• Alain Juppé et la gauche : histoire d?un flirt

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    Alain Juppé et la gauche : histoire d’un flirt

    Cecile Cornudet / Editorialiste | <time datetime="2014-11-19T19:00:30+01:00">Le 19/11 à 19:00  lien </time>
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    • <figure itemid="/medias/2014/11/19/1066123_alain-juppe-et-la-gauche-histoire-dun-flirt-web-tete-0203951428788_660x352p.jpg" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> <figcaption itemprop="description">

      Cécile Cornudet, éditorialiste aux Echos. - Crayonné réalisé par Fabien Clairefond pour Les Echos.

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    CHRONIQUE - Alain Juppé, l’«homme politique de l’année» selon le magazine « GQ », est depuis peu la coqueluche d’une certaine gauche qui le voit comme la meilleure arme anti-Le Pen en 2017. A double tranchant.

    Elle est un peu honteuse mais elle est bien réelle. Alain Juppé et une partie de la gauche vivent depuis peu une relation sentimentale, où l’on se cherche et où l’on fantasme, où raison et fascination s’entremêlent. Ils flirtent.

    Le PS s’en défend bien sûr. « Les Inrockuptibles » en ont fait leur cover, le magazine « GQ » lui a décerné ce mercredi le prix de l’« Homme politique de l’année » ? Lubie du microcosme bobo, rétorque le PS. François Hollande s’est choisi Nicolas Sarkozy comme candidat idéal. Ne l’a-t-il pas déjà battu une fois ? On ne parle d’Alain Juppé que sous le manteau ou lorsque l’on est au contraire habitué à mettre les pieds dans le plat. « La gauche va aller voter à la primaire UMP, j’entends ça partout autour de moi », confie un ministre proche de Manuel Valls. «  Et ce n’est pas étonnant. La question de 2017 ne sera pas identitaire pour nous, mais pratique : qui sera le mieux placé pour battre Marine Le Pen  ?». Tout en le regrettant, Claude Bartolone, le poil à gratter du PS, l’a reconnu sur LCP : «  L’idée mise en avant est : après tout s’il y a échec de la gauche, pour éviter Sarkozy et Le Pen, le bon vote utile, c’est Juppé ».

    L’intéressé il est vrai déploie ses filets, séducteur l’air de rien. Il défend, avant de se reprendre, l’idée « d’identité heureuse » ; il se dit favorable à l’adoption par des couples homosexuels et prêche le rassemblement. « Il faut réunir les Français autour des valeurs fondamentales de la République », dit-il dans « GQ ».

    Passage à l’acte

    Devant le paysage dévasté de la gauche, Alain Juppé fait le pari des sondages, la meilleure arme de déstabilisation d’un adversaire. Sa popularité, fût-elle en partie gonflée par la gauche, c’est son bouclier, l’élément clef de son rapport de force avec Nicolas Sarkozy, au moment où celui ci s’apprête à prendre l’UMP.

    Devant la qualification annoncée de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle, Alain Juppé fait aussi un choix stratégique, celui d’une campagne de second tour dès le premier. Il « parle à tout le monde », réconciliateur, rempart contre le FN.

    Encore faut-il que ce flirt un peu poussé ne finisse pas par embarrasser à droite. Et que les électeurs de gauche, eux, soient capables de passer à l’acte. C’est-à-dire de venir voter en sa faveur à la primaire de l’UMP en 2016. Ce n’est pas gagné.


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