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    Irak: Maliki cède le pouvoir, l'ONU adopte des mesures contre les jihadistes

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    Créé le 15/08/2014 à 15h00 -- Mis à jour le 15/08/2014 à 23h50
    <aside>Le Conseil de sécurité des Nations unies réuni le 15 août 2014 au siège de l'organisation internationale à New York

    Le Conseil de sécurité des Nations unies réuni le 15 août 2014 au siège de l'organisation internationale à New YorkDON EMMERT AFP

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    Bagdad - Le Premier ministre irakien sortant Nouri al-Maliki a finalement accepté de céder le pouvoir, sous la pression d'une communauté internationale soucieuse de voir un gouvernement capable de contrer la progression fulgurante des jihadistes.

     

    A New York, l'ONU a adopté une résolution ciblant les jihadistesen Irak et en Syrie tandis que l'Union européenne affirmait cautionner la livraison d'armes aux Kurdes face à la progression fulgurante de l'Etat islamique (EI) en Irak.

    La résolution du Conseil de sécurité de l'ONU, adoptée vendredi à l'unanimité, vise à empêcher le recrutement et le financement des jihadistes en Irak mais aussi en Syrie, un pays en proie à la guerre où les jihadistes sunnites de l'EI se sont emparés également de plusieurs régions et sont accusés de commettre des atrocités.

    Il s'agit de la mesure la plus concrète et la plus étendue prise à ce jour par le Conseil face à l'avancée de l'EI. Le texte est placé sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies, ce qui permet de recourir à des sanctions, voire à la force, pour le faire appliquer mais n'autorise pas pour l'instant d'opération militaire.

    La résolution réclame le désarmement et la dissolution immédiats de l'Etat islamique (EI) ainsi que du Front al-Nosra en Syrie, et des autres formations liées à al-Qaïda.

    Parallèlement, les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne, réunis en urgence vendredi sous la pression de la France, se sont mis d'accord à Bruxelles sur la livraison d'armes aux forces kurdes qui combattent l'EI dans le nord de l'Irak.

    La progression des jihadistes en Irak a poussé début août des dizaines de milliers de personnes, appartenant notamment aux minorités chrétienne et yazidie, à la fuite après la chute de plusieurs villes proches du Kurdistan autonome.

    Face à cette avancée foudroyante et l'incapacité des forces gouvernementales à la stopper dans un pays miné par les divisions, les pressions internes et internationales se sont accrues sur M. Maliki, pour le pousser à céder le pouvoir.

    Ses détracteurs l'accusent d'avoir alimenté le chaos, surtout la montée en force des jihadistes, en menant une politique autoritaire excluant la minorité sunnite dans un pays majoritairement chiite.

    Lâché par ses alliés américain et iranien, des membres de son propre bloc chiite et la plus haute autorité religieuse chiite du pays, M. Maliki a annoncé jeudi soir qu'il renonçait à un 3e mandat, cédant le pouvoir au Premier ministre désigné Haïdar al-Abadi, membre du même bloc politique appelé à former un gouvernement d'union.

    La décision de M. Maliki a été qualifiée de «grand pas en avant» par les Etats-Unis et de «pas historique» par l'ONU.

    Elle a été aussi saluée en Irak. Son départ est «un pas positif pour mettre fin à la crise», estime Salah Abou al-Qassem, un habitant de Bagdad, même s'il considère «qu'ils (MM. Maliki et Abadi) sont de la même école».

     

    - Tribus sunnites contre l'EI -

     

    Au lendemain de son départ, d'importantes tribus sunnites ont pris les armes vendredi dans la province d'Al-Anbar frontalière de la Syrie (ouest) contre les insurgés, a affirmé cheikh Abdeljabbar Abouricha, un chef tribal.

    Le général Ahmed Saddak, de la police d'Al-Anbar, a fait état du soutien des forces de sécurité gouvernementales à ce mouvement, affirmant: «Nous n'arrêterons pas avant la libération d'Al-Anbar», où les insurgés contrôlent plusieurs secteurs depuis janvier.

    Depuis le 9 juin, l'EI s'est également emparé de pans entiers du territoire au nord de Bagdad rencontrant quasiment aucune résistance des forces armées. Fort de ses succès en Irak et en Syrie, il a proclamé un califat à cheval entre les deux pays sur les zones qu'il contrôle et où il est accusé de persécution des minorités, d'exécutions sommaires et de viols.

    Encore vendredi, des jihadistes ont fait exploser un lieu de culte chiite et exécuté publiquement un muezzin de Jalawla, au nord de la capitale, selon des témoins et le chef de la police régionale.

    - 'Aidez-nous!' -

     

    Il y a une dizaine de jours, ce groupe extrémiste a avancé vers la région autonome relativement calme du Kurdistan (nord) chassant des dizaines de milliers de membres des minorités chrétienne et yazidie (kurdophone et non musulmane) de leurs villes.

    Les forces kurdes dépassées tentent, non sans grande peine, de les freiner.

    Pour leur venir en aide ainsi qu'aux déplacés yazidis assiégés par les jihadistes, les Etats-Unis, dans leur premier engagement militaire en Irak depuis le retrait de leurs troupes fin 2011, ont lancé le 8 août des frappes aériennes dans le Nord. Ils ont aussi envoyé des armes aux combattants kurdes.

    A la faveur des raids, le président Barack Obama a annoncé jeudi que le «siège de l'EI a été brisé» dans les monts Sinjar, où avaient trouvé refuge des dizaines de milliers de Yazidis. Il n'y en aurait aujourd'hui plus qu'entre 4.000 et 5.000, selon le Pentagone. Mais les frappes se poursuivront.

    Des milliers de déplacés sont installés désormais dans des conditions très dures dans des camps au Kurdistan ou à la frontière syrienne, sans espoir d'un retour rapide chez eux.

    «Je suis peut être en sécurité maintenant, mais j'ai perdu mon âme dans cette fuite», raconte Juno Khalaf, un Yazidi réfugié dans un camp en Syrie. «Quelqu'un, s'il vous plaît, aidez-nous».

     © 2014 AFP

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