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Par marialis2.2 le 13 Février 2012 à 16:52
Autisme: la psychanalyse désavouée par la Haute autorité de santé
Par Estelle Saget, publié le 13/02/2012 à 14:56, mis à jour à 15:26
La HAS a pris position contre l'utilisation de la psychanalyse dans le traitement de l'autisme.
AFP/PHILIPPE HUGUEN
Dans un rapport à paraître le 6 mars, la HAS a désavoué la psychanalyse dans le traitement de l'autisme. La présidente de la principale association de parents d'enfants autistes, Danièle Langloys, se félicite de cet avis.
La prise de position de la Haute autorité de santé (HAS) sur les méthodes adéquates pour accompagner les enfants autistes était très attendue. Ses "recommandations de bonne pratique " seront rendues publiques le 6 mars, mais le quotidien Libération en a révélé aujourd'hui le point clé: "L'absence de données sur leur efficacité et la divergence des avis exprimés ne permettent pas de conclure à la pertinence des interventions fondées sur les approches psychanalytiques, ni sur la psychothérapie institutionnelle".
Ainsi, le groupe de travail réuni par la HAS classe la psychanalyse parmi les "interventions globales non recommandées ou non consensuelles". En des termes prudents, il désavoue très clairement ce mode d'intervention, toujours utilisé en France auprès des enfants autistes, alors qu'il ne figure dans aucune recommandation internationale. Les conclusions de la HAS ne constituent pas une interdiction de la psychanalyse, puisque les "recommandations de bonne pratique" ne sont pas opposables sur le plan juridique. Mais elles constituent une référence, quant à l'exercice approprié de la médecine, et les magistrats les prennent en compte lorsque des affaires sont portées devant les tribunaux. Sollicitée par L'Express, la présidente de la principale fédération d'association de parents d'enfants autistes, Autisme France, Danièle Langloys, salue "l'objectivité" de la HAS. "Le désaveu de la psychanalyse est une victoire acquise de haute lutte", ajoute-t-elle.
Deux écoles s'affrontent
Il s'agit en effet d'un tournant historique, dans la prise en charge des troubles envahissants du développement (TED), une dénomination regroupant les difficultés de communication apparaissant dès l'enfance, dont l'autisme. Car deux écoles s'affrontent, en France, dans une guerre totale qui perdure depuis des années.
- D'un côté, les psychiatres d'obédience psychanalytique, vilipendés sur les forums de discussion fréquentés par les parents sous le diminutif vengeur de "psykk". Ils considèrent l'autisme comme un problème psychique causé par une mauvaise relation avec la famille, la mère en particulier, bien que ces théories aient été invalidées par les neurosciences.
- De l'autre, les psychiatres et psychologues qui défendent les nouvelles méthodes éducatives et comportementale utilisées à l'étranger.
Il existe en effet un consensus international pour définir l'autisme comme un handicap, dans lequel les capacités à échanger avec l'entourage sont altérées, et qu'on peut compenser. Ces équipes, encore trop peu nombreuses, comptent d'ailleurs sur l'avis de la HAS pour convertir leurs pairs. Ainsi, le Dr Nadia Chabane, pédopsychiatre à l'hôpital Robert Debré, à Paris, responsable du pôle autisme depuis 1996, estime que celui-ci clarifie la situation. " Les prises en charge comportementales et éducatives fonctionnent bien, confirme-t-elle. Il faut que l'information passe dans toutes les structures qui interviennent auprès d'enfants autistes".
Elle est entrée en résistance et défend le libre choix, quant à la manière d'éduquer les enfants.
Les parents, eux, se rangent massivement dans le deuxième camp. En tout cas, ceux qui ont rejoint les associations, nombreuses, pour que l'autisme soit mieux pris en charge. La présidente d'Autisme France, Danièle Langloys, a fait partie du groupe de travail qui a élaboré les recommandations de la HAS. Pour cette femme de 62 ans, dont le fils autiste a aujourd'hui 27 ans, la lutte est plus que jamais d'actualité. "Les psychiatres psychanalystes ont fait la guerre aux familles pendant trente ans, s'indigne-t-elle. Il était grand temps de les contrer". Et d'ajouter: "Beaucoup de parents, trop isolés, ne connaissent pas leurs droits et sont encore terrorisés à l'idée de s'opposer aux médecins qui suivent leur enfant. Mais la nouvelle génération, mieux informée, est plus radicalisée que la précédente. Elle est entrée en résistance et défend le libre choix, quant à la manière d'éduquer les enfants". Elle conclut: "Chacun pense ce qu'il veut de la psychanalyse, ce n'est pas notre propos, mais elle n'a rien à faire dans le champ de l'autisme". Jusqu'ici, les parents militants dans les associations passaient souvent pour des extrémistes, dont la détresse expliquerait la virulence des propos. La position de la HAS lève cette ambiguïté.
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Par marialis2.2 le 27 Janvier 2012 à 15:16Sœur Jacqueline et Sœur Thérèse, sur la route avec les Roms
Elles appartiennent à la Fraternité des Petites Sœurs de Jésus, fondée par Petite Sœur Magdeleine de Jésus. 1226 d’entre elles, dans une soixantaine de pays, vivent leur apostolat avec les plus marginalisés
Depuis quelques années, sœur Jacqueline et sœur Thérèse, robe de toile bleue et croix sur la poitrine, vivent dans un petit appartement d’une cité de Villiers-le-Bel (Val-d’Oise).
Pendant longtemps, ces petites sœurs de Jésus ont vécu en roulotte, circulant d’un campement de Roms à un autre à travers l’Europe. Rien d’étonnant à ce qu’elles aient eu du mal à s’habituer à vivre entre leurs murs, à se heurter à des portes fermées…
Pourtant, pas plus qu’hier elles ne tiennent en place. Jacqueline s’absente des journées entières pour visiter des familles dans les campements de Roms. Pieds dans la boue, elle frappe à la porte de cabanes ou de caravanes hors d’âge, s’assoit, prend des nouvelles en buvant un café turc chauffé sur un butane qui sert aussi de chauffage, à quelques centimètres de la banquette où la famille se blottit la nuit.
Une femme, un enfant sont malades. Elle téléphone à un médecin qu’elle connaît pour obtenir un rendez-vous ou un renouvellement d’ordonnance. Un homme l’implore parce qu’il n’y a plus de ferrailles à ramasser et qu’il ne peut plus nourrir sa famille.
« Les aider à reprendre confiance en eux »
Elle le met en lien avec des associations… Elle accompagne aussi les malades dans les centres de soins, fait la queue dès 9 heures du matin à la préfecture de Bobigny, où sa connaissance du « romanès » facilite les démarches.
Après avoir soutenu, avec d’autres, la mise en place du village d’insertion à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), elle y épaule les familles en attente de logement. « Je ne suis pas assistante sociale, précise-t-elle. Je consacre toutes mes forces à leur faire voir leur dignité qu’ils ne voient plus, à les aider à reprendre confiance en eux pour qu’un jour ils accomplissent la démarche d’inscrire leurs enfants à l’école, avoir un travail, obtenir un permis de séjour. Je m’efforce de les mettre sur les rails, rien de plus. Ils sont marqués par leur histoire millénaire faite d’esclavages, d’expulsions, sans parler du génocide de la seconde guerre mondiale ; et aujourd’hui, ils vivent la peur au ventre, sous la menace d’être renvoyés dans leur pays d’origine où leur sort se dégrade. Quand, à force de se démener, on arrive à quelque chose, c’est une lumière, petite, mais une lumière… »
Elles témoignent de ce que vivent les Roms
Thérèse, elle, se consacre aux Manouches français, dont elle parle la langue, et qu’elle retrouve à Argenteuil ou à Franconville (Val-d’Oise) pour des rencontres de prière. « Je suis avec eux, je les soutiens, mais ils n’ont pas besoin de moi pour animer ces soirées. Ce sont eux qui évangélisent leurs frères. » Membre du conseil pastoral, Thérèse est aussi très active sur la paroisse Saint-Didier de Villiers-le-Bel.
Les deux religieuses font partie du comité Roms mis en place par l’aumônerie catholique des gens du voyage, et n’hésitent pas à témoigner de ce que vivent les Roms. Les liens noués avec les militants de différents comités ou collectifs de soutien aux Roms rendent leur témoignage plus crédible encore.
Enfin, bien que ce ne soit pas leur mission première, elles s’efforcent d’être présentes à la vie de leur quartier. En 2007, alors que la cité s’embrasait après la mort de deux adolescents, elles ont rendu visite à leurs familles musulmanes, participé aux marches silencieuses de jeunes ainsi qu’aux groupes de parole. « Des bonnes sœurs font parfois plus qu’un commissariat de police », confiait alors un témoin.
Ainsi occupées, Petite Sœur Jacqueline et Petite sœur Thérèse n’en oublient pas moins les rendez-vous balisant leur journée : laudes le matin, messe à l’église la plus proche, vêpres en fin de journée, et heure d’adoration dans la chapelle de l’appartement. Ainsi qu’une journée mensuelle de récollection chez des Sœurs adoratrices, et une retraite annuelle dans un monastère.
« Des contemplatives au milieu des plus pauvres »
« Tout ce que nous faisons, c’est parce que nous sommes habitées par Jésus, explique sœur Thérèse. C’est la source. Dans la prière, nous déposons ce que nous avons vécu, ce qui est beau comme ce qui fait mal ou qui semble inextricable, conscientes que la force vient de Dieu, désireuses qu’Il vienne habiter nos fragilités et les transforme en amour pour Lui et pour toute personne, surtout le pauvre, le rejeté. » « Pour porter autour de moi la tendresse de Dieu, ajoute Sœur Jacqueline, il faut que dans la prière je me laisse toucher par son amour… »
Pour mieux entrevoir le cœur de leur vocation et de leur spiritualité, elles invitent plutôt à les regarder vivre. Deux images, très concrètes, s’imposent alors. Sœur Jacqueline, tenant tendrement dans ses bras le petit Timothée, dernier-né d’une famille rom qui l’accueille dans sa caravane. Et sœur Jacqueline, à genoux devant un autre enfant, en terre cuite, posé sur un morceau d’écorce et quelques brins de paille dans leur chapelle où se trouve aussi le saint Sacrement.
« Nous sommes des contemplatives au milieu des plus pauvres, explique Sœur Thérèse. Là où on vit, même sous la tente, il y a toujours une chapelle, avec Jésus nouveau-né, pour nous rappeler que Dieu si grand s’est fait tout petit, et la présence eucharistique. Cela nous ramène à l’Innocent qui a donné sa vie pour que tous aient la vie, les plus démunis comme les autres. Mais il y a aussi une autre présence, celle de ceux dont nous partageons la vie, en vivant comme eux, en ayant les mêmes soucis qu’eux –trouver de l’eau, vivre à plusieurs dans un espace restreint, travailler, vendre sur les marchés ou porte à porte – et en partageant leurs joies et leurs peines. Ce que nous essayons de vivre, c’est à la fois la vulnérabilité de l’Innocent à Bethléem et la simplicité de Nazareth. »
« Je me sentais appelée à leur consacrer ma vie »
Pourquoi ont-elles choisi une vie si radicale ? Bien que très différentes, les deux religieuses ont sensiblement la même réponse. « J’étais enseignante et je voulais devenir religieuse, confie sœur Jacqueline. J’ai fait une retraite de cinq jours. Le jésuite qui m’accompagnait m’a fait parvenir le Bulletin vert, dans lequel Petite sœur Magdeleine, fondatrice de la Fraternité, exposait son idéal de vie. Ce fut un coup de foudre ! Au début de la règle de vie, elle demande que chaque fraternité soit “comme la grotte de Bethléem, une manifestation de la Présence de Jésus, un signe de la tendresse de Dieu, un rayon de lumière et d’espérance au milieu d’un monde d’injustice et de violence”… Quelques mois plus tard, j’entrais chez les Petites Sœurs. C’était l’époque de la Mission de France, des prêtres-ouvriers de Jacques Loew… l’Église se voulait plus présente au monde qui ne connaissait pas l’Évangile. »
« J’étais sensible à la détresse des Roms chassés de partout, explique de son côté sœur Thérèse. Je me sentais appelée à leur consacrer ma vie. J’ai appris que des religieuses vivaient avec eux. Ëtre petite sœur de rien du tout, vivre comme Jésus de Nazareth de notre travail, être humaine et chrétienne avant d’être religieuse… cela me semblait facile. Je suis entrée dans la Fraternité, et très vite, j’ai été envoyée aux Pays-Bas dans le campement où stationnait la fraternité avec sœur Jacqueline. »
« Dire aux personnes les plus abandonnées que Dieu les aime »
En feuilletant un album photo, l’une et l’autre reviennent avec pudeur sur leur parcours. « Petite sœur Magdeleine envoyait les petites sœurs auprès des personnes les plus abandonnées, celles à qui personne n’irait dire que Dieu les aime, qu’il a souffert et qu’il est mort pour elles, explique sœur Jacqueline. En arrivant, j’ai d’abord passé une année dans un bidonville au Maroc où je gagnais ma vie en travaillant dans une usine de bonbons dirigée par un juif. De retour en France, j’ai rejoint la caravane de la fraternité de noviciat aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Dès lors, tout mon chemin s’est déroulé avec les gens du voyage, au rythme de leurs déplacements en Europe, jusqu’à ce que je revienne fin 1998, quand les Roms de Roumanie arrivaient en nombre en France. J’ai beaucoup reçu d’eux qui ne baissent jamais les bras et qui ont une confiance en Dieu bouleversante. J’ai connu des épreuves, mais j’ai toujours trouvé dans l’Évangile une parole qui m’a réconfortée. »
« Lors du premier pèlerinage international des Gitans à Rome, se souvient sœur Thérèse, j’ai découvert des Roms encore plus pauvres, qui vivaient sous la tente. Je suis restée avec eux durant quinze ans. Puis en France avec les Manouches. C’est exigeant d’apprendre chaque fois la langue du pays où on se trouve. Mais les liens d’amitié noués m’ont permis de comprendre la profondeur de leur endurance, de leur générosité. La vie fraternelle, dans la proximité que nous vivons, l’obéissance qui nous fait laisser une fraternité pour en rejoindre une autre ne vont pas de soi, mais j’ai toujours eu foi en Jésus qui promet : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde” (Mt 28, 20). »
Martine de SAUTO
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Par marialis2.2 le 26 Janvier 2012 à 16:53
Monde Aujourd'hui à 15h49
Amnesty dénonce la «pratique généralisée» de la torture en Libye
Plusieurs partisans ou combattants de l'ancien régime ont été torturés à mort sur leur lieu de détention, selon l'ONG.
1 commentaireDes combattants libyens pro-Kadhafi, en prison à Tripoli 20 novembre 2011 (Photo Joseph Eid. AFP)Plusieurs combattants ou partisans présumés de l'ancien régime libyen ont été torturés à mort dans leur lieu de détention, a déploré jeudi Amnesty international, faisant état d'une pratique «généralisée» la torture.
«Plusieurs détenus sont morts sous la garde de milices armées dans et autour de Tripoli et Misrata dans des circonstances qui suggèrent la torture», a indiqué l'organisation des droits de l'Homme dans un communiqué.
L'organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a annoncé de son côté jeudi la suspension de ses activités dans les centres de détention à Misrata, à 215 km à l'est de Tripoli, en raison de «la torture sur les détenus et l'impossibilité de leur fournir des soins médicaux d'urgence».
Amnesty International affirme avoir rencontré des détenus à Tripoli, Misrata et Gharyan, «qui présentaient des marques visibles de tortures infligées au cours de ces derniers jours et semaines».
«Ils avaient notamment des plaies à la tête, aux membres, au dos et sur d'autres parties du corps.»
Selon Amnesty, «la torture est menée par des militaires reconnus officiellement et des organismes de sécurité ainsi que par plusieurs milices armées opérant en dehors de tout cadre légal».
Les autorités avaient promis de mettre les centres de détention sous leur contrôle. «Mais il est horrifiant de constater qu'il n'y a eu aucun progrès pour arrêter le recours à la torture», a regretté Amnesty.
(AFP)
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Par marialis2.2 le 24 Janvier 2012 à 13:46
Une loi contre les "dérives" des comités d'entreprise
Mots clés : Syndicats, Comité d'entreprise, Comité d'entreprise, Nouveau centre, RATP, Air France, EDF, SNCF, CE, CGT, CFDT
Par Fabrice Amedeo Mis à jour <time class="updated" datetime="24-01-2012T12:55:00+02:00;">le 24/01/2012 à 12:55</time> | publié <time datetime="24-01-2012T12:02:00+02:00;" pubdate="">le 24/01/2012 à 12:02</time> Réactions (6)Un texte, examiné jeudi à l'Assemblée nationale, déclare la guerre aux abus des gros CE. Il rend obligatoire la certification de leurs comptes ainsi qu'un droit de regard sur leur politique d'achat.
Les députés vont examiner jeudi une proposition de loi sur la transparence des comités d'entreprises. C'est le député Nouveau Centre, Nicolas Perruchot, qui est à l'origine de ce texte qui reprend les propositions de son rapport sur le financement des organisations syndicales. Ce rapport n'a jamais été publié faute d'avoir été adopté par les membres de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale qui craignaient de mettre le monde syndical à feu et à sang à six mois de l'élection présidentielle. Mais il a été dévoilé début décembre par Le Figaro .
«Cette proposition de loi est un peu une cession de rattrapage, explique une source proche du dossier. Le récent cas de SeaFrance a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Le gouvernement ne pouvait pas ne pas réagir». La loi d'août 2008 sur la représentativité avait introduit pour la première fois des obligations de transparence comptable pour les syndicats mais avait oublié les comités d'entreprise. Cet oubli est sur le point d'être réparé.
Le texte déjà en ligne sur le site de l'Assemblée nationale émet deux propositions majeures: que les comités d'entreprise soient soumis à l'obligation de publier les comptes et de les faire certifier, et que les appels d'offres soient obligatoires pour les travaux supérieurs à 15.000 euros et toute opération d'achat à partir de 7.200 euros.
Dénonciation des faits délictueux
La certification des comptes des CE devrait éviter à l'avenir la litanie des annonces de CE au bord de la faillite ou de la cessation de paiement. Le Comité central d'entreprises d'Air France a ainsi creusé un trou de 20 millions d'euros en deux ans et est aujourd'hui toujours au bord de la cessation de paiement. Celui d'EDF (les CCAS) a, lui, affiché un déficit de 26 millions d'euros en 2009 et de 82 millions d'euros en 2010.
Associée à la rédaction de la proposition de loi, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes (CNCC) a également appuyé pour que la «dénonciation des faits délictueux» soit ajoutée dans la proposition de loi. Les commissaires aux comptes, qui certifieront les comptes des CE, auront dorénavant l'obligation de dénoncer au parquet toute irrégularité. Une manière de lever l'omerta qui règne encore sur la gestion des CE trop souvent entachée de malversations.
2.000 comités d'entreprise sont visés
Autre mesure phare de la proposition de loi: le recours à des appels d'offre et le respect du code des marchés qui doit mettre fin aux contrats passés de gré à gré entre dirigeants des CE et fournisseurs du privé, ces derniers devant souvent mettre la main au portefeuille pour obtenir ou conserver des marchés.
«Cette partie de la proposition de loi a fait débat, explique une source proche du dossier. La CGT était contre alors que François Chérèque et la CFDT y étaient très favorables». Selon nos informations, il est possible que sur ce point, les députés lâchent du lest face aux syndicats et ne rendent obligatoire qu'un droit de regard de l'expert comptable sur la politique d'achat du comité d'entreprise.
Tous les comités d'entreprise ne sont pas concernés par ces mesures qui pourraient entrer en vigueur avant la présidentielle puisque seuls ceux qui ont des ressources supérieures à 230.000 euros par an devront se plier aux exigences du nouveau texte. Un seuil qui souligne bien que les députés visent surtout les grands CE - Air France, la RATP, SNCF, EDF - dont les abus ont défrayé la chronique depuis plusieurs années. Avec un seuil de 230.000 euros, la proposition de loi ne cible en effet que 2.000 CE sur les 40.000 présents en France.
LIRE AUSSI:
» Perruchot: «Il faut plus de transparence dans les CE»
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Par Fabrice Amedeo
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Par marialis2.2 le 24 Janvier 2012 à 00:41
«La plupart des précoces sont de mauvais élèves alors qu'ils ont un haut potentiel»
Membre de la commission ministérielle sur les élèves intellectuellement précoces à l'Education nationale, Alain Salzemann éclaire les raisons pour lesquelles certains enfants précoces se retrouvent en grande souffrance scolaire. Et explique les principes adoptés par le collège Jean-Charcot de Joinville-le-Pont (Val-de-Marne), spécialisé dans la prise en charge de ces enfants, et dont il est le principal adjoint.
Comment expliquer que des enfants intellectuellement précoces se retrouvent en situation de souffrance scolaire, alors qu'il ont des capacités qui devraient les faire réussir plus facilement que les autres ?
Les enfants précoces ne sont pas plus intelligents que les autres, mais présentent une intelligence différente. Ils ont donc des besoins particuliers que l'école ne voit pas toujours. Pour environ deux tiers d'entre eux, cela ne pose pas de problème : ces enfants arrivent à exprimer leur potentiel et donc à suivre un cursus scolaire plus ou moins normal. Sans aller jusqu'à dire qu'ils sont heureux - la plupart d'entre eux souffrent d'ennui - , ce sont des enfants pour qui ça va. A l'inverse, un tiers des enfants précoces se retrouve en grande souffrance. Le plus souvent parce qu'ils n'ont pas été reconnus comme tels. Ils sont incompris des adultes et se retrouvent très vite isolés.
Chez les enfants précoces, le relationnel est souvent catastrophique. Il y a un grand décalage entre leur âge affectif, jusqu'à neuf ans en retard parfois, et leur âge intellectuel, dont l'avance peut aller jusqu'à seize ou dix-sept ans. Un grand écart difficile à gérer. D'un petit rien, ils font une montage. Et ils accumulent souvent les maladresses avec leur entourage.
Ils n'ont pas non plus les mêmes centres d'intérêts, ne posent pas les mêmes questions que les autres élèves. Certains passent pour de vrais extraterrestres. Et plus encore quand ils souffrent de troubles tels que la dyslexie ou dyspraxie [difficultés à exécuter les gestes de l'écriture, ndlr], auxquels les enfants précoces sont particulièrement sujets.
Vous parlez d'une intelligence différente...
Ces enfants ont une très bonne capacité à comprendre mais pas à mémoriser. Ils connaissent souvent une réussite mitigée, bonne en mathématique et mauvaise en français par exemple. La plupart ont une capacité intellectuelle qui repose sur la mémoire analogique : ils comprennent un raisonnement et le reproduisent. Cela explique que certains enfants précoces qui réussissaient bien décrochent en quatrième ou troisième, quand on introduit la démarche nouvelle du raisonnement hypothéticodéductif. Finalement, la plupart des précoces sont de mauvais élèves alors qu'ils ont un haut potentiel.
Quelles sont les orientations ou dispositifs particuliers mis en place par votre établissement pour leur venir en aide ?
Dans notre collège, nous avons fait le choix d'insister sur la dimension relationnelle et la bienveillance avant de s'intéresser aux pédagogies adaptées. La plupart des enfants précoces qui arrivent chez nous ont voulu rentrer dans la norme et ont renoncé à ce qu'ils étaient, s'infligeant une «automutilation intellectuelle». Notre objectif est donc de les réconcilier avec l'école et avec eux-mêmes. Il leur faut une reconnaissance de ce qu'ils sont et de leurs besoins. Ici, ils retrouvent une place.
Pour cela, on privilégie la relation affective. C'est la condition pour que ces enfants puissent entrer à nouveau sereinement dans l'apprentissage. Certains souffrent d'une véritable phobie scolaire. Ils ne sont pas prêts à entendre parler de résultats. Il faut d'abord qu'ils retrouvent le goût de venir à l'école. Même si au début ce n'est que pour rejoindre les copains. C'est déjà une avancée, car avant la plupart étaient isolés. Beaucoup ont de gros problèmes de sociabilité.
Dans le même temps, on essaie de provoquer leur motivation, pour qu'ils retrouvent une appétence, une certaine curiosité pour les choses.
Enfin, il faut leur donner le goût d'apprendre. Les enfants précoces aiment comprendre, mais pas apprendre. C'est notamment de là que vient leur mauvais rapport à l'école. Comme un mariage raté, où il y a de nombreuses attentes mais aussi d'incompréhension de chaque côté. L'enfant attend que l'école nourrisse son appétit de savoir, mais celle-ci lui demande aussi d'apprendre. C'est la désillusion. Apprendre demande un effort et les enfants précoces ont rarement le goût de l'effort étant donné leurs facilités. Peu à peu la relation décline, parfois jusqu'à la rupture. Notre rôle, c'est de faire en sorte que la réconciliation réussisse.
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