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    Des milliers de villageois pris au piège

    par les combats dans l’État Kachin

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    Malgré les négociations de paix en cours, les affrontements entre l’armée birmane et l’Armée pour l’indépendance kachin (KIA) ont redoublé,notent des ONG locales dans un communiqué relayé lundi 18 novembre par la représentation des Nations Unies à Rangoun.

    Des accrochages récents au Nord de l’État Kachin ont entrainé le déplacement de plus de 2000 personnes. Ces derniers affrontements ont affecté aussi bien les habitants du village de Nam Lim Pa, situé près de la frontière chinoise, que les déplacés internes déjà réfugiés, suite aux précédents combats, dans des camps aux alentours.

    L’ONU a appelé à une « cessation immédiate des hostilités » pour permettre l’accès humanitaire aux personnes déplacées.

    kachin idps

    Le gouvernement birman empêche en effet les organisations humanitaires, « malgré leurs demandes », d’avoir accès à ces habitants déplacés, « isolés et encerclés depuis plus de trois semaines ». L’armée birmane a établi samedi 18 novembre un camp autour d’une école à Nam Lim Pa, qui accueille 700 élèves. Leur évacuation dans la soirée a été rendue possible par un appel de l’Église catholique.

    Info Birmanie appelle la communauté internationale, notamment les Nations Unies et l’Union Européenne, à adopter une position ferme afin de persuader le président Thein Sein, son gouvernement et l’armée birmane de mettre fin aux violences contre la population Kachin et permettre un libre accès à l’aide humanitaire dans les zones touchées.

    Les combats dans l’État Kachin ont éclaté en Juin 2011, quand l’armée birmane a rompu un cessez-le feu long de 17 ans, entraînant le déplacement de plus de 100 000 personnes.

    Si le gouvernement birman a signé des accords de paix provisoires avec la plupart des principaux groupes armés ethniques, les négociations de paix avec l’Organisation d’indépendance kachin restent dans l’impasse.

    Selon Info Birmanie, « il y a peu de progrès de la part du gouvernement pour s’engager vers un véritable cessez-le-feu et pour négocier  les fondements politiques d’une façon significative. Tandis que le peuple Kachin et les autres minorités souffrent, la communauté internationale continue d’ignorer en grande partie ces terribles atteintes aux droits de l’Homme et, au contraire, récompense le gouvernement en privilégiant les intérêts économiques ».


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  • Vingt-trois ans après, Aung San Suu Kyi

    récupère son prix Sakharov

    <figure class="fig-photo"> Le chef de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, en compagnie du président du Conseil européen Herman Van Rompuy.<figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

    </figcaption> </figure>

    L'opposante birmane vient recevoir le prix européen alors que son aura s'est un peu ternie,

    certains critiquant son trop grand rapprochement avec le pouvoir.

     

    Quand elle reçut en 1990 le «prix Sakharov pour la liberté de penser», Aung San Suu Kyi, assignée à résidence

    par la junte militaire au pouvoir en Birmanie, n'avait pas pu venir le récupérer. Vingt-trois ans après, l'opposante birmane, qui a passé quinze années de sa vie privée de liberté, reçoit son prix en mains propres ce mardi au Parlement européen à Strasbourg. La «Dame de Rangoun», libérée en 2010 puis élue députée aux législatives partielles de 2012, jouit toujours d'une aura certaine à l'étranger. Dans son pays toutefois, cette image d'icône intouchable s'étiole peu à peu.

    En cause notamment, son silence assourdissant après les violences anti-musulmanes qui ont secoué le pays ces deux dernières années, notamment contre les Rohingas, minorité venue du Bangladesh. «Je parle tout le temps des minorités ethniques. Mais mes déclarations ne sont pas assez provocantes pour plaire à tout le monde», s'était-elle justifiée en avril dernier, alors que les affrontements inter-religieux avaient fait des dizaines de morts

    le mois précédent. Sa proximité avec les anciens chefs militaires - ceux qui furent ses geôliers - choque

    également au sein même de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

    Un rapprochement périlleux avec le régime

    Depuis 2011 et l'auto-dissolution de la junte au pouvoir depuis des décennies, l'actuel président et ex-militaire Thein Sein a certes engagé le pays dans de profondes réformes. Beaucoup appellent néanmoins à la

    prudence et n'apprécient guère de voir Aung San Suu Kyi passer son temps à Naypyidaw, dont les militaires

    ont fait la capitale, ou encore participer à une parade militaire aux côtés des généraux, comme ce fut le cas

    en mars dernier.

    A la LDN, on lui reproche en outre son refus de déléguer. «Personne n'ose s'exprimer devant Aung San Suu Kyi,

    ce qui est très regrettable», confiait il y a quelques mois U Win Tin, un des co-fondateurs du parti, au New York Times: «ce n'est pas par peur, mais par admiration». «Sa capacité à inspirer, son rôle de leader, ne se discutent

    pas, estime pour sa part Olivier Guillard, directeur de recherches à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (Iris). Il en va peut-être un peu différemment de sa capacité à écouter les échelons subalternes de

    son parti qui, pourtant, gagnerait à se régénérer sans tarder en vue des échéances capitales à venir.»

    <aside class="fig-embed fig-exergue">

    «La Dame conserve auprès d'une majorité de Birmans une aura que personne n'est en mesure de lui contester»

    Olivier Guillard, directeur de recherches à l'IRIS.
    </aside>

    Malgré ces reproches, Aung San Suu Kyi reste la seule grande figure de l'opposition en Birmanie, où l'ombre

    de l'armée plane encore partout. Comme l'assure Olivier Guillard, elle conserve «auprès d'une majorité de

    Birmans une aura que personne n'est en mesure de lui contester». Toutefois, «son nouveau statut

    d'ex-opposante embastillée et de parlementaire (...) l'obligent à tenir un rôle nouveau, bien plus complexe

    et délicat, à faire le grand écart entre les aspirations de ses admirateurs et concitoyens et l'indispensable

    logique de compromis politique avec les tenants du pouvoir», explique le spécialiste.

    L'opposante appelle à maintenir la pression sur son pays

    Pour ses défenseurs, le rapprochement d'Aung San Suu Kyi avec le régime relève avant tout d'un

    indispensable calcul politique. L'opposante souhaite avant obtenir l'amendement de la Constitution

    dont elle a besoin pour se présenter à la prochaine présidentielle, en 2015. L'opposante ne s'en cache

    pas: «Je veux être candidate à la présidence et je suis assez claire sur le sujet», a-t-elle fait savoir en juin

    dernier. Or la Constitution interdit à une personnalité politique dont le conjoint ou les enfants ont une

    nationalité étrangère d'être candidat à la présidence ou à la vice-présidence. De quoi barrer la route à

    l'opposante, qui avait épousé l'Anglais Micheal Aris (aujourd'hui décédé) en 1972, avec qui elle a eu

    deux enfants, eux aussi britanniques.

    En rencontrant lundi à Luxembourg les ministres européens des Affaires étrangères, Suu Kyi a ainsi appelé

    l'Europe à maintenir la pression sur le régime birman, notamment pour faire modifier la Constitution, qui

    selon elle «n'est pas démocratique». Ses appels ont-ils une chance d'aboutir? La question de l'amende-

    ment est en tout cas «au cœur de tous les débats» dans le pays, assure Olivier Guillard, qui rappelle toutefois

    «que l'USDP (parti au pouvoir) a laissé entendre ces dernières semaines qu'une révision constitutionnelle

    serait ‘une option très dangereuse pour l'Etat et les populations, orientant la nation vers le chaos'».


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    L'envoyé spécial de l'ONU en Birmanie accuse

    le régime de ne pas l'avoir protégé

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-21T17:49:48+02:00" itemprop="datePublished">21.08.2013 à 17h49</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-21T17:53:36+02:00" itemprop="dateModified">21.08.2013 à 17h53</time>

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    <figure class="illustration_haut">

    Tomas Ojea Quintana a raconté que son convoi avait été attaqué par une foule de 200 assaillants lundi 19 août à Meiktila, ville du centre de la Birmanie.

    </figure>

    L'envoyé spécial des Nations unies pour la Birmanie, Tomas Ojea Quintana, a accusé mercredi 21 août le régime d'avoir "manqué à son devoir de le protéger" après que son convoi eut été attaqué lors d'un déplacement dans le pays.

    "L'Etat a la responsabilité de me protéger. [...] Cela n'a pas été le cas. L'Etat a manqué à son devoir de me protéger", a déclaré le rapporteur spécial des Nations unies pour les droits de l'homme en Birmanie devant les journalistes, avant de prendre un avion au départ de Rangoun, au terme d'une mission d'une dizaine de jours.

    L'ONU APPELLE AU DIALOGUE PACIFIQUE AVEC LES ROHINGYAS

    Il a raconté que son convoi avait été attaqué par une foule de 200 assaillants lundi 19 août à Meiktila, ville du centre de la Birmanie, mais que l'incident n'avait pas fait de blessés. La situation reste tendue dans cette région où des violences antimusulmanes avaient fait des dizaines de morts en mars.

    Lire : Violences religieuses en Birmanie : des musulmans condamnés

    "En raison de ces graves problèmes de sécurité, j'ai été contraint de renoncer à ma visite d'un camp de réfugiés où vivent quelque 1 600 musulmans déplacés après les violences de mars", a-t-il ajouté. Ces événements ont mis en lumière une islamophobie latente dans un pays majoritairement bouddhiste, qui ne compte qu'environ 4 % de musulmans.

    L'ONU avait appelé mardi au "dialogue pacifique" après de nouveaux incidents la semaine dernière dans un camp de déplacés rohingyas, minorité musulmane, où, selon la presse officielle, la police a tiré des balles en caoutchouc pour disperser une foule de 500 déplacés, faisant un mort et une dizaine de blessés.

    Lire : Les Rohingyas "persécutés" par les autorités birmanes après les émeutes de juin"

    </article>

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    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Des milliers de Birmans commémorent

    le soulèvement démocratique de 1988

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2013-08-08T15:46:13+02:00" itemprop="datePublished">08.08.2013 à 15h46</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-08-08T16:00:26+02:00" itemprop="dateModified">08.08.2013 à 16h00</time>

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    Les Birmans commémorent le soulèvement de 1988 par lemondefr
     
     

    La chef de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé jeudi 8 août la Birmanie à poursuivre sur la voie des réformes, devant des milliers de personnes réunies pour l'anniversaire du soulèvement populaire réprimé de 1988, la plus importante commémoration de cet événement.

    Selon une journaliste de l'AFP, quelque 5 000 personnes se sont pressées dans un centre des congrès de Rangoun et des milliers d'autres attendaient à l'extérieur pour suivre sur des écrans géants l'hommage rendu aux victimes tombées sous les balles de l'ancienne junte le 8 août 1988. Cet événement, auquel assistaient notamment représentants de l'opposition et du parti au pouvoir, diplomates et moines bouddhistes, intervient alors que le gouvernement qui a succédé à la junte en mars 2011 a entraîné la Birmanie dans un tourbillon de réformes et l'a sortie de son isolement après près d'un demi-siècle de dictature militaire.

    "CONTINUER À TRAVAILLER AVEC COURAGE ET UNITÉ"

    Mais il reste encore beaucoup à faire, a déclaré en substance Aung San Suu Kyi, répétant son attachement à la mise en place d'un véritable état de droit et à la réforme de la Constitution controversée de 2008 qui octroie de très importants pouvoirs à l'armée et l'empêche de devenir présidente. "Le temps ne nous attend pas. Nous devons aller de l'avant", a déclaré la présidente de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), qui a récemment indiqué sans détour viser la présidence à l'issue des élections législatives de 2015. "Je voudrais appeler tout le monde (...) à continuer à travailler avec courage et unité pour l'avenir de notre pays", a-t-elle ajouté, jugeant comme un "bon signe" le rassemblement de milliers de personnes à l'occasion de cette commémoration.

    <figure class="illustration_haut"> Jeudi matin, une cinquantaine de personnes ont défilé pour la première fois sur les lieux de la répression sanglante de 1988 à Rangoun, une marche non autorisée que la police a tenté d'empêcher. </figure>

    La répression d'une manifestation d'étudiants le 8 août 1988 à Rangoun avait marqué un tournant vers un véritable soulèvement populaire attirant dans les rues des centaines de milliers de personnes dans tout le pays. Le pouvoir avait vacillé, avant d'organiser une violente répression, qui avait fait au total quelque 3 000 morts.

    LE DÉBUT DE LA CARRIÈRE POLITIQUE D'AUNG SAN SUU KYI

    Ces événements avaient marqué le début de la carrière politique d'Aung San Suu Kyi. La fille du héros de l'indépendance Aung San, qui vivait à Londres, était rentrée en Birmanie pour assister sa mère malade en avril 1988 et n'était jamais repartie. Elle avait vite pris un rôle de premier plan dans le mouvement prodémocratique, qui la conduira dès l'année suivante à sa première assignation à résidence par la junte. Elle passera au total quinze années privée de liberté jusqu'à sa libération par les militaires en novembre 2010.

    Lire le portrait (édition abonnés) : "Aung San Suu Kyi, icône caricaturée"

    Quelques mois plus tard, la junte transférait ses pouvoirs à un gouvernement d'anciens militaires qui a depuis multiplié les réformes. Il a ainsi permis le retour au cœur du jeu politique de Suu Kyi, élue députée aux élections partielles de l'an dernier, mais a aussi libéré des centaines de prisonniers politiques, aboli la censure et progressé vers l'établissement de la paix avec les groupes rebelles des minorités ethniques.

    <figure class="illustration_haut"> Des militants ont déposé des fleurs en forme de "8" dans le centre ville de Rangoun, le 8 août 2013. </figure>

    LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE, TRIBUTAIRE DU SOULÈVEMENT DE 1988

    Jeudi matin, une cinquantaine de personnes ont défilé pour la première fois sur les lieux de la répression sanglante de 1988 à Rangoun, une marche non autorisée que la police a tenté d'empêcher.  "Nous marchons sur le chemin de la démocratie grâce à la révolution de 1988. La transition est la conséquence de la révolution de 1988", a déclaré l'un des participants, Tun Tun Oo, 49 ans, ancien leader étudiant. Mais "nous n'avons pas encore la démocratie".

    Un autre groupe d'une cinquantaine de militants a déposé des fleurs en forme de "8" dans le centre ville. "Nous voulions montrer notre chagrin pour les morts et montrer que nous poursuivons l'objectif de la démocratie", a déclaré Win Min, 46 ans, ancien étudiant ayant participé au soulèvement. "Nous leur avons promis de continuer".

    </article>

     


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  • 08 août 2013 - 13H21  

    Birmanie: Suu Kyi et ses partisans commémorent
    le soulèvement de 1988

    Des étudiants manifestent le 8 août 2013 à Rangoun en portant des couronnes de fleurs avec le chiffre 8 en souvenir du soulèvement populaire de 1988.

    Des étudiants manifestent le 8 août 2013 à Rangoun en portant des couronnes de fleurs avec le chiffre 8 en souvenir du soulèvement populaire de 1988.

    Des étudiants manifestent le 8 août 2013 à Rangoun en portant des couronnes de fleurs avec le chiffre 8 en souvenir du soulèvement populaire de 1988.

    Des étudiants manifestent le 8 août 2013 à Rangoun en portant des couronnes de fleurs avec le chiffre 8 en souvenir du soulèvement populaire de 1988.

    La chef de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé jeudi la Birmanie à poursuivre sur la voie des réformes, devant des milliers de personnes réunies pour l'anniversaire du soulèvement populaire réprimé de 1988, la plus importante commémoration de cet événement.

    La chef de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé jeudi la Birmanie à poursuivre sur la voie des réformes, devant des milliers de personnes réunies pour l'anniversaire du soulèvement populaire réprimé de 1988, la plus importante commémoration de cet événement.

    Des chefs religieux manifestant le 8 août 2013 à Rangoun, à l'occasion de la célébration du 25è anniversaire du soulèvement réprimé de 1988

    Des chefs religieux manifestant le 8 août 2013 à Rangoun, à l'occasion de la célébration du 25è anniversaire du soulèvement réprimé de 1988

    AFP - La chef de l'opposition Aung San Suu Kyi a appelé jeudi la Birmanie à poursuivre sur la voie des réformes, devant des milliers de personnes réunies pour l'anniversaire du soulèvement populaire réprimé de 1988, la plus importante commémoration de cet événement.

    Selon une journaliste de l'AFP, quelque 5.000 personnes se sont pressées dans un centre des congrès de Rangoun et des milliers d'autres attendaient à l'extérieur pour suivre sur des écrans géants l'hommage rendu aux victimes tombées sous les balles de l'ancienne junte le 8 août 1988.

    Cet événement, auquel assistaient notamment représentants de l'opposition et du parti au pouvoir, diplomates et moines bouddhistes, intervient alors que le gouvernement qui a succédé à la junte en mars 2011 a entraîné la Birmanie dans un tourbillon de réformes et l'a sortie de son isolement après près d'un demi-siècle de dictature militaire.

    Mais il reste encore beaucoup à faire, a déclaré en substance Suu Kyi, répétant son attachement à la mise en place d'un véritable état de droit et à la réforme de la Constitution controversée de 2008 qui octroie de très importants pouvoirs à l'armée et l'empêche de devenir présidente.

    "Le temps ne nous attend pas. Nous devons aller de l'avant", a déclaré la présidente de la Ligue Nationale pour la Démocratie (LND), qui a récemment indiqué sans détour viser la présidence à l'issue des élections législatives de 2015.

    3.000 morts

    "Je voudrais appeler tout le monde (...) à continuer à travailler avec courage et unité pour l'avenir de notre pays", a-t-elle ajouté, jugeant comme un "bon signe" le rassemblement de milliers de personnes à l'occasion de cette commémoration.

    Ko Ko Gyi, un des leaders étudiants du mouvement de 1988, a lui appelé à continuer à faire vivre "l'esprit" de ce soulèvement.

    "Nous ne pouvons pas effacer l'Histoire. La situation d'aujourd'hui est le résultat du mouvement populaire de 1988. Même si nous n'avons pas atteint notre objectif, nous arrivons au début du chemin", a déclaré ce responsable de l'organisation pro-démocratie Génération 88.

    La répression d'une manifestation d'étudiants le 8 août 1988 à Rangoun avait marqué un tournant vers un véritable soulèvement populaire attirant dans les rues des centaines de milliers de personnes dans tout le pays.

    Le pouvoir avait vacillé, avant d'organiser une violente répression, qui avait fait au total quelque 3.000 morts.

    Ces événements avaient marqué le début de la carrière politique de Suu Kyi. La fille du héros de l'indépendance Aung San, qui vivait à Londres, était rentrée en Birmanie au chevet de sa mère malade en avril 1988 et n'était jamais repartie.

    Elle avait vite pris un rôle de premier plan dans le mouvement pro-démocratique, qui la conduira dès l'année suivante à sa première assignation à résidence par la junte. Elle passera au total quinze années privée de liberté jusqu'à sa libération par les militaires en novembre 2010.

    Quelques mois plus tard, la junte transférait ses pouvoirs à un gouvernement d'anciens militaires qui a depuis multiplié les réformes.

    Il a ainsi permis le retour au coeur du jeu politique de Suu Kyi, élue députée aux élections partielles de l'an dernier, mais a aussi libéré des centaines de prisonniers politiques, aboli la censure et progressé vers l'établissement de la paix avec les groupes rebelles des minorités ethniques.

    Jeudi matin, une cinquantaine de personnes ont défilé pour la première fois sur les lieux de la répression sanglante de 1988 à Rangoun, une marche non autorisée que la police a tenté d'empêcher.

    "Nous marchons sur le chemin de la démocratie grâce à la révolution de 1988. La transition est la conséquence de la révolution de 1988", a déclaré l'un des participants, Tun Tun Oo, 49 ans, ancien leader étudiant. Mais "nous n'avons pas encore la démocratie".

    Un autre groupe d'une cinquantaine de militants a déposé des fleurs en forme de "8" dans le centre ville.

    "Nous voulions montrer notre chagrin pour les morts et montrer que nous poursuivons l'objectif de la démocratie", a déclaré Win Min, 46 ans, ancien étudiant ayant participé au soulèvement. "Nous leur avons promis de continuer".


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