• Bangkok: le pouvoir entend toujours lutter contre les

    Le16/05/2010

    Après l'avoir annoncé, les autorités thaïlandaises ont finalement décidé dimanche de ne pas imposer de couvre-feu dans les quartiers de Bangkok où se sont déroulés des affrontements sanglants entre l'armée et les opposants anti-gouvernementaux des "Chemises rouges", qui ont fait au moins 30 morts depuis jeudi. Elles ont en revanche rejeté un nouvel appel des opposants à ouvrir des négociations.

    Ces derniers se sont en effet à nouveau dit prêts à discuter "immédiatement" sous les auspices de l'ONU si l'armée mettait fin à ses activités. L'un des leaders, Nattawut Saikua, a exigé du gouvernement qu'il "ordonne d'abord un cessez-le-feu immédiat et le retrait des troupes". A ce moment-là, a-t-il ajouté, les "Chemises rouges" retireront leurs forces.

    "L'urgence, c'est que des gens ne meurent plus. Les revendications politiques pourront attendre", a dit M. Nattawut. Rejetant une quelconque médiation onusienne, le porte-parole gouvernemental Panitan Wattanayagorn a exigé de tous les groupes armés qui menacent les forces de l'ordre de "cesser leurs actions immédiatement". Selon lui, l'armée n'a pas à suspendre ses opérations car elle "n'utilise pas ses armes pour combattre des civils" et ne vise que les "terroristes" se trouvant au milieu des manifestants.

    Un porte-parole militaire, le colonel Sansern Kaewkamnerd, a de son côté annoncé que les autorités autorisaient la Croix-Rouge et d'autres organisations à "inviter ou persuader les gens, surtout les femmes, les enfants et les personnes âgées, à quitter la zone" de protestation, environ 3 km2 dans le quartier commerçant de Rajprasong. Quelques centaines de femmes et d'enfants ont été vus dimanche se réfugier dans un grand temple du quartier.

    Dimanche, une colonne de fumée noire s'élevait dans la capitale après que des manifestants eurent bouté le feu à des pneus servant de barricade. Un poste de contrôle routier de la police a également été incendié.

    Dans son allocution télévisée hebdomadaire, le Premier ministre Abhisit Vejjaajiva a estimé que la réponse militaire était appropriée pour mettre fin aux troubles, soulignant que "le meilleur moyen de prévenir des pertes est de mettre fin à la contestation", laquelle "crée des conditions propices à la survenance de la violence". Il a précisé avoir ordonné le report d'une semaine de la rentrée scolaire, prévue normalement lundi.

    La situation était relativement calme dimanche à Bangkok, après les affrontements de la veille entre l'armée et les opposants, au troisième jour de violences après le début d'une opération miliaire pour tenter de boucler la zone occupée par les "Chemises rouges", privée d'eau et d'électricité. Selon le colonel Sansern Kaewkamnerd, le nombre de manifestants retranchés dans le camp a diminué de moitié, passant de 10.000 à 5.000 environ.

    Les explosions et combats de rue ont également fait plus de 230 blessés depuis jeudi, portant le bilan du bras de fer à au moins 59 morts -tous des civils- et plus de 1.600 blessés depuis le début des manifestations le 12 mars pour exiger la démission du Premier ministre, la dissolution du Parlement et la tenue d'élections anticipées.

    Les "Chemises rouges", originaires pour la plupart des campagnes pauvres du nord du pays, accusent le gouvernement de coalition de ne représenter que l'élite fortunée de la capitale et d'avoir pris le pouvoir avec l'appui du système judiciaire et de la puissante armée du pays, celle-là même qui a déposé leur champion, l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, en 2006.

    Un règlement de la crise avait paru possible la semaine dernière lorsque le Premier ministre Abhisit avait proposé la tenue d'élections en novembre, un an avant l'échéance normale, mais les Chemises rouges demandaient plus et les négociations ont échoué.  Source BANGKOK (AP)


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :