• A Lille, un avocat et les dirigeants d'un hôtel de luxe mis en examen pour proxénétisme

    A Lille, un avocat et les dirigeants d'un hôtel de luxe mis en examen pour proxénétisme

    LEMONDE.FR Avec AFP | 14.10.11 | 17h09   •  Mis à jour le 14.10.11 | 21h40

    Emmanuel Riglaire, au centre, avocat médiatique, a été mis en examen pour proxénétisme aggravé et association de malfaiteurs.

    Emmanuel Riglaire, au centre, avocat médiatique, a été mis en examen pour proxénétisme aggravé et association de malfaiteurs.AFP/DENIS CHARLET

    L'avocat lillois Emmanuel Riglaire a été mis en examen, jeudi 13 octobre,  pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et "association de malfaiteurs". Il a été remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le pénaliste médiatique est la cinquième personne mise en examen dans l'affaire de l'hôtel Carlton de Lille.

    La justice lui reproche d'avoir joué un rôle supposé d'intermédiaire entre une prostituée et trois dirigeants de l'hôtel Carlton de Lille, déjà mis en examen et écroués.  Le propriétaire du Carlton a été mis en examen pour "proxénétisme aggravé en bande organisée" et écroué. La semaine dernière, le directeur-manageur et le chargé des relations publiques de l'hôtel ont également été placés en détention provisoire, pour des faits de proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment. Un chef d'entreprise a, à son tour, été mis en examen, vendredi soir.

    Avocat du directeur-manager de l'hôtel, Me Frank Berton a fait part de son "sentiment" selon lequel il y aurait "une tentation de dessaisir" les juges d'instruction lillois et la PJ de Lille. "Il est évident qu'il s'agit d'une pression qui est organisée par ceux qui, à mon avis, dans les jours à venir, auraient (...) à s'expliquer sur leurs liens dans ce dossier", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse, évoquant notamment des policiers. Au moins quatre ou cinq policiers lillois seraient concernés, parmi lesquels deux retraités, un ou deux officiers de police et un commissaire en activité, selon une source policière citée par l'AFP.

    LE DIRECTEUR DES RELATIONS PUBLIQUES, PERSONNAGE CENTRAL ?

    L'avocat du chargé des relations publiques conteste ses accusations mais reconnaît des relations entre clients de l'hôtel et prostituées en Belgique. "On est en pleine hypocrisie. Pour décrocher une affaire, un séminaire, un week-end de laboratoire pharmaceutique, qu'est-ce qu'on fait ? Certains ont des exigences, et donc on va faire un petit tour de l'autre côté de la frontière et on va voir les filles", estime Me Snyckerte, l'avocat du chargé des relations publiques du Carlton. Mais considérer que son client "est au centre d'un réseau de proxénétisme international, c'est du délire complet", selon lui.

    Selon des sources proches du dossier, son client est une personnalité bien connue dans le monde de la nuit lillois "avec beaucoup d'entregent". "Des liens avec des personnes gérant plusieurs établissements de prostitution et bars en Belgique ont également été mis en évidence" dans le cadre de cette enquête, selon le parquet de Lille.

    UNE AFFAIRE FRANCO-BELGE TENTACULAIRE

    Des soupçons corroborés par Le Point, qui publie le témoignage d'une prostituée qui aurait eu plusieurs relations tarifées dans cet hôtel. De son côté, France-Soir assure qu'un commissaire de police, ancien collègue de Michel Neyret, a été entendu par les juges. Quatre autres policiers ont été entendus comme témoins par les enquêteurs mais aucun n'a été placé en garde à vue.

    La police de Courtrai, en Belgique, a, par ailleurs, interpellé le 1er octobre quatre personnes, qui ont été mises en examen et écrouées pour des faits de proxénétisme. Parmi elles, un chef d'entreprise français, propriétaire de salons de massage en Belgique. Le parquet de Courtrai a déjà confirmé l'existence d'"un lien probable" avec l'affaire lilloise, sans vouloir en préciser la nature.


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