-
Par marialis2.2 le 20 Avril 2012 à 23:56
Sabine, 90 ans, et Jean, 83 ans: vieux militants,
regards neufs
La sociologie des réunions politiques, à Sceaux, nous le laissait deviner. Il n’y a pas d’âge limite pour militer. Voilà qui nous a menées à la rencontre des deux doyens des sections PS et UMP de la ville. Parole, donc, à Sabine Maria, 90 ans, encartée PS, et à Jean Choplin, 83 ans, toujours impliqué à l’UMP. Dont le propos, parfois, décoiffe.
Qui sont-ils ?
Sabine Maria a étrenné, en 1937, le lycée Marie Curie que venait tout juste d’inaugurer le ministre de l’éducation Jean Zay. Pendant la guerre, elle et ses camarades ont été déménagées au lycée de garçons Lakanal, les Allemands ayant porté leur choix d’occupation sur l’établissement le plus neuf. En 1946, elle a fêté la victoire du seul maire de gauche qu’ait jamais connu Sceaux, Edouard Dupreux, au parc, avec Léon Blum… L’histoire lui revient par bribes que l'on attrape au vol, passionnantes, mais sa vie est faite d’autres choses : de ces 24 années d’enseignement aux Blagis, quartier d’habitat social, le moins favorisé de Sceaux. « Les bourgeois de la ville regardaient mon école avec mépris, je rétorquais que j’avais d’anciens élèves polytechniciens ». Sabine Maria s’est battue pour emmener « les gamins en vadrouille, une semaine, dans les Landes ». « Quand une famille ne pouvait pas payer, j’incitais la mairie à faire un effort en disant que si je n’emmenais pas toute la classe, je ne partais pas ». A 90 ans, elle fait encore du soutien scolaire au Centre social et culturel des Blagis (CSCB), tous les lundis soirs.
Jean Choplin demeure lui aussi à Sceaux depuis toujours. 1938 plus précisément. Ancien élève de l’ESC-Paris, il a été directeur de plusieurs grandes entreprises textiles et de construction, a créé en 1949 l’Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales, puis en 1986 un réseau international de cadres issus de ces écoles. Ce qui lui a valu de passer sa vie entière à voyager, côtoyant les grands de ce monde. Il est toujours directeur associé d’une société qui promeut l’exportation.
Comment sont-ils venus à la politique ?
Par son mari. Elle l’avait rencontré, de retour de ses années de prisonnier de guerre, dans une ferme du Loiret où elle était réfugiée. « Chez Germaine, sa cousine ». Quand il parlait de Léon Blum, ou du Front populaire, « c’était extraordinaire ! » Adhérente SFIO dès les années 1950, elle s’implique davantage au PS, vingt années plus tard, une fois devenue veuve, rendant en cela hommage posthume à un mari si convaincu.
Par sa mère. « Exceptionnelle ! » Sortie première de l’ENS en 1920 avec deux agrégations de physique-chimie et sciences naturelles. Puis responsable du laboratoire de physique-chimie du lycée Marie-Curie, où elle enseigna la physique à la petite-fille de Marie Curie, Hélène Langevin. « Beaucoup de savants sont de gauche sous des prétextes d’humanité. Maman, elle, s’était convertie au catholicisme après l’agrégation. C’était une chrétienne sociale, elle a soutenu la fondation du MRP ». Chez les Choplin, les politiques défilaient. « Les Lecanuet and co. Je ne pouvais pas ne pas m’intéresser ».
Pourquoi le PS et l’UMP ?
« Je trouve quand même le PS plus près des gens, de ceux qui ont vraiment besoin qu’on les aide. Nicolas Sarkozy, c’est un monsieur qui aime les belles choses, il est trop proche de ceux qui ont plein de fric, même s’il essaie d’atténuer ça, maintenant, à l’approche des élections. A l’école, vous savez, j’adorais enseigner Versailles, Louis XIV et ses courtisans. Sarkozy me rappelle tout ça, avec ses histoires de yachts » (Elle prononce yo-t-che). « Tout le monde ne peut pas être un sage. Mais maintenant il faudrait que ça s’arrête, il faudrait un peu de calme ». Le ministre de l’Education, Luc Chatel, attire tout particulièrement ses foudres. « Celui-là, je voudrais bien voir ce qu’il donnerait face à une classe difficile ! J’ai eu jusqu’à 42 élèves dans ma classe, après guerre. On y retourne avec ses suppressions de postes ! Faut quand même des classes moins nombreuses, tout le monde n’est pas suprêmement intelligent ».
« La droite n’est ni plus ni moins intelligente que l’autre côté, mais elle est au pouvoir partout du fait de la financiarisation de l’économie. Le capitalisme, avec ses défauts, a été vachement efficace ».
.
Quel regard portent-ils sur leur parti ?
Sabine Maria se rend à toutes les réunions de section du moment que quelqu’un a la bonté de passer la chercher en voiture. « Trop mal aux pattes ! » Elle les trouve tous bien organisés, bien modernes. « Des fois, je leur dis : et les vieux machins, ils ont le droit de faire quelque chose? » La politique, ça lui a l’air bien plus compliqué qu’autrefois. « Nous on avait que le téléphone, c’était à peu près tout. Quand ils nous parlent de trucs sur internet, j’appelle mon fils chirurgien à Paris, il me fait des photocopies ». En fait, Sabine Maria « les écoute parler », surtout. Et globalement, « c’est pas désagréable ».
Il se dit « militant calme », n’a pas trop de temps pour les actions locales, mais ne rechigne pas à défendre alentour ses positions, « ici les gens sont bien élevés, éduqués, ils ne sont pas agressifs ». MRP, RPR puis UMP, il a accompagné la droite toute sa vie. « Et observé le tout ». Aujourd’hui, ce qui le frappe, c’est que la droite est moins sociale qu’à la sortie de la guerre, aux temps du MRP. « Elle est plus dans le capitalisme efficace. Mais ce capitalisme crée des inégalités, il faut œuvrer pour les réduire, résorber les îlots de pauvreté, même s’il faut aussi que les gens se bougent ! La droite doit s'emparer du principal problème de la nation, celui du logement, ce qu’elle ne fait pas assez ».
Comment trouvent-ils leur candidat ?
« Pas mal. Peut-être un peu trop timide. Pas assez… » Elle cherche le mot, fait des moulinets avec le poing fermé, l’air combatif. « Virulent ! » Au moment des primaires, la section PS de Sceaux avait majoritairement opté pour lui. « On a fini par prendre celui-là, je ne sais plus trop bien pourquoi d’ailleurs ». Parce que Mélenchon à la télé, c’est quand même autre chose : « Celui-là, on dirait qu’il va bouffer tout le monde. En plus, il a des idées pas complètement idiotes. Mais ça m’étonnerait qu’il arrive à ses fins. Il y a un tas de gens contre lui ».
Jean Chopin revotera Nicolas Sarkozy, bien évidemment. Malgré son « côté voyant ». Parce que «c’est facile de dire qu’il n’a pas tenu ses promesses, alors qu’il s’est pris sur la tête deux crises imprévues, même des économistes ». Et que, au-delà des défauts, il a été formidable sur le plan international, « passer du G8 au G20. Et ce qu’il a fait sur l’Europe, et en Libye ! » Ceci dit, cette campagne, dans son ensemble, lui semble bien trop "ras des pâquerettes". Qui parle de la place de la France dans le monde? Dans le fond, réfléchissant à haute voix, il en arrive à cette étonnante conclusion: c'est François Bayrou qui lui correspondrait le mieux, à lui, l'Européen convaincu. "Un intellectuel, grand ami de Raymond Barre, il a de bonnes idées. Mais voilà, j'aime être réaliste. Quelle est la chance de Bayrou?"
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 20 Avril 2012 à 23:49
Thé, petits biscuits et causerie politique à la maison de retraite
Elles se prénomment Liliane, Paulette, Armande, Lucie, Rolande et Simonne – "Simonne avec deux N", précise-t-elle – et c’est l’heure du thé, cet après-midi là, dans l’appartement de la première nommée, au troisième étage de la Résidence pour personnes âgées de Saint-Pierre-des-Corps. Quand nous avons appelé la directrice de cet établissement municipal pour lui demander de nous trouver des résidents qui accepteraient de parler politique à quelques jours du premier tour de la présidentielle, celle-ci savait qu’elle n’aurait aucun mal à convaincre des candidats, en l’occurrence des candidates.
Le "casting" s’est constitué au gré des connaissances. Des connivences politiques aussi : deux d’entre elles sont d’anciennes militantes communistes (et revendiquent de l’être restées), une autre a été élue municipale sous l’étiquette PS, les autres se disent plutôt de gauche. A Saint-Pierre-des-Corps, ville administrée par le PC depuis 1920 (année de naissance de deux d’entre elles), trouver des électeurs de droite – en tout cas qui assument de l’être - est difficile. Même dans une maison de retraite.
Agées de 84 à 92 ans, Liliane, Paulette, Armande, Lucie, Rolande et Simonne (avec deux N, donc) ont en commun, évidemment, de ne pas apprécier Nicolas Sarkozy. Que lui reprochent-elles ? Comme partout ailleurs : de ne pas avoir "tenu ses promesses", clament-elles à l’unisson. Quelles promesses en particulier, quelle proposition relative au troisième-âge le chef de l’Etat n’a-t-il pas réalisé, leur demande-t-on. Aucune n’est en mesure de donner un exemple, sans même se réfugier derrière une mémoire défaillante. Qu'importe, toutes sont bien d’accord : leurs conditions de vie se sont irrémédiablement dégradées sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. "On vit plus mal qu’il y a cinq ans", affirment-elles d'une même voix.
C’est surtout le coût de la santé qui préoccupe ces octogénaires et nonagénaires encore alertes. Les médicaments qu’on ne rembourse plus, l’augmentation du prix des mutuelles, les dépassements d’honoraires des spécialistes… Et l’impression de "payer tout le temps" pour avoir simplement le droit d’être en bonne santé. Si l’antienne n’est pas nouvelle dans ce type de structure, elle a tendance à s’amplifier à mesure que se rallonge l’espérance de vie. "Ils nous font vivre de plus en plus vieux, mais on n’a pas les moyens de se soigner. C’est un paradoxe. Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour le comprendre", fulmine Simonne.
Toutes, à l’exception d’Armande, ont travaillé pendant leur vie. Rolande a été infirmière, Simonne assistante de direction, Liliane secrétaire, Lucie employée de bureau et Paulette a enchaîné les activités de vigneronne, épicière, "fille de salle" à l’hôpital et vendeuse de pain… Ici, les résidents touchent des pensions plutôt modestes, allant de 600 à 1 400 euros par mois. La location d’un appartement est l’un des plus bas de l’agglomération : 459 euros. "La vie n’arrête pas d’augmenter, mais pas nos retraites qui progressent de cinq euros tous les trois mois", se désole Liliane. Et toutes d’évoquer ce qu’elles considèrent désormais comme du "luxe" : l’emploi d’aides à domicile ou d’aides ménagères. Sans oublier l’alimentation : "Moi, c’est mon fils qui me fait les courses, raconte Armande. Il y a six ans, quand je lui donnais un billet de 100 euros, il me ramenait de quoi tenir presque un mois. Aujourd’hui, pour le même prix, j’en ai beaucoup moins. Résultat, il faut se priver. Pas question de manger des barquettes de fraises à quatre euros."
A la Résidence pour personnes âgées de Saint-Pierre-des-Corps, la proposition de Nicolas Sarkozy d’avancer au premier du mois le versement des pensions (au lieu du 8 actuellement) n’a pas convaincu nos interlocutrices du jour à qui il n’a pas échappé que les caisses de retraites devront emprunter pour financer ce paiement anticipé. "Je touche une pension de réversion de la SNCF où travaillait mon mari, indique Liliane. Auparavant, je touchais l’entièreté d’un trimestre avant qu’il ne commence. Depuis que ma caisse a fait un emprunt, je touche l’équivalent du premier mois à la même date, puis les deuxième et troisième mois une semaine plus tard. Cela risque de faire pareil."
Ajoutez enfin l’inquiétude du lendemain, non pas pour elles, ni pour leurs enfants déjà d’âge mûr, mais pour leurs petits-enfants et leurs arrière-petits-enfants. "Pour nous, c’est foutu, on ne sera bientôt plus là. Mais les jeunes : de quel monde vont-ils hériter ? C’est pour eux que nous devons voter", confie Rolande. Ces derniers jours, l’ancienne infirmière a puisé dans ses forces pour convaincre plusieurs résidents tentés par l’abstention, car n’ayant souvent personne pour les transporter, d’aller accomplir leur acte citoyen dimanche.
Le thé se terminait et ces dames parlaient covoiturage.
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 20 Avril 2012 à 22:22
Au-delà de l'austérité, l'urgence d'une Europe plus sociale s'impose
EuropaNova | <time datetime="2012-04-20T16:10:18+02:00" itemprop="datePublished">20.04.2012 à 16h10</time>
Par Marcel Grignard, secrétaire général adjoint de la CFDT et Thomas Houdaille, secrétaire général d'EuropaNova
La Commission européenne est sortie de son crédo libéral ce mercredi 18 avril en plaidant pour des salaires minimums décents dans toute l'Union européenne. C'est une initiative qu'il faut souligner, car au moment où les plans d'austérité font risquer à certains pays de l'Union européenne de plonger en récession pour un certains temps, il est urgent de remettre au centre du débat l'enjeu social et la nécessité de lutter contre la pauvreté.
Pendant un demi-siècle, l'Union européenne a fait de la dimension sociale une caractéristique de sa construction. Dès les origines, le Traité CECA a consacré la place des partenaires sociaux - représentants des travailleurs et des entreprises - que le traité de Maastricht renforcera plus tard. Aujourd'hui, les centaines de comités d'entreprise européens, les dizaines de comités sectoriels font de l'Europe le seul espace transnational disposant d'outils puissants de dialogue social.
Au fil des ans, accords des partenaires sociaux et directives ont construit un socle social traitant du temps de travail, de la santé au travail, de l'égalité hommes-femmes, de l'exclusion, ... Mais, depuis une dizaine d'années, la machine s'enraie. Il est devenu de plus en plus difficile de trouver des compromis satisfaisants dans une Europe à 27 Etats, aux histoires sociales et aux niveaux de développement si différents. La monnaie unique qui préserve le pouvoir d'achat des dévaluations compétitives a donné lieu à de nouvelles formes de concurrence entre les Etats et entre les entreprises. La crise financière de 2008 se prolonge indéfiniment et douloureusement par la crise monétaire. Elle conduit, fort heureusement, les Etats à s'engager dans une gouvernance économique, mais en laissant de côté les enjeux de cohésion sociale. Tous les ingrédients sont là pour rompre structurellement l'interaction entre l'économique et le social, marque de fabrique de l'UE, qui a fait du dialogue social l'outil de construction du progrès social. L'Europe prend le risque d'éviter l'implosion politique au prix d'une explosion sociale.
Il faut de façon urgente remettre au centre des préoccupations cette dimension sociale qui a fait son histoire et en a fait un horizon pour beaucoup de travailleurs bien au-delà de l'Europe. Pour ce faire, on peut cerner trois objectifs de portées très différentes en allant du plus long terme à l'immédiat.
Un agenda social pour avancer vers un marché du travail européen. Le rapport de Mario Monti et la communication de Michel Barnier contiennent beaucoup de propositions pour poursuivre la construction du marché unique. Il est nécessaire d'avancer de pair vers un marché du travail européen. A cet effet la Commission devrait interpeller les partenaires sociaux européens pour construire un agenda social permettant de donner du contenu en matière de formation continue, de transferts de compétences, de maintien de garanties sociales en cas de mobilité intra-européenne, d'accompagnement des salariés touchés par les mutations technologiques... Il s'agit d'investir dans la qualification et les compétences des salariés pour que l'Europe assure sa transition dans une économie durable au sein d'un monde en pleine mutation.Pour une nouvelle architecture du dialogue social dans le cadre du semestre européen. La crise monétaire a conduit l'UE à créer le semestre européen avec l'objectif de faire converger les politiques budgétaires nationales pour assurer la stabilité monétaire. Semestre adossé au pacte "Euro+" qui, dans sa forme actuelle, très orientée sur la maîtrise des coûts et la réduction des déficits veut encadrer l'évolution des salaires et réduire les dépenses de protection sociale, met le dialogue social national de beaucoup de pays sous la contrainte des décisions européennes. Le semestre européen doit être l'occasion de bâtir un processus de dialogue social en phase avec les défis de l'Europe d'aujourd'hui pour conjuguer au mieux les enjeux économiques et sociaux dans une gouvernance qui prend forme. Il faut pour cela disposer, tant au niveau européen qu'au niveau national, d'un espace de dialogue qui permette de confronter développement économique, cohésion sociale, maîtrise budgétaire, rythme et conditions de l'absorption des déficits.
Assurer dans chaque Etat de l'Union la garantie d'un salaire plancher. De façon immédiate, il faut assurer dans chaque pays de l'Union une forme de protection collective en donnant à chaque salarié la garantie d'un salaire plancher. En France, le SMIC et l'extension des conventions collectives assurent cette garantie. Ce n'est pas le cas, par exemple, en Allemagne où certains secteurs peuvent pratiquer des salaires très bas. Dans un contexte marqué par une plus grande dureté de la concurrence à l'échelle mondiale, l'Europe essaie depuis des années de s'en sortir par la baisse du coût du travail et la concurrence intra-européenne ce qui conduit à l'enfoncer dans une spirale descendante où la concurrence sociale renforcera la précarité et le nombre de travailleurs pauvres.
La garantie d'un salaire minimum par pays permettrait de rompre cette spirale. C'est peut-être ce qu'a enfin intégré la Commission européenne, le Commissaire Lazlo Andor en charge des affaires sociales ayant déclaré mercredi : "nous faisons un pas en avant" et "le salaire minimum est un bon instrument pour lutter contre la pauvreté" mais aussi pour rendre certains emplois "plus attractifs".
Reste à voir comment l'Allemagne, entre autres, répondra à cette communication sur un domaine où l'Union n'a que peu de compétences, le droit social étant en majorité une prérogative des Etats. C'est en tout cas un signe positif qui peut permettre avec d'autres avancées de redonner sens, contenu et perspectives aux citoyens qui doutent de plus en plus que l'Europe soit vecteur de progrès social.
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 19 Avril 2012 à 23:13
Journée de la Shoah: les Israéliens se figent en mémoire des victimes
AFP | 19/04/2012 | 17h23
Les Israéliens se sont figés dans les rues, au travail, dans les écoles, pendant deux minutes jeudi à 10H00 (07H00 GMT) lorsque les sirènes ont retenti en mémoire des six millions de victimes juives du nazisme à l'occasion de la journée de la Shoah.
Toutes les chaînes de radio et de télévision diffusaient depuis mercredi soir des émissions, documentaires et films sur le génocide nazi, présentant des témoignages de survivants. Les automobilistes, le tramway à Jérusalem, les autobus, les piétons se sont arrêtés au son des sirènes.
Une cérémonie intitulée "chaque personne a un nom" s'est déroulée à la Knesset (Parlement), en présence du président Shimon Peres et du Premier ministre Benjamin Netanyahu, au cours laquelle les intervenants ont prononcé le nom de victimes.
Une vingtaine de descendants de "Justes" français, en Israël dans le cadre d'un voyage organisé par la Fondation France-Israël, ont assisté jeudi matin aux cérémonies officielles au mémorial de Yad Vashem.
Ils ont ensuite participé à une cérémonie organisée par "Aloumim", l'Association israélienne des enfants cachés en France, au mémorial de Roglit, un mur en pierre de taille recensant les noms des 80.000 Juifs déportés de France, situé dans une forêt proche de Jérusalem.
Le titre de "Juste parmi les Nations", décerné par l'Etat d'Israël aux personnes ayant sauvé des Juifs pendant la Shoah, a été accordé à plus de 3.000 Français.
Cette année, pour la première fois, une délégation de Roms d'Europe, victimes eux aussi des nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale, a été invitée à participer aux cérémonies.
Les cérémonies de "Yom HaShoah" (le jour de la Shoah) ont été marquées par plusieurs accidents.
Deux femmes qui étaient sorties jeudi matin de leurs véhicules pour observer les deux minutes de silence, une à Beersheva (sud) et l'autre dans une localité proche de Tel-Aviv, ont été renversées par des voitures et hospitalisées, a indiqué une porte-parole de la police, Louba Samri.
Par ailleurs, la veille, une Israélienne de 20 ans a été tuée et au moins dix personnes blessées à Jérusalem lors de l'écroulement d'une estrade construite en prévision des festivités à compter du 25 avril marquant la création de l'Etat d'Israël, au mont Herzl, non loin de Yad Vashem.
Mercredi soir, M. Netanyahu avait, dans une allocution prononcée à Yad Vashem, établi un lien entre l'Iran et le nazisme.
"Les gens qui refusent de voir la menace iranienne n'ont rien appris de la Shoah. Ils ont peur de dire la vérité, qu'aujourd'hui comme à cette époque-là il y a des gens qui veulent anéantir des millions de Juifs. C'est un mépris de la Shoah et une insulte à ses victimes", avait-t-il affirmé.
Le gouvernement israélien multiplie depuis des mois les déclarations sur une éventuelle intervention militaire contre les sites nucléaires iraniens. L'Etat hébreu, comme nombre de pays occidentaux, soupçonnent Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire, ce que dément l'intéressé.
Israël compte plusieurs dizaines de milliers de survivants de la Shoah, pour la plupart largement octogénaires.19 avril 2012 - 22H48- Holocauste -AFP - Des jeunes hommes, drapés dans le drapeau israélien, se recueillent devant des fils barbelés au camp d'Auschwitz-Birkenau, à l'occasion de la journée annuelle de la Shoah.
ISRAEL. Journée de commémoration des victimes de la Shoah
Ce 27 janvier, le discours prononcé par l’ambassadeur Christophe Bigot à l’institut Masuah au nom du corps diplomatique.Madam Minister of Culture and Sports (Limor Livnat, MK, Minister of Culture and Sports) Mr. Deputy Minister of Foreign Affairs (Daniel Ayalon) Mr. Chairman of Masuah (Shraga Milstein) Mr. Dean of the Diplomatic Corps (Henri Etoundi Essomba) Ambassadors, members of the Diplomatic Corps, Dear Friends,
On behalf of the international community , let me thank the Masuah institute, Shraga Milstein and Aya Ben Naftalay for their initiative and their invitation and their so precious and valuable work in direction of the youth, to allow them to grasp the unbearable essence of the Shoah. The International Holocaust Remembrance Day, which was established by the United Nations General Assembly in November 2005, is a very special and unique moment. A time to remember. A personal and collective journey, a painful and necessary one, toward the unspeakable past. Specially here in Israel, which was created to harbor the jewish people.
66 years after the liberation of the concentration camp of Auschwitz-Birkenau by the Soviet Union troops, memory must be constantly maintained and revived. Like that flame that all officials who are visiting Yad Vashem rekindle. The flame is there and is not extinguished. But if we do not revive it, we could end up, little by little, not seeing it anymore.
“Remember. Do not forget” “Lizkor. Ve lo Lishkoach”.
We must therefore constantly rekindle the flame of memory. To keep alive the six million jews, six millions martyrs of the Shoah, six millions lives, destinies, faces, names and dreams, each of one different, united in the same tragedy. To prevent such atrocities from ever happening again. It is our duty.
The flame of memory must also be a clear warning. To all tempted to take the path of a dangerous trivialization. To anyone tempted to deny the obvious in their speeches. To those who dare denying the horror. Even words, speeches can be intolerable, any form of anti-Semitism, of intolerance against races or religions. They shall not be tolerated. They shall be condemned vigorously and fought.
This is our message today, here at Tel Yitzhak, at the Masuah institute for holocaust studies. This is the message of every man, woman, child gathered today around the world, to commemorate the victims of the Shoah.
As Nobel prize Elie Wiesel said, ‘’ceux qui ne connaissent pas leur histoire s’exposent à ce qu’elle recommence’’. We shall remember we shall also think about ourselves, our history, our actions as States and Nations. The duty of memory is also a need for introspection.
As a French man, I have to live with France darkest hours of its history, which are an insult to its values, its past and its traditions. I have to live with The Vel’ d’Hiv Roundup, on June 16th 1942, a shameful wound. I have to live with the fact that Vichy, Petain, Laval were not mere accidents and that unbearable crimes were committed in the name of my country, France. But there is also another France. A France that declared war against the nazi regime as soon as September 1939. A France that resisted. Let’s just name a righteous village, Le Chambon-sur-Lignon or an organization, the OSE (l’Oeuvre de secours aux enfants - Society for Rescuing Children).
Lest’s also pay tribute here to the 21. 000 "Righteous Among the Nations", those who risked their lives, and their family lives to save many lives. They were modest heroes, farmers, employees, neighbors who took action.
From the depths of the horror and of the unspeakable, a message of hope towards the future was born. Memory and hope should remain our guidelines.
Thus, the blood of the Shoah can become, in the words of Samuel Pisar, one of the youngest survivors of the Holocaust, at the age of 16, "the blood of Hope" (Pisar’s memoir, Of Blood and Hope).
Thank You. Toda Raba.
votre commentaire -
Par marialis2.2 le 19 Avril 2012 à 16:10
L'hôpital dit halte aux réformes
Par Stéphanie Benz - publié le 19/04/2012 à 15:40
Comment le monde hospitalier a-t-il ressenti les réformes menées durant le quinquennat? Un rapport remis hier au ministre de la Santé Xavier Bertrand montre que la première urgence est de laisser, enfin, les hôpitaux souffler un peu.
REUTERS/Nigel RoddisFaire une pause dans les réformes: telle est aujourd'hui la première attente des médecins et responsables administratifs des hôpitaux. C'est l'une des principales conclusions d'un rapport remis hier à Xavier Bertrand - presque une supplique à l'adresse du prochain gouvernement, quel qu'il soit. Le ministre de la santé avait missionné l'an dernier deux personnalités du monde hospitalier (Francis Fellinger, un représentant de la communauté médicale et Frédéric Boiron, président de l'association des directeurs d'hôpitaux) pour mieux comprendre le malaise ressenti dans les établissements après l'avalanche de réformes menées pendant le quinquennat.
La loi Bachelot "Hôpital, patients, santé, territoire" avait en particulier été très mal perçue. Aujourd'hui, elle est en place. Et même si elle est toujours critiquée, les hospitaliers semblent souhaiter qu'on leur accorde le temps de la digérer, plutôt que de voir arriver une "énième réforme de la réforme" - en tout cas pour le volet gestion interne des établissements. D'autres aspects de la loi, en revanche, demandent à l'évidence que l'on remette l'ouvrage sur le métier. Les Agences régionales de santé, en premier lieu. La mayonnaise semble ne pas vouloir prendre entre les établissements et ces nouvelles structures, chargées de piloter la politique de santé de l'Etat en région, surtout perçues comme une "nouvelle bureaucratie administrative". Un vrai raté, d'autant plus que les attentes du monde médical étaient fortes vis-à-vis des ARS.
Le rapport revient également sur les paradoxes des politiques menées ces dernières années. Il y a d'abord eu la réforme du mode de financement des hôpitaux, désormais largement liée à leur activité. Puis le choix de miser sur les "coopérations entre établissements" pour faciliter la restructuration du tissu hospitalier, plutôt que d'imposer d'en haut des fermetures de services. Deux politiques en réalité contradictoires, puisque le nouveau mode de financement met de fait les hôpitaux en concurrence. Guère étonnant, donc, que les responsables hospitaliers ne se soient pas massivement précipités dans ces "coopérations"...
votre commentaire
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique