La fédération UMP de Paris a annoncé, jeudi 14 mars, que des primaires ouvertes seront organisées du 31 mai au 3 juin pour désigner le ou la candidate de la droite et du centre qui tentera de reconquérir la mairie de Paris en 2014. Un éventuel second tour est prévu du 7 au 10 juin.
Ce vote électronique est ouvert à tous les électeurs inscrits sur les listes électorales parisiennes, moyennant une inscription préalable et le paiement de 3 euros. Si nécessaire, un second tour sera organisé du 7 au 10 juin. Six candidats sont déjà en lice, dont Nathalie Kosciusko-Morizet, Rachida Dati, Jean-François Legaret et Pierre-Yves Bournazel.
La députée de l'Essonne et ex-ministre Nathalie Kosciusko-Morizet (39 ans) fait figure de favorite dans cette primaire, où elle concourra avec la maire du 7e arrondissement de Paris, Rachida Dati (48 ans), le maire du 1er et chef du groupe au conseil de Paris, Jean-François Legaret (60 ans), le conseiller de Paris et conseiller régional Pierre-Yves Bournazel (35 ans), le conseiller régional Franck Margain (Parti chrétien-démocrate, 51 ans).
Et avec une outsider, Douce de Franclieu : cette inconnue de 53 ans, mère de famille, maintenant "sans profession, si ce n'est candidate" défend une position "de droite libérale, girondine et antibobo". D'autres candidatures peuvent se déclarer jusqu'au 2 avril, mais a priori, les centristes de l'UDI n'iront pas, préférant garder leur indépendance à ce stade.
CANDIDATS INVITÉS "À SE RESPECTER"
Balayés les doutes sur l'utilité d'une primaire, "l'objectif est de mettre en œuvre la procédure la plus démocratique et la plus transparente pour départager des candidats", a déclaré à l'Agence France-presse Philippe Goujon, président de la fédération UMP parisienne.
La décision d'organiser une primaire n'a été prise qu'il y a un mois, quand François Fillon a finalement renoncé à se lancer dans cette bataille-là. "On a tiré les leçons de toutes les erreurs et de tous les échecs des élections internes, dont la dernière", a-t-il assuré. L'UMP-Paris a donc tenté d'encadrer au maximum cette "première" d'une primaire pour des municipales. Une instance de contrôle baptisée "Conseil supérieur des primaires" (CSP) veillera au bon déroulement des candidatures, puis de la campagne et enfin des opérations de vote (sans procuration), sous la présidence d'Antoine Rufenacht.
L'ancien secrétaire d'Etat de Raymond Barre (1976-1978), ancien directeur de campagne de Jacques Chirac en 2002, ancien député de la Seine-Maritime et ancien maire du Havre, est donc chargé du "traitement équitable des candidats". Ceux-ci doivent s'engager, selon les termes de la charte des primaires, "à se respecter", "à ne pas tenir de propos offensants ou risquant d'amoindrir leurs chances de victoires à l'élection municipale". Et surtout, ils devront, une fois l'élu(e) désigné(e) "se rassembler derrière et faire campagne en sa faveur".
DÉBUT DE CONTESTATION
Trois des candidats à la tête de liste UMP pour les municipales à Paris, dont Rachida Dati, ont d'ores et déjà critiqué le processus des primaires rendu public jeudi. Dans un communiqué commun, "Rachida Dati, Jean-François Legaret et Pierre-Yves Bournazel, regrettent la complexité, l'opacité et l'inéquité qui président à la préparation des primaires à Paris".
Selon les trois élus contestataires, "malgré la multitude de rencontres ou réunions, les choix sont systématiquement faits en dehors de toute concertation, dans une totale opacité et une mise à l'écart des candidats qui n'en sont informés que par la presse". Ces élus critiquent ainsi "la désignation de M. Antoine Rufenacht en tant qu'autorité morale, sans qu'ils en aient été informés".
Les trois postulants affirment, en outre, que "le système choisi pour ces primaires, en dépit d'autres possibilités moins coûteuses, ne garantit en aucun cas la transparence et l'équité essentielles au bon déroulement et à la légitimité de ce scrutin". Mme Dati et MM. Legaret et Bournazel "ne sauraient en conséquence accepter de telles méthodes qui aboutiraient à mettre en œuvre des primaires prétendument ouvertes avec un système totalement fermé et même verrouillé, donc tout à fait contestable", conclut le communiqué.
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