• Dernière modification : 12/08/2013 

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    IBK donné "largement en tête"

    de la présidentielle malienne

    © AFP

    Ibrahim Boubacar Keïta arriverait "largement en tête" du second tour de la présidentielle malienne l'opposant à Soumaïla Cissé, selon une source électorale qui se base sur le dépouillement de deux tiers des bulletins de vote.

    Par Roméo LANGLOIS , envoyé spécial au Mali (vidéo)   lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Le statut de favori d’Ibrahim Boubacar Keïta semble se confirmer. Après le dépouillement des deux tiers des bulletins, celui qu'on surnomme "IBK" serait "largement en tête" de l’élection présidentielle malienne, d’après une source électorale proche de la Commission nationale de dépouillement citée par l'AFP. Un peu plus tôt dans la journée, des estimations non officielles provenant de sources sécuritaires plaçaient déjà IBK loin devant son rival Soumaïla Cissé.

    Mais Gouagnon Coulibaly, directeur de campagne de Soumaïla Cissé, dénonce déjà des "fraudes massives" et accuse l'administration du régime de transition d'être "partisane".

    Les deux candidats
    avaient appelé "au calme et à la sérénité" dans l’attente de la publication des résultats provisoires. Le ministère de l'Administration territoriale a cinq jours à compter de la date du scrutin pour les publier, mais le processus devrait être plus rapide qu'au premier tour du 28 juillet.

    Une participation moindre

    À l'issue du premier tour, IBK avait réuni 39,79 % des voix, contre 19,70 % à son adversaire. Il avait obtenu le ralliement de 22 des 25 candidats éliminés, dont la majorité avait obtenu moins de 1 % des suffrages. Mais Soumaïla Cissé, qui partait du principe que ce second tour était "une nouvelle élection", comptait, pour rattraper son retard, sur une partie des quelque 400 000 bulletins déclarés nuls au premier tour et sur une mobilisation plus forte encore que celle du 28 juillet.

    "Les femmes auraient voté massivement"
    Par Roméo LANGLOIS, envoyé spécial au Mali

    Ses vœux n'ont semble-t-il pas été réalisés, puisqu'à Bamako, ainsi que dans d'autres grandes villes du Sud, le vote a été perturbé par de fortes pluies pendant une partie de la journée, et des responsables de bureaux de vote ont noté une participation moins forte qu'au premier tour - certains observateurs avancent le chiffre de 45 % contre 49,98 % le 28 juillet.

    Selon Louis Michel, chef de la mission d'observation de l'Union européenne (UE) qui a lui-même surveillé le scrutin dans plusieurs bureaux de vote de Bamako, "il n'y a absolument rien de douteux ou de suspect à signaler, ça s'est déroulé dans de bonnes conditions, dans un climat serein, calme". "Celui qui sera élu, sera élu avec la légitimité démocratique, c'est ma conviction", a-t-il ajouté. Dans son rapport préliminaire publié lundi, la mission de l'UE évalue "positivement [...] les opérations de vote à hauteur de 99 %" des bureaux observés.

    Avec dépêches


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Le Mali a voté pour son nouveau président et pour sortir du chaos

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-11T04:39:10+02:00" itemprop="datePublished">11.08.2013 à 04h39</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-12T07:05:59+02:00" itemprop="dateModified">12.08.2013 à 07h05</time>

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    <figure class="illustration_haut">

    Vote à Bamako, le 11 août.

    </figure>

    Le second tour de la présidentielle au Mali, qui opposait dimanche deux vétérans de la vie politique, Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé, s'est achevé sans incident. Les bureaux de vote, qui avaient ouvert à 8 heures, ont fermé dans leur grande majorité à 18 heures et le dépouillement des bulletins a aussitôt débuté. Le ministère de l'administration territoriale a au maximum cinq jours pour publier les résultats provisoires.

    Le scrutin est censé rétablir l'ordre constitutionnel interrompu par le coup d'Etat militaire du 22 mars 2012, qui a précipité la chute du nord du pays aux mains de groupes islamistes armés liés à Al-Qaida.

    Le vote a été perturbé par de fortes pluies dans le sud du pays, en particulier dans Bamako, où l'affluence dans les bureaux a été moins importante qu'au premier tour du 28 juillet, qui s'était également déroulé dans le calme. Certains chefs de bureaux de vote à Bamako ont affirmé que la participation n'atteignait pas la moitié de celle atteinte au premier tour dont le taux de participation avait été exceptionnel pour le Mali avec 48,98%.

    PAS D'INCIDENTS

    Dans les grandes villes et régions administratives du nord du pays, Gao, Tombouctou et Kidal, le vote se déroulait également sans incident. A Tessalit, ville de la région de Kidal dans le Nord-Est, berceau des Touareg et de leur rébellion où la participation avait été très faible au premier tour, la pluie a provoqué de fortes inondations il y a deux jours, et les opérations de vote ont commencé "timidement".

    Un réseau de quelque 2 000 observateurs maliens indépendants s'est réjoui du bon déroulement du scrutin, notant cependant que moins de bureaux avaient pu ouvrir à temps en raison des fortes pluies dans les régions de Bamako, Koulikoro et Kayes. Le vote est surveillé par plusieurs centaines d'observateurs nationaux et internationaux, et sa sécurité assurée par l'armée malienne, les casques bleus de la Minusma et l'armée française.

     

    <figure class="illustration_haut"> Procédure de vote dans un bureau de Bamako, le 11 août. </figure>

    "LA GUERRE EST FINIE, MAINTENANT"

    Les deux candidats, Ibrahim Boubacar Keïta dit "IBK", 68 ans, et Soumaïla Cissé dit "Soumi", 63 ans, ont appelé au "calme et à la sérénité" après avoir voté à Bamako. Arrivés en tête du premier tour, ils sont tous deux des vétérans de la vie politique malienne : Ibrahim Boubacar Keïta est un ex-premier ministre, et Soumaïla Cissé, un ex-ministre des finances.

    Lire le portrait (éditions abonnés) : "IBK", ancien premier ministre, se pose en nouvel homme fort du Mali

    Keïta, fort de son avance de 20 points (39,79 % des voix au premier tour, contre 19,70 % pour Cissé), semble largement favori, d'autant qu'il a reçu le soutien de 22 des 25 candidats éliminés au premier tour dont la majorité ont obtenu moins de 1 % des suffrages. Mais Cissé table sur une mobilisation plus forte encore qu'au premier tour (48,98 %, un taux historique au Mali) et sur une partie de près de 400 000 bulletins déclarés nuls le 28 juillet. 

     

    <figure class="illustration_haut"> Ibrahim Boubacar Keïta, favori à la présidentielle, vote à Bamako, le 11 août. </figure>

    Se réclamant de la gauche, Keïta apparaît aux yeux de ses partisans comme un "homme d'Etat fort", seul capable de redresser le Mali. Ceux de Cissé, économiste chevronné et courtois, mettent en avant ses compétences de gestionnaire. "La guerre est finie, maintenant, et il faut travailler dur", dit l'un d'eux.

    Lire l'analyse : Mali : quel que soit le président élu, il aura fort à faire

    500 000 RÉFUGIÉS

    La tâche du vainqueur sera rude, car le Mali vient de vivre la plus grave crise de son histoire récente qui a laissé exsangue ce pays de quelque 14 millions d'habitants. Cette sombre période a débuté en janvier 2012 par une offensive de rebelles touareg dans le nord du pays, suivie en mars 2012 par un coup d'Etat qui a renversé le président élu, Amadou Toumani Touré, puis de la prise du contrôle du Nord par des groupes criminels et des djihadistes qui ont humilié l'armée et commis de nombreuses exactions avant d'en être chassés en 2013 par une intervention militaire internationale lancée par la France, toujours en cours.

    Voir le décryptage vidéo : "La carte du Mali décryptée en 5 minutes"

    Ce conflit a poussé 500 000 personnes à fuir leur domicile, il a accentué la pauvreté et ravivé les haines entre les différentes communautés du pays, Touareg et Arabes d'un côté assimilés aux rebelles et aux djihadistes, Noirs majoritaires de l'autre. Le nouveau président devra redresser l'économie du pays et entamer le processus de réconciliation, en particulier avec la minorité touareg.

    Les quelques centaines de milliers de Touareg du Mali vivent essentiellement dans le Nord désertique qui a déjà connu plusieurs rébellions depuis l'indépendance du Mali en 1960 : une partie d'entre eux rêve d'indépendance ou au moins d'autonomie. Deux solutions rejetées avec fermeté par les deux candidats, car elles mèneraient à la partition du pays.

    </article>

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  • Mali / Présidentielle - lien
    Article publié le : dimanche 11 août 2013 à 17:17 - Dernière modification le : dimanche 11 août 2013 à 17:17

     

    Présidentielle au Mali: la pluie perturbe

    le début le scrutin

    Dans un bureau de vote, à Bamako, ce 11 août 2013.

    Dans un bureau de vote, à Bamako, ce 11 août 2013.

    REUTERS/Joe Penney

    Par RFI

    Le deuxième tour de la présidentielle au Mali a démarré à Bamako et dans le reste du Mali sous des trombes d’eau dans la matinée de ce dimanche 11 août. 6,9 millions d’électeurs sont appelés à départager Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK, du Rassemblement pour le Mali (RPM), arrivé en tête du premier tour avec une avance de vingt points sur Soumaïla Cissé de l'Union pour la République et la démocratie (URD). A Kati, à proximité du camp militaire de Kati, bastion des bérets verts du capitaine Sanogo, l’homme du coup d’Etat du 22 mars 2012, à la mi-journée, l'affluence était timide.

    Ce dimanche matin, à Kati comme à Bamako, la pluie s’est imposée et quasiment personne n’a pu voter à 8 heures, heure d’ouverture officielle des bureaux de vote. Il pleuvait des cordes, rendant les routes impraticables. Les électeurs étaient trempés. Au lycée Django Cissé de Kati, 35 minutes après le début des opérations de vote, il y avait à peine 15 votants, alors qu’au même moment lors du premier tour, il y avait déjà 110 votants.

    Quand la pluie a cessé, les électeurs ont commencé timidement à sortir. A Koulouba par exemple, quartier situé sur les hauteurs de Bamako, dans une école transformée en centre de vote, le matériel électoral était sur place, le calme régnait, et les électeurs sont arrivés petit à petit.

    Moins de participation qu'au premier tour à la mi-journée

    A la mi-journée, devant l’école Mamadou Konate de Bamako, en centre-ville, il y avait plus d’affluence que le matin. Mais une affluence timide, par rapport au premier tour. « Je viens de voter et je suis fière d’être malienne », lance Awa, 52 ans, après avoir placé son bulletin dans l’urne.

    A Gao, principale ville du Nord, on a noté une grande affluence tôt ce dimanche matin dans le plus grand centre de vote situé au quartier 4 de Gao. D’après nos informations, il y avait déjà, 30 minutes après le début des opérations de vote, un millier d’électeurs à l’intérieur du centre. A Tombouctou et à Kidal : vote calme et petite affluence pour le moment.

    Dans les régions du Sud, dans les localités de Sikasso, Bougouni et Koutiala, le vote se déroule calmement avec une affluence moyenne, selon des témoins.

    Vingt-et-un mille bureaux de vote qui ont été ouverts sur le territoire malien. La sécurité est assurée par l'armée malienne, les casques bleus de la Minusma et les forces françaises.

    Dossier spécial

     

    tags: Mali - Présidentielle Mali 2013

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  • Dernière modification : 09/08/2013 

    - Armée - Élection présidentielle malienne - Ibrahim Boubacar Keïta - Mali - Soumaïla Cissé


    Mali : les défis qui attendent le futur président

    Soumaïla Cissé et Ibrahim Boubacar Keïta
    © AFP

    Les Maliens sont appelés aux urnes dimanche pour le second tour de la présidentielle opposant Soumaïla Cissé à Ibrahim Boubacar Keïta. Désigné pour cinq ans à la tête d’un État fragilisé, le futur président sera confronté à de nombreux challenges.

    Par Serge Daniel (vidéo)   lien
    Guillaume GUGUEN (texte)
     

    Qui de Ibrahim Boubacar Keïta ou de Soumaïla Cissé sera appelé à présider aux destinées du Mali ? Ce dimanche 11 août, quelque 6,9 millions d’électeurs maliens seront amenés à départager les deux finalistes de l’élection présidentielle, qui, en l’absence de programme précis, semblent mettre davantage en avant leur personnalité que leur vision du pays pour le quinquennat à venir.

    Les dossiers brûlants, pourtant, ne manquent pas dans ce pays économiquement paralysé depuis le coup d’État militaire du 22 mars 2012 qui a renversé le président Amadou Toumani Touré (ATT). Corruption endémique, indocilité de l’armée, soubresauts indépendantistes des Touareg du Nord et menace djihadiste… De la capacité du prochain chef de l’État à se pencher rapidement sur ces questions dépend sa longévité au pouvoir.

    • La reconstruction économique

    Ce sont les rênes d’une nation tout juste sortie de la guerre dont héritera le futur dirigeant malien. Pays pointant, avant le conflit, à la 175e place (sur 187) du classement élaboré par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), le Mali a vu son PIB se contracter de 1,5 % lors des événements de 2012. Un recul qui aurait été encore plus conséquent sans les revenus issus, notamment, de l’exploitation des mines d’or du Sud, épargné par les combats.

    Un duel entre deux figures politiques du Mali

    - Arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle du 28 juillet avec près de 40 % des voix, Ibrahim Boubacar Keïta, dit "IBK", a obtenu le ralliement de 22 des 27 participants au scrutin. Âgé aujourd'hui de 69 ans, IBK, dont le parti, le Rassemblement pour le Mali, adhère à l'Internationale socialiste, a été Premier ministre de 1994 à 2000, sous la présidence d’Alpha Oumar Konaré.

    - Farouche opposant à la junte qui a renversé le président Amadou Toumani Touré le 22 mars 2012, Soumaïla Cissé, 63 ans, a récolté près de 20 % des suffrages lors du premier tour de la présidentielle. Fort de son expérience de ministre des Finances (1994 -1997) et de président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (2004 - 2011), le candidat de l'Union pour la république et la démocratie (URD) se présente volontiers comme un homme politique libéral.

    "La reconstruction concerne surtout le Nord, où l’insurrection islamiste et l’intervention française ont détruit l’ensemble des infrastructures des trois grandes villes que sont Gao, Tombouctou et Kidal, observe Michel Galy, professeur de géopolitique à l'Institut des relations internationales, à Paris. Mais après la reconstruction viendra le temps du développement. Car depuis 30 ans, si ce n’est 50, rien n’a été fait pour le Nord, où les milliers de francs CFA investis se sont éparpillés dans les sables de la corruption. Dans cette région, et tout particulièrement dans les villages touareg, il n’y a pas d’écoles, pas de puits, pas de routes, pas de centres de santé. Tout est à faire."

    "Les Maliens attendent du prochain président une homogénéisation des richesses entre le centre et les périphéries du nord et du sud du pays, abonde Emmanuel Dupuy, spécialiste des relations internationales au sein de l'Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE) qu’il dirige. Le nouveau pouvoir devra œuvrer à la mise en valeur du sous-sol malien, désigner les entreprises étrangères qui pourront l’exploiter et répartir ensuite la manne financière sur l’ensemble du pays."

    Consciente que les inégalités territoriales sont source d’instabilité, la communauté internationale a d’ailleurs conditionné l’octroi de ses 3 milliards d’euros d’aide au fait qu’ils soient équitablement redistribués, notamment dans le Nord.

    Encore faut-il que la moitié septentrionale, coupée du reste du pays lors de l’occupation islamiste, soit dotée d’institutions capables de gérer l’argent. "La relance économique passe par la restauration des fondements administratifs sur tout le territoire. C’est l’un des défis majeurs du futur chef de l’État", analyse Emmanuel Dupuy.

    • La réconciliation nationale

    Coupé en deux après le coup de force des djihadistes, auxquels s’était alors associée la rébellion touareg, le Mali jouit de nouveau de sa souveraineté territoriale depuis l’intervention de l’armée française au début de 2013. Reste que dans certaines parties du Nord, notamment à Kidal, l’irrédentisme touareg connaît quelques soubresauts. "Les insurgés touareg sont présents dans cinq pays mais au Mali ils ne représentent plus qu’une force militaire résiduelle, précise Michel Galy. Ils sont restés neutres durant la campagne car ils attendent surtout ce qui sortira des nouvelles négociations que le futur président devra organiser, selon les termes des accords de paix préliminaires, dans les 60 jours suivant son élection afin de définir le statut de l’Azawad, la zone revendiquée par les rebelles."

    Affaibli, divisé, le mouvement indépendantiste touareg aura fort à faire pour obtenir l’autonomie de la région. "Il sera difficile pour le nouveau président de la leur accorder au vu de la tournure nationaliste qu’a pris la campagne électorale. Au mieux, le MNLA [Mouvement national de libération de l’Azawad] pourra bénéficier d’une décentralisation qui s’appliquerait alors à tout le pays."

    André Bourgeot, spécialiste du Mali, revient sur le déroulement du premier tour

    Émission du 29 juillet 2013.

    Pour les experts, la question touareg ne constitue cependant qu’une partie de cette reconquête de l’unité nationale. "Le chef de l’État devra fournir un effort supplémentaire vis-à-vis de toutes les populations maliennes et pas seulement des Touareg du MNLA, affirme Emmanuel Dupuy. D’un point de vue politique, il devra associer les perdants de l’élection. Au vu des irrégularités qui ont eu lieu lors du premier tour, il se peut que le président soit élu avec un nombre, somme toute, limité de voix. La faiblesse de son score l’obligera donc à s’accorder avec les représentants des autres partis politiques pour la formation d’un gouvernement. Pour relever le pays et répondre à ses enjeux, le président quel qu’il soit devra trouver le moyen d’aboutir à une sorte de consensus national."

    Cette stratégie peut néanmoins s’avérer risquée. "Si la nouvelle présidence fonde son pouvoir sur le consensus, il s’inscrira alors dans la droite ligne politique de l’ancien président ATT. Et c’est bien cela qui a provoqué sa chute, rappelle André Bourgeot, directeur de recherches au CNRS. Parallèlement, les Maliens demanderont au futur président de mettre en place des institutions fortes capables, par exemple, de combattre la corruption. Or cela ne se fait pas sur du mégotage politique."

    • Le rôle de l’armée

    Bien qu’ils aient rapidement quitté le pouvoir après le putsch, les militaires, qui n’aiment rien moins que de se sentir abandonnés par l’État, demeurent un facteur d’instabilité dans un pays habitué aux coups d’État. "Le nouveau pouvoir devra s’interroger sur la manière de restaurer la conception d’une armée républicaine qui ne l’est pas encore complètement. Il s’agit d’un travail de réorganisation qui peut prendre du temps", commente André Bourgeot. "Le vrai défi consistera à rappeler à l’armée ses obligations et devoirs, à savoir protéger la souveraineté du Mali", insiste pour sa part Emmanuel Dupuy.

    Seulement voilà, les forces armées maliennes ne sont pas les seules à assurer cette mission. Depuis la guerre, quelque 12 000 soldats étrangers, dont encore 3 000 Français, sont déployés sur le territoire dans le cadre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma). Un appui qui, pour nombre d’observateurs, peut être interprété comme une mise sous tutelle des militaires maliens. "Le président devra montrer que son armée peut assurer les mêmes missions que les troupes étrangères et devra œuvrer pour une meilleure répartition des tâches entre les forces internationales et les soldats maliens", indique Emmanuel Dupuy.

    Mais, pour le chercheur, davantage que l’armée, c’est tout une jeunesse malienne qui pourrait s’opposer frontalement au nouveau pouvoir. "Il est à craindre que cette élection impromptue, insuffisamment préparée, et organisé à la va-vite ne réponde pas aux défis que sont le rajeunissement et l’urbanisation de sa population. Le mécontentement peut se manifester autrement, pas forcément par un coup d’État. Je crois qu’IBK comme Cissé savent que s’ils sont élus, leur mandat ne sera pas un mandat qu’ils mèneront à leur terme."

     

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Présidentielle au Mali : la Cour constitutionnelle

    confirme la tenue d'un deuxième tour

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-07T21:29:26+02:00" itemprop="datePublished">07.08.2013 à 21h29</time>

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    <figure class="illustration_haut">

    Ibrahim Boubacar Keïta, le 4 août à Bamako.

    </figure>

    La Cour constitutionnelle du Mali a donné, mercredi 7 août, les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle du 28 juillet, confirmant, malgré quelques variantes, la tenue d'un second tour dimanche entre Ibrahim Boubacar Keïta et Soumaïla Cissé.

    Lire le reportage de notre envoyée spéciale au Mali (édition abonnés) : "Le Mali se prépare à un second tour pour la présidentielle"

    La Cour a examiné diverses requêtes de plusieurs des 27 candidats au premier tour pour irrégularités, bourrage d'urnes, achat de votes, non-affichage des listes d'électeurs à l'extérieur des bureaux de vote, ainsi que sur le nombre élevé de bulletins nuls (environ 400 000). Elle les a toutes rejetées au motif qu'elles étaient irrecevables ou qu'elles n'apportaient pas de preuves suffisantes et ne pouvaient remettre en cause les résultats "sur l'ensemble du territoire national".

    TAUX DE PARTICIPATION REVU À LA BAISSE

    La Cour a cependant légèrement revu les résultats provisoires donnés le 2 août par le ministère de l'administration territoriale (intérieur), qui n'en modifient pas les grandes tendances. Ainsi arrive en tête Ibrahim Boubacar Keïta avec 39,7 % des voix, suivi de Soumaïla Cissé (19,7 %), contre 39,2 % et 19,4 % respectivement, selon les résultats provisoires.

    La Cour a également revu à la baisse le taux de participation (48,9 % contre 51,5 %) qui reste néanmoins élevé comparé à ceux des scrutins présidentiels précédents qui n'avaient jamais dépassé les 38 %. Elle a aussi revu à la baisse le nombre élevé de bulletins nuls (389 876 contre 403 532 proclamés par le ministère de l'administration territoriale) sur 2 955 264 suffrages exprimés (contre 316 116 710) Depuis le premier tour, les deux candidats arrivés en tête ont multiplié les négociations pour obtenir les ralliements des 25 autres candidats éliminés.

    Le camp d'Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), ancien premier ministre et cacique de la vie politique malienne âgé de 68 ans, affirme avoir obtenu le ralliement de 22 candidats. Soumaïla Cissé, économiste chevronné de 63 ans, ex-ministre des finances, a obtenu celui d'un ex-premier ministre, Modibo Sidibé, arrivé quatrième avec près de 5 % des voix, ainsi que celui de Tiébilé Dramé, artisan d'un accord entre le régime de transition à Bamako et des groupes armés touareg, qui s'était retiré du scrutin pour protester contre sa mauvaise préparation selon lui.

    IBK LARGEMENT FAVORI

    Sur le papier, IBK apparaît donc largement favori, mais le camp de Soumaïla Cissé compte sur une partie des quelque 400 000 bulletins déclarés nuls au premier tour et sur une mobilisation des abstentionnistes pour remonter son handicap apparent.

    Après les irrégularités constatées au premier tour, le parti de M. Keïta, le Rassemblement pour le Mali (RPM), la coalition de mouvements et les candidats qui le soutiennent ont publié mercredi un communiqué dans lequel ils "encouragent vivement les autorités de la transition, en charge de la bonne tenue" du second tour redoubler d'efforts pour veiller à améliorer les conditions du déroulement du scrutin".

    Ils évoquent aussi la nécessité de "corriger les dysfonctionnements constatés çà et là, [et de] faire respecter scrupuleusement les dispositions de la loi électorale". Dans un communiqué, le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), un des groupes touareg signataires de l'accord avec le gouvernement de transition, a affirmé avoir "tout mis en œuvre" pour que le scrutin se déroule "sans aucun incident" dans les villes où il est présent.

    Il revendique "la neutralité la plus absolue" dans l'attente du second tour, assurant qu'il s'abstient "de toute consigne de vote pour un candidat ou pour un autre, comme de toute consigne de boycott".

    </article>

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