• Areva annonce 1 milliard d?économies mais temporise sur le volet social

    Areva annonce 1 milliard d’économies

    mais temporise sur le volet social

    AFP 4 mars 2015 à 08:33 (Mis à jour : 4 mars 2015 à 11:36)  lien

    Philippe Knoche, directeur général d'Areva, présente les résultats de la compagnie le 4 mars 2015 à La Défense, près de Paris

     

    Philippe Knoche, directeur général d'Areva, présente les résultats de la compagnie

    le 4 mars 2015 à La Défense, près de Paris (Photo Eric Piermont. AFP)

    Temporisant sur le volet social de son redressement, Areva a dévoilé mercredi la première phase de sa thérapie de choc avec un plan d’un milliard d’euros d’économies, d’importantes cessions et un recentrage de ses activités, alors qu’un rapprochement capitalistique avec EDF est de moins en moins exclu.

    Le directeur général d’Areva, Philippe Knoche, a affirmé que le groupe n’excluait pas des suppressions d’emplois, alors que le spécialiste du nucléaire a confirmé une perte record de 4,8 milliards d’euros pour 2014.

    «Nous ferons tout pour que, s’il doit y avoir des départs, ils se fassent sur la base du volontariat», a déclaré Philippe Knoche lors d’une conférence de presse à l’occasion de la présentation des résultats du groupe, détenu à plus de 87% par des capitaux publics.

    Selon un communiqué du groupe, Areva prévoit d’engager «à partir de la fin du mois de mars» une phase de concertation avec les organisations syndicales sur «un projet d’accord-cadre» relatif à «l’emploi, aux rémunérations et au temps de travail».

    Le ministre du Travail, François Rebsamen a assuré sur France Inter que le gouvernement suivait «de près» le dossier et qu’à ce stade aucune suppression de poste n’avait été évoquée, notamment lors d’une rencontre lundi avec le président du conseil d’administration d’Areva, Philippe Varin en présence du ministre de l’Economie Emmanuel Macron.

    Mardi soir, ce dernier assurait qu’il n’y aurait pas de «carnage social» dans le groupe public et invitait à ne pas «alimenter l’inquiétude des salariés».

    Le milliard d’économies visé à horizon 2017 se fera via «de nouveaux leviers d’achats», «une forte amélioration de la productivité» et «en allégeant les structures et en optimisant les implantations géographiques», selon le groupe.

    Areva table sur un retour dans les trois ans à un niveau de marge «comparable à celui de ses concurrents sur les différents marchés du monde».

    Le groupe a d’ores et déjà annoncé une nette réduction de ses investissements et un programme de cessions d’actifs supérieur aux 450 millions d’euros annoncés en octobre dernier.

    Le groupe annonce aussi «la levée de financements bancaires au niveau des actifs industriels» et «des partenariats comportant un volet financier».

    - Rapprochement possible avec EDF -

    Un rapprochement capitalistique avec EDF, qui pourrait prendre une participation dans le groupe ou dans certains actifs, n’est pas exclue, mais des discussions sur ce point n’interviendront que «dans un second temps», a affirmé Philippe Knoche.

    La «refonte» du partenariat entre l’électricien et le spécialiste du nucléaire qu’annonce Areva pourrait aller «jusqu’à un rapprochement, y compris capitalistique», a estimé M. Macron, dans un entretien au Figaro paru mercredi.

    Le gouvernement plaide en effet pour la création d’une véritable filière française du nucléaire autour d’Areva, EDF et du CEA (commissariat à l’énergie atomique).

    «L’Etat examinera les propositions des directions générales d’EDF et d’Areva qui se sont engagées dans des discussions en vue d’une refondation de la filière française», ont déclaré dans un communiqué la ministre de l’Energie Ségolène Royal, le ministre des Finances Michel Sapin et M. Macron, soulignant que cette filière constituait «un facteur essentiel de la souveraineté et de l’indépendance énergétique de notre pays».

    Dans un premier temps, ce rapprochement passe par l’achèvement des projets en cours (EPR de Flamanville, EPR d’Hinkley Point au Royaume-Uni), l’optimisation de la gamme de réacteurs développée par les deux groupes français et le «défi de la compétitivité», selon Areva.

    Une recapitalisation publique est en revanche «prématurée», aux yeux d’Emmanuel Macron alors que le groupe dit étudier «des moyens de renforcement de ses fonds propres».

    Areva doit ses résultats catastrophiques aux difficultés (retards et surcoûts) engendrées sur les projets d’EPR Olkiluoto 3 en Finlande, et de Flamanville en France, au fiasco financier de l’acquisition d’Uramin en 2007, à la morosité du secteur nucléaire depuis l’accident de Fukushima en 2011 et à des pertes dans les énergies renouvelables.

    En 2014, les provisions passées pour le seul projet d’EPR finlandais ont atteint 720 millions d’euros.

    A l’avenir, le groupe entend se recentrer sur «le coeur des procédés nucléaires» sans pour autant abandonner son modèle intégré promu par sa précédente dirigeante Anne Lauvergeon (2001-2011), allant de l’extraction d’uranium au traitement des déchets issus des centrales nucléaires.

    Areva compte aussi sur les vents porteurs en Chine et plus généralement en Asie dans le nucléaire pour en faire une priorité de son développement et y renforcer sa présence.

    Le groupe a conclu un accord stratégique il y a un an avec le chinois CNNC sur l’ensemble des activités nucléaires et participe également au chantier des deux EPR Taishan 1 et 2, qui avancent mieux que les deux autres en Finlande et en France.

    AFP

     


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