• Dernière modification : 19/07/2013 

    lien 

    Thein Sein : "Il n'y a pas de nettoyage

    ethnique en Birmanie"

    VIDEO

    Thein Sein, le président birman, a affirmé lors d’un entretien exclusif accordé à FRANCE 24 que les violences communautaires étaient sous contrôle en Birmanie. Selon lui, ceux qui dénoncent un nettoyage ethnique veulent uniquement dénigrer son pouvoir.

    Par FRANCE 24

    Lors d’un entretien exclusif accordé à FRANCE 24, le président birman Thein Sein a nié les informations selon lesquelles les violences communautaires entre bouddhistes et musulmans en Birmanie s’étaient envenimées ces derniers mois au point de représenter un "nettoyage ethnique".

    "Ce sont des informations fabriquées de toute pièce, il s’agit d’une opération de dénigrement menée contre le gouvernement," a martelé le chef d’État, premier président birman à se rendre en France. "Contrairement à ce qui est dit, le gouvernement a été en mesure de contenir ces violences et la situation est revenue à la normale dans le pays."

    Les organisations de défense des droits de l’Homme dénoncent vivement les répressions exercées contre les musulmans en Birmanie, et notamment contre la minorité apatride des Rohingyas, une communauté considérée comme la plus persécutée au monde. Le Parlement européen a appelé le 13 juin à la fin des "persécutions" contre ces musulmans, citant des arrestations, emprisonnements arbitraires, actes de torture, viols, destruction des propriétés ou des lieux de culte.

    "Moins de 100 prisonniers politiques en Birmanie"

    Interrogé sur les libérations de prisonniers politiques, annoncées lundi 15 juillet lors d’une visite à Londres, Thein Sein a affirmé que, depuis son élection en 2011, des milliers de détenus avaient recouvré la liberté. "Je pense qu’il reste actuellement moins de 100 prisonniers politiques détenus dans le pays. S’ils le sont en raison de leur croyance ou de leur position politique, alors ils seront libérés," a-t-il promis.

    Une position qui illustre la transition vers la démocratie que Thein Sein entend incarner. Le président a d’ailleurs engagé des réformes depuis son arrivée au pouvoir. Mais, pour la communauté internationale, ces réformes pourraient être freinées par les militaires, présents au sein du Parlement birman. Une crainte à laquelle Thein Sein a réagi en assurant que l’armée ne représentait aucune menace. "Les militaires obéissent aux ordres. Ils ne résistent à aucun changement dû au processus démocratique," a affirmé celui qui a lui-même été un haut membre de l’armée dans le passé. La junte militaire, au pouvoir en Birmanie pendant plus de 20 ans, a officiellement laissé la place en 2011 à un pouvoir civil, à l’issue d’une élection truquée selon la communauté internationale.

    Quant à la future élection présidentielle qui doit avoir lieu en 2015, le président a enfin indiqué qu’il n’avait rien à dire sur la potentielle candidature du prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi, libérée des gêoles birmanes en 2010. Thein Sein assure par ailleurs ne pas s’être personnellement préparé à cette échéance électorale.


    votre commentaire
  • Accueil > TopNews > Hollande encourage une transition fidèle aux droits en Birmanie

    <header>

    Hollande encourage une transition fidèle

    aux droits en Birmanie

    </header>

    <time datetime="2013-07-17T18:20:14" itemprop="dateCreated">Créé le 17-07-2013 à 18h20</time> - <time datetime="2013-07-17T18:20:14" itemprop="dateModified">Mis à jour à 18h20</time>

    lien

    PARIS (Reuters) - François Hollande a reçu à l'Elysée mercredi le président birman, un ancien général arrivé à la tête de la Birmanie il y a deux ans et aujourd'hui désireux de redresser la situation économique de son pays après des décennies de gouvernement militaire et de sanctions internationales.

    Un an après la réception de l'opposante Aung San Suu Kyi à l'Elysée, la venue du président Thein Sein revêt elle aussi un caractère historique puisqu'il s'agit de la première visite à Paris d'un chef d'Etat birman en exercice.

     
     

    L'ancienne colonie britannique d'une cinquantaine de millions d'habitants a connu une série de dictatures militaires depuis 1962 avant d'être dirigée par une junte militaire de 1988 et 2011. Celle-ci a depuis laissé place à un pouvoir civil mené par d'anciens tenants du régime.

    Le pays doit présider l'an prochain l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean), instance longtemps polluée par la question birmane. "Ils savent qu'ils seront sous surveillance", souligne-t-on à Paris.

    En provenance de Londres, où il a rencontré le Premier ministre britannique, David Cameron, Thein Sein a déjeuné avec le chef du gouvernement français, Jean-Marc Ayrault, avec qui il a évoqué des sujets essentiellement économiques. Il a ensuite rencontré François Hollande pour un entretien d'une petite heure qui n'a donné lieu à aucune déclaration.

    La question de la transition démocratique en Birmanie, dans la perspective des élections générales de 2015, a été abordée entre les deux hommes, tout comme la situation des minorités persécutées, qui ont provoqué une levée de bouclier des associations de défense des droits de l'homme. Certaines ont été reçues à leur demande par un conseiller de l'Elysée.

    Paris se dit "préoccupé" par les tensions entre bouddhistes et musulmans et la situation des musulmans Rohingyas, considérés comme des immigrés illégaux et privés de citoyenneté.

    LIBÉRATION DES PRISONNIERS POLITIQUES

    "François Hollande a invité le président Thein Sein à poursuivre avec détermination le processus de transition politique et à approfondir les réformes économiques engagées depuis deux ans", écrit l'Elysée dans un communiqué. "Il a rappelé que la France soutient tous ceux qui oeuvrent en faveur de la démocratie et du respect des droits de l'Homme en Birmanie".

    Thein Sein a promis lundi à Londres la libération de tous les prisonniers politiques d'ici la fin de l'année. Il a ajouté qu'un cessez-le-feu national était possible à brève échéance. Des promesses que Paris "ne peut qu'encourager, mais il faut les matérialiser", dit un diplomate français.

    La Birmanie ouvre actuellement aux investisseurs étrangers ses secteurs pétrolier, gazier et télécom et c'est dans ce contexte que Thein Sein a été reçu au Medef, où il a rencontré des entrepreneurs français de divers secteurs.

    Les échanges commerciaux entre la Birmanie et la France représentent 18 millions d'euros par an. Paris veut encourager les investissements dans les domaines de l'agroalimentaire, des transports, des télécommunications et de la santé.

    La ministre du Commerce extérieur, Nicole Bricq, doit se rendre à la fin du mois en Birmanie, où travaillent déjà des entreprises françaises comme Total.

    Elizabeth Pineau, édité par Gérard Bon et Gilles Trequesser


    votre commentaire
  • lien

     

    Travail des enfants en Birmanie :

    "J'ai 11 ans et je suis serveur sept jours sur sept"

    Un jeune serveur de 11 ans travaille dans un café à Rangoun. Toutes les photos ont été prises par notre Observateur
     
    En Birmanie, pays qui enregistre des progrès politiques considérables, le travail des enfants reste un fléau. Il est fréquent de voir de très jeunes mineurs assurer le service à la terrasse des restaurants jusque tard dans la nuit. Notre Observateur a sillonné Rangoun pour recueillir leurs témoignages.
     
    La Birmanie fait partie des pays où les violations des droits des enfants sont les plus courantes. Dans un rapport citée par l’Unicef en 2012, il se situe au même niveau que la Corée du Nord, le Soudan et la Somalie. Pourtant, les lois existent : il est interdit d'employer des mineurs de moins de 15 ans, et ceux qui sont âgés de 15 à 18 ans ont le droit de travailler au maximum quatre heures par jour. Mais ces règles sont très peu respectées.
     
    Les associations de défense des droits de l’Homme pointent également du doigt le recrutement de dizaine de millliers d’enfants au sein de l’armée.  En Birmanie, un tiers de la population est âgée de moins de 15 ans.
    Contributeurs

    "Ces enfants sont l'avenir de notre nation, mais ils sont déjà détruits"

    Poe Thar (pseudonyme) vit à Rangoun.
     
    Les réformes économiques et politiques récentes en Birmanie n’ont clairement pas bénéficié aux très jeunes enfants. Même avec l’arrivée massive de touristes et les regards des investisseurs étrangers tournés vers la Birmanie, le travail des enfants continue à prospérer dans les magasins, les restaurants, les karaokés, les cafés ou encore les salons de massages.
     
    J’ai rencontré un enfant de 11 ans qui travaille dans un salon de thé à Rangoun. Comme j'étais un client régulier, nous sommes devenus amis. Il m’a raconté son histoire : ses parents sont fermiers près du delta de l'Irrawaddy, au sud de Rangoun. Il a quitté l’école à 9 ans, à la demande de sa famille, pour trouver du travail en ville. Il gagne 30 000 kyats par mois (environ 24 euros), beaucoup moins que ses amis plus expérimentés qui peuvent espérer gagner 50 000 kyats (40 euros) [il n'existe pas encore de salaire minimum légal en Birmanie, NDLR]. Ses employeurs lui offrent les repas, un lit dans une pièce minuscule au-dessus du salon de thé qu’il partage avec d’autres enfants. Il garde 10 000 kyats pour ses besoins personnels (huit euros) et envoie le reste de son salaire à ses parents. 
     
    L’enfant interrogé par notre Observateur est le serveur avec un tee-shirt vert.
     
    "Ces enfants dorment cinq à six heures par nuit, parfois moins"
     
    Je suis bouleversé de voir à quel point cet enfant est exténué. Lui et ses collègues se lèvent à quatre heures du matin pour nettoyer le salon, laver les tasses et préparer les tables. Certains font même la cuisine, d’autres servent les clients toute la journée jusqu’à 22 heures. Ils dorment cinq à six heures par nuit, parfois moins. Lorsqu’il y a des matchs de football à la télévision – parfois très tard à cause du décalage horaire entre l’Europe et la Birmanie – ils ne peuvent aller se coucher que lorsque tous les clients sont partis, vers minuit ou 1 heure du matin. Et le lendemain, ils doivent tout de même être opérationnels à 4 heures. Ils n’ont jamais de jour de repos.
     
    J’ai aussi été ému par l’histoire d’un garçon de 14 ans qui travaille dans un bar à nouilles dans le centre-ville de Rangoun. Il est l’aîné d’une fratrie de sept enfants, et il a dû commencer à travailler à 13 ans pour aider sa famille. Il voulait continuer ses études, mais ses parents n’en avaient pas les moyens. Il m’a dit qu'il espérait toujours retourner à l'école [seule l'école élémentaire, soit jusqu'à 9 ou 10 ans, est obligatoire en Birmanie, NDLR].
     
    Ces enfants sont exploités, ils souffrent et n’ont aucun avenir. Ils sont le futur de notre nation, mais ils sont déjà détruits. Ce n'est pas bon pour le futur du pays.
     
    Deux jeunes filles employées dans une boutique du village de Kay Moe Chaung, dans l'État de Môn, dans le sud de la Birmanie.

    votre commentaire
  • Aung San Suu Kyi candidate à la présidence

    en Birmanie

    <time datetime="2013-06-06T08:43:16+02:00" itemprop="datePublished">6 juin 2013 à 08:43</time> (Mis à jour: <time datetime="2013-06-06T10:15:50+02:00" itemprop="dateModified">10:15</time>)  
    lien

    La chef de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, à Rangoun le 10 mai.

    La chef de l'opposition birmane, Aung San Suu Kyi, à Rangoun le 10 mai.
    (Photo Ye Aung Thu. AFP)

    actualisé L'opposante historique, désormais députée, a annoncé son intention lors du Forum économique asiatique. Le scrutin est prévu pour 2015.

    La chef de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi a levé les derniers doutes sur ses ambitions politiques en annonçant jeudi qu’elle souhaitait briguer la présidence, à deux ans des législatives de 2015 pour lesquelles elle fait figure de grande favorite. «Je veux être candidate à la présidence et je suis assez claire sur le sujet», a-t-elle déclaré lors d’un discours devant le Forum économique mondial sur l’Asie de l’Est, organisé dans la capitale Naypyidaw.

    La lauréate du prix Nobel de la paix était devenue députée en avril 2012 lors de législatives partielles, après 15 ans de privation de liberté sous l’ancienne junte. Elle avait plusieurs fois laissé entendre que sa candidature à la présidence était inévitable. «Si je prétendais que je ne voulais pas être présidente, je ne serais pas honnête», a-t-elle ajouté devant près d’un millier de délégués venus de plus de 50 pays pour ce «Davos asiatique».

    Elle a cependant rappelé que la Constitution actuelle interdisait à un Birman marié à un étranger de briguer le poste suprême, qui sera attribué par le parlement nouvellement élu. Or, son époux Michael Aris, aujourd’hui décédé, était de nationalité britannique, tout comme leurs deux enfants. «Pour que je sois éligible à la présidence, la Constitution doit être amendée», a-t-elle convenu.

    Spectaculaire reconversion

    L’égérie de la démocratie birmane a réussi une spectaculaire reconversion, du statut d’ennemie publique numéro un de la junte birmane à chef de l’opposition parlementaire. Une évolution permise voire encouragée par le président Thein Sein, arrivé au pouvoir en mars 2011 après l’auto-dissolution de la junte et qui a depuis entraîné le pays dans un tourbillon de réformes politiques spectaculaires et obtenu la levée des sanctions occidentales.

    «Si les gens sentent qu’ils participent au processus de réformes, alors il sera irréversible, ou au moins difficile à inverser», a-t-elle déclaré à cet égard. «Mais si trop de personnes s’en sentaient exclues, les dangers (...) seraient très importants». Le parti de Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a remporté 43 des 44 sièges qu’elle briguait lors des partielles de l’an passé et s’est peu à peu construit comme un parti de masse, grand favori de la prochaine consultation.

    En face, le parti majoritaire USDP, créé par la junte sortante, semble condamné à la défaite et aucune autre alternative politique sérieuse ne semble en mesure de concurrencer Suu Kyi à l’échelle nationale. L’USDP est même à l’origine de l’approbation par le parlement d’une commission chargée de l’examen de la Constitution, qui n’a cependant pas encore commencé à travailler.

    Depuis son entrée au parlement, la prix Nobel de la paix tente de se rapprocher des militaires, à qui 25% des sièges du parlement sont attribués d’office et dont elle aura besoin pour amender la Constitution. En mars, elle avait assisté pour la première fois au défilé annuel des forces armées, dont le commandant en chef avait rappelé le rôle central dans la «politique nationale».

    Elle a par ailleurs indiqué qu’elle aimait «beaucoup l’armée». «Parce que je l’ai toujours vue comme l’armée de mon père», avait ainsi déclaré en janvier à la radio britannique BBC la fille du général Aung San, héros de l’indépendance assassiné. L’opposante a pour autant été vivement critiquée ces derniers mois à l’étranger pour la timidité de ses déclarations face aux attaques contre les musulmans. Un silence interprété par les observateurs comme témoignant de sa volonté de ménager l’opinion publique birmane, majoritairement bouddhiste et extrêmement sensible sur le sujet.


    votre commentaire
  •  
    Edito :
     
     En octobre, le Rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie, Tomás Ojea Quintana, a présenté son rapport lors de la Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies. Depuis la levée des sanctions internationales et la reprise des liens diplomatiques entre le gouvernement birman et de nombreux pays, l’Assemblée générale des Nations Unies constitue l’un des derniers outils à disposition de la communauté internationales pour faire en sorte que les quelques gages de réforme et d’ouverture offerts par le gouvernement birman se concrétisent.

    Malgré les récentes réformes engagées par la gouvernement, les causes profondes des conflits armés n’ont toujours pas été résolues et les violations des droits de l’homme perdurent de façon systématique et généralisée.

    En Octobre, de nouvelles violences ont éclaté dans l’Etat d’Arakan causant la mort  de plus de 100 personnes et le déplacement de 28 000 autres. Pendant ce temps, les combats dans l’Etat Kachin ont continué.  M. Quintana a déclaré avoir reçu des allégations relatant la persistance des graves violations des droits de l’homme dans les zones frontalières ethniques touchées par le conflit, notamment : « les attaques contre les populations civiles, les exécutions extrajudiciaires, la violence sexuelle, les arrestations et les détentions arbitraires, les déplacements de population, les confiscations de terres, le recrutement d’enfants soldats, le travail forcé et le portage ainsi que l’emploi de mines terrestres ».

     Pour éviter la résurgence de nouvelles violences et l’augmentation du nombre de victimes nous nous joignons à l’appel de M. Quintana lancé aux autorités birmanes pour qu’elles s’attaquent aux causes sous-jacentes des tensions dans l’État d’Arakan. De même, comme il l’a exprimé dans son rapport, «  toute solution politique durable doit s’attaquer aux causes profondes du conflit et tenir compte des préoccupations particulières des groupes minoritaires ethniques. ».

    Le rapporteur spécial a souligné dans son rapport l’importance de maintenir les droits de l’homme à l’ordre du jour en Birmanie. « La communauté internationale doit également veiller à ce que les considérations relatives aux droits de l’hommes restent au cœur de son engagement avec la Birmanie au cours de cette période de transition », a-t-il ajouté dans une déclaration.

    Les Etats membres des Nations unies ne doivent pas se laisser aveugler par les développements actuels qui ont lieu en Birmanie et par des intérêts économiques prévalant. Au contraire,  ils doivent s’assurer que les droits de l’homme figurent bien « au cœur du processus de réformes du pays ».

     
    Association Info Birmanie, 74, rue Notre Dame des Champs, 75006 PARIS http://www.info-birmanie.org/web/

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique