Le journaliste Benoît Duquesne est mort d’une crise cardiaque, à 56 ans. Diplomé de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille, il avait longtemps travaillé à TF1 avant de gagner France 2 où il présentait l’émission «Complément d’enquête» depuis 2001. Il présentait encore le hors-série de l'émission diffusé hier soir sur la chaîne publique, consacré à Bernard-Henri Levy.
Le journaliste a été retrouvé sans vie par un collègue dans sa péniche de l’île Saint-Denis, en banlieue parisienne, vers 12h30 et une autopsie doit être pratiquée, selon une source policière.
Benoît Duquesne est né le 19 juillet 1957 à Roubaix dans le Nord. Titulaire d’une licence de droit, il obtient en 1983 le diplôme de l’Ecole supérieure de journalisme (ESJ) de Lille. Il entre ensuite à Europe 1 au service des informations générales.
De 1988 à 1994, il est reporter à TF1 et couvre notamment la guerre du Golfe, le conflit en Bosnie et l’écroulement du régime communiste roumain pour le compte d’émissions comme Le droit de savoir et Reportages.
Pendant dix ans (1997-2007), il est rédacteur en chef à France 2. En 2005, à la suite de la démission surprise de Christophe Hondelatte, il avait pris brièvement en charge la présentation du JT de 13 heures de la chaîne publique. En août 2007, il retrouve Europe 1, cette fois-ci au poste de directeur de la rédaction, tout en continuant d’assurer la présentation de «Complément d’enquête». En juillet 2008, la nouvelle direction de la radio le remercie.
Mais on se souvient aussi de cette fameuse course-poursuite dans les rues de Paris, le soir du deuxième tour de l'élection présidentielle de 1995. Lancé en moto après la voiture de Jacques Chirac, on l'entend commenter le trajet et tenter sans succès d'interviewer le nouveau président, un procédé que populariseront les chaînes d'info en continu. «Ça me gênerait quand même un petit peu si on ne retenait que cela, parce que j’ai été grand reporter un peu partout dans le monde. Mais c’est marrant de voir que cette image occulte tout le reste», confiait-il au Figaro en avril dernier.
Le Premier ministre Manuel Valls a exprimé vendredi sa «profonde émotion».«Passionné par la politique, Benoît Duquesne était profondément attaché au service public, dont il était devenu un des grands visages», a-t-il affirmé dans un communiqué.