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    Biens mal acquis : la tirelire française

    du président du Congo

    L’enquête sur la fortune accumulée par le chef d’Etat du Congo-Brazzaville — et de deux autres pays africains — avance. Révélations sur des montages financiers très spéciaux…

    Sébastien Ramnoux et Matthieu Pelloli | Publié le 01.07.2013, 07h58    lien

    Le président congolais Denis Sassou Nguesso.

    Le président congolais Denis Sassou Nguesso. | Bertrand Langlois

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    Depuis mars 2007, date à laquelle le scandale des « biens mal acquis » a éclaté, on avait beaucoup appris sur l’étendue de la fortune acquise par plusieurs dirigeants africains, soupçonnés d’avoir indûment puisé dans les richesses de leur pays. Depuis peu, au vu des documents exclusifs saisis lors de perquisitions et des procès-verbaux auxquels « le Parisien »-« Aujourd’hui en France » a eu accès, on commence à comprendre comment cette fortune a pu être accumulée.

    En , pays important pour le du Congo-Brazzaville, Denis Sassou N’Guesso, tout tournait autour de Franck Export, une société basée à Orly (Val-de-Marne). Sur le papier, cette entreprise est spécialisée depuis 1996 dans le transport de marchandises entre la et l’Afrique de l’Ouest. En coulisse, elle servait surtout de « tirelire » au président et à sa famille, pour leur constituer un patrimoine monumental et assurer leur train de vie. Voilà les résultats des investigations menées par deux juges d’instruction — Roger Le Loire et René Grouman — dans le cadre de cette enquête sur les biens mal acquis, qui cible le chef d’Etat congolais, ceux du Gabon et de la Guinée équatoriale et leurs proches, depuis 2010.

    D’après les enquêteurs, 9 M€ provenant directement de la… Direction du trésor de la République du Congo auraient transité sur les comptes de Franck Export entre 2005 et 2011. Une partie de ces fonds aurait directement profité au président du Congo et à son entourage. Sur les comptes de cette société, d’autres mouvements financiers intriguent : le paiement de factures, pour plus de 2,5 M€, effectué par des entrepreneurs bien connus au Congo, Serge Mouyi et Fidèle Ondouo, toujours au profit du clan N’Guesso. Franck Export servait aussi quasiment de « guichet bancaire » pour les N’Guesso : ainsi, de 2005 à 2009, plus de 1,2 M€ ont été versés en espèces à des membres de la famille ou de proches. Interrogé en février 2013, Franco Cantafio, le patron de Franck Export, explique : « De par ma situation privilégiée avec la présidence du Congo, je suis amené à effectuer des achats dont je ne peux garantir ou attribuer le devenir. »

    Les mouvements d’argent continuent après les plaintes

    Les versements en liquide? « Il s’agit d’un service que j’ai facturé sur instruction de la présidence pour transférer de l’argent à certains membres de la famille Sassou, explique encore Cantafio. Ayant des fonds appartenant à la présidence, des factures me sont envoyées, que l’on me demande de régler. Je prends une commission de 100 € par opération. » Les éléments recueillis par les juges montrent que, bien après les premières plaintes sur les biens mal acquis, en 2007, le clan Sassou a continué d’utiliser à son profit l’argent public du Congo, via la société Franck Export. Franco Cantafio, lui, ne s’est jamais interrogé sur la provenance de ces fonds : « Je reçois des fonds provenant de telle structure, c’est tout. Je ne suis pas en mesure de vérifier quoi que ce soit. » Ses explications n’ont pas convaincu les magistrats qui l’ont mis en examen pour « complicité de blanchiment de détournement de fonds publics ». Contacté, l’avocat de Denis Sassou N’Guesso en France, Me Versini-Campinchi, « n’a pas souhaité faire de commentaires ».


    LP / Infographie

    Le Parisien


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  • Derrnière modification : 30/06/2013 

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    L'ex-président tchadien Hissène Habré

    placé en garde à vue à Dakar

    © AFP

    Hissène Habré, réfugié au Sénégal depuis son renversement en 1990, a été arrêté et placé en garde à vue à Dakar. L’ancien président du Tchad est accusé de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre commis entre 1982 et 1990.

    Par Tatiana MOSSOT , correspondante FRANCE 24 au Sénégal (vidéo) VIDEO
    Dépêche (texte)
     

    L'ex-président tchadien Hissène Habré, accusé de crimes contre l'humanité, a été arrêté dimanche à Dakar où il vit en exil depuis 22 ans, preuve supplémentaire de la volonté de la justice sénégalaise de le juger au plus vite après des années d'impunité.
                  
    "Hissène Habré a été placé en garde à vue dans le cadre de l'instruction", a affirmé à l'AFP un responsable du parquet du tribunal spécial mis en place, en février, pour le jugement de M. Habré.
                  

    Selon la loi sénégalaise, la garde à vue est de 48 heures, renouvelable une seule fois.
                  
    Un des avocats de M. Habré, Me El Hadji Diouf, a ajouté sur la radio privée locale, RFM, que l'ex dirigeant tchadien venait d'être "arrêté par des gendarmes à son domicile à Dakar et conduit vers une destination inconnue".
                  
    "On a demandé son arrestation dans le cadre de l'instruction et le dossier sera soumis aux juges d'instruction pour un réquisitoire", a affirmé le responsable du parquet des Chambres africaines extraordinaires, le tribunal spécial chargé de juger M. Habré.
                  
    "Des gendarmes viennent de procéder à l'arrestation de Hissène Habré à son domicile des Almadies (un quartier résidentiel de Dakar) et l'ont conduit vers une destination inconnue", a affirmé Me El Hadji Diouf, s'interrogeant sur "l'urgence" à l'arrêter un dimanche.
                  
    "C'est inacceptable. Habré a des droits qui ont toujours été violés", a ajouté Me Diouf.
                  
    Il a dit avoir été informé de l'arrestation par une épouse de l'ex-président tchadien.
                  
    Hissène Habré a été placé en garde après de récentes visites du procureur spécial des chambres spéciales, Mbacké Fall, en Belgique et au Tchad pour préparer le dossier d'accusation contre l'ex-président tchadien.
                  
    En 2005, après quatre années d'enquête, un juge belge avait inculpé M. Habré et la Belgique avait demandé à Dakar son extradition.
                      
    "Entrevoir la lumière"

                  
    N'Djaména et Dakar avaient signé en mai un accord pour permettre aux juges du tribunal spécial créé pour juger M. Habré de mener des enquêtes au Tchad.
                  
    "Le placement en garde à vue le 30 juin de Hissène Habré est une étape majeure de la longue campagne pour le traduire en justice", s'est réjoui Reed Brody, de l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Right Watch (HRW), très impliqué dans le dossier Habré.
                  
    "Après 22 ans, les victimes de Habré peuvent enfin entrevoir la lumière au bout du tunnel", a-t-il ajouté.
                  
    "Cela fait plus de deux décennies que j'attends de voir Hissène Habré traduit en justice. Nous allons enfin pouvoir confronter notre bourreau et recouvrer notre dignité en tant qu'êtres humains", a dit de son côté  Clément Abaïfouta, président de l'Association des victimes des crimes du régime de Hissène Habré.
                  
    En visite au Sénégal du 26 au 28 juin, le président américain Barack Obama avait abordé le dossier Habré avec son homologue sénégalaise, Macky Sall, et félicité Dakar pour ses "efforts" en vue d'organiser son procès.
                  
    "C'est un procès que nous avons soutenu et nous nous félicitons du leadership du Sénégal qui a entrepris ces efforts pour que justice soit faite", avait déclaré Ben Rhodes, conseiller américain adjoint à la sécurité nationale.
                  
    Le président sénégalais, qui a succédé en mars 2012 à Abdoulaye Wade, qui était au pouvoir depuis douze ans, s'était engagé à juger Hissène Habré et avait exclu de l'extrader en Belgique.
                  
    Le Sénégal avait été mandaté en juillet 2006 par l'Union africaine (UA) pour organiser le procès, mais, Abdoulaye Wade ne l'avait jamais fait, invoquant diverses raisons, dont le manque de moyens.
                  
    Le tribunal spécial, première juridiction africaine jamais mise en place pour juger un Africain, a démarré ses activités en février, et est doté d'un budget de 7,4 millions d'euros, venant notamment de l'Union européenne (UE) et des Etats-Unis.
                  
    Il est chargé de juger Hissène Habré pour des faits présumés commis pendant ses huit ans de pouvoir entre le 7 juin 1982 et le 1er décembre 1990.
                  
    Le tribunal a été été créé en décembre 2012 et est formé de quatre chambres spéciales: deux pour l'instruction et l'accusation, une Cour d'assises et une Cour d'appel, formées de juges africains dont des Sénégalais.
                  
    Hissène Habré vit en exil à Dakar depuis sa chute après huit ans de pouvoir au Tchad.
                  
    Il est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture.
                  
    Une "commission d'enquête sur les crimes et détournements" commis pendant les années Habré, créée après sa chute, a estimé à plus de 40.000, dont 4.000 identifiées, le nombre de personnes mortes en détention ou exécutées au cours de sa présidence.

    AFP


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  • Dernière modification : 28/06/2013 

    - casques bleus - Élection présidentielle malienne - France - Mali - Minusma - MNLA - ONU - Touareg


    Course contre-la-montre au Mali pour organiser la présidentielle

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    Course contre-la-montre au Mali pour organiser la présidentielle
    Le président par intérim Dioncouda Traoré
    © AFP

    À un mois du premier tour de l’élection présidentielle, branle-bas de combat au Mali pour tenter de tenir les délais. Les incertitudes sont nombreuses et une élection précipitée pourrait aggraver l'instabilité politique du pays.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    C’est une véritable course contre la montre qui est en train de se jouer au Mali. Dans exactement 30 jours doit se tenir le premier tour d’une élection présidentielle jugée cruciale. Mais vendredi 28 juin, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a émis des doutes sur la possibilité de respecter le calendrier, jugeant "extrêmement difficile" de finaliser l’organisation du scrutin d’ici au 28 juillet.

    Les cartes d’électeurs ne pourront pas être distribuées à temps

    Mamadou Diamoutani a d’abord expliqué que la distribution des cartes Nina (pour Numéro d’identification nationale), à la fois cartes d’identification et d’électeur, "a pris beaucoup de retard". "Or, c’est le seul document qui permet à l’électeur de voter." Imprimées en France par la société Morpho Safran, ces cartes biométriques – une première au Mali – sont seulement arrivées il y a quelques jours à Bamako. Selon le président de la Céni : "Il va être extrêmement difficile de remettre les cartes aux électeurs maliens en moins d’un mois, surtout quand on sait qu’il y a plus de 6,8 millions de cartes, qu’il y a beaucoup de populations déplacées."

    Près de 500 000 personnes ont en effet fui leurs villes et villages suite à l'offensive djihadiste au Nord-Mali au printemps 2012. Certaines se sont réfugiées à l'étranger et bon nombre d’entre elles ne sont pas encore rentrées. Ces réfugiés, dont le nombre exact et la localisation restent inconnues, avaient jusqu’au jeudi 27 juin pour se signaler auprès des autorités locales du lieu où ils se trouvent.

    La situation à Kidal pose également question

    Deuxième difficulté, l’armée et la Céni ne sont toujours pas présentes à Ouagadougou en dépit de l’accord conclu le 18 juin entre le gouvernement et les rebelles touaregs qui occupent la ville du nord. Cet accord a certes ouvert la voie à la présidentielle et permis d’accélérer les opérations préparatoires du scrutin mais l’administration malienne doit progressivement revenir à Kidal et les combattants touaregs doivent rester cantonnés dans la ville.

    Selon Mamadou Diamountani, cette situation "rend extrême difficile, voire impossible" la tenue du premier tour de la présidentielle à la date prévue. Un premier contingent – des Béninois – de la Minusma, force des Nations unies au Mali, vient tout juste d’arriver à Kidal. Les casques bleus de l’ONU débutent donc leur déploiement au Mali. Le 1er juillet, ils doivent prendre le relais de la France et des Forces africaines sur place depuis six mois.

    Une histoire d'échéance

    À quelques heures du délai fixé pour déposer les candidatures -vendredi 28 juin à minuit-, une vingtaine de candidats se sont déjà déclarés parmi lesquels trois anciens Premier ministres (Ibrahim Boubacar Keïta, Modibo Sidibé et Cheick Modibo Diarra) ou encore Soumaïla Cissé, ex-ministre à plusieurs reprises. La Cour électorale aura jusqu’au 6 juillet, veille du démarrage de la campagne, pour valider ou non ces candidatures. D’ici là, l’état d’urgence instauré au début de l’intervention militaire doit également être levé. Un éventuel second tour pourrait se tenir le 11 août, si le calendrier est respecté.

    Après le coup d’État du 22 mars 2012 et les gouvernements successifs de l’interminable période de transition, l’objectif est le retour de la stabilité politique au Mali avec des institutions légitimes et crédibles. La date du 28 juillet avait été fixée par le gouvernement malien de transition sous la pression de la communauté internationale, et notamment de la France. Cette dernière appelle de ses vœux un président malien légitimement élu pour permettre la reprise de l’activité dans le pays et la réouverture du dialogue avec les communautés du nord du pays.

    Pourtant, de plus en plus de voix s’élèvent pour demander un report du scrutin afin d'éviter un flop, d’autant que la participation est ordinairement déjà très faible lors des élections au Mali. Vendredi 28 juin, sous couvert d’anonymat, un ministre malien expliquait à l’AFP que "tout le monde est d’accord pour le report" car "nous ne voulons pas des élections bâclées". Une course contre la montre est engagée pour tenir les délais mais de plus en plus d’acteurs internationaux s’interrogent et reconnaissent qu’il serait peut-être sage de repousser le scrutin afin d'éviter un retour à la case départ.


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  • Monde

    Feu vert pour les Casques bleus au Mali

    <time datetime="2013-06-25T22:14:04+02:00" itemprop="datePublished">25 juin 2013 à 22:14</time>

    Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son accord pour qu'ils soient déployés dès lundi.

    Le Conseil de sécurité de l’ONU a donné mardi son feu vert pour déployer dès lundi prochain plusieurs milliers de Casques bleus au Mali afin de stabiliser le pays, sans se cacher la difficulté de la tâche.

    Ces Casques bleus, au nombre de 12 600 à effectif plein, prendront le relais de la force panafricaine (Misma) et des soldats français intervenus en janvier pour chasser du Nord du pays des groupes islamistes armés. Ils s’efforceront de sécuriser les principales villes du Nord et d’encourager la transition politique à Bamako, en aidant à organiser l’élection présidentielle prévue le 28 juillet.

    La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) avait été créée par le Conseil le 25 avril «pour une période initiale de douze mois» mais son déploiement effectif dépendait d’un retour à un certain calme sur le terrain. Selon l’ambassadeur britannique à l’ONU Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil de sécurité en juin, les 15 membres du Conseil ont donné mardi leur «accord unanime (..) au déploiement de la Minusma à partir du 1er juillet».

    Il sont cependant conscients, a-t-il dit, de «la fragilité de la situation en terme de sécurité», des problèmes logistiques pour couvrir un territoire désertique deux fois plus grand que la France, et du «défi» que représentera l’organisation d’élections dans l’imbroglio politique malien.

    Plusieurs responsables de l’ONU ont également souligné la difficulté de la tâche, le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous parlant de «défis nouveaux et uniques» ainsi que d’un «nouveau chapitre» pour les Casques bleus.

    Fournaise du désert malien

    Plus prosaïquement, la responsable de la logistique Ameerah Haq a rappelé que la fournaise du désert malien était capable de «faire fondre» les parties les plus fragiles des équipements de communication, comme l’a constaté la semaine dernière une équipe de l’ONU à Kidal (nord) où il faisait 52 degrés.

    Les Casques bleus, a averti Ladsous, s’exposent à des «menaces asymétriques», c’est-à-dire une guérilla menée par les groupes islamistes ou des attentats. Ils pourront compter en cas de coup dur sur un appui des forces françaises, celles qui resteront sur place pour continuer à mener des opérations antiterroristes ou celles qui sont basées dans la région (Côte d’Ivoire, Tchad).

    Le retrait des troupes françaises du Mali connaît actuellement «un palier», a expliqué l’ambassadeur français Gérard Araud : environ 3 000 hommes sont toujours sur place pour aider à installer la Minusma, mais l’objectif est de descendre à un millier fin 2013. «Un arrangement technique est en cours de finalisation» entre Paris et l’ONU sur les modalités de l’appui français. Mais il aura des limites, a précisé Araud : «nous interviendrons si la force (de l’ONU) ne peut pas faire face à un danger particulier (..) mais ce sera à nous de décider avec quelles capacités et avec quel nombre» de soldats.«Les élections seront techniquement difficiles à mettre en oeuvre», a-t-il par ailleurs reconnu, «mais il faut tout faire pour qu’elles aient lieu le 28 juillet car nous avons besoin d’élections crédibles dès que possible».

    La Minusma absorbera «la majorité des forces de la Misma» --actuellement 6 148 hommes venus d’Afrique de l’Ouest et du Tchad-- et devrait atteindre sa «capacité opérationnelle complète» --11 200 soldats et 1 440 policiers, équipés d’hélicoptères de combat et de transport-- au 31 décembre, selon Ladsous. Entre-temps, il faudra compléter l’effectif en trouvant de nouveaux pays contributeurs. Il y aura une «période de grâce de quatre mois» pour permettre aux unités de se former et de s’équiper, a-t-il indiqué.


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    Dernière modification : 18/06/2013 

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    Nord-Mali : Bamako et les rebelles touareg prêts à signer un accord

    Nord-Mali : Bamako et les rebelles touareg prêts à signer un accord

    Les rebelles du MNLA et le gouvernement malien devraient entériner un accord censé permettre le retour de l’armée à Kidal, dans le nord du Mali, bastion des insurgés touareg. Une accalmie bienvenue avant la présidentielle du 28 juillet.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    Après des mois de tensions et des semaines d’âpres négociations, un accord était en passe d’être signé mardi 18 juin entre le pouvoir malien et les rebelles touareg qui contrôlent Kidal, dans le nord du Mali.

    "Je suis en mesure de vous dire que l'accord intérimaire sera (...) signé dans l'après-midi", a annoncé à Tiébilé Dramé, l'émissaire principal de Bamako.

    Ce compromis marquera l'épilogue des difficiles discussions lancées le 8 juin par le Burkina Faso, pays médiateur, pour permettre un retour au calme dans la région de Kidal, dans la perspective de l'élection présidentielle du mois prochain.

    Le chef de la diplomatie burkinabè Djibrill Bassolé a mené mardi matin d'ultimes concertations avec les deux camps pour finaliser le document.

    L'élection présidentielle du 28 juillet est jugée cruciale par la communauté internationale pour aider le Mali à sortir de la plus grave crise de son histoire, ouverte au printemps 2012 lorsque des islamistes armés ont pris le contrôle du nord du pays. Ces derniers, un temps alliés au MNLA, ont été délogés début 2013 par une intervention militaire française.

    Depuis le début, les négociations ont surtout buté sur les exigences de Bamako concernant le calendrier et les modalités du retour des soldats maliens à Kidal ainsi que du cantonnement et du désarmement des combattants touareg.

    Épineux désarmement

    Bamako exigeait ces derniers jours que les rebelles soient désarmés sitôt l'armée malienne revenue à Kidal. "Pas faisable techniquement", ont répliqué la médiation et ses partenaires, faisant valoir qu'un désarmement est une œuvre de longue haleine qui doit s'inscrire dans un processus "DDR" (démobilisation, désarmement, réinsertion).

    Les éléments des groupes touareg devraient donc dans un premier temps être simplement cantonnés sur les lieux de regroupement choisis. Et ils resteraient en possession de leurs armes.

    Dans tous les cas, l'armée malienne ne reviendra pas seule à Kidal, berceau des rébellions touareg. Elle se redéploiera "en tandem" avec la future Mission des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), selon Tiébilé Dramé.

    Commandée par le général rwandais Jean-Bosco Kazura, la Minusma doit se déployer au Mali à partir du 1er juillet et absorber la force africaine déjà sur place (Misma).

    La présence des forces internationales à Kidal, où des soldats français sont basés à l'aéroport depuis plusieurs mois, est vue comme une manière de limiter le risque de confrontation entre les belligérants d'hier, alors que l'armée malienne comme les rebelles ont été accusés de nombreuses exactions.

    Avec dépêches


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