Barrage de Sivens : Delphine Batho veut un moratoire,

le PS critique les manifestants
Le Monde.fr | 27.10.2014 à 10h11 • Mis à jour le 27.10.2014 à 11h09  lien 

Sur le site du projet de barrage à Sivens (Tarn), dimanche.
Après la mort d'un jeune opposant aux travaux du barrage de Sivens (Tarn) à la suite d'une manifestation contre ce projet, l'ancienne ministre de l'écologie socialiste Delphine Batho a condamné les violences d'« un certain nombre de groupes ultraviolents » et réclamé lundi 27 octobre sur i-Télé « l'arrêt des travaux ».

« On n'aurait jamais dû en arriver là puisque, lorsque j'étais ministre de l'écologie, j'avais mis en place un moratoire sur ce type de projet qui a été levé très rapidement après mon limogeage. Je demande que l'on stoppe les travaux de ce barrage immédiatement et que l'on rétablisse les moratoires que j'avais mis en place sur tous les projets de ce genre dans toute la France. »
« Je condamne les agissements d'un certain nombre de groupes ultraviolents qui cherchent à affronter les forces de l'ordre, alors que l'écologie est une valeur positive et pacifique. La violence n'a pas sa place dans ce combat », « il faut que les organisateurs de ces mouvements soient très clairs sur le refus de la violence », a insisté la députée PS des Deux-Sèvres.

« LA NÉCESSITÉ DE CONVAINCRE »

Au même moment, Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l'Assemblée, a déclaré sur France Info qu'il fallait « dissocier » la mort du jeune militant du projet lui-même. « Il faut arriver à déterminer dans quelles conditions cela s'est passé. De l'autre côté, il y a la nécessité, très certainement, à continuer à discuter, à convaincre. Mais il y a des projets qu'on ne peut pas arrêter simplement parce qu'il y a une manifestation », a affirmé le député socialiste.
Le député européen écologiste José Bové et le dirigeant du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, qui se sont joints samedi à la manifestation, ont tous deux dénoncé la mort « inacceptable » du jeune homme de 21 ans. Selon M. Bové, « il y a eu une espèce de gradation permanente pour que le projet aille jusqu'au bout et qu'au moment où le rapport [du ministère] serait rendu, le terrain soit dégagé et qu'il n'y ait plus de possibilité de marche arrière ». Jean-Luc Mélenchon a, lui, proposé d'« arrêter la mise en œuvre de ce projet et que le débat puisse avoir lieu. La sagesse serait que les discussions reprennent. Et pourquoi pas en faire une sorte de référendum local lors des prochaines élections » départementales et régionales de 2015, a-t-il suggéré.

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