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    La Grèce se révolte contre le plan d'austérité

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    Par Alexia Kefalas Mis à jour <time class="updated" datetime="10-02-2012T22:53:00+02:00;">le 10/02/2012 à 22:53</time> | publié <time datetime="10-02-2012T21:27:00+02:00;" pubdate="">le 10/02/2012 à 21:27</time>

     

    De nombreux heurts entre les manifestants et les forces de l'ordre ont éclaté vendredi, à Athènes.
    De nombreux heurts entre les manifestants et les forces de l'ordre ont éclaté vendredi, à Athènes. Crédits photo : LOUISA GOULIAMAKI/AFP

    Six ministres du gouvernement ont remis leur démission, vendredi, alors que le chaos régnait à Athènes. Prévu dimanche, le vote du Parlement sur le plan d'austérité est compromis. Les marchés perdent confiance.

    Les Grecs sont en colère. Plus rien ne les arrête. Armés de banderoles, de haut-parleurs et de drapeaux, des milliers de Grecs se sont rassemblés place Syntagma, face au Parlement. Fini le temps des quolibets moqueurs, des étudiants aux retraités, tous vocifèrent:«kleftes, kleftes!» (voleurs, voleurs!). Ils menacent directement leurs députés, appelés à se prononcer, dimanche, sur l'adoption des nouvelles mesures d'austérité exigées par les créanciers du pays.

    Au lieu d'une simple formalité, le vote au Parlement est plus incertain que jamais. Le déblocage des 130 milliards d'euros par l'Union européenne et le Fonds monétaire international en dépend pourtant. Mais c'est justement là que le bât blesse. «Ils ne peuvent pas voter notre mort. Sauver la Grèce pour tuer les Grecs avec des salaires de misère!»,scande Katerina, une fonctionnaire de 55 ans, avant d'appeler à la résistance. «Ces politiciens sont responsables de la dette, pas nous. C'est du chantage, on nous manipule. Ils sont à mettre dans le même sac que la troïka!», renchérit-elle.

    La police menace le FMI

    Dans cette atmosphère très tendue, les représentants de l'UE et du FMI sont devenus la cible privilégiée des manifestants, mais aussi celle de la police. Le syndicat des policiers grecs a lancé un mandat d'arrêt contre la troïka pour motif de «destruction de la cohésion sociale».

    Sous pression de la rue et des partis, les ministres du gouvernement Papademos donnent leur démission les uns après les autres. Après le départ de Giannis Koutsoukos, le vice-ministre du Travail, qui considère que le plan de rigueur est «insoutenable pour les travailleurs», les partis politiques sont en ébullition. Le leader du LAOS, parti d'extrême droite, a retiré son soutien à la coalition nationale. Ses quatre ministres, dont le ministre de la Défense, ont immédiatement démissionné du gouvernement. Le chef du gouvernement tentait en vain de les retenir.

    Babis Papadimitriou, analyste politique, réfute les rumeurs d'un coup d'État colportées par certains diplomates occidentaux en poste à Athènes, tout en reconnaissant une crise du système. «Le problème politique en Grèce est plombé par deux aspects. D'abord les politiques réalisent que cette fois-ci, ils devront véritablement appliquer les réformes, ensuite dépendants des prochaines élections législatives prévues avant l'été, ils ne veulent pas endosser le coût politique de la rigueur», explique-t-il. Aujourd'hui les partis conservateur et socialiste réunissent leurs comités de direction pour décider de leur position pour le vote de dimanche. Tous les syndicats du pays et les Indignés appellent à un rassemblement au moment du vote, ce même jour.

    Les capitales européennes sont inquiètes. Leur ultimatum lancé à l'Eurogroupe de jeudi soir a plongé la Grèce dans un chaos à l'issue incertaine.«Laisser la Grèce dans une situation de défaut aurait des conséquences incalculables», a mis en garde Angela Merkel, jeudi, devant les députés du Bundestag, appelés à voter sur le second plan de sauvetage de la Grèce le 27 février.

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