Une mesure retient l'attention parmi les «restructurations» annoncées mercredi par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian: la fermeture de l'hôpital militaire du Val-de Grâce, célèbre notamment pour accueillir les présidents de la République et les dignitaires étrangers. Ses activités médicales seront transférées vers deux autres hôpitaux d'instruction des armées (HIA) de la banlieue parisienne, Bégin et Percy. L'armée restera toutefois présente dans la partie classée du Val-de-Grâce puisque le Service de santé des armées (SSA) y implantera en 2017 un pôle recherche et formation. Autre décision, la dissolution d'un régiment ancien et prestigieux - il est notamment compagnon de la Libération -, le 1er régiment d'artillerie de marine (Rama), stationné depuis 2012 à Châlons-en-Champagne où 960 postes seront supprimés. L'état-major de la 1re brigade mécanisée, également installé à Châlons sera, lui aussi, dissous. D'autres unités, comme le 8e régiment de parachutistes d'infanterie de marine de Castres (Tarn) et le 1er régiment de tirailleurs d'Épinal (Vosges), seront également restructurées. Et «transformées en régiment d'infanterie de nouvelle génération».
Au total, 7500 postes seront supprimés dans la Défense en 2015, soit la déflation prévue dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2015, dont la deuxième annuité a été présentée, sans modification, début octobre. Cette LPM «est cohérente avec les responsabilités internationales de la France, son engagement actuel sur plusieurs théâtres d'opérations et le maintien de la dissuasion nucléaire», a rappelé Jean-Yves Le Drian dans le message qu'il a adressé mercredi aux personnels militaires et civils de la Défense. Le ministre y rappelle sa démarche qu'il veut «pragmatique» pour préserver l'activité opérationnelle des forces. Pour les deux tiers, les 34.000 suppressions de postes prévues pour la période 2014-2019 concerneront le soutien, les structures d'états-majors et l'administration du ministère de la Défense. «Il n'est pas question de donner un coup de rabot global», souligne-t-on dans l'entourage de Jean-Yves Le Drian. «Nous avons procédé à une analyse fonctionnelle, dans chaque unité, jusqu'au plus petit échelon, pour savoir qui fait quoi», ajoute-t-on.
<figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"></figure>L'armée de l'air et la marine également concernées
<figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"></figure>L'armée de l'air et la marine sont également concernées. Pour l'armée de l'air, la base aérienne de Drachenbronn (Bas-Rhin) sera transformée en «élément air rattaché» (EAR) à la base 133 de Nancy-Ochey, et le début de la dissolution de la base 102 de Dijon-Longvic (Côte-d'Or) «est lancé». Le commandement des forces aériennes sera ainsi transféré vers la base aérienne 106 de Bordeaux-Mérignac (Gironde). Dans la perspective de la fermeture de la plate-forme aéronautique de la base de Creil (Oise), en 2016, les escadrons d'avions de transport Casa présents sur ce site commenceront d'être transférés vers la base aérienne 105 d'Évreux (Eure).
Pour la Marine nationale, cinq bâtiments, parmi les plus âgés, seront désarmés: le transport de chalands de débarquement Siroco, le pétrolier-ravitailleur Meuse, à Toulon, le patrouilleur austral Albatros, à la Réunion, et deux patrouilleurs de surveillance, l'Athos et l'Aramis, à Anglet (Pyrénées-Atlantiques). Deux bases navales seront fermées, celle de l'Adour à Anglet, ainsi que le commandement maritime (Comar) à… Strasbourg.
En 2013, la Défense avait déjà annoncé la dissolution d'un régiment de dragons et la restructuration de quatre sites de l'armée de l'air. Quelque 23.500 postes doivent au total être supprimés dans les armées d'ici à 2019, en plus des 54.000 qui ont déjà disparu dans le cadre de la LPM précédente (2008-2014).