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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-07-08T15:28" itemprop="datePublished" pubdate=""> 08/07/2013 à 15:28</time> - Modifié le <time datetime="2013-07-08T16:42" itemprop="dateModified"> 08/07/2013 à 16:42</time>

    Sur l'île italienne, le pape a rendu hommage aux immigrés clandestins morts dans le voyage de l'espoir et dénoncé la globalisation de l'indifférence.

     

     

     

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    Le pape François a prié pour les migrants morts au large de Lampedusa, lundi. © ANDREAS SOLARO ANDREAS SOLARO / AFP

    Le pape François a prié pour les migrants morts au large de Lampedusa, lundi.

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    Le premier voyage officiel d'un pape est hautement symbolique. En choisissant de se rendre à Lampedusa, à l'extrême sud de l'Europe, le pape François a placé la compassion envers les immigrés clandestins au centre de son magistère. À son arrivée à bord d'une vedette de la garde côtière, le souverain pontife a lancé une couronne de chrysanthèmes jaunes et blancs dans les eaux claires du canal de Sicile, en mémoire des 25 000 Africains "en quête d'une vie meilleure" qui se sont noyés en tentant de rejoindre Lampedusa au cours des 15 dernières années.

    Mais c'est durant la messe, avec en arrière-plan les épaves des migrants, que le pape François, vêtu de parements liturgiques violets, couleur de la pénitence, a lancé son "J'accuse". "Quand j'ai lu dans les journaux les dernières tragédies d'immigrés, j'ai senti que je devais venir ici pour prier. Pour prier, mais aussi pour réveiller nos consciences afin que cela ne se reproduise plus." Le pape jésuite fustige l'indifférence du monde riche envers le sort des migrants. "La culture du bien-être nous fait vivre dans des bulles de savon vides de sens, dans l'illusion du futile et du provisoire. C'est la globalisation de l'indifférence." Lui-même n'est pas exempt de reproches, reconnaît-il : "Nous sommes tous, et moi le premier, inattentifs au monde qui nous entoure et nous ne sommes plus capables de nous venir en aide les uns les autres."

    "Rien ne sera plus comme avant"

    Et aucun responsable politique ne pourra ignorer son message : "Nous demandons pardon pour ceux qui, avec leurs décisions au niveau mondial, ont créé les situations qui conduisent à ces drames." Une pierre dans le jardin de la politique transalpine. La lutte contre l'immigration clandestine est en effet le cheval de bataille de la droite italienne, et en particulier de la Ligue du Nord, qui s'est illustrée par des rondes anti-immigrés ou en dispersant de l'urine de porc sur un terrain destiné à l'édification d'une mosquée. Ces propos mettent également l'Europe sur la sellette, le gouvernement italien ayant souvent reproché à Bruxelles de l'avoir abandonné face à un problème qui concerne tout le continent. Pour le maire de Lampedusa, Giusi Nicolini, les paroles du pape ne peuvent rester sans réponse et "rien ne sera plus comme avant".

    Le quotidien Il Giornale, appartenant à la famille Berlusconi, a pour sa part regretté que le pape François n'ait pas destiné son premier voyage à "des Italiens qui souffrent". Mais le pape impose sa marque, et cette visite à Lampedusa confirme le "style Bergoglio" : l'évêque de Rome a refusé la présence de responsables politiques nationaux et de prélats à ses côtés - seul l'évêque d'Agrigente, dont dépend Lampedusa, était présent. Il n'était accompagné que de trois personnes et aurait souhaité voyager sur un vol de ligne. La sécurité l'en a empêché. Mais il a refusé l'acheminement de la papamobile sur l'île et a utilisé une modeste Fiat décapotable. En somme, une Église pauvre au service des pauvres.


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