Berlusconi évitera-t-il la prison ?
<figure> <figcaption>Corruption, violation du secret de l'instruction, recours à la prostitution de mineure... les procès contre Il Cavaliere s'enchaînent. © REUTERS.
</figcaption> </figure> Le parquet de Milan a requis cinq ans de prison à l'encontre de l'ancien Président du Conseil italien dans une affaire de faux témoignages et de corruption. C'est le troisième procès en cours mettant en cause Il Cavaliere. </header>Le parquet de Milan a requis ce mercredi cinq ans de prison à l'encontre de l'ancien président du Conseil italien, Silvio Berlusconi, pour corruption de témoin dans l'affaire David Mills.
Le Cavaliere est parallèlement poursuivi dans deux autres affaires.
1. Affaire David Mills : corruption de témoin
2005 : une enquête est ouverte lorsqu'on apprend que le Cavaliere a versé 60 000 dollars en 1997 à l’avocat David Mills en échange de faux témoignages et de la destruction de documents lors de procès intentés contre lui en 1997 et 1998 dans l'affaire Mediaset. Berlusconi est cité à comparaître début décembre par le parquet de Milan mais ne se rend pas à la convocation.
2008 : à peine réélu président du Conseil, Silvio Berlusconi fait voter la loi Alfano qui lui accorde une immunité pénale tant qu'il occupera ce poste. Il ne peut donc plus être inquiété par la justice.
2009 : David Mills est reconnu coupable d'avoir accepté des pots-de-vin de la part de Berlusconi. Il écope de quatre ans et demi de prison.
2010 : La Cour de Cassation italienne annule la condamnation de David Mills, car les faits qui lui sont reprochés sont prescrits. Elle dénonce néanmoins "un cas de corruption gravissime". Le procès contre Berlusconi reprend après le rejet en octobre par la Cour Constitutionnelle de la loi Alfano.
2012 : le 15 février, le Parquet de Milan requiert cinq ans de prison contre Silvio Berlusconi. Mais la question de la prescription fait toujours débat. Affaire à suivre...
2. Rubygate : prostitution et abus de pouvoir
2010 : en octobre, la presse italienne révèle le scandale du "Rubygate". Cinq mois auparavant, Silvio Berlusconi serait intervenu pour faire libérer une jeune danseuse du ventre marocaine du nom de Karima el Mahroug, dite "Ruby". En outre, il aurait eu des relations sexuelles tarifées avec elle entre février et mai 2010.
Or, en avril 2010, sa majorité a fait adopter une loi dite "d'empêchement légitime", qui lui permet de ne pas se présenter devant un tribunal à cause de ses obligations de Premier ministre.
2011 : la Cour constitutionnelle invalide en partie la loi dite d'"empêchement légitime". Silvio Berlusconi est poursuivi pour "recours à la prostitution de mineure et abus de pouvoir". Il risque respectivement trois ans et douze ans de prison. Son procès débute le 6 avril 2011.
2012 : le 14 février, la Cour constitutionnelle italienne rejette un recours parlementaire qui contestait la compétence du tribunal de Milan pour juger l'ex-chef du gouvernement italien. Silvio Berlusconi est donc toujours poursuivi.
Toutefois, une loi adoptée lors du précédent gouvernement Berlusconi (2001-2006) prévoit que les personnes de plus de 70 ans ne soient incarcérées que pour des crimes de sang, mafieux ou liés au trafic de drogue. Cette loi taillée sur mesure pourrait donc permettre au Cavaliere d’éviter la case prison...
3. Affaire BNL/Unipol, "violation du secret de l'instruction"
Le 7 février 2012, un juge de Milan a décidé de renvoyer le Cavaliere devant la justice pour "violation du secret de l'instruction". Fin 2005, il aurait publié illégalement dans le journal de sa famille, Il Giornale, des écoutes téléphoniques montrant les liens entre un haut dirigeant de la gauche et le patron de l'assureur Unipol dans sa tentative de prise de contrôle de la banque BNL.
Ceci dans l'optique de déstabiliser la gauche, à la veille des législatives de 2005.... Le procès débutera le 15 mars prochain.