de liste socialiste: aux sondages suggérant que le danger pour Mme Le Pen ne peut venir que de M. Bertrand se sont ajoutées les petites phrases de Manuel Valls évoquant une fusion des listes de droite et de gauche avant le 2e tour «pour empêcher le FN de gagner» une région.

    «Cessons ces petites phrases qui jettent le trouble et nuisent à notre campagne», a répliqué, irrité, Pierre de Saintignon.

    D’un côté, Xavier Bertrand, bon deuxième dans les sondages, s’applique à enraciner l’idée que le seul combat est entre lui et Marine Le Pen et que lui seul peut la battre. Un sondage Ifop lui donne 53% contre 47% à Mme Le Pen, un autre d’OpinionWay met les deux protagonistes à 50/50.

    De l’autre, Pierre de Saintignon répète que le total des voix de gauche le placera devant M. Bertrand, et se fait fort de «rassembler une gauche qui sera gagnante au second tour».

    Marine Le Pen, elle, ignore superbement ses adversaires, tentant d’exploiter à son profit la réaction de François Hollande aux attentats de Paris, présentée comme un «hommage au FN».

    En Paca, le FN creuse l’écart après les attentats de Paris

    MARSEILLE - En tête dans les sondages en Provence-Alpes-Côte d’Azur, le FN creuse l’écart avec les Républicains et la gauche depuis les attentats et remporterait largement la région dans une triangulaire.

    Selon une enquête Ipsos, le Front national obtiendrait 40% des voix au premier tour et 41% au second, devant la liste Les Républicains-UDI-MoDem (30% au 1er, 34% au second) et la gauche (25% au second tour).

    En 3e position dans tous les cas de figure, la gauche (PS, EELV, PCF) qui dirige la région depuis 18 ans est donnée perdante.

    Privée au 1er tour d’alliés EELV et Front de gauche, la liste PS, qui avait obtenu 25,8% au 1er tour en 2010, dégringole à 18% voire 16%.

    Les sondages prévoient en revanche un saut spectaculaire de la liste FN, menée par Marion Maréchal-Le Pen, qui obtient 40% (+5) d’intentions de vote après les attentats de Paris (contre 20,3% pour Jean-Marie Le Pen en 2010).

    Si elle améliore également fortement son score de 2010, avec 30% à 32% des intentions de vote au premier tour, la liste LR-UDI-MoDem reste cependant loin derrière le FN au second tour, où elle réaliserait 34% en triangulaire.

    Dans ce contexte, la droite qui ne voulait pas en entendre parler, évoque désormais l’hypothèse d’un front républicain. «Le troisième devra se retirer», plaide la tête de liste LR dans les Bouches-du-Rhône, Renaud Muselier.

    «Il nous faut tout faire pour que l’hypothèse (d’une victoire FN) n’existe pas», dit la tête de liste PS de la région, Christophe Castaner, qui tente de mobiliser les électeurs en se prononçant toujours contre une alliance au second tour avec LR. Reste l’hypothèse d’un retrait pur et simple, sans alliance.

    Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne: droite et FN au coude à coude

    STRASBOURG - Donné au coude-à-coude avec le numéro 2 du Front national, Florian Philippot, Philippe Richert (Les Républicains) espère l’emporter de justesse grâce au «vote utile».

    Actuel président du conseil régional d’Alsace, Philippe Richert se présente face à son homologue lorrain Jean-Pierre Masseret, investi par le PS. Mais ce dernier n’était pas crédité de plus de 19% des intentions de vote avant les attentats de Paris.

    Un sondage Odoxa donnait alors le candidat frontiste en tête au 1er tour avec 32%, contre 30% pour Philippe Richert, avec une marge d’erreur de 2,5%. Une triangulaire LR-PS-FN au second tour pourrait se solder, selon l’institut, par une courte victoire de la droite (37%) devant le FN (35%) et le PS (28%).

    En évinçant Nadine Morano de Meurthe-et-Moselle après ses propos controversés sur la «race blanche» et en la remplaçant par Valérie Debord, Philippe Richert a fait un appel du pied à une frange modérée de l’électorat de gauche, qui pourrait choisir dès le premier tour le «vote utile» pour faire barrage au FN.

    Un accord droite-PS au second tour est en tout cas catégoriquement exclu tant par Philippe Richert, qui assure avoir déjà commandé 18 millions de bulletins de vote identiques pour l’ensemble des deux tours, que par Jean-Pierre Masseret, pour qui «il n’y aura pas de front républicain».

    Sur ces terres, entre une Alsace relativement riche et une Lorraine meurtrie par la désindustrialisation, 67% des personnes interrogées rejettent la nouvelle grande région fusionnée, une proportion qui grimpe jusqu’à 80% en Alsace, où l’identité régionale est la plus affirmée face à la «France de l’intérieur».

    Pour autant, les régionalistes anti-fusion ne devraient pas franchir la barre des 5%, selon les sondages. La gauche de la gauche totaliserait autour de 7% des intentions de vote. Et 6% iraient aux écologistes, soutenus par le PRG.

    Ile-de-France: duel Bartolone/Pécresse incertain, le FN en hausse

    PARIS - Après deux semaines de suspension de sa campagne en raison des attentats, Claude Bartolone (PS) va tenter de combler l’écart avec Valérie Pécresse (LR), toujours en tête des sondages, sous l’œil d’un FN en nette progression.

    M. Bartolone, qui a repris son rôle de président de l’Assemblée nationale durant cette période, ne semble pas profiter de l’embellie de popularité du couple exécutif et va devoir mettre les bouchées doubles.

    Dans les trois derniers sondages, Mme Pécresse, candidate de la liste d’union de la droite et des centres (UDI et MoDem), reste invariablement en tête aux premier et second tours, de façon plus ou moins large.

    Pour sa deuxième et dernière tentative d’emporter la région capitale (12 millions d’habitants), la députée des Yvelines s’est montrée offensive, même durant le deuil national.

    Le candidat du Front national, Wallerand de Saint Just, a lui aussi multiplié les attaques, surtout contre M. Bartolone et Emmanuelle Cosse (EELV), en prenant comme repoussoir l’accueil des réfugiés et en axant son discours (comme son clip de campagne) sur la sécurité et les dangers de l’islam radical en banlieue.

    Dans les sondages, il talonne ou rattrape désormais M. Bartolone au premier tour (21% contre 23% ou égalité à 23%) et semble à même d’atteindre la barre des 25% au second, alors que le FN n’avait même pas franchi les 10% au premier tour en 2010, nécessaires au maintien.

    Les autres listes de gauche, celle de Mme Cosse ou celle de Pierre Laurent (Front de gauche), espèrent un «sursaut citoyen» pour la défense de la République et du «vivre ensemble» qui se traduirait par une mobilisation massive des électeurs. Ces derniers, dans la région directement frappée par les attentats, n’ont pas encore l’esprit aux thématiques régionales.

    Bretagne: candidat et ministre, le rôle de Le Drian agite la campagne

    RENNES - Après les attentats du 13 novembre, la candidature en Bretagne du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, à l’heure où la France est «en guerre», suscite critiques et interrogations.

    Tour à tour, les principaux challengers du ministre-candidat, qui part favori pour garder la région au PS, l’ont appelé à clarifier sa position, voire à renoncer à se présenter.

    Pour Marc Le Fur (LR), chef de file de la droite mais lâché récemment par les centristes, M. Le Drian «ne pourra pas assumer sa tâche de président de Bretagne s’il est élu» et doit dire qui la présidera à sa place.

    Un avis partagé par Gilles Pennelle, tête de liste du FN, et l’ancien «Bonnet rouge» Christian Troadec (DVG), à la tête de la liste régionaliste «Oui la Bretagne», qui évoque «le respect dû aux électeurs».

    L’intéressé a répondu qu’il resterait ministre «tant que le président de la République le jugera nécessaire», n’excluant pas une période de cumul durant laquelle il gérerait la région «avec les compétences de ses vice-présidents».

    Reste à savoir si «les Bretons comprendront», comme l’assure M. Le Drian, qui a déjà dirigé la Bretagne de 2004 à 2012. En attendant, il a renoncé à tous ses meetings de campagne.

    Avant les attentats et la déclaration de l’état d’urgence, les sondages semblaient promettre une victoire relativement confortable à la gauche avec 46% des voix au second tour, contre 36% à la liste Le Fur et 18% au FN, en forte progression, scrutin après scrutin, sur des terres longtemps rétives à l’extrême droite.

    Christian Troadec espère troubler ce jeu à trois en passant la barre des 10% au premier tour.

    AFP

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    La Macédoine construit une clôture à sa frontière avec la Grèce

    Par <time datetime="2015-11-28T11:33:35" itemprop="datePublished">28 novembre 2015 à 11:33</time>
     
    Des officiers de police macédoniens et des migrants à la frontière avec la Grèce, à Gevgelija le 26 novembre 2015
     
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    <figure class="article-image article-header-image" itemprop="image" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption class="read-left-padding caption" itemprop="description"> Des officiers de police macédoniens et des migrants à la frontière avec la Grèce, à Gevgelija le 26 novembre 2015 Photo ROBERT ATANASOVSKI. AFP

    </figcaption></figure>

    La Macédoine a commencé à construire une clôture à sa frontière avec la Grèce samedi, pour mieux contrôler l’afflux de migrants vers ce pays des Balkans, a rapporté un photographe de l’AFP.

    La dimension de cette clôture n’est pas encore connue, mais le photographe a indiqué que l’armée utilisait des équipements lourds pour ériger cette barrière de 2,5 mètres de haut des deux côtés d’un passage illégal, près de la ville frontalière de Gevgelija.

    Une source de l’armée a confirmé à l’AFP qu’elle construisait cette clôture, sans fournir de détails.

    Dans un communiqué publié à la suite des attentats du 13 novembre à Paris, la Macédoine avait affirmé que l’armée envisageait la construction d’une barrière pour contrôler l’afflux de migrants, sans fermer la frontière. Deux des auteurs des attentats de Paris s’étaient en effet mêlés à la masse des réfugiés syriens arrivés en Europe.

    La Macédoine avait commencé dans le courant du mois à filtrer les migrants par nationalité, autorisant uniquement ceux venant de pays en conflit, comme la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, à poursuivre leur route vers l’Europe occidentale.

    Un millier de personnes déboutées, notamment des Iraniens, des Somaliens, des Pakistanais et des Bangladais étaient bloqués vendredi à la frontière gréco-macédonienne.

    AFP

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    Sommet UE-Turquie : ce qu’espèrent les Européens,

    ce qu’exigent les Turcs

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-11-29T12:20:02+01:00" itemprop="datePublished">29.11.2015 à 12h20</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-11-29T17:30:02+01:00" itemprop="dateModified">29.11.2015 à 17h30</time> | Par

     

     

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Le premier ministre turc Ahmet Davutoglu et le chancelier autrichien Werner Faymann à Bruxelles, le 29 novembre. </figure>

     

     

    Les 28 chefs d’Etat et de gouvernement de l’ Union européenne se réunissent pour trois heures de discussion avec le premier ministre turc Ahmet Davutoglu, dimanche 29 novembre à Bruxelles. Quel est le but de cette inédite rencontre au sommet, réclamée depuis des semaines par la chancelière allemande Angela Merkel ?

    • Ce que veulent les Européens, tout particulièrement les Allemands

    Ils espèrent obtenir d’Ankara un engagement ferme afin de juguler l’afflux des réfugiés en Europe, qui transitent par la Turquie . Depuis le début de l’année, plus d’un million de Syriens, Irakiens, Afghans, Pakistanais, sont déjà arrivés en Europe, il s’agit de la plus grande crise migratoire sur le continent depuis la fin de la deuxième guerre mondiale.

    L’Union demande à la Turquie d’aider davantage les 2,2 millions de Syriens, qui fuient la guerre civile et qui, depuis quatre ans, sont venus se réfugier chez elle. Mais qui manquent d’écoles pour leurs enfants, de soins, etc. Elle veut aussi qu’Ankara garde mieux sa frontière avec la Grèce, premier pays d’entrée des migrants en Europe, qu’elle fasse mieux la chasse aux passeurs, aux faux passeports, et accepte de prendre en charge les migrants économiques venus des côtes turques mais refoulés en Grèce car non éligibles au droit d’asile.

    • Ce qu’exigent les Turcs en échange

    Ankara veut une aide financière pour prendre en charge ces réfugiés ; au moins 3 milliards d’euros, par an. Elle demande aussi de l’argent pour mieux équiper ses douaniers, notamment pour acheter des bateaux gardes-côtes. Mais le gouvernement de Ahmet Davutoglu exige surtout que ce sommet soit l’occasion d’un accord beaucoup plus large.

     

    Il veut la relance du processus d’adhésion de la Turquie à l’UE, complètement gelé depuis des années. Ce processus avait été lancé officiellement en 2004. Mais Chypre bloque l’ouverture de chapitres de négociations, qu’elle conditionne à un accord sur l’occupation du nord de l’île par la Turquie. D’autres pays, à commencer par la France pendant la présidence de Nicolas Sarkozy, ont aussi beaucoup freiné le processus. Ankara exige aussi une libéralisation accélérée de la délivrance de visas (courts séjours, touristiques) aux Turcs en Europe : elle espère qu’elle interviendra en 2016 plutôt qu’en 2017.

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    • A quoi devrait ressembler l’accord signé dimanche ?

    Les diplomates ont négocié jusqu’à samedi soir pour trouver un terrain d’entente. Les Européens ne devraient pas « lâcher » sur les 3 milliards d’euros : ils acceptent cette somme, qui doit aller en priorité à des actions en faveur des Syriens (non pas directement au budget turc), mais ne s’engagent pas sur sa périodicité (tous les ans, tous les deux ans ?). Par ailleurs, ils ne précisent pas d’où viendra cet argent.

    Pour l’instant, 500 millions d’euros ont été dégagés du budget de l’UE, et la commission européenne a demandé aux Etats membres d’avancer le reste. Mais la plupart refusent d’apporter des contributions directes, pour des raisons d’affichage politique (impossible pour le gouvernement Chypriote, par exemple, de dire qu’il va aider directement la Turquie) et exigent que le solde soit lui aussi trouvé dans le budget de l’UE.

    Concernant le processus d’adhésion, les Européens ne devraient s’engager concrètement que sur l’ouverture du chapitre 17 des négociations (politiques économiques et monétaires), qui, sommet ou pas, aurait de toute façon pu être ouvert dans les mois qui viennent. L’accord ne mentionnera pas les chapitres 23 et 24 (justice, droits fondamentaux, libertés, sécurité), malgré l’insistance des Turcs.

    Ankara, de son côté, ne s’engagera sur aucun calendrier précis de déploiement des mesures de « contingentement » des réfugiés demandées par les Européens.

    • La question des droits de l’homme, grande absente

    Les atteintes flagrantes aux libertés d’informer, les dérives autoritaires du président islamo-conservateur Recep Tayyip Erdogan, la répression brutale contre les Kurdes, l’ambiguïté d’Ankara vis-à-vis de l’organisation Etat islamique ne devraient pas être évoqués dans les conclusions du sommet de dimanche. « Il en sera peut-être question, mais dans le huis clos des discussions » selon des diplomates européens. S’ils répètent qu’ils ne transigeront pas sur leurs principes, les dirigeants européens, aux abois à cause de la crise migratoire, ont fait le choix de la « realpolitik ».

    Ces derniers jours, pourtant, deux journalistes (Can Dündar et Erdem Gül, du quotidien Cumhuriyet) ont encore été emprisonnés, suite à des articles dénonçant l’existence de livraisons d’armes des services secrets turcs à l’organisation Etat islamique. « Nous espérons que votre volonté de trouver une solution n’entamera pas votre attachement aux droits de l’Homme, de la presse et d’expression, qui sont les valeurs fondamentales du monde occidental » ont déclaré ces deux journalistes, dans une lettre adressée dimanche aux 28 leaders européens.

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