Il s’est déjà passé pas mal de choses lors des trois premières heures de course au Mans où le poleman Neel Jani (Porsche) n’est pas resté longtemps en tête. A 18h, la 919 N°17 de Mark Webber, Brendon Hartley et Timo Bernhard, auteur du « ole shot » (premier tour en tête), comptait un demi tour d’avance. Derrières, les premiers héros malheureux s’appelaient André Lotterer (crevaison alors qu’il menait la course) et Loïc Duval (accident).
C’est à un véritable Grand Prix du Mans que l’on a assisté durant la première heure de course, Timo Bernhard (Porsche) menant un peloton de six prototypes groupés en trois secondes ! Seules les Toyota ne pouvaient clairement pas suivre le rythme.
On assistait au premier gros fait de course avec la casse moteur et le début d’incendie de la Porsche GT de Patrick Pilet. Premier abandon et première sortie de la voiture de sécurité…
La course reprenait après vingt minutes et le Nivellois André Lotterer, en grande forme, offrait un véritable festival. Déchaîné il doublait les deux Porsche de tête en deux virages. Du grand art. Le pilote Audi s’envolait d’autant plus facilement que les R18 e-tron Quattro étaient les seules capables d’effectuer des quadruples relais avec leurs gommes Michelin. Hélas, au début de son quatrième relais, Lotterer devait rentrer suite à une crevaison lente et chutait en sixième position. La N°17 récupérait dès lors le leadership.
Peu avant 18h, soit juste avant le huitième de la distance, Loïc Duval, surpris par un embouteillage de GT dans une « slow zone », perdait le contrôle de son proto Audi et tapait le rail. Le Français parvenait toutefois à rentrer au stand où il perdait quatre grosses minutes pour procéder aux réparations. La N°8 était le premier proto de pointe à concéder un tour aux leaders.
« Il y avait effectivement eu une slow zone, mais on m’a indiqué par radio que cela venait de se terminer, » regrettait Duval. « Quand je suis arrivé, j’ai vu les commissaires agiter les drapeaux verts. Malheureusement, les feux lumineux clignotaient encore et les GT devant moi ont pilé sur les freins pour se mettre à 80 km/h. Il y avait un mur de voiture. J’ai évité le pire en passant hors piste par la droite, mais j’ai ensuite glissé et je n’ai pu éviter le rail. »
Suite aux sorties des voitures de sécurité coupant le peloton en deux, la Porsche N°17 gagnait un demi tour et s’isolait en tête devant les 919 N°18 et 19 et l’Audi N°7 de Lotterer. Trois voitures groupées en 3 secondes. Incapables de suivre le rythme, concédant trois à quatre secondes par rotation, les Toyota ne peuvent clairement miser que sur la fiabilité et une course parfaite pour remonter au classement.
En LMP2, on assistait à un chassé-croisé entre les Oreca-Nissan N°47 et 46 de Lapierre –Bradley-Howson et Badey-Gommendy-Thiriet. Auteur d’un départ prudent, Laurens Vanthoor était remonté de la 6e à la 3e place de catégorie mais perdait un demie tour lors de la première sortie des « safety car ». Après 3h, le Belge pointait à une belle 1 »e place absolue, la quatrième en LMP2.
En GT, l’Aston N°95 des leaders danois Sorensen-Thiim-Nygaard était malheureusement touchée dans le crash avec l’Audi de Duval. Dans son stand, elle était relayée par la N°99 de Rees-McDowalll-Stanaway.
En GTE-Am, la Ferrari N°72 de Bertolini menait la danse. En plein relais, Patrick Dempsey tenait son rang et occupait la 5e place provisoire. On pouvait toutefois qu’inquiéter en voyant la 2e voiture du team Proton Dempsey abandonner suite à un bris de moteur, le deuxième en trois heures pour les Porsche GT.
A 18h30, la course était toujours neutralisée, les commissaires réparant les rails. Et la pluie était annoncée pour la tombée de la nuit…