• Entretien 27/09/2007 à 10h23

    En Birmanie, « la France peut faire beaucoup »

    David Servenay | Ex-Rue89

    Un manifestant saute sur le portrait brûlé de Than Shwe, jeudi matin à Rangoon (Chaiwat Subprasom/Reuters)

    « Séparer l’eau du poisson » : au deuxième jour de la répression de l’armée birmane sur les manifestants, la formule de Mao pour mater une rébellion est plus que jamais d’actualité. Dans la nuit de mercredi à jeudi, les militaires ont ciblé des articulations clés de l’opposition. D’abord dans deux monastères de Rangoon où, selon les témoignages rassemblés par les agences de presse, entre 70 et 150 moines ont été arrêtés. Certains personnalités en vue de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) ont également été visées : le porte parole du parti, Myint Thein, ainsi qu’un cadre de la LND, Hla Pe.

    Dans la rue, des milliers de personnes bravent l’interdiction de rassemblement décrétée mardi par les forces de sécurité. Elles se sont rassemblées encore ce jeudi matin autour de la pagode Sule, théâtre de heurts violents mercredi. D’après plusieurs témoignages, notamment celui d’un diplomate français en poste sur place, les soldats ont fait usage de leurs armes. Des tirs à balle réelle qui auraient déjà fait plusieurs victimes : entre trois et cinq morts selon les témoignages reccueillis par des membres de l’opposition en exil basés à Bangkok (Thaïlande).

    La diplomatie entre dans la crise, divisée entre l’Est et l’Ouest

    Pendant ce temps-là, la crise birmane s’est invitée au Conseil de sécurité de l’ONU, qui s’est réuni mercredi après-midi à New-York. Les quinze membres du Conseil se sont mis d’accord sur une version minimale : pas de déclaration commune, mais la décision d’envoyer sur place l’envoyé spécial du secrétaire général, Ban Ki Moon. « Les membres du Conseil ont exprimé leur préoccupation vis-à-vis de la situation et ont appelé à la retenue, en particulier de la part du gouvernement birman », a déclaré l’ambassadeur français, Jean-Maurice Ripert, qui préside l’organisme en ce mois de septembre. Problème : l’envoyé spécial, Ibrahim Gambari, n’a pas encore de visa pour entrer dans le pays.

    Pour l’instant, la Chine et la Russie -qui ont utilisé leur veto en janvier dernier pour contrer une résolution condamnant les violations des droits de l’homme du régime des généraux- restent sur une position prudente. Leur argument ? Les droits de l’homme n’ont aucun rapport avec les menaces à la paix et à la sécurité, seul domaine dans lequel le Conseil de sécurité a compétence.

    Sarkozy appelle à un gel des investissements français

    De passage à Paris, le Premier ministre du gouvernement birman en exil a tenté de convaincre Nicolas Sarkozy d’agir pour éviter un bain de sang. « La France peut faire beaucoup », nous a confié le docteur Sein Win, juste avant sa rencontre avec le Président. Par le biais de l’ONU, de l’Union européenne, mais aussi en son nom propre... (Voir la vidéo)

     

    A la fin de cet entretien à l’Elysée, le président français a appelé à l’adoption « sans tarder » de sanctions contre la Birmanie. Plus surprenant, Nicolas Sarkozy s’est aussi dit favorable à un gel des investissements des entreprises françaises. « La France appelle l’ensemble de ses sociétés privées, Total par exemple, à faire preuve de la plus grande retenue s’agissant des investissements en Birmanie, en demandant qu’il n’y en ait pas de nouveaux », a-t-il déclaré.

    Pour mémoire, rappelon que le géant prétrolier français exploite depuis quinze ans Yadana, le plus grand gisement gazier du pays.


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  • 20 novembre 2012 - 14H58  lien

    Aung San Suu Kyi nommée ambassadrice mondiale de l'ONU-SIDA

    La lauréate du prix Nobel de la paix, Mme Aung San Suu Kyi a été nommée ambassadrice mondiale de l?ONUSIDA pour la discrimination zéro, a annoncé mardi l'organisation de l'ONU.

    La lauréate du prix Nobel de la paix, Mme Aung San Suu Kyi a été nommée ambassadrice mondiale de l?ONUSIDA pour la discrimination zéro, a annoncé mardi l'organisation de l'ONU.

    AFP - La lauréate du prix Nobel de la paix, Mme Aung San Suu Kyi a été nommée ambassadrice mondiale de l?ONUSIDA pour la discrimination zéro, a annoncé mardi l'organisation de l'ONU.

    Mme Aung San Suu Kyi est notamment chargée de plaider auprès de la communauté internationale pour "l'élimination de la stigmatisation et la discrimination" à l'encontre des personnes portant le virus VIH.

    Aung San Suu Kyi a accepté ces fonctions lors d?une récente réunion avec le Directeur exécutif de l?ONUSIDA Michel Sidibé à Myanmar.

    "C?est un grand honneur pour moi d?être choisie comme championne des personnes qui vivent aux marges de la société et luttent chaque jour pour conserver leur dignité et leurs droits humains fondamentaux, j?aimerais être la voix des sans-voix", a déclaré la lauréate du Prix Nobel, citée par ONUSIDA.

    Selon Mme Aung San Suu Kyi, "au Myanmar, nous traitons actuellement plus de 40.000 personnes vivant avec le VIH. Il est important que chaque individu qui pense être à risque demande à se faire tester et connaisse tôt son statut VIH, afin de pouvoir prévenir les nouvelles infections et accéder au traitement salvateur si nécessaire".


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  • Birmanie

    Birmanie. Nouvelle amnistie annoncée avant la visite d’Obama

    Politique mercredi 14 novembre 2012   
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    Une nouvelle libération de prisonniers va avoir lieu en Birmanie, à quelques jours de la visite historique du président américain, ont indiqué mercredi des responsables birmans, sans préciser si des prisonniers politiques seraient concernés.

    « L’annonce sera imprimée demain (jeudi, ndlr) dans le journal d’Etat », a indiqué Zaw Htay, haut-responsable du bureau présidentiel. Un autre responsable a ajouté sous couvert de l’anonymat que 450 détenus seraient inclus. Aucun des deux n’a précisé si des prisonniers politiques bénéficieraient de cette nouvelle amnistie.

    Cette annonce intervient alors que Barack Obama, premier président américain en exercice à se rendre en Birmanie, est attendu lundi à Rangoun où il doit rencontrer le président Thein Sein et la leader de l’opposition Aung San Suu Kyi.

    La dernière amnistie, qui avait inclus des dizaines de prisonniers politiques, avait eu lieu en septembre juste avant un déplacement de Thein Sein à New York et alors que Suu Kyi venait d’entamer une tournée historique aux Etats-Unis.

    Des défenseurs des droits de l’Homme avaient alors estimé que ces nouvelles libérations avaient été programmées pour que le président birman ait une bonne nouvelle à annoncer à ses interlocuteurs américains.

    Des centaines de prisonniers politiques ont été libérés dans le pays en plusieurs vagues depuis la dissolution de la junte en mars 2011. Depuis cette date, le gouvernement d’anciens généraux réformateurs a acquis un certain crédit auprès de l’Occident en multipliant les réformes, notamment en permettant le retour au cœur du jeu politique de Suu Kyi, désormais députée. Ils ont ainsi obtenu la levée ou la suspension d’une grande partie des sanctions occidentales contre leur pays.


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  • Birmanie-:Violences dans l' Etat d’Arakan et l' Etat CAchin

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    En octobre, le Rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie, Tomás Ojea
    Quintana, a présenté son rapport lors de la Troisième Commission de l’Assemblée
    générale des Nations Unies. Depuis la levée des sanctions internationales et la
    reprise des liens diplomatiques entre le gouvernement birman et de nombreux
    pays, l’Assemblée générale des Nations Unies constitue l’un des derniers outils
    à disposition de la communauté internationales pour faire en sorte que les
    quelques gages de réforme et d’ouverture offerts par le gouvernement birman
    se concrétisent.

    http://www.fait-religieux.com/images/pages/asie/birmans.jpg
    Malgré les récentes réformes engagées par la gouvernement, les causes profondes
    des conflits armés n’ont toujours pas été résolues et les violations des droits de
    l’homme perdurent de façon systématique et généralisée.
    En Octobre, de nouvelles violences ont éclaté dans l’Etat d’Arakan causant la mort
    de plus de 100 personnes et le déplacement de 28 000 autres. Pendant ce temps,
    les combats dans l’Etat Kachin ont continué. M. Quintana a déclaré avoir reçu des
    allégations relatant la persistance des graves violations des droits de l’homme
    dans les zones frontalières ethniques touchées par le conflit, notamment : « les
    attaques contre les populations civiles, les exécutions extrajudiciaires, la violence
    sexuelle, les arrestations et les détentions arbitraires, les déplacements de
    population, les confiscations de terres, le recrutement d’enfants soldats, le travail
    forcé et le portage ainsi que l’emploi de mines terrestres ».

    http://blogs.afp.com/geopolitique/public/Analyse/image/.000_Del6127110__1__m.jpg
    Pour éviter la résurgence de nouvelles violences et l’augmentation du nombre
    de victimes nous nous joignons à l’appel de M. Quintana lancé aux autorités
    birmanes pour qu’elles s’attaquent aux causes sous-jacentes des tensions dans
    l’État d’Arakan. De même, comme il l’a exprimé dans son rapport, « toute solution
    politique durable doit s’attaquer aux causes profondes du conflit et tenir compte
    des préoccupations particulières des groupes minoritaires ethniques. ».
    Le rapporteur spécial a souligné dans son rapport l’importance de maintenir les
    droits de l’homme à l’ordre du jour en Birmanie. « La communauté internationale
    doit également veiller à ce que les considérations relatives aux droits de l’hommes
    restent au coeur de son engagement avec la Birmanie au cours de cette période
    de transition », a-t-il ajouté dans une déclaration.
    Les Etats membres des Nations unies ne doivent pas se laisser aveugler par les
    développements actuels qui ont lieu en Birmanie et par des intérêts économiques
    prévalant. Au contraire, ils doivent s’assurer que les droits de l’homme figurent
    bien « au coeur du processus de réformes du pays ».
    Bonne Lecture
    L’équipe d’Info Birmanie


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  • Monde

    Birmanie : plus de soixante morts dans les violences communautaires récentes

    <time datetime="2012-10-26T11:03:08+02:00" itemprop="datePublished">26 octobre 2012 à 11:03</time> (Mis à jour: <time datetime="2012-10-26T15:29:13+02:00" itemprop="dateModified">15:29</time>) http://www.liberation.fr/monde/2012/10/26/birmanie-plus-de-cent-morts-dans-les-violences-communautaires-recentes_856125

    Des familles musulmanes Rohingyas, dans un camp de déplacés, près de Sittwe, le 10 octobre dans l'ouest de la Birmanie.

    Des familles musulmanes Rohingyas, dans un camp de déplacés, près de Sittwe, le 10 octobre dans l'ouest de la Birmanie. (Photo Christophe Archambault. AFP)

    L'ouest du pays est le théâtre d'affrontements violents entre bouddhistes et musulmans depuis plusieurs jours.

     

    Plus de 60 personnes ont été tuées en quelques jours dans les violences entre bouddhistes et musulmans, dans l’ouest de la Birmanie, soulevant l’inquiétude croissante de la communauté internationale qui craint que le processus de réformes ne soit menacé.

    Après plusieurs semaines d’accalmie dans un Etat Rakhine sous état d’urgence, des affrontements ont de nouveau éclaté depuis dimanche entre les bouddhistes de l’ethnie rakhine et les musulmans Rohingyas, une minorité apatride considérée par l’ONU comme parmi les plus persécutées de la planète. Après avoir fait état dans un premier temps de 112 morts, un porte-parole du gouvernement rakhine a révisé le bilan à la baisse, à 64 morts.

    «Nous avons fait une erreur en calculant», a expliqué Win Myaing à l’AFP. «Le bilan des morts est de 34 hommes et 30 femmes». «La plupart des gens ont été tués dans des attaques au couteau. Quelques uns seulement par balle», a précisé le porte-parole, évoquant également 70 blessés et plus de 2 000 maisons brûlées.

    Au moins 75 000 personnes, en grande majorité des Rohingyas, avaient été déplacées par la première vague de violence. Des milliers d’autres affluent désormais vers les camps autour de Sittwe, capitale de l’Etat Rakhine. Des structures déjà surpeuplées où les déplacés manquent de nourriture et de soins. Quelque 3 000 d’entre eux arrivés sur des dizaines de bateaux ont été empêchés d’accoster vendredi à Sittwe, a indiqué un témoin à l’AFP.

    «Ils ont demandé à aller dans les camps de réfugiés musulmans mais nous ne pouvons pas le permettre, parce que nous sommes inquiets de possibles affrontements avec les résidents ici», a confirmé Win Myaing, précisant qu’ils étaient désormais en face de Sittwe sur une île habitée par des musulmans et des Rakhines.

    Grande hostilité

    Cette crise devient problématique pour le président Thein Sein, au pouvoir depuis mars 2011, et qui a depuis multiplié les réformes. L’ancien général a notamment entrepris des négociations avec les rébellions ethniques, dont certaines sont en conflit avec le pouvoir depuis l’indépendance en 1948. Mais les violences de l’Etat Rakhine sont d’une toute autre nature.

    Elles opposent, dans un des Etats les plus pauvres du pays, deux communautés entre lesquelles les tensions existent depuis des décennies et qui ont plongé dans la violence en juin, avec un bilan officiel total de plus de 200 morts mais qui est probablement sous-évalué.

    L’opinion birmane exprime de façon quasi-unanime une grande hostilité à l'égard des Rohingyas, qui sont environ 800 000 dans l’Etat Rakhine, mais ne sont pas reconnus comme une des minorités officielles du pays. A l’inverse, la communauté internationale s’inquiète du sort réservé à ces musulmans apatrides et de l’impact de ces événements sur le processus d’ouverture de la Birmanie.

    «Les attaques par des groupes d’autodéfense, les menaces ciblées et la rhétorique extrémiste doivent être arrêtées», a insisté le porte-parole du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon. «Si ce n’est pas fait, le tissu social pourrait être endommagé de façon irréparable et le processus de réformes et d’ouverture actuellement mené par le gouvernement est susceptible d'être mis en péril», a-t-il ajouté.

    Spectre de l'exil

    Les Etats-Unis ont pour leur part exhorté «toutes les parties» à la retenue, réclamant «de sérieux efforts pour aboutir à une réconciliation nationale en Birmanie». Vendredi, le quotidien officiel anglophone New Light of Myanmar publiait un communiqué du bureau présidentiel dans lequel il promettait de ramener le calme.

    «La communauté internationale observe les progrès en cours en Birmanie avec intérêt», a-t-il souligné, assurant que les «individus et organisations (qui) se livrent à des manipulations» seraient poursuivis. Le parlement birman a de son côté appelé à un renforcement des forces de sécurité.

    Alors que la saison des pluies se termine, les violences font par ailleurs ressurgir le spectre de l’exil des Rohingyas, notamment vers la Malaisie, dans des proportions plus importantes que les années précédentes. «Nous constatons déjà une augmentation du nombre de bateaux en partance», a indiqué à l’AFP Vivian Tan, du Haut commissariat de l’ONU pour les réfugiés. Le Bangladesh voisin a de son côté renforcé ses patrouilles frontalières pour s’assurer qu’ils ne puissent pas entrer sur son territoire.

    (AFP)


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