• Bygmalion : Lavrilleux reconnaît le dérapage des frais de campagne de Sarkozy

    Bygmalion : Lavrilleux reconnaît

    le dérapage des frais de campagne

    de Sarkozy

    Par Les Echos | 26/05 | 09:15 | mis à jour à 20:30 | lien
     

    + VIDEO - Le directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux, a reconnu avoir « commis l’erreur de ne pas dire stop ». L'avocat de la société Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, a évoqué un système mis en place « à la demande de l'UMP » pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat Sarkozy.

    Le siège de l\'UMP, rue de Vaugirard, à Paris - Michel GAILLARD/REA
    Le siège de l'UMP, rue de Vaugirard, à Paris - Michel GAILLARD/REA

    Coups de théâtre en série dans l'affaire Bygmalion ce lundi. Dans la matinée, Jean-François Copé, le président de l'UMP, est apparu de plus en plus empêtré dans l'affaire Bygmalion et durement visé par ses pairs. Dans l'après-midi, l'avocat de la société Me Patrick Maisonneuve a organisé une conférence de presse où il a sans équivoque chargé l'UMP. Ce fut ensuite au tour de Jérôme Lavrilleux, directeur de cabinet de Jean-François Copé, de faire des révélations fracassantes sur l’affaire.

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    19h05 : Jérôme Lavrilleux avoue

    Sur BFMTV, Jérôme Lavrilleux, le directeur de cabinet de Jean-François Copé, élu dimanche député européen, s'est expliqué. Visiblement très ému, il a indiqué qu’il y avait« eu un dérapage sur le nombre d’événements organisés dans cette campagne ». « J’ai commis l’erreur de ne pas dire stop. Je n’ai pas fait part de mes doutes à Nicolas Sarkozy ou à Jean-François Copé sur ces volumes de dépenses. Je n’étais pas le directeur de campagne mais je ne me défausse sur personne ». « Je ne suis là pour charger personne. [...] Ce n’est pas parce que c’est difficile à croire que ce n’est pas la vérité ».

     
     

    « Ce n’est pas une affaire de financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il s’agit de dépenses qui ont explosé. [...] Pendant la campagne, on me demande d’organiser des meetings et nous terminons la campagne avec plus de quarante meetings. J’ai lu dans la presse que des prestations avaient été surfacturées, voire inventées ». « Non, toutes les prestations ont été réelles. [...] Une partie des dépenses a été absorbées par l’UMP. Des factures présentées l’ont été dans le cadre de la campagne. Le meeting de Villepinte était aussi le lieu du Conseil national de l’UMP. »

    « Il n’y pas eu d’enrichissement personnel » dans cette affaire Bygmalion, a-t-il assuré, en dédouanant au passage le député Pierre Lellouche, dont le nom a été cité et qui a annoncé son intention de déposer plainte. « C’est impossible de faire une campagne électorale avec 22 millions d’euros », a encore plaidé Jérôme Lavrilleux, dénonçant la réglementation « absurde » des comptes de compagne. « Je note que l’on s’interroge souvent sur nous (UMP) mais pas beaucoup sur les autres (PS) », a-t-il lancé.

     
     

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    18h02 Perquisitions à l’UMP et chez Bygmalion

    Des perquisitions sont menées lundi après-midi dans les locaux de l’UMP, accusée par la société de communication Bygmalion d’avoir demandé de fausses factures pour couvrir des dépassements de frais de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, a-t-on appris de source judiciaire. L’association nationale pour la démocratie locale, qui siège dans les locaux de l’UMP, la société de communication Bygmalion, sa maison-mère Event & Cie et le club politique de Jean-François Copé « Génération France », font également l’objet de perquisitions, a-t-on précisé. Ces opérations sont menées par le parquet de Paris avec l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales.

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    17h La charge de Me Patrick Maisonneuve contre l'UMP

    Me Patrick Maisonneuve, lors d’une conférence de presse, a dénoncé une « affaire des comptes de campagne » de Nicolas Sarkozy, et évoqué un système mis en place « à la demande de l’UMP » pour dissimuler des dépenses liées aux meetings du président-candidat en 2012. Evoquant des « fausses factures » puis de « vraies fausses factures », l’avocat de la société, Patrick Maisonneuve, a estimé à « plus de dix millions d’euros » les sommes litigieuses.

    Selon lui, des prestations liées aux meetings de Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle de 2012 étaient « indûment » imputées à des conventions facturées à l’UMP. Cette affaire « pose un problème quant à la sincérité des comptes de campagne » de Nicolas Sarkozy, a estimé Me Maisonneuve.

    Avant même l’affaire Bygmalion, les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy avaient été invalidés par le Conseil constitutionnel en raison d’un dépassement du plafond de dépenses. Le parquet de Paris avait par ailleurs ouvert à l’automne une enquête préliminaire sur le meeting de Toulon le 1er décembre 2011, organisé avant l’entrée officielle du président de l’époque dans la course à sa réélection, mais dont les Sages avaient estimé qu’il aurait dû être imputé aux comptes de campagne.

    Me Maisonneuve a expliqué que les responsables de Bygmalion, dont il a demandé qu’ils soient entendus par la justice, assumeraient leurs responsabilités. Mais « on lui a imposé ce schéma », a-t-il dit. « Ce qui a été facturé sous le libellé +conventions+, ce sont les meetings de campagne de Nicolas Sarkozy », a ajouté l’avocat qui a réfuté qu’il se soit agi de l’ « affaire Bygmalion ». « Je pense que c’est plutôt l’affaire des comptes de campagne » du candidat Sarkozy. « A la demande de l’UMP, la société Bygmalion a été amenée a établir des factures qui ont été imputées à l’UMP alors qu’elles auraient dû l’être à l’association de financement de la campagne du candidat Sarkozy », a-t-il insisté.

    Il a indiqué ne pas savoir si Nicolas Sarkozy ou l’actuel président de l’UMP Jean-François Copé étaient au courant de ce schéma. « Il appartient à l’UMP et aux responsables de la campagne de dire ce qui c’est réellement passé », a-t-il poursuivi à la veille d’un bureau politique du parti de droite. « Que les responsables politiques disent clairement qui a fait quoi et quand (...) qu’ils aient le courage politique de le faire », a-t-il poursuivi.

    Interrogé sur les responsables qui ont mis en place ce système destiné à soustraire des dépenses des comptes de la campagne, l’avocat a refusé de répondre, ajoutant : « tout le monde le sait très bien » parmi les responsables de la campagne. Me Patrick Maisonneuve a au passage assuré que la société de communication «  n'a pas financé Jean-François Copé  », le président de l'UMP, « ni à titre personnel, ni sur le plan politique ». « Personne n'a volé véritablement. On a dit que M. Copé se serait enrichi. Pour moi, ce n'est pas le cas, pas en tout cas du côté de Bygmalion. Bygmalion n'a pas financé M. Copé ni à titre personnel, ni sur le plan politique. Il s'agit d'autre chose, d'une autre histoire », a lancé Me Patrick Maisonneuve.

     

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    Me Patrick Maisonneuve, l’avocat de Colonna, Burgaud et d’autres...
    Le nom de Patrick Maisonneuve est apparu dans la plupart des grandes affaires de ces vingt dernières années. Ce membre du parti socialiste a notamment eu pour client Yvan Colonna, Henri Emmanuelli dans l’affaire Urba, Edmond Hervé dans l’affaire du sang contaminé, Pierre Bérégovoy, dans l’affaire du prêt de un million de francs ou bien encore le juge Fabrice Burgaud dans l’affaire Outreau.

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    Jean-François Copé « ne savait rien du tout »

    Au sujet de Bygmalion, Jean-Francois Copé réserve ses informations aux membres du bureau politique de l’UMP, qu’il réunit mardi. - AFP PHOTO / FRED DUFOUR
    Au sujet de Bygmalion, Jean-Francois Copé réserve ses informations aux membres du bureau politique de
    l’UMP, qu’il réunit mardi. - AFP PHOTO / FRED DUFOUR

    Dans la matinée Jean-François Copé a affirmé, sur RMC/BFMTV, qu’il « ne savait rien du tout » à propos de la société de communication fondée par deux de ses amis et qui est soupçonnée d’avoir surfacturé des prestations commandées par l’UMP.

    Interrogé sur sa démission éventuelle en cas de surfacturation avérée, le patron de l’UMP, fragilisé par cette affaire mais aussi par le résultat de l’UMP aux européennes , a répondu : « J’entends assumer pleinement mes responsabilités », mais « je ne savais rien du tout ». « Lorsque l’article du Point est sorti, j’ai contesté tout cela sur la base de ce que je pouvais savoir, c’est-à-dire pas grand chose ». Puis « j’ai lu l’article de Libération, avec des factures, que je n’avais jamais vues, que je découvrais (...), oui j’ai changé de version et j’ai demandé des investigations, » a-t-il déclaré. « Je n’ai pas vu les factures, ce n’était pas ma fonction. Je faisais confiance à ceux dont c’était le métier. Je n’ai pas pour mission de repasser derrière des gens dont c’est le métier », s’est encore défendu le député-maire de Meaux.

    VIDEO - Jean-François Copé sur RMC/BFMTV lundi matin

     

    Copé sur l'affaire Bygmalion: "ce n'est pas... par BFMTV

    « Je vais donner tous les éléments chiffrés dont j'ai connaissance au bureau politique », qu’il réunit mardi à l’Assemblée, a indiqué Jean-François Copé, avant d’ajouter à nouveau : « Je faisais confiance par définition aux gens dont c'est le métier, je n'avais pas vocation à repasser derrière », et d’expliquer à plusieurs reprises qu'en tant que président de l'UMP, il n'avait « évidemment pas été au fait de la gestion quotidienne » du parti.

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    Jérôme Lavrilleurs et Eric Cesari sur le départ ?

    Jean-François Copé devrait porter plainte contre X, et annoncerait cette décision mardi aux membres du Bureau politique de son parti, qui seront réunis à son initiative à l'Assemblée. Lors de ce même bureau, où quasiment tous les ténors du parti devraient être présents, Jean-François Copé devrait également confier à René Ricol, qui fut Commissaire général à l’investissement sous la présidence de Nicolas Sarkozy, « une mission de gouvernance renforcée en matière de procédure, au sein de l’UMP ». Une mission qu’aurait acceptée René Ricol. Il pourrait aussi annoncer le départ de son directeur de cabinet Jérôme Lavrilleux, tout juste élu député européen, et celui d’Eric Cesari, directeur général du parti et proche de Nicolas Sarkozy, dont on dit à l’UMP qu’un remplaçant lui est cherché. MM. Lavrilleux et Cesari signaient les engagements de dépenses et les devis pendant la campagne de 2012.

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    Lellouche porte plainte pour usurpation d’identité

    Le député UMP Pierre Lellouche a annoncé lundi à Nanterre qu’il portait plainte pour usurpation d’identité, son nom ayant été utilisé, selon lui, dans l’affaire Bygmalion, et a jugé que la direction de l’UMP devait « changer ».

    Sortant du bureau des enquêteurs où il a été auditionné à sa demande, l’ancien ministre UMP a expliqué à la presse sa plainte : « On m’a volé mon nom et on l’a accolé à quelque chose de très probablement frauduleux ». Pour lui, « clairement, la direction de l’UMP doit changer pour assainir tout ça ».

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    Pour Debré, Jean-François Copé doit partir

    Avant même les révélations de « l’Express », Bernard Debré, interrogé ce matin lors de l’émission Lundi Politique (Metronews-France Bleu 107.1) déclarait que Jean-François Copé devait « partir, avec une partie de son équipe » de son poste de président de l’UMP. « Vous croyez que l’affaire Bygmalion n’a pas impacté ? Quand on voit qu’il y a eu 20 millions, dont certaines fausses factures, des trucs invraisemblables ! » s’est exclamé l’ancien ministre. Pour lui, de surcroît, Jean-François Copé « a un discours vieillissant ». Interrogé sur un rapprochement avec les centristes, ce médecin de formation a observé : « On ne rapproche pas deux bras cassés, ça ne fait pas un bras neuf. Il faut d’abord reformater l’UMP, il faut changer la direction de l’UMP ». Pour piloter l’UMP, « que l’on mette éventuellement Juppé et Raffarin pour qu’ils puissent, de façon transitoire, gérer mais aussi impulser des idées », a suggéré M. Debré.

     

    Lundi Politique - Bernard Debré par francebleu1071

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    Raffarin exige la vérité rapidement

    Le même Jean-Pierre Raffarin s’est également exprimé ce matin sur l'affaire Bygmalion. « J'exige la vérité rapidement ». Selon lui, il faudra « en tirer toutes les conséquences et changer notre organisation en fonction des responsabilités qui auront été identifiées ». a-t-il affirmé sur i>TELE. Il a proposé la création d'un conseil d'éthique et de gouvernance désigné par le bureau politique. « Nous avons des problèmes de comptes, semble-t-il, mais aussi de gouvernance. Il faut un vrai management transparent. Ce conseil ne se substituerait pas à la direction actuelle, mais pendant que nous établissons la vérité, ce conseil doit mettre en place les procédures stables et fiables ».

    Quant à Jean-François Copé, « nous devons entendre sa vérité qu'il nous a promise » pour mardi matin, dans un bureau politique. Avec toutes les informations en main, il faudra « conclure à soit la continuité, soit le changement », a prévenu le sénateur de la Vienne.

     

    Pécresse menace de quitter la direction de l'UMP

    De son côté, l'ancienne ministre Valérie Pécresse n'a pas exclu de quitter l'équipe dirigeante de l'UMP -elle est secrétaire générale déléguée du parti, "si des décisions très fortes" ne son pas prises. "L'UMP doit retrouver le chemin de la probité, a-t-elle déclaré sur LCI et Radio Classique. Pour regagner la confiance des Français, il nous faut à la fois une équipe, un projet et une éthique. La question de l'éthique ne doit pas être sacrifiée. Et si des décisions très fortes ne sont pas prises dans les jours qui viennent à l'UMP, je me poserai clairement la question de ma participation à l'équipe dirigeante de ma famille politique".

     

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    Bruno Le Maire pour une transparence immédiate

    Jean-François Copé peut-il rester président de l'UMP? "Ca ne me paraît pas une bonne idée de rajouter de la crise à la crise", a estimé l'ancien ministre Bruno Le Maire sur France 2. "Il faut faire une transparence totale, immédiate, incontestable sur les comptes de l'UMP. Ca doit être fait rapidement. On le doit à nos militants, nos donateurs, ensuite on en tirera toutes les conséquences. Qu'est-ce qu'il s'est passé? Où est passé l'argent?", a ajouté le député de l'Eure.

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    Les Echos

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