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Au moins 41 morts dans un double attentat à Beyrouth : ce que l'on sait
<article><header>Au moins 41 morts dans un double attentat à Beyrouth :
ce que l'on sait
L'attaque, revendiquée par l'Etat islamique, a aussi fait 200 blessés.
</header>L'attentat a fait plus de 40 morts. (AFP PHOTO / ANWAR AMRO)<aside class="top-outils"></aside><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="social-buttons js-share-tools"></section></aside></article>Au moins 41 personnes ont péri jeudi 12 novembre dans un double attentat au sud de Beyrouth. L'attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI). Que s'est-il passé ? Qui était visé ? Pourquoi un attentat à Beyrouth ? "L'Obs" fait le point sur ce que l'on sait.
Que s'est-il passé ?
En fin d'après-midi, vers 18 heures, heure locale, deux hommes ont successivement fait détoner leurs ceintures explosives dans une rue commerçante bondée du quartier de Bourj al-Barajné, au sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. L'armée a aussitôt bouclé le secteur. Un troisième "terroriste" a été retrouvé mort, probablement abattu, avant qu'il actionne sa ceinture.
"Je venais d'arriver dans la rue quand l'explosion a eu lieu. J'ai transporté moi-même trois femmes et un de mes amis morts" dans les attaques, a assuré un témoin, Zein al-Abdine Khaddam , à une télévision locale.
Un autre témoin, qui n'a pas donné son nom, a lancé : "Quand la seconde explosion s'est produite, j'ai cru que c'était la fin du monde."
(Bilal Hussein/AP/SIPA)Quel est le bilan de ce double attentat ?
Un vrai carnage. L'attentat a fait au moins 41 morts et environ 200 blessés, selon un bilan encore provisoire de la Croix-Rouge libanaise. Sur les lieux de l'attaque, le ministre de la Santé Waël Abou Faour a affirmé que de nombreux blessés étaient dans un état critique.
Le photographe de l'AFP a vu des corps ensanglantés dans des magasins pulvérisés et des flaques de sang au milieu de voitures détruites après les explosions. Des secouristes et des civils évacuaient les blessés.
(ANWAR AMRO / AFP)Qui a revendiqué l'attaque ?
La double attaque a été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique, qui, dans un communiqué, livre une version légèrement différente de celle de l'armée libanaise : une double attaque, mais avec un seul kamikaze.
"Des soldats du califat ont réussi à faire exploser une motocyclette piégée qu'ils avaient garée contre un rassemblement de 'rafida' [terme péjoratif désignant les chiites, NDLR] à Bourj al-Barajné", affirme l'Etat islamique dans ce communiqué.
"Après que des apostats sont accourus sur les lieux de l'attentat, un des chevaliers du martyre a fait détoner sa ceinture explosive au milieu du groupe."
(Bilal Hussein/AP/SIPA)La revendication n'a pu être authentifiée mais le communiqué est conforme au format habituel des revendications du groupe extrémiste et il a circulé sur des comptes djihadistes en ligne.
Pourquoi viser le Hezbollah ?
C'est la plus sanglante attaque contre un bastion du Hezbollah, chiite, depuis son implication début 2013 dans le conflit en Syrie au côté du régime de Bachar el-Assad et, donc, contre les rebelles et les djihadistes majoritairement sunnite, comme l'Etat islamique.
D'après le dernier bilan donné par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), 971 membres du Hezbollah ont trouvé la mort en Syrie.
Cet attentat contre un fief du Hezbollah dans la banlieue sud de Beyrouth est le premier depuis juin 2014, lorsqu'un agent de sécurité avait été tué en empêchant une attaque.
Entre juillet 2013 et février 2014, neuf autres attaques ont visé des fiefs du Hezbollah ou des régions fidèles à ce mouvement, la plupart revendiquées par des groupes extrémistes sunnites. Ceux-ci avaient présenté leurs attaques comme une "vengeance" à la décision du Hezbollah d'envoyer des milliers de ses hommes combattre en Syrie au côté du régime de Bachar al-Assad.
Il y a moins d'un mois, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait de nouveau défendu son combat en Syrie auprès du régime, en parlant d'"une bataille essentielle et décisive".
La présence du Hezbollah en Syrie "est plus importante que jamais - qualitativement, quantitativement et en matière d'équipement", avait-il ajouté. "Sans la persévérance au sol face à Daech et ses alliés... qu'en serait-il de la région aujourd'hui, en Irak, en Syrie et au Liban ?"
Renaud Février
Tags : terrorisme- international- Liban- EI- revendication- 200 blessés- 41 morts - double attentat - Beyrouth- faits
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