• Bruxelles : le FN peine à trouver des alliés

    Bruxelles : le FN peine à trouver des alliés

    • HOME ACTUALITE POLITIQUE
    •  
      • Par Jean-Jacques Mevel
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 5 minutes" data-original="le 28/05/2014 à 20:38" datetime="2014-05-28T20:38:20+02:00" itemprop="dateModified">le 28/05/2014 à 20:38</time>
      •  
      • Publié <time data-ago="il y a 34 minutes" data-original=" le 28/05/2014 à 20:08" datetime="2014-05-28T20:08:52+02:00" itemprop="datePublished">le 28/05/2014 à 20:08</time>
      • lien
    <figure>Marine Le Pen en compagnie des autres chefs de file des partis d'extrême droite européens, mercredi à Bruxelles: le Néerlandais Geert Wilders à droite, l'Autrichien Harald Vilimsky, deuxième à gauche, et l'Italien Matteo Salvini.<figcaption itemprop="description">

     

    </figcaption></figure>

    Marine Le Pen n'a pas encore rassemblé les députés de sept pays, nécessaires à la constitution d'un groupe.

    Pour Marine la victorieuse, il y avait bien plus de journalistes que d'ordinaire. Mais l'énigmatique invitation lancée par le Front national les a laissés sur leur faim: la présidente du FN peine à trouver des alliés au Parlement européen et, contretemps ou malentendu, son groupe des partis «patriotes» se conjugue toujours au conditionnel.

    On en attendait au moins six, mais quatre patrons de l'extrême droite européenne seulement ont pris place mardi après-midi à côté de Marine Le Pen. Des recrues bien connues de la presse: l'impeccable Geert Wilders pour le PVV néerlandais, le raide Harald Vilimsky pour le FPÖ autrichien, Matteo Salvini, plus détendu, pour la Ligue du Nord italienne et, pour finir, l'ultime élu d'un Vlaams Belang par ailleurs étrillé en Belgique.

    Au total, les cinq pèsent 38 eurodéputés (sur 751), effectif suffisant pour former un groupe politique à Strasbourg - il faut 25 eurodéputés. Le déficit est sur les drapeaux: il faut sept nationalités différentes et il en manque encore deux. Marine Le Pen dit n'avoir «aucune inquiétude» quant à son «groupe futur», qui doit voir le jour d'ici fin juin. Ses partenaires évoquent des pistes que l'on ne peut pas nommer, «par discrétion». Mais le compte n'y est pas.

    Le problème du FN s'appelle Nigel Farage, patron de l'Ukip britannique et terreur de David Cameron. Il chasse sur les mêmes terres europhobes au Parlement européen. Pendant que Marine Le Pen présentait sa liste incomplète, le Britannique parlait alliance - et pas si discrètement - avec le chef d'un poids lourd de la contestation en Europe: Beppe Grillo, chef du Mouvement italien 5 étoiles, fort de 17 élus. Les Allemands du parti anti-euro Allianz für Deutschland, tentés par Ukip, étaient également repérés dans les parages. Nigel Farage n'a pas le compte non plus. Mais il a l'avantage d'avoir fondé un groupe dès 2009.

    Une arrivée attendue comme le débarquement des Martiens

    Avec ou sans groupe, l'arrivée dans l'Hémicycle de deux douzaines d'élus FN est attendue comme le débarquement des Martiens. «Ils n'étaient que trois jusqu'ici, plutôt absents au travail, et personne n'a la moindre idée de ce que peut donner un détachement de vingt-quatre, note un bon observateur de la scène européenne. Vont-ils se servir de l'Hémicycle comme de la tribune qui leur manque à l'Assemblée nationale, voire d'un tremplin pour 2017? Ou plutôt s'impliquer dans la machine et signifier que l'Europe pourrait fonctionner différemment?»

    <aside>

    «Vont-ils se servir de l'Hémicycle comme de la tribune qui leur manque à l'Assemblée nationale, voire d'un tremplin pour 2017? Ou plutôt s'impliquer dans la machine et signifier que l'Europe pourrait fonctionner différemment?»

    </aside>

    La constitution d'un groupe avec d'autres europhobes serait sûrement un plus. Ils auraient le droit de s'exprimer sur tout sujet abordé en séance plénière. Ils pourraient peser sur l'agenda. Ils bénéficieraient d'un secrétariat, de bureaux et d'assistants payés par le Parlement. La dotation financière est fonction des effectifs et dépasserait sûrement le million d'euros.

    Mais peuvent-ils peser sur la législation européenne? À Strasbourg, le vrai travail se fait en commission, et là, la tâche du dernier venu des groupes politiques s'annonce beaucoup plus ardue, à supposer qu'il s'y attelle. Par sa taille, le groupe voulu par le FN n'arriverait qu'en septième ou huitième rang de la distribution des prix, qui se fait au prorata des forces politiques. Les quatre grands groupes traditionnels - conservateurs, socialistes, libéraux et Verts - occupent encore 70% des sièges et bloqueront à chaque coup.

    La présidence d'une des 20 commissions semble hors d'atteinte, tout comme les fauteuils convoités de rapporteur, cheville ouvrière des projets de loi. Marine Le Pen a semblé s'y résigner mercredi, en s'interrogeant sur l'utilité de travailler «à des textes qui de toute façon ne vont pas dans l'intérêt des peuples». L'eurodéputé français Alain Lamassoure, stratège de l'UMP, confirme à sa manière: «Marine Le Pen ne va sûrement pas bouleverser le travail au quotidien. En revanche, elle amènera davantage de vociférations pour les caméras, en séance plénière.
    »


    Tags Tags :
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :