• Ankara menace Damas et demande une réunion urgente de l'Otan

    Ankara menace Damas et demande une réunion

    urgente de l'Otan

    Créé le 24-06-2012 à 12h25 - Mis à jour à 13h46

    La Turquie a prévenu la Syrie de ne pas la défier militairement après que les forces gouvernementales d'Assad ont abattu un avion de chasse.

     

    La Turquie menace Damas et demande une réunion urgente de l'Otan (AP/SIPA)

    La Turquie menace Damas et demande une réunion urgente de l'Otan (AP/SIPA)

     

    La Turquie a accusé dimanche 24 juin la Syrie d'avoir abattu un de ses avions de combat dans l'espace aérien international et non dans l'espace syrien et a réclamé une réunion de ses alliés de l'Otan, tout en privilégiant la diplomatie dans ce grave incident.

    D'après nos conclusions, notre avion a été abattu dans l'espace aérien international, à 13 milles nautiques de la Syrie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, sur la chaîne de télévision publique TRT.

    Le ministre a insisté sur le fait que le F-4 Phantom volait seul, vendredi, et n'avait "aucune mission, y compris de collecte d'informations, au dessus de la Syrie".

    Ahmet Davutoglu a cependant reconnu que l'appareil était entré un moment dans l'espace syrien.

    "L'appareil n'a montré aucun signe d'hostilité envers la Syrie et a été abattu 15 minutes environ après être entré momentanément dans l'espace syrien (...) Après avoir été touché, l'appareil est tombé dans les eaux syriennes", a-t-il dit.

    Ahmet  Davutoglu a ajouté qu'aucun avertissement n'est venu de la Syrie.

    Il a précisé que l'avion effectuait sans armes une mission d'entraînement et de test d'un système radar en Méditerranée.

    Réunion de l'Otan

    Dans la foulée, la Turquie a réclamé une réunion, pour mardi, de ses alliés de l'Otan, invoquant l'article 4 du traité fondateur qui prévoit que les pays membres peuvent porter une question à l’attention du Conseil de l'Alliance et en débattre avec les alliés, a souligné une source diplomatique turque à l'AFP.

    Ahmet  Davutoglu a cependant insisté sur le fait que la Turquie tenait à conserver son sang froid, soulignant que l'option militaire n'était pas d'actualité pour riposter à la Syrie.

    La Turquie agira avec retenue mais détermination", a-t-il insisté, mettant cependant en garde la Syrie: "Personne ne peut se permettre de mettre à l'épreuve les capacités (militaires) de la Turquie".

    "Nous allons porter cette affaire devant l'opinion publique et le droit international, au nom de l'honneur de la Turquie", a-t-il continué.

    Le gouvernement turc a mis un point un "plan d'action" consistant essentiellement à mener des démarches diplomatiques auprès de ses alliés de l'Otan et de l'Onu notamment, a fait savoir le ministre turc.

    Samedi, Ahmet Davutoglu avait eu des entretiens téléphoniques avec ses homologues d'une dizaine de pays, dont les Etats-Unis et les autres membres du conseil de sécurité de l'ONU (France, Chine, Grande-Bretagne, Russie) ainsi qu'avec son collègue iranien et allemand, a-t-on précisé de source turque.

    Vendredi soir, la Syrie avait confirmé avoir abattu l'avion de chasse, affirmant qu'il avait pénétré dans son espace aérien.

    Faible espoir de retrouver les pilotes vivants

    Le président turc Abdullah Gül avait prévenu samedi que son pays prendrait les "mesures nécessaires", tout en admettant que l'appareil avait peut-être violé par mégarde l'espace aérien syrien en raison de sa grande vitesse.

    Par ailleurs, des équipes des garde-côtes turcs et syriens poursuivaient dimanche des opérations de recherche conjointes pour sauver les deux pilotes de l'appareil, mais l'espoir de les retrouver vivants est très faible, selon les spécialistes.

    Recep Tayyip Erdogan doit rencontrer dimanche les chefs des partis politiques représentés au Parlement, pour faire le point de la situation.

    Cet événement risque d'exacerber les tensions entre la Turquie et la Syrie, pays alliés jusqu'au début du mouvement de contestation contre le régime de Damas, en mars 2011.

    Depuis, Ankara a vivement dénoncé la répression sanglante du soulèvement, se joignant aux appels au départ du président syrien.

    La Turquie accueille également 32.500 réfugiés syriens, l'opposition politique syrienne, et le chef des rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL).

    Menace de l'article 5

    Plusieurs médias anglo-saxons affirment par ailleurs que la Turquie participe à la fourniture d'armes aux rebelles, en coordination avec la CIA et plusieurs pays arabes, ce que dément Ankara.

    Damas a accusé Ankara de soutenir l'opposition syrienne et même de laisser les insurgés opérer à partir de son sol.

    Après des tirs des forces syriennes en avril, qui ont atteint un camp de réfugiés syriens situé en territoire turc, Ankara a prévenu qu'il ne tolérerait aucune action considérée comme une violation de sa sécurité et qu'il n'hésiterait pas à demander une intervention de l'Otan, cette fois au nom de l'article 5 du même traité, qui stipule qu'une attaque contre l'un des alliés est une attaque contre tous.

     

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