• Appel à l'aide des rebelles syriens, Assad veut un référendum

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    Appel à l'aide des rebelles syriens,

    Assad veut un référendum

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    <time datetime="2013-05-30T23:00:50" itemprop="dateCreated">Créé le 30-05-2013 à 23h00</time> - <time datetime="2013-05-30T23:00:50" itemprop="dateModified">Mis à jour à 23h00    </time>
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    par Erika Solomon et Mariam Karouny

    BEYROUTH (Reuters) - Les rebelles syriens encerclés à Koussaïr par les forces gouvernementales et des combattants du Hezbollah ont réclamé jeudi une aide militaire et médicale, tandis que Bachar al Assad annonçait avoir pris livraison de missiles sol-air russes S-300.

    Dans un entretien diffusé dans la soirée par Al Manar, la chaîne de télévision du Hezbollah, le président syrien a confirmé son accord de principe à la participation de Damas à la conférence internationale prévue en juin à Genève.

    Le chef de l'Etat syrien a toutefois posé une condition préalable à sa présence: "tout ce qui sera mis en oeuvre sera soumis à l'opinion publique syrienne et à un référendum".

    Réunis depuis une semaine à Istanbul, les membres de la Coalition nationale syrienne (CNS) sont parvenus dans le même temps à un accord pour remanier leurs structures dominées par les islamistes.

    Les délégués ont accepté d'inclure le courant libéral soutenu par les Occidentaux et dirigé par Michel Kilo, un chrétien polyglotte, qui obtient 14 sièges alors qu'il en demandait 25.

    Le vote officiel pour entériner cette adhésion du bloc représenté par Kilo a cependant été repoussé jeudi soir et les négociations se poursuivaient dans la nuit.

    Le libéral chrétien et l'homme d'affaires Moustafa al Sabbagh par lequel transite l'aide financière et militaire du Qatar aux rebelles négociaient l'inclusion de 14 membres de groupes d'activistes combattant en Syrie.

    L'accord, qui doit encore être approuvé formellement, ouvre la voie à l'élection de nouveaux dirigeants de la CNS, qui est sans chef de file depuis mars, et à la formation d'un gouvernement provisoire ayant pour tâche de renouer des liens distendus avec les insurgés sur le terrain. Ces derniers ont toutefois immédiatement exigé la moitié des sièges.

    "La légitimité de la coalition ne peut provenir que de l'intérieur et sans cette représentation, elle n'aura pas de légitimité", prévient le conseil de commandement militaire dans un communiqué. "Négociations et discussions resteront vaines sans l'approbation de ceux qui se trouvent dans le pays, ceux qui payent de leur sang. Sans nous, l'Occident doit comprendre que la coalition n'est qu'une illusion", ajoute-t-il.

    "KOUSSAÏR SERA RAYÉE DE LA CARTE"

    La Coalition avait fait savoir mercredi qu'elle ne participerait à la conférence de paix proposée par les Etats-Unis et la Russie que si une date butoir était fixée pour parvenir à un accord politique prévoyant le départ d'Assad.

    La perspective de son départ sous la pression militaire des rebelles semble toutefois se dissiper. Après une série de revers, les forces gouvernementales ont repris l'offensive et pourraient obtenir une victoire de taille en prenant Koussaïr, verrou logistique de l'insurrection à la frontière libanaise.

    En s'emparant de cette ville de 30.000 âmes, l'armée assurerait qui plus est la jonction entre Damas et la côte méditerranéenne, où vivent de nombreux alaouites, minorité issue de l'islam chiite à laquelle appartient le chef de l'Etat.

    "Si tous les fronts insurgés n'interviennent pas pour empêcher le crime que commettent le Hezbollah et l'armée de chiens traîtres d'Assad (...), bientôt Koussaïr sera rayée de la carte", disent les rebelles dans leur appel à l'aide lancé sur les réseaux sociaux.

    "Nous avons 700 blessés à Koussaïr et cent d'entre eux se trouvent sous assistance respiratoire. La ville est encerclée et il n'y a aucun moyen de faire entrer de l'aide médicale", a souligné un opposant nommé Malek Ammar.

    Selon certains, 20.000 civils se trouvaient encore dans Koussaïr lorsque l'offensive a débuté, il y a quinze jours.

    Les rebelles de la Ghouta orientale, dans la banlieue de Damas, ont eu aussi lancé un appel à l'aide. Les forces fidèles à Bachar al Assad "s'apprêtent à commettre d'autres massacres", disent-ils sur Facebook, priant les autres unités de la guérilla et aussi la CNS, de faire le nécessaire pour les sauver.

    MOSCOU HAUSSE LE TON

    Sur le front diplomatique, des représentants des Etats-Unis, de la Russie et des Nations unies doivent se réunir le 5 juin à Genève pour préparer la conférence, a indiqué le secrétariat général de l'Onu, confirmant une information venue de Moscou.

    Or, les divergences semblent là aussi nombreuses.

    Le chef de la diplomatie russe a ainsi reproché aux rebelles syriens de contrecarrer les efforts de paix en exigeant une date butoir pour le départ du président Assad.

    "On a l'impression que la Coalition nationale et ses soutiens dans la région font tout ce qu'ils peuvent pour empêcher le début d'un processus politique et pour parvenir à une intervention militaire en Syrie", a déploré Sergueï Lavrov.

    "Nous jugeons ce type d'approches inacceptable", a-t-il poursuivi, évoquant la fin de l'embargo européen sur les armes à l'initiative de la France et de la Grande-Bretagne, qui souhaitent en livrer aux insurgés.

    Les autorités russes avaient fait savoir mardi qu'elles ne renonceraient pas à la livraison de missiles sol-air à la Syrie, en dépit des objections occidentales.

    "La Syrie a reçu une première cargaison de missiles antiaériens russes S-300. Le reste de la cargaison arrivera prochainement", a déclaré Bachar al Assad dans l'entretien accordé à Al Manar.

    De source russe, on souligne que "le matériel lui-même", c'est-à-dire les missiles, n'a pas encore été livré.

    "Les contrats avec la Russie ne sont pas liés à la crise et la Russie s'est engagée à honorer ces contrats", a toutefois assuré le président syrien.

    Le gouvernement israélien s'est dit prêt à attaquer la Syrie, en cas de départ de Bachar al Assad, pour empêcher que des armes perfectionnées ne tombent entre les mains de groupes djihadistes ou du Hezbollah libanais.

    L'aviation israélienne a déjà effectué trois raids sur des installations à Damas afin d'empêcher de tels transferts éventuels, provoquant la colère des autorités syriennes.

    Avec Khaled Yacoub Oweis à Istanbul et Steve Gutterman à Moscou, Jean-Philippe Lefief et Pierre Serisier pour le service français, édité par Tangi Salaün


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