• Amnistie sociale : «Le gouvernement se trompe en ciblant les syndicalistes»

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    Amnistie sociale : «Le gouvernement se trompe en ciblant les syndicalistes»

    <time datetime="2013-04-24T15:54:38+02:00" itemprop="datePublished">24 avril 2013 à 15:54    </time>lien

    A Paris le 27 février 2013, manifestations de syndicalistes en faveur d'une loi d'amnistie sociale devant le Sénat.

    A Paris le 27 février 2013, manifestations de syndicalistes en faveur d'une loi d'amnistie sociale devant le Sénat. (Photo Jean-Michel Sicot pour Libération)

    Interview Sébastien Migliore, militant CGT du Gard, regrette la décision du gouvernement d'abandonner la proposition de loi d'amnistie sociale, qui aurait pu le concerner.

     Migliore 

    Deux mois de prison avec sursis, 1 000 euros d’amende, 100 euros à chaque partie civile et cinq ans d’inéligibilité. C’est la peine à laquelle a été condamné Sébastien Migliore (photo DR), en appel, le 12 avril. La raison ? «Avoir jeté un œuf sur les grilles du tribunal d’Alès en 2010, lors de la mobilisation contre la réforme des retraites», explique le militant CGT, également conseiller municipal (PCF-Front de gauche) à Cendras, dans le Gard.

    Migliore, qui se pourvoit en cassation, aurait pu bénéficier de la proposition de loi «d’amnistie sociale», votée fin février par le Sénat. Celle-ci prévoyait d’amnistier certains délits passibles de cinq ans d’emprisonnement, commis entre le 1er janvier 2007 et le 1er février 2013 lors de mouvements sociaux. Sauf que la commission des lois de l’Assemblée nationale, soutenue par le gouvernement, a rejeté ce mercredi le texte des élus communistes. Une décision qui irrite au plus haut point le syndicaliste.

    Vous attendiez-vous à ce que le gouvernement prenne si nettement ses distances avec ce projet d’amnistie sociale ?

    Rien ne m’étonne, les socialistes avaient déjà donné des signes négatifs lors du passage de la proposition de loi au Sénat, en déposant plein d’amendements pour vider le texte de son contenu. Ce gouvernement soi-disant de gauche se trompe de cible : ce ne sont pas les syndicalistes qui font fermer les entreprises. Hollande a tapé sur Sarkozy durant toute sa campagne, promettant qu’il ne se conduirait pas de la même façon. Or, il fait exactement la même chose. Son ministre de l’Intérieur Manuel Valls a dit qu’il poursuivrait jusqu’au bout les salariés de Goodyear [dans le cadre de l’enquête sur des violences commises contre des policiers, le 7 mars, ndlr]. On se croirait à l’époque de Thatcher.

    Le combat à l’Assemblée nationale est-il d’ores et déjà perdu ?

    Il faut qu’on crée un rapport de force et qu’on se batte pour que cette amnistie sociale soit reconnue. Aujourd’hui, on se rend compte que le gouvernement n’en a rien à faire des syndicalistes. Ce sont des sociaux-démocrates : ils vont où le vent tourne, un coup à droite, un coup à gauche. Ce n’est pas bon pour le pays, les gens manquent de visibilité.

    Ce genre de décision va renforcer vos troupes pour le défilé du 5 mai, annoncé par Jean-Luc Mélenchon...

    Evidemment ! Car en plus de ne pas avoir d’objectif, le gouvernement est très mauvais en com'. A sa place, j’aurais traîné et fait amender cette loi déjà a minima. Mais il est jusqu’au-boutiste, bien plus radical que nous. En annonçant son opposition à la proposition de loi, ils nous font de la publicité pour la manifestation du 5 mai. J’ai plein de copains qui ne voulaient pas forcément venir. Ce genre de nouvelles va les convaincre.


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