• Birmanie/LND: dissolution "choquante"

    AFP
    07/05/2010 | Mise à jour : 14:31 

    La dissolution aujourd'hui par la junte birmane de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi, est "profondément choquante", a déclaré vendredi le Quai d'Orsay, selon lequel des élections dans ces circonstances ne peuvent avoir de crédibilité.

    "La France regrette vivement cette situation profondément choquante", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d'un point presse régulier.
    "Nous déplorons que nos appels au dialogue entre le gouvernement et l'opposition n'aient pas été entendus par la junte", a poursuivi le porte-parole. "Si rien n'est fait pour revenir sur ces mesures et ouvrir véritablement le processus électoral, celui-ci ne pourra avoir de crédibilité aux yeux de la communauté internationale", a ajouté M. Valero.

    La France avait déjà condamné fermement les nouvelles lois électorales birmanes, estimant qu'elles ne favorisent pas une participation de l'ensemble des forces politiques. L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme, François Zimeray, avait convoyé le mois dernier ce message de la France à la junte birmane. 

    Les législatives sont prévues fin octobre ou début novembre. Elles sont les premières depuis celles que la LND avait très largement remportées en 1990, sans jamais être autorisée à accéder au pouvoir.

    La Ligue avait annoncé fin mars qu'elle boycotterait le scrutin. Une participation l'aurait obligée à exclure sa dirigeante historique et lauréate du prix Nobel de la paix, en résidence surveillée, ce à quoi elle s'est refusée.


    votre commentaire

  • Birmanie/LND: dissolution "choquante"

    AFP
    07/05/2010 | Mise à jour : 14:31 

    La dissolution aujourd'hui par la junte birmane de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) de Aung San Suu Kyi, est "profondément choquante", a déclaré vendredi le Quai d'Orsay, selon lequel des élections dans ces circonstances ne peuvent avoir de crédibilité.

    "La France regrette vivement cette situation profondément choquante", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valero, lors d'un point presse régulier.
    "Nous déplorons que nos appels au dialogue entre le gouvernement et l'opposition n'aient pas été entendus par la junte", a poursuivi le porte-parole. "Si rien n'est fait pour revenir sur ces mesures et ouvrir véritablement le processus électoral, celui-ci ne pourra avoir de crédibilité aux yeux de la communauté internationale", a ajouté M. Valero.

    La France avait déjà condamné fermement les nouvelles lois électorales birmanes, estimant qu'elles ne favorisent pas une participation de l'ensemble des forces politiques. L'ambassadeur français pour les droits de l'Homme, François Zimeray, avait convoyé le mois dernier ce message de la France à la junte birmane. 

    Les législatives sont prévues fin octobre ou début novembre. Elles sont les premières depuis celles que la LND avait très largement remportées en 1990, sans jamais être autorisée à accéder au pouvoir.

    La Ligue avait annoncé fin mars qu'elle boycotterait le scrutinUne participation l'aurait obligée à exclure sa dirigeante historique et lauréate du prix Nobel de la paix, en résidence surveillée, ce à quoi elle s'est refusée.


    votre commentaire

  • Portrait d'une dictature



    Le régime birman est l'un des plus fermés de la planète. Après une brève période dite constitutionnelle qui s'est ouverte après que le pays eut obtenu son indépendance du Royaume-Uni, en 1948, l'armée a saisi le pouvoir en 1962 et ne l'a jamais lâché. La dictature est considérée comme paranoïaque et bafoue sans vergogne les droits de la personne.

    Au fil des années, le système politique a été largement centralisé, donnant lieu à des tensions, voire des affrontements avec des minorités ethniques, notamment les Karens.

    Ces affrontements ont déplacé des centaines de milliers de personnes sur le territoire. Environ 150 000 autres, des Karens pour la plupart, sont réfugiées en Thaïlande.

    La junte actuelle, composée de 12 généraux, fonctionne sous le nom sibyllin de Conseil d'État pour la paix et le développement. Le président du Conseil est le généralissime Than Shwe, qui gère le pays d'une main de fer depuis 1992. Cet homme de 76 ans est considéré comme le principal obstacle à une ouverture démocratique en Birmanie, que les généraux ont rebaptisé Myanmar.


    Le taux de mortalité infantile reste élevé, et diverses maladies qui pourraient être éradiquées, comme la malaria, y font toujours des morts. Selon l'UNICEF, 25 % de la population n'a pas accès à l'eau potable, ce qui contribue d'ailleurs à la propagation de nombreuses maladies.La population, elle, vit largement de l'agriculture et ne retire aucun bénéfice des nombreuses ressources naturelles dont regorge le pays (pétrole, gaz, bois, pierres précieuses, etc.). Le marché noir est toutefois d'une grande importance et fausse des statistiques économiques déjà considérées comme peu fiables.

    Le réseau électrique est déficient, comme une bonne partie des infrastructures du pays. Le développement de l'industrie touristique, qui a beaucoup de potentiel, est freiné par la mauvaise réputation du régime sur la scène internationale.

    Le commerce de l'opium est par contre florissant: la Birmanie en est le deuxième producteur mondial en importance, derrière l'Afghanistan.

    Le régime survit grâce à son écrasante supériorité militaire - l'opposition n'étant pas armée - et grâce aux revenus qu'elle tire de différentes sources, dont l'exportation du riz, mais aussi de plus en plus de l'exploitation de gisements de pétrole et de gaz naturel.

    Son principal partenaire commercial est sans contredit la Chine, mais l'Inde et la Russie commercent aussi avec la Birmanie. Ces liens permettent au pays de continuer à fonctionner tant bien que mal et de ne pas trop souffrir des sanctions économiques que lui imposent de nombreux pays occidentaux, dont les États-Unis, l'Union européenne et le Canada. L'adoption de sanctions avait été réclamée par la principale figure de l'opposition, Aung San Suu Kyi.

    Le régime n'a jamais fait d'ouverture démocratique réelle. Des élections organisées en mai 1990 se sont traduites par une victoire sans équivoque de la Ligue nationale pour la démocratie, dirigée par Aung SanSuu Kyi. Le parti a récolté 82 % des sièges en jeu, mais la junte a refusé de céder le pouvoir. Mme Suu Kyi, fille d'un héros de l'indépendance, n'a pu briguer les suffrages, ayant été assignée à résidence l'année précédente. Elle aura été victime de ce régime pendant 14 des 20 dernières années.

    Au lendemain des manifestations prodémocratiques de septembre 2007, les plus importantes depuis 1988, le régime a fait l'objet de nouvelles pressions des pays occidentaux. Le 10 mai 2008, il a organisé un référendum sur une nouvelle constitution, qui prévoit notamment des élections législatives en 2010.

    La nouvelle Constitution comporte d'importants verrous pour la démocratie. Selon l'opposition, elle réserve 25 % des sièges aux militaires dans les deux chambres du Parlement. Elle interdirait en outre à quiconque est marié à un étranger d'occuper les fonctions de président. Cette disposition empêcherait Aung San Suu Kyi de diriger le pays.

    Malgré le fait que le pays ait été dévasté par le cyclone Nargis quelques jours auparavant - la tragédie a fait plusieurs dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de sinistrés -, le régime a annoncé que 99 % des électeurs avaient voté, et que plus de 92 % d'entre eux avaient approuvé le projet...



    votre commentaire
  •  Élections au Myanmar

    Aung San Suu Kyi saisit la Cour suprême

    Mise à jour le jeudi 29 avril 2010 à 10 h 56



    La figure de proue de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, a déposé une requête devant la Cour suprême pour empêcher la dissolution de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).

    Selon son avocat, Kyi Win, la requête demande également la formation d'une assemblée législative composée des députés élus lors des dernières élections organisées dans le pays, en 1990.

    En vertu de la nouvelle loi électorale adoptée par la junte au pouvoir, la LND doit évincer tout membre qui a déjà été reconnu coupable d'un crime par un tribunal.

    Si la LND refuse de se conformer, il ne peut être dûment enregistré auprès de la commission électorale. Or la loi prescrit qu'un parti non enregistré en date du 6 mai est tout simplement dissous.

    La Coursuprême devrait faire connaître sa décision vendredi.     

    Jusqu'à nouvel ordre, la LND a décidé de boycotter le scrutin en raison de lois électorales jugées « injustes ».

    « On ne peut pas changer les règles pendant que la partie se déroule », a expliqué Kyi Win. « Nous devons discuter de ces dossiers devant la plus haute cour si on nous le permet. »

    La LNDa remporté une victoire écrasante lors des législatives de 1990, mais la junte ne lui a jamais cédé le pouvoir. La nouvelle loi électorale annule d'ailleurs le résultat de ce scrutin.

    Depuis ce sursaut démocratique de courte durée, Mme Aung San Suu Kyi, a été assignée à résidence pour un total de 14 ans.

    La lauréate du prix Nobelde la paix est toujours confinée chez elle après avoir été reconnue coupable d'avoir violé les conditions de sa précédente assignation à résidence.

    Les autorités lui ont plus spécifiquement reproché d'avoir brièvement hébergé un Américain qui a nagé jusqu'à sa résidence de Rangoon pour la rencontrer.

    Le Conseil des droits de l'homme des Nations unies a récemment conclu que les nouvelles lois électorales birmanes ne répondaient pas aux attentes internationales.

    Plus tôt cette semaine, le premier ministre Thein Sein et 22 autres ministres ont formellement abandonné leur poste au sein de l'armée, afin de pouvoir se présenter aux élections comme civils.

    Étant donné que la nouvelle loi électorale réserve 25 % des sièges aux militaires, les opposants au régime soutiennent que ce geste vise en fait à accroître encore davantage le pouvoir de l'armée.

    La date du scrutin n'a pas été déterminée, mais il est attendu qu'il ait lieu cette année.


    1 commentaire

  • "En interdisant les prisonniers d’adhérer à un parti politique et à être candidat aux élections, les nouvelles lois sont hors de portée de nos plus importants dirigeants démocratiques, y compris Daw Aung San Suu Kyi, Khun Htun Ooet des autres dirigeants clés.

    Sans leur participation, nous pouvons être sûrs que les élections ne seront pas inclusives, libres ou équitables ", a déclaré U Thein Oo, député élu (National League for Democracy) secrétaire et membre du Parlement de l'Union. 


    Pourquoi une telle peur ?


    Ce petit brin de femme défit les militaires depuis des années,

    1. elle est assignée à résidence
    2. on lui interdit tout contact avec l’extérieur
    3. elle frôle la mort à tout instant.

    Et pourtant elle est là : souriante et confiante, sereine car elle se sait soutenue, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays.


    Mais la dictature militaire qui s’est emparée du pouvoir en a quand même peur et la peur mène à des actions désespérées….


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique