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Par marialis2.2 le 18 Janvier 2012 à 14:08Aung San Suu Kyi.fr
SOUTENIR AUNG SAN SUU KYI
SOLIDARITE: Un CD hommage à Aung San Suu Kyi est vendu 10 euros en soutien à France Aung San Suu Kyi. Merci.
Un CD 4 titres réalisé solidairement par Rouge Orange productions et notre amie, la chanteuse FABELL, vient de sortir. L'intégralité des ventes et droits de cet album est entièrement reversée à France Aung San Suu Kyi. Merci de l'acheter, de l'offrir et de le diffuser le plus largement possible autour de vous.
Le CD-hommage à Aung San Suu Kyi
Ce CD est dédié à Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la Paix birmane qui a passé près de 15 années de sa vie en prison ou en résidence surveillée. Libérée en novembre 2010, elle continue à œuvrer courageusement et inlassablement pour la démocratie et à faire reculer chaque jour un peu plus la junte militaire au pouvoir.
>>> Un extrait à écouter: la chanson “La Dame de Rangoun“
Aung San Suu Kyi - La Dame mp3.mp3 (3.56 Mo)
>>> A acheter dès maintenant (10 euros + 5 euros de port)
- Achat possible par chèque libellé à l'ordre de “Collectif Aung San Suu Kyi” et à envoyer à notre adresse: “Collectif Aung San Suu Kyi, 49 rue de Ponthieu, 75008, Paris.
Pour tout complément d'information : contact@aungsansuukyi.fr
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Par marialis2.2 le 16 Janvier 2012 à 19:3316/1/12 - 18 H 53 mis à jour le 16/1/12 - 18 H 59La mémoire du survivant et les mots du bourreau
Rescapé du génocide cambodgien, le cinéaste Rithy Panh poursuit son travail de mémoire en décrivant pour la première fois, dans un livre capital, ce que fut la réalité quotidienne de ce massacre de masse entre juin 1975 et janvier 1979.
Il signe aussi un documentaire implacable (sortie en salles demain) sur son long face-à-face avec Duch, le bourreau de S 21, responsable de la mort de 12 380 personnes, qui tente de justifier son rôle dans ce processus de déshumanisation.
C’est la voix d’un rescapé, sorti de l’enfer, qui interroge les vivants et les morts. Rithy Panh avait 13 ans quand les Khmers rouges ont fondu sur Phnom Penh et vidé la capitale, déporté toute la population vers les rizières desséchées. Début d’un processus d’extermination collective à grande échelle : en quatre ans, près d’un quart des Cambodgiens ont été affamés, torturés, massacrés.
Entre juin 1975 et janvier 1979, sur 7 millions d’habitants, 1 800 000 personnes ont été « détruites » (mot employé par les bourreaux pour les réduire à néant). Le Cambodge n’était plus qu’un camp de travaux forcés et un charnier, avec 20 000 « champs de morts » à travers le pays.
Derrière cette « solution finale », une organisation qui affame, éradique toute trace d’humanité, invente « une langue de tuerie » , pratique la religion des « aveux » par la torture poussée à un paroxysme de sauvagerie, ne respecte même pas les morts, laissés sans sépulture. Aux prisonniers, l’Angkar (l’Organisation khmère rouge, toute-puissante, qui avait droit de vie et de mort) répétait : « À te garder, on ne gagne rien. À t’éliminer, on ne perd rien. »
Témoignage contre l’oubli
Rithy Panh a fait partie des convois de la mort. Toute sa famille a été emportée : son père, sa mère, son grand frère, sa sœur, son beau-frère, ses nièces, ses neveux… Depuis plus de vingt ans, ce cinéaste fouille les décombres et la mémoire de son pays dans des documentaires où il retrouve la trace des suppliciés, filme les gardiens et les tortionnaires, exhume les morts et leur rend leur dignité, traque le silence et les non-dits, repousse l’oubli.
À ce puzzle tragique, il manquait deux pièces essentielles : son propre témoignage de survivant et les mots du bourreau. Dans L’Élimination , livre capital, aussi important que les récits, en leur temps, de Primo Levi et Robert Antelme, Rithy Panh décrit dans des pages terrifiantes ce que fut la réalité du délire khmer rouge et les étapes de sa résistance au cœur de cette folle entreprise de déshumanisation.
Il signe aussi un documentaire implacable : son face-à-face avec le directeur de S 21, l’ancien collège français de Phnom Penh transformé en camp de détention, d’où personne ne sortait vivant.
Professeur de mathématiques, Kaing Guek Eav, alias Duch (également orthographié Douch), a longtemps dirigé M 13, une prison des maquis khmers rouges, avant d’être nommé par l’Angkar à la tête de S 21 où il a signé de sa main les ordres de torture et d’élimination de 12 380 personnes, regardées par leurs tortionnaires comme des « animaux sans âme » … Dans le registre de S 21, sur des annotations concernant de très jeunes enfants, Rithy Panh voit l’écriture de Duch : « Réduis-les en poussière. »
Duch réinvente sa vérité
À l’approche et en prévision de son procès, Duch a cédé aux sollicitations de Rithy Panh et accepté de répondre, face à la caméra, à ses questions. Pendant près de trois cents heures, le cinéaste a tenté d’obtenir la vérité que son interlocuteur refusait de lui donner, esquivant sans cesser d’argumenter, cachant sa responsabilité sous un flot de paroles.
Rithy Panh précise le sens de sa quête : « Je ne cherchais pas à comprendre Duch ni à le juger : je voulais lui laisser une chance d’expliquer, dans le détail, le processus de mort dont il fut l’organisateur (…). J’avais survécu au régime khmer rouge, je questionnais l’énigme humaine en la personne humaine de Duch. Il m’importait de lui rendre la parole. Je pense que même chez les pires assassins subsiste une part d’innocence. Je voulais qu’il chemine vers l’humanité. »
Peine perdue : Duch réinvente sa vérité, cherche une forme de rédemption avec des mots biaisés, des demi-mensonges. Alterne dans son système de défense entre la revendication d’une idéologie, dont le tort, à ses yeux, est d’avoir échoué, et l’affirmation de son statut de victime, « otage » du Kampuchéa démocratique.
Commentaire de Rithy Panh : « C’est une défense classique dans les systèmes totalitaires : tous les bourreaux se disent terrorisés. » Duch corrigera : « J’ai été l’otage du régime et l’acteur de ce crime. » Sans vrai repentir. Comme un constat. Rithy Panh se braque : « à S 21, Duch a donné des ordres pour que la souffrance soit maximale, au lieu de commander des exécutions rapides. »
Duch nie avoir entendu les cris des suppliciés, se réfugiant derrière la routine de son travail de bureau, simplement soucieux, raconte-t-il, que les prisonniers crachent la vérité (n’importe laquelle, pourvu qu’ils avouent).
À S 21, on torturait à tour de bras, avec des « raffinements » insoutenables : excréments avalés à la cuillère, mains sanglées, mâchoire écartée ; visage recouvert de ciment ; aiguilles sous les ongles ; nourrissons lancés contre un arbre ; bébés jetés d’une fenêtre devant ses parents. Et d’autres méthodes où les « exécutants » déployaient zèle et acharnement, sur ordre de Duch.
«J’étais sans famille. J’étais sans nom »
Ensuite, les victimes étaient exécutées de nuit. À la campagne, famine, brutalités incessantes, déplacements permanents sans logique, séances d’auto-critique en pleine nuit pour priver de sommeil et tenir par la terreur des êtres exsangues, exécutions sommaires et arbitraires se succédaient. Interdiction de se parler. Chacun se battait pour le moindre grain de riz et la noria des tâches de fourmi reprenait sous un soleil de plomb pour des travaux inutiles.
Tous les rapports humains étaient brisés : les mots « mari », « femme », « amour » étaient interdits comme les mariages d’amour ou… les lunettes. Les prénoms étaient abolis. «J’étais sans famille. J’étais sans nom. J’étais sans visage. Ainsi, j’étais vivant, car je n’étais plus rien», écrit Rithy Panh. Réduit à l’état de «loque», entre l’épuisement et les coups, il a tenu alors que sa famille sombrait, mourait. Il mangeait des racines, dormait sous la pluie, sans force.
«La résistance humaine est mystérieuse : j’ai agi comme un animal. L’instinct m’a préservé de mourir. Il y avait trop de morts partout…» Il a aussi assisté à des agonies interminables, atroces. Il a enterré des centaines de cadavres et demeure «hanté par le son que fait un corps humain qui tape un autre corps humain». Rithy Panh revient aussi sur trois «tabous» : les prises de sang forcées et massives jusqu’à la mort, le mode d’exécution des enfants et les viols.
«La banalité du bien»
L’effroi n’est pas de voir de face le visage d’un bourreau de masse qui apparaît sous les traits d’un vieil homme qui se tient droit, affronte les questions, rit face à certains témoignages accablants. Mais de découvrir un intellectuel qui parle français, cite La mort du loup, de Vigny, évoque Marx, analyse et justifie l’idéologie khmère, décrypte, à sa façon, la machine à tuer dont il était l’un des rouages les plus efficaces.
Effroi redoublé par sa conversion récente au christianisme, baptisé sous un faux nom… «Son crime est tel qu’il doit se chercher une voie spirituelle, estime Rithy Panh. Après tous ces morts, le bouddhisme ne peut pas lui accorder ce secours.»
Rithy Panh s’insurge contre ce qu’il est convenu d’appeler «la banalité du mal», formule rabâchée : «à un tel niveau de responsabilité, elle n’existe pas. Duch a cherché, inventé, trouvé des solutions pour exterminer ceux qui arrivaient à S21, avec son esprit mathématique, les améliorant, les perfectionnant de manière rationnelle.»
Sauvé par une série de petits gestes impensables, miraculeux, suivant l’exemple de son père et de sa mère qui ont résisté jusqu’à la mort, Rithy Panh plaide, avec force, pour «la banalité du bien» : «Il n’y a pas que la mémoire du génocide à transmettre, mais aussi le message de la générosité. Je crois que la bonté est une composante essentielle de la vie et qu’il faut se battre pour cette valeur qui est le vrai lien de l’humanité.»
L’élimination , de Rithy Panh (avec Christophe Bataille) – Grasset, 338 p., 19 €.
Duch, Le Maître des Forges de l’Enfer , de Rithy Panh****. Film franco-cambodgien, 1 h 43.
JEAN-CLAUDE RASPIENGEAS
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Par marialis2.2 le 13 Janvier 2012 à 23:26
Les sans-abri victimes d'un hiver trop doux
Mots clés : Sans-abri, Samusocial
Par lefigaro.fr Publié <time datetime="13-01-2012T12:28:00+02:00;" pubdate="">le 13/01/2012 à 12:28</time> Réactions (69)
23.867 demandes d'hébergement d'urgence n'ont pas été satisfaites au cours du mois de décembre sur 48.618 appels» Crédits photo : Francois Mori/APPrès d'un appel sur deux au 115 n'a pas abouti à une solution d'hébergement en décembre, selon une étude publiée par La Croix. En cause, la douceur du climat qui empêche l'ouverture de places supplémentaires.
Les températures clémentes n'ont pas rendu service aux sans-abri au mois de décembre. C'est le constat paradoxal que fait le baromètre hivernal du 115, publié vendredi par La Croix. Selon cette enquête, réalisée par la Fédération nationale des associations d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars) dans 37 départements (hors Paris), «23.867 demandes d'hébergement d'urgence n'ont pas été satisfaites au cours du mois de décembre sur 48.618 appels». Autrement dit, un appel sur deux au numéro du Samu social n'a pas abouti à une solution d'hébergement. Dans deux cas sur trois, cette réponse négative était justifiée par un manque de place.
«Ce chiffre reflète la gestion de l'exclusion au thermomètre, qui adapte avant tout l'offre d'hébergement d'urgence aux conditions climatiques avant de s'adapter aux besoins des personnes, déplore la Fnars. Au manque de places pérennes pour accueillir les personnes, s'ajoute la douceur de cet hiver qui limite l'ouverture des dispositifs temporaires». En effet, les plans «grand froid» sont déclenchés en fonction du niveau des températures. Le premier seuil n'est atteint que lorsque les températures passent sous 0 la nuit.
La situation est particulièrement critique dans la Loire (91% de réponses négatives), le Rhône (88%), la Guadeloupe (83%) et la Loire-Atlantique (68%).
Les familles et les étrangers les plus durement frappés
Les ménages avec enfants sont plus mal lotis que les cas isolés, en raison du manque de structures adaptées. Ils représentent 46% des personnes ayant appelé le 115 en novembre, et 35% en décembre. Mais seuls 39% d'entre eux ont obtenu un hébergement, contre 60% pour les personnes seules.
Etre étranger n'aide pas non plus à s'abriter du froid. «71% des demandes de personnes issues de l'Union européenne (et parmi elles, une forte majorité de Roumains) et 56% des demandes de personnes étrangères hors Union européenne n'ont pas obtenu de place en décembre, contre 37% des demandes de personnes de nationalité française», indique l'enquête.
En cause, des directives écrites demandant aux structures de donner la priorité aux Français, malgré les lois de 2007 et 2009 qui accordent un droit à l'abri sans distinction d'origine, rapporte le quotidien. Pour la Fnars, «la France n'est pas en mesure d'honorer les conventions internationales qu'elle a signées».
En juillet dernier, le fondateur du Samu social, le Dr Xavier Emmanuelli, avait claqué la porte en raison d'une situation «plus gérable», après l'annonce d'une baisse drastique du budget 2011 par l'Etat qui le finance à 92%. Malgré ces restrictions, le secrétaire d'Etat au Logement Benoist Apparu avait assuré le 1er décembre que tous les sans-abri qui appelleraient le 115 se verraient proposer une place. Une promesse qui sera difficile à tenir. La capacité d'hébergement a certes augmenté ces dernières années: dans les structures permanentes, 82.890 places étaient disponibles en 2010 contre 51 104 en 2004. Mais elle demeure insuffisante pour accueillir les 150.000 personnes sans domicile en France.
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Par marialis2.2 le 7 Janvier 2012 à 02:04
Sur le génocide arménien : réponse à une poignée d’historiens
Bernard-Henri LévyLa loi, votée avant Noël, et visant à pénaliser le négationnisme, n’est pas une loi qui dit l’Histoire à la place des historiens. Et ce pour la bonne raison qu’elle est, cette Histoire, dite, écrite, bien écrite, depuis longtemps : que les Arméniens aient été, à partir de 1915, victimes d’une entreprise d’annihilation méthodique, on le sait depuis toujours ; une littérature abondante s’est développée sur le sujet et s’est appuyée, en particulier, sur les aveux faits, presque aussitôt, à la suite de Hodja Ilyas Sami, par les criminels turcs eux-mêmes ; en sorte que, de Yehuda Bauer à Raul Hilberg, des chercheurs de Yad Vashem à Yves Ternon et d’autres, on ne connaît guère d’historien sérieux pour nier cette réalité ou en douter. Cette loi, autrement dit, n’a rien à voir avec la volonté d’établir une vérité d’État.
Aucun des députés qui l’ont votée n’a prétendu se substituer aux historiens et à leur œuvre. Ils entendaient juste rappeler ce droit simple qu’est le droit de chacun à n’être pas publiquement injurié – et son droit, corrélatif, à demander réparation de cette atteinte particulièrement outrageante qu’est l’atteinte à la mémoire des morts. Question de droit, pas d’Histoire.
Présenter cette loi comme une loi liberticide susceptible d’entraver le travail des historiens est un autre argument étrange, et qui laisse rêveur. Ce sont les négationnistes qui, jusqu’à nouvel ordre, entravent le travail des historiens. Ce sont leurs lubies, leurs folies, leurs truquages, ce sont leurs mensonges vertigineux et terrifiants qui font trembler le sol sûr où doit, en principe, s’établir une science. Et c’est la loi qui, en les pénalisant, en leur compliquant un peu la tâche, en avertissant le public qu’il a affaire avec eux, non à des savants, mais à des incendiaires des esprits, protège l’Histoire et la met à l’abri. Y a-t-il un historien que la loi Gayssot ait empêché de travailler sur la Shoah ? Y a-t-il un auteur qui, en conscience, puisse prétendre qu’elle ait limité sa liberté de recherche et de questionnement ? Et n’est-il pas clair que les seuls qu’elle a sérieusement embarrassés sont les Faurisson, Irving et autres Le Pen ? Eh bien, même chose pour le génocide des Arméniens.
Cette loi, quand le Sénat l’aura ratifiée, sera une chance pour les historiens, qui pourront enfin travailler en paix. A moins… Oui, à moins que les opposants à la loi n’aient cette autre arrière-pensée, plus trouble : que l’on serait allé trop vite en besogne en concluant, justement, et depuis presque un siècle, au « génocide »…
N’y a-t-il pas, disent encore certains, d’autre façon que la loi pour intimider les « assassins de papier » ? Et la vérité n’a-t-elle pas, en elle-même, dans sa nudité et sa rigueur, les moyens de se défendre et de triompher de ceux qui la nient ? Vaste débat. Dont on discute, par parenthèse, depuis les origines de la philosophie. Et auquel s’ajoute, dans le cas présent, un paramètre spécifique qui fait que, dans le doute, il est prudent de s’assurer du renfort de la loi. Ce paramètre c’est le négationnisme d’État turc. Et cette spécificité c’est que les négationnistes, là, ne sont pas de vagues hurluberlus, mais des gens qui s’appuient sur les ressources, la diplomatie, la capacité de chantage et de rétorsion d’un État puissant. Imaginez ce qu’eût été la situation des rescapés de la Shoah si l’État allemand avait été, après la guerre, un État négationniste. Imaginez leur surcroît de détresse et de colère s’ils avaient eu à faire face, non à une secte de zozos, mais à une Allemagne non repentante faisant pression sur ses partenaires et les menaçant de ses foudres s’ils qualifiaient de génocide l’extermination des juifs à Auschwitz. C’est, mutatis mutandis, la situation des Arméniens. Et c’est pour cela aussi qu’ils ont droit à une loi.
Et puis j’ajoute, enfin, qu’il faut arrêter de tout mélanger et de noyer le malheur arménien dans le blabla ritualisé pourfendant les « lois mémorielles ». Car cette loi n’est pas une loi mémorielle. Ce n’est pas l’un de ces dangereux coups de force susceptibles de frayer la voie à des dizaines, voire des centaines, de règlements absurdes ou scélérats codifiant ce que l’on a le droit de dire sur la Saint-Barthélemy, le sens de la colonisation, l’esclavage, le malheur occitan, le délit de blasphème, j’en passe. C’est une loi sur un génocide – ce qui n’est pas pareil. C’est une loi sanctionnant ceux qui, en le niant, redoublent et perpétuent le geste génocidaire – ce qui est une autre affaire. Des génocides il n’y en a pas, Dieu soit loué, des centaines ni même des dizaines. Il y en a trois. Quatre si, aux Arméniens, aux Juifs, aux Rwandais, s’ajoutent les Cambodgiens. Et mettre ces trois ou quatre génocides sur le même plan que le reste, faire de leur pénalisation l’antichambre d’un politiquement correct autorisant une kyrielle de lois inutiles ou perverses sur les aspects disputés de notre mémoire nationale, dire : « attention ! vous ouvrez une boîte de Pandore d’où peut sortir tout et n’importe quoi ! » est une autre imbécillité, doublée d’une autre infamie et scellée dans une mauvaise foi, pour le coup, caricaturale.
Opposons à cet argumentaire spécieux la sagesse de la représentation nationale. Et puissent les sénateurs aller au bout de la démarche en ne se laissant pas intimider par ce quarteron d’historiens.
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Par marialis2.2 le 31 Décembre 2011 à 01:35
La barre des 8 000 médecins formés franchie à la rentrée 2012
| 30.12.11 | 10h56 • Mis à jour le 30.12.11 | 14h1
Fallait-il augmenter le numerus clausus des étudiants en médecine ? L'abaisser plutôt ? Le sujet est loin de faire l'unanimité, mais c'est décidé, à l'horizon 2020, plus de médecins sortiront diplômés de la faculté.
Alors que les Français s'inquiètent de l'extension des déserts médicaux, le ministre de la santé, Xavier Bertrand, et celui de l'enseignement supérieur, Laurent Wauquiez, ont annoncé, jeudi 8 décembre, une augmentation du nombre de places offertes en deuxième année de médecine de 7 400 à 7 500 à la rentrée 2011-2012. Le nombre de places dites passerelles, qui permettent à des étudiants issus de grandes écoles ou de masters d'entrer en deuxième ou troisième année, passera de 300 à 500. De quoi faire passer, après trois ans de stabilité, le nombre de médecins formés à 8 000 ; soit le niveau de la fin des années 1970.
La hausse du numerus clausus a l'intérêt de donner un peu d'espoir à tous les aspirants médecins : il est devenu problématique que tant de candidats soient recalés alors que le pays est contraint de faire appel à des médecins à diplôme roumain ou encore algérien. Elle ne réglera cependant rien si la question de la mauvaise répartition des médecins sur le territoire et entre disciplines n'est pas prise en compte.
S'il reconnaît que la hausse du nombre de diplômés ne règle pas à elle seule les problèmes de démographie médicale, M. Bertrand explique : "Ce que je ne veux pas, c'est que l'on ait à nouveau à gérer une pénurie de médecin comme cela a déjà été le cas", en référence aux années où le nombre de médecins formés était tombé trop bas - jusqu'à 3 500 en 1993. "Je refuse de retomber dans les travers du malthusianisme" qui consiste à faire croire qu'avec "moins de médecins, on a moins d'actes, donc moins de dépenses et moins de déficit".
"Dans dix ans, l'exercice médical aura changé : les futurs médecins, et pas seulement les femmes parmi eux, voudront à l'avenir plus de temps pour leur famille, mais aussi pour leur formation et même dans leur pratique", poursuit-il pour justifier le choix du gouvernement. Des réunions auront lieu en janvier 2012 pour déterminer quelles universités accueilleront les places supplémentaires en fonction des besoins. Une nouvelle faculté de médecine est prévue à Torcy (Seine-et-Marne).
Les ministres ne comptent pas pour autant s'attaquer de plein fouet à la mauvaise répartition des médecins sur le territoire et entre disciplines. "Nous ne voulons pas de mesure coercitive et restons persuadés que la palette d'outils incitatifs, que nous entendons développer, suffira", plaide M. Wauquiez. Le gouvernement compte ainsi voir la situation s'améliorer peu à peu. Il se veut confiant : pour la première fois depuis longtemps, en 2010, il y a eu plus d'installations en zone rurale que de départs.
Les ministres misent, par exemple, de nouveau sur l'essor des stages en médecine générale. Ce dispositif est lancé depuis 1997, mais seuls 49 % des étudiants effectuent un tel stage, faute d'entrain des médecins en exercice à faire du tutorat. Pour inciter à s'installer en zone sous-dotée, le gouvernement insiste toujours sur ses mesures fétiches : les maisons de santé pluridisciplinaires, mais aussi l'octroi de bourses aux étudiants en contrepartie d'années d'exercice dans une zone déficitaire. "Ce dispositif n'est pas assez connu et nous allons y remédier", promet M. Wauquiez.
Refusant toute contrainte, l'exécutif reste sur sa ligne, ce qui lui permet d'éviter de se fâcher avec les médecins à quelques mois de la présidentielle. La profession n'a jamais toléré la moindre entrave à la liberté d'installation. Les doyens des universités de médecine reconnaissent toutefois que si les incitations ne suffisent pas, il faudra en passer par une "solidarité forcée", en imposant aux diplômés de commencer par trois années dans les zones ou spécialités déficitaires. Aujourd'hui, certaines régions forment des médecins, mais n'arrivent pas à les retenir. La Bourgogne n'en conserve que 47 %, selon l'Atlas régional de l'Ordre des médecins. Ceux qui n'arrivent pas à les garder font de plus en plus appel à des médecins à diplôme étranger.
Les médecins, comme les internes et les doyens d'université, n'étaient pas demandeurs de cette hausse du numerus clausus. Les médecins pensent avant tout qu'il faut redorer le blason de l'exercice libéral. Dans les facultés, déjà saturées d'étudiants, on s'inquiète du manque de place dans les amphithéâtres ou de stages d'externat, mais aussi d'enseignants.
Certes, dans les prochaines années, la baisse du nombre de médecins va se faire sentir à cause de départs massifs à la retraite d'ici à 2020. Mais une amélioration était déjà prévue, grâce à l'effet des hausses successives du numerus clausus depuis dix ans. Et il y a d'autres solutions déjà envisagées qu'une nouvelle augmentation du nombre de médecins : développement de la télémédecine, meilleure répartition des tâches avec les autres professionnels de santé (infirmières, kinésithérapeutes...)
En septembre, la Cour des comptes préconisait d'ailleurs une réflexion sur un éventuel abaissement du numerus clausus. M. Bertrand ne l'entend pas ainsi et compte poursuivre le mouvement de hausse engagé depuis plus de quinze ans.
Dans Numerus Clausus, pourquoi la France va manquer de médecins (Springer), le Dr Daniel Wallach retrace quarante ans de tentative de régulation. Face à la difficulté à prévoir les besoins en médecins dans les années à venir, face aux erreurs déjà commises (baisse drastique, hausse trop importante), il n'hésite pas à préconiser la suppression du numerus clausus. Mais il y aurait là un écueil évident : l'impossibilité d'absorption de tous les aspirants au métier de médecin.
Laetitia Clavreul et Isabelle Rey-Lefebvre
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