C’est le soulagement à Bangui. Après quatre jours de captivité, l’humanitaire française Claudia Priest et le père Gustav, membre de l’ONG locale Codis (Coordination diocésaine de santé), ont été libérés vendredi, selon le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Notre compatriote Claudia Priest, qui avait été enlevée en début de semaine en République centrafricaine, est enfin libre.
Dans un communiqué, François Hollande s'est immédiatement réjoui de cette libération, saluant «l’engagement des autorités centrafricaines et de toutes les bonnes volontés qui ont permis que notre compatriote retrouve la liberté».
Lundi, alors qu’ils venaient de ravitailler des villages en médicaments et qu’ils étaient sur la route du retour, leur minibus siglé «UN» avait été stoppé par des miliciens anti-balaka dans le quartier de Gobongo. Ils réclamaient la libération d’un de leurs chefs, Rodrigue Ngaïbona, autoproclamé «général Andjilo», arrêté samedi à Bouca dans le nord-ouest du pays. C’est l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, qui était chargé des négociations.
Thérèse Marie Claude Priest (qui se fait appeler Claudia) a 67 ans. Elle et son mari Armand sont originaires d’Epinac, en Saône-et-Loire. Depuis une quinzaine d’années, ils habitent également à Pont-de-Veyle, dans l’Ain. Ils ont fondé en 2005 l’association Imohoro, pour venir en aide à la population centrafricaine. Claudia collabore régulièrement avec le Codis, ce qui explique pourquoi elle était dans ce véhicule lundi. C’est une femme «gaie, optimiste et passionnée par son action», a déclaré à l’AFP Jean-Paul Moutot, le maire de Pont-de-Veyle. «Elle m’avait dit qu’elle n’irait plus en Afrique compte tenu de la dangerosité.»
«Nous avons découvert une population tellement gentille»
Il y a quinze ans, Armand se rend dans un village à une cinquantaine de kilomètres de Bangui, pour aider à la création d’une ferme d’élevage. A son retour, il raconte à son épouse ce qu’il a vu, et ils décident ensemble de faire quelque chose pour aider les populations. Sur son site Internet, le couple explique : «Nous avons découvert une population tellement gentille, tellement attachante, si naïve et sans aucune ressource au niveau de la santé et de l’éducation que nous avons décidé[…] de créer une association pour leur venir en aide. Imohoro, du nom du village, était née.»
L’association dispose de plusieurs centres de santé et d’une école, fondée en 2012 à Ngoundja, qui accueille au moins 300 enfants en alternance, faute de place. Armand Priest expliquait en 2013 au Journal de Saône-et-Loire que l’organisation venait en aide à près de 20 000 personnes dans 14 villages. Dans un post sur leur blog daté du 6 septembre 2014, le couple s’inquiétait des violences en Centrafrique : «Malgré une très légère amélioration, la sécurité des populations n’est toujours pas assurée dans de nombreuses régions du pays. […] Espérons que l’arrivée des Casques bleus calmera les esprits et stabilisera sensiblement les conditions de vie pour un retour progressif à la paix.» Claudia Priest et son mari se rendent deux à trois fois par an dans ce pays.
Par ailleurs, une employée expatriée de l’ONU en Centrafrique, qui avait été enlevée près de l’aéroport mardi matin, avait été libérée le soir même.
Vendredi soir, François Hollande s'est réjoui dans un communiqué de la libération de Claudia Priest, et a «salué l'engagement des autorités centrafricaines».