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    La coopérative Plaine du Roussillon sous haute surveillance

     

     

    Le 26/02/2012 à 06h00 par Jean-Paul PelrasJ.-P. P. | Mis à jour à 08h24
     

     Quelque 250 producteurs et salariés participaient à la rencontre.
     

    Quelque 250 producteurs et salariés participaient à la rencontre.  © Photos H. J.

     

    Avec plus de 250 personnes venues assister vendredi soir, salle des fêtes du Soler, à une assemblée générale d'information, Jean-Marie Roger, nouveau président de Plaine du Roussillon a certainement voulu, non sans une certaine solennité, tourner la page des grandes inquiétudes. De celles qui tourmentent cette coopérative maraîchère depuis fin 2011, avec la découverte d'une gestion hasardeuse et celle de pertes dépassant 2 M d'euros. Une réunion où étaient présents le préfet René Bidal, le sénateur-maire François Calvet, Françoise Bigotte représentant la Région et le Département, Louis Carles pour l'Agglo, Michel Guallar président de la Chambre d'agriculture, le directeur du Crédit agricole, des élus de l'Agglo et toutes les personnes ayant contribué au sauvetage de l'entreprise. Un sauvetage dont la chronologie fut évoquée à tour de rôle par la quasi-totalité des intervenants avec dans le premier acte le rachat par l'Agglo des bâtiments et du terrain au Soler, pour 2,5 M d'euros. Le bâtiment devant être réattribué à Plaine du Roussillon sous forme de location-vente et le terrain revendu dans le cadre d'une opération immobilière.

    Désignation d'un administrateur judiciaire

    L'achat de ce lot ne pouvant être effectif avant mai, il fallait d'ici là, trouver les liquidités nécessaires au règlement des fournisseurs, producteurs et salariés. Le Crédit agricole, banque ayant accepté de soutenir l'entreprise, ne pouvait intervenir à ce titre sans l'aval du Tribunal de commerce sans risquer le soutien abusif. C'est donc maître Samson qui fut désigné pour sécuriser cette période.

    L'activité de Plaine du Roussillon peut alors redémarrer plus sereinement même si cette entreprise est, pour ainsi dire, placée sous haute surveillance. Tout d'abord car elle est gérée, dans un premier temps, par un administrateur judiciaire. Ensuite, car la banque sera certainement très attentive à la gestion des sommes consenties, au regard de la fragilité de la structure et surtout des conjonctures agricoles dont elle dépend. Sans oublier les contrôles que vont exercer le conseil général et la Région, comme le précisait Françoise Bigotte : "On ne pourra vous aider que si l'entreprise est viable. Vous devrez accepter les consultants de la Région et fournir un état des comptes, ainsi qu'un prévisionnel. A partir de là, le conseil général qui n'a pas vocation à aider les entreprises, interviendra dans le cadre des calamités agricoles. Alors que la Région participera probablement à hauteur de 134 000 euros sur la part des investissements réalisés".

    Le préfet veut tout savoir

    Concernant les services de l'Etat, le message était tout aussi clair avec l'intervention du préfet qui a réclamé un maximum de transparence : "Nous sommes là avec le directeur des Finances publiques pour vous accompagner. Mais attention, il ne faudra rien nous cacher. Je veux savoir. Si vous ne voulez pas que je sache, ne venez plus solliciter le soutien de l'Etat".

    Des soutiens qui prendront effet dans les semaines à venir avec la restructuration de l'entreprise. Laquelle passera inévitablement par un plan social (lire ci-contre). La tension était, à ce titre, palpable dans l'auditoire avec l'intervention d'une salariée qui en début de séance a évoqué le licenciement de 40 personnes. Une intervention rapidement maîtrisée par Jean-Marie Roger qui a souhaité "une tenue impeccable de cette réunion", la question, selon lui, pouvant être abordée dès lundi au sein de l'entreprise.

    Tout n'est pas encore réglé dans cette entreprise maraîchère qui vient d'éviter le dépôt de bilan. Là où la réactivité, la confiance et l'union politique se sont avérées, de toute évidence, salutaires. Et ce, même si d'autres arbitres doivent encore intervenir avec, au centre de tous les débats, le marché, la conjoncture et le climat. Sachant que Plaine du Roussillon, à cause de la vague de froid, vient de perdre 1000 tonnes de production. 

     


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